Souvenir d'Angleterre (RP Flashback) - Wilhelmina Urswick

C'est l'histoire d'un temps où j'étais encore humaine, avec des pouvoirs. Un temps où j'avais encore une famille vivante et où je n'étais pas une créature de la nuit. Je n'avais que 17 ans. Et je me souviens d'une rencontre il y a de cela presque deux siècles...

Liverpool, 1830

Liverpool était en quelque sorte la résidence secondaire de la famille Urswick, ma famille. Nous vivions à Londres généralement mais parfois passions notre temps là-bas. Aujourd'hui ne faisait pas exception et toute la famille était réunie dans la maison familiale. Nous ne nous séparions jamais. Au moins dans cette ville, nous étions moins connus et ainsi nous pouvions utiliser nos pouvoirs plus facilement. Comme bien souvent, j'étais avec ma "nourrice" ou plutôt gardienne. A mon âge, selon mes parents il était malvenu de sortir seule, sans chaperon. Pourtant ils savaient bien que je ne désirais pas me marier, je préférais les sciences au trousseau, aux enfants et à la vie maritale.

Pourtant j'avais réussi à sortir sans chaperon. Il faisait plutôt chaud et j'aimais sentir le soleil sur ma peau blanche. Vêtue d'une robe bleue ciel qui faisait ressortir mes yeux, je marchais dans les rues de Liverpool, un livre à la main et pas n'importe lequel. Je venais de sortir d'une échoppe où se vendait un peu tout pour mes prochaines expériences scientifiques. Mais comme d'habitude j’ensorcelais le vendeur pour qu'il ne se souvienne pas de moi. Je ne pouvais pas prendre de risques que les regards soient attirés sur moi et ainsi sur ma famille.

La vie ici n'était pas palpitante, rien ne valait Londres qui restait ma ville de prédilection. Elle était beaucoup plus grande et par conséquent on avait moins de chances de se faire prendre à faire quelques tours de magie. Il fallait que bien que l'on s'entraîne avec mon grand frère, mon frère biologique, pas celui qui a été adopté qui lui, n'avait pas de pouvoirs magiques. J'étais sortie avec des livres et quelques petites choses pour mes études scientifiques mais sans rien remarquer, j'avançais comme si de rien n'était. J'entendis une personne m'interpeller enfin je l'imaginais. Sans que je sache si c'est à moi qu'on s'adressait, je me retournais pour faire face à un homme qui tenait un livre dans ses mains. Mon livre ! Je le prend alors qu'il me le tend et me pose certaines questions.

-Je vous remercie monsieur.

Je soupire alors qu'il lit le titre de mon livre. J'espérais juste que ce ne soit pas quelqu'un qui pensait que les femmes n'avaient pas leurs places pour ce domaine.

-Oui je fais des expériences scientifiques mais je ne vois pas en quoi cela serait un problème.

Même si je venais d'une bonne famille et que j'étais bien élevée, je me méfiais toujours des gens que je rencontrais. Il faut dire que c'était risqué pour moi, une femme qui fait de la science, vous imaginez ? Je serais une sorcière pour les gens de cette ville. En soit, j'en suis vraiment une mais mes parents ne m'ont jamais empêchée de faire des expériences, ils ont bien vite abandonné voyant mon intérêt pour cette matière. Magie et science sont soeurs.

Je regarde l'homme face à moi, me demandant ce qu'il cherchait à savoir. Je m'attendais à avoir le droit aux remontrances mais elles ne viennent pas. Non, au contraire. Son discours semble révolutionnaire et je trouve cela étrange qu'il approuve que les femmes étudient la science. Je me doutais que certains hommes étaient pour l'égalité mais en faisait-il parti ? Je ne sais pas si je dois me méfier de lui ou non.

-Vous tenez un discours étonnant quand beaucoup d'hommes pensent le contraire.

J'avais eu la chance que mes parents m'avaient laissé faire parce que je sais que dans une autre famille, j'aurais déjà été mariée. Ils me laissaient le choix et je les aimais pour ça. La magie et la science étaient tout ce qui comptait pour moi. Je pense que la conversation avec lui serait intéressante sur tous les points de vue. C'est pourquoi je n'hésite pas quand il me propose de m'aider. J'avais envie de tenir cette conversation aussi longtemps que possible. Je parlais peu avec les autres personnes de la ville, juste les banalités.

-Vous me le proposez si gentiment que j'accepte votre proposition.

Je lui donne quelques livres et garde les objets les plus précieux avec moi.

Je ne savais ce que voulait cet homme qui s'adressait à moi et proposait de m'aider. Je venais à penser qu'il était des nôtres, qu'il était comme nous parce qu'il tenait un langage assez moderne sur les femmes et les sciences. Je n'avais rencontré que peu d'hommes qui pensaient comme lui. Quoi qu'il en soit, je pense que c'est une bonne idée de parler avec lui tout en marchant, permettre d'en savoir plus. Je suis d'une nature plutôt curieuse. Malgré l'époque où nous vivions, j'espérais pouvoir devenir une scientifique même si je savais que c'était risqué et encore plus pour une femme. J'ai un léger sursaut et je m'arrête d'un seul coup quand j'entends parler de magie et je me sens prise au piège. Je pose alors mon regard sur lui, cherchant dans ma tête une formule qui me permettrait de lui faire oublier ce que je suis.

-Vous êtes donc du même monde que moi. Prouvez-le avant que je n'ai retrouvé la formule pour effacer les mémoires.

Je ne voulais prendre aucun risque, ne pas mettre ma famille en danger était ma première priorité. Mais malgré tout, ma curiosité l'emportait et je voulais voir s'il était capable de faire les mêmes choses que moi.

J'étais toujours sur mes gardes quand quelqu'un arrivait et venait me dire qu'il pratiquait la sorcellerie aussi. On ne peut faire confiance à personne sur ce point et c'est pour cela que je demande des preuves et je n'espérais pas me tromper. L'homme à qui je parlais me paraissait sympathique et surtout je sentais que je pouvais apprendre de lui.

-Nébula ?

Je ne comprend pas ce que c'est mais le devine assez vite lorsque soudain un brouillard apparaît, surgit nul ne sait d'où puisque nous étions en plein après-midi. Le temps était comme figé. Je vois alors toutes sortes de choses apparaître devant mes yeux. Je dois dire que je suis émerveillée de voir apparaître des planètes. Pour une jeune sorcière comme moi et passionnée de sciences, je ne pouvais qu'apprécier le spectacle. Mais surtout j'écoute ce qu'il dit, buvant presque ses paroles. Plus j'en apprenais, plus des questions venaient à moi mais je les taisais.

-C'est magnifique.

Je murmurais alors parce que j'étais comme en plein rêve. Non un rêve ne pouvait pas être aussi bien, seuls des pouvoirs magiques le faisait. Une petite sphère de lumière s'approcha de moi et je ne pus résister à la tentation que de la toucher mais elle éclata. Je porte à nouveau mon regard sur lui lorsqu'il se remet à parler.

-Vous expliquez tellement mieux que les livres. On dirait que vous l'avez vécu.

Il était sûr que j'avais encore beaucoup de choses à apprendre concernant la magie malgré que mon niveau soit plutôt bon. J'avais eu le privilège de naître dans une des plus puissantes familles de sorciers de Londres. Mon éducation avait été totale notamment en magie, je surpassais mon grand-frère dans ce domaine pour mon plus grand bonheur. J'étais certaine que je pouvais apprendre encore bien plus et ce monsieur me le prouvait. Il semblait être lui aussi puissant.

-Vraiment ? Vous ne faites pas très âgé si je puis me permettre.

Cela ne se fait peut-être pas forcément de parler de l'âge de quelqu'un mais il a commencé à en parler sans que je lui demande donc je continue dessus, supposant que ça ne le dérange pas. Puis alors que le brouillard commence à se dissiper, recréant un climat normal et non plus magique, il se présente. Non en effet, son nom ne me dit rien. Peut-être que mes parents le connaissait mais moi pas.

-Enchanté de vous connaître monsieur. Je suis Lady Wilhelmina de la puissante famille des Urswick.

Je me présente à mon tour mais je sais que je peux être simple avec lui, il ne me donnera pas du lady et ce n'est peut-être pas plus mal. C'est juste pour la forme le lady.

J'aimais vraiment cette rencontre. Il pouvait m'apprendre plein de choses étant un sorcier confirmé. Certes j'avais ma famille mais ce n'était pas pareil. Je souris alors qu'il me dit que c'est un joli prénom.

-C'est surtout peu commun qu'on ne peut pas l'oublier.

Je ne sais alors pas s'il connaît ma famille. Elle était certes connue à Londres puisque puissante que ce soit niveau sorcellerie pour les sorciers et riche pour les mortels. Peut-être même avait-il déjà rencontré un de mes ancêtres.

-Une coïncidence ?

Je suis surprise lorsqu'il dit cela mais je comprend mieux lorsqu'il me dit qu'il devait rencontrer mon père. Finalement, c'était à la fois le fruit du hasard et pas totalement. J'étais totalement ravie de rencontrer un autre sorcier qui ne faisait pas partie de ma famille ou de nos quelques amis sorciers.

-Je serais enchantée de vous amener à lui dans ce cas.

Je l'invite à me suivre alors que nous sortons de la ruelle.

Je n'avais pu espérer meilleure rencontre, surtout en dehors de Londres et encore moins un sorcier qui semblait vivre depuis des siècles. J'avais bon espoir que si je demandais à ce qu'il m'apprenne certains sorts, mon père dise oui. J'avais tellement envie d'être la meilleure sorcière au monde et ce besoin passait avant tout besoin que pouvaient vouloir les jeunes femmes de mon âge : mariage, enfants etc. Non moi je voulais juste être libre et puissante.

-Ne vous en faites pas, vous pouvez m'appeler Wilhelmina si cela vous plait.

Le titre de lady n'était qu'un titre de noblesse et rien d'autre. Je préférais que l'on m'appelle Wilhelmina quand je pensais que la personne pouvait être digne de confiance. Nous nous mettons en marche et je m'aperçois que les rues semblent être vides de monde. Tous ont l'air d'être rentrés chez eux et ils avaient bien raison. Alors que nous marchions, je sentis quelques gouttes tomber dans mes cheveux. Je regardais alors mon interlocuteur qui me fit sourire et un lèger rire sortit de ma bouche alors qu'il disait qu'il n'y était pour rien.

-C'est bien dommage, la pluie est utile parfois.

La pluie était comme le brouillard utile pour cacher bien des choses comme des secrets ou la sorcellerie. Les gens se cachaient et nous pouvions vivre. Alors que la pluie s'intensifie, nous arrivons dans la demeure familiale et je ne peux que confirmer ses dires.

-C'est vrai mais j'aime beaucoup la pluie.

Un domestique vient prendre le manteau de notre invité et me décharge de mes livres. Je m'adresse alors au domestique.

-Faites prévenir mon père que monsieur Dunkan MacCrow l'attend au petit salon.

Le domestique repart et je regarde le sorcier qui m'a émerveillé.

-Venez, mon père va nous retrouver.

Je lui fais signe de me suivre et ouvre la porte d'un salon. Je le laisse rentrer et referme la porte derrière.

Nous étions rentré dans le petit salon où l'on attendait mon père. Je savais que nous n'aurons que peu de temps à attendre avant qu'il arrive. Cependant, je ne pensais que ma mère serait avec lui tout comme mes frères et quelques autres membres de ma famille. Je savais que notre invité aurait préféré voir mon père en privé. C'est d'ailleurs ce que j'avais demandé au domestique et il ne semblait pas avoir écouté ou alors simplement que mon père avait prit cette décision. Quoi qu'il en soit, il aurait une entrevue avec toute la famille.

Puis finalement il a eu une entrevue avec mon père, chose qu'il attendait le plus j'imagine. Je n'avais pas écouté à la porte mais j'aurais aimé savoir ce qu'ils s'étaient dits. Puis à ma plus grande surprise, il l'avait invité à rester parmi nous. Mais c'était bien car comme cela il pourrait me donner des cours pour approfondir ma magie. Je ne pouvais qu'apprendre de lui, un grand sorcier comme lui. Et puis je lui avais montré beaucoup de choses comme mes expériences et mes recherches. J'étais fière de pouvoir lui montrer tout ce que je savais. Je le montrais à ma famille mais ce n'était pas pareil qu'à quelqu'un d'extérieur. Et il est resté un mois chez nous à peu près.

Puis la fin du mois arrivant, je venais de terminer un ouvrage sur la science et je voulais absolument en discuter avec notre invité, il pourrait m'aider. C'est comme cela que j'étais arrivé dans le hall d'entrée avec mon livre, encore habillée. Je n'allais pas me présenter en chemise de nuit et robe de chambre. Il a finit par me remarquer alors que je voyais qu'il avait son manteau pour partir.

-Vous nous quittez à ce que je vois.

Je m'approchais un peu.

-J'ai été ravie de pouvoir apprendre à vos côtés et de vous montrer mes expériences.

Hj : oui désolée, je croyais avoir répondu

Oui j'étais surprise de le voir partir mais pas tellement non plus. En un mois j'avais appris à le connaître tout comme lui l'avait fait avec moi. Cela m'avait beaucoup de bien d'être au contact d'un autre sorcier que ceux de ma famille. Je souris un petit peu alors qu'il me donne les raisons de son départ. Une créature, ce n'est pas ici que l'on verrait ça enfin sauf si on regarde de près.

-Je vous souhaite bonne chance avec la créature alors.

Je l'écoute me dire qu'il ne part pas pour toujours et cela me rend un peu plus joyeuse car je l'appréciais mais j'étais convaincue que je le reverrais un jour. N'était-il pas âgé de plusieurs centaines d'années après tout ? Et je n'avais pas des centaines d'années devant moi mais je savais que je le reverrais. Il venait de le dire lui-même.

-C'était un plaisir d'apprendre avec vous et j'espère que vous reviendrez me montrer encore beaucoup de sorts.

La vie qu'il menait me plaisait malgré lé côté tragique qui se cachait derrière son existence. Je le laisse poser une main sur mon épaule et lui répond.

-Au revoir et bon voyage.

J'attendrais son hibou avec impatience puis je le laisse ouvrir la porte et sortir avant de refermer la porte, me laissant seule dans le hall d'entrée.

HJ ; si jamais tu veux le clore tu peux le faire sinon je le ferai moi-même