Familiar [PV Jimin]

L’ambiance était plutôt joviale et puis, d’un seul coup, le comportement de son camarade changea brusquement. Ombeline se figea, surprise et inquiète à la fois.

- Euh… est-ce que ça va ?

Elle chercha ce qui avait pu causer cette réaction, se retourna pour voir si à tout hasard il n’avait pas vu quelque chose, mais non, ils étaient entourés d’arbres. Personne à l’horizon.

Se levant pour se rapprocher de lui, elle demanda :

- J’ai dit ou fait quelque chose qui ne fallait pas ?

Pourtant, elle avait beau chercher, il ne lui semblait pas s’être montrée agressive ou effrayante. Ce n’était vraiment pas son genre en plus.

Ombeline fut profondément troublée et attristée de le voir dans cet état. Elle hésita à s’approcher plus, craignant qu’il ne s’enfuie ou s’effondre.

- P… pas du tout… Je … je…

Elle cherchait ses mots, perturbée par la situation. Les pires scénarios défilèrent dans sa tête.

- Mon dieu...qu’est-ce qu’on a bien pu te faire ? Souffla-t-elle.

Lentement et très doucement, elle avança la main vers lui.

- Je ne te veux aucun mal. Je ne connais absolument pas ces gens qui t’en veulent, promis.

Elle s’y prenait comme avec certains patients particulièrement traumatisés ou des petits animaux effrayés. Il fallait beaucoup de patience et de douceur.

- Je ne sais pas comment te prouver que je ne te ferais rien, mais s’il y a une façon de le faire, je le ferais.

Puis elle ouvrit les bras.

- Si… Si tu ne veux pas que je m’approche plus, ou même si tu veux que je partes, dis le moi… je le ferais sans discuter.

Elle n’avait pas très envie de partir et de le laisser, surtout dans cet état, mais il valait mieux éviter de le brusquer et elle préférait qu’il se sente mieux, en sécurité.

Jimin ne répondait pas et Ombeline restait à une distance raisonnable, ne sachant que faire pour le rassurer. Soudain, le décor changea autour d’elle. Plus parlantes que les mots, les illusions de son compagnon lui montrèrent tout ce qu’il avait subit. Ombeline écarquilla les yeux, horrifiée. Le spectacle était atroce. Elle plaqua une main contre sa bouche en étouffant un glapissement choqué lors d’une scène particulièrement dure. Les larmes lui montèrent aux yeux.

- C’est tellement horrible… Souffla-t-elle.

Elle se retenait difficilement de le prendre contre elle. Pour le rassurer mais pour se rassurer elle aussi. Pour s’assurer qu’il était bel et bien là en sécurité et que personne ne lui referait ce genre de chose. Mais la peur qu’il s’enfuie l’aidait à rester là où elle se tenait.

Soupirant face à cette scène à la fois horrible et positive puisqu’il s’agissait d’une évasion, la fée tenta un pas vers lui puis s’arrêta. Elle se mordilla la lèvre inférieure. Elle avait envie de l’aider, de le protéger, de le cacher. Il ne fallait surtout pas qu’on le retrouve et qu’on lui fasse de nouveau subir toutes ces choses. Le pauvre, si jeune et tellement abîmé.

- Tu as trouvé un logement ?

Elle pouvait l’héberger sinon, il y avait toujours de la place chez elle.

- Et les papiers d’identité ? Tu as besoin d’aide ? Si tu veux, j’ai un ami qui est garde du corps et qui pourrait t’apprendre à te défendre…

Décidément, elle allait envoyer tout le monde chez Hiiro. Il faudra d’ailleurs prendre des nouvelles de Rylan et voir comment ses leçons avançaient. Le pauvre s’était fait agresser.

Ombeline fut rassurée de le voir se rapprocher. Il ne fuyait pas au moins. Savoir qu’il ne manquait de rien la détendit un peu.

- Si tu as besoin de quoi que ce soit … Répondit-elle quand même.

La fée fut surprise de ce contact. Elle s’attendait à devoir encore se montrer prudente avant de pouvoir le toucher. Mais ne s’en plaignait pas.


« Ne me laisse pas…Tu es la seule de mon espèce après presque deux siècles et demi de vie…Je ne veux plus être tout seul… »

Son cœur fondit face à cet adorable être qui ne demandait qu’à être bichonné. Elle le prit dans ses bras et le serra contre elle avec l’envie de ne plus jamais le lâcher. Pire, de l’emmener chez elle et de s’assurer qu’il ait tout le confort qu’il lui faut, qu’il oublie toutes les horreurs qu’il avait subies à force de soins.

– Je ne te laisserais jamais, promis.

Elle ferma les yeux et inspira un grand coup, rassurée. Elle aussi se sentait seule. Tellement seule.

– J’ai perdu tellement de proches, je ne veux pas que ça se reproduise. Mais heureusement, tu n’es pas mortel. On pourra être là l’un pour l’autre, ça ira.

Le travail. C’était drôle comme une invention humaine pouvait régir à ce point notre vie. Ombeline fut un peu déçue de devoir se séparer de Jimin aussi tôt, mais il le fallait bien. Et puis elle savait où le trouver, oui.

- Attend, je te passe mon numéro et mon adresse, ça sera plus pratique.

Elle fouilla dans ses poches à la recherche d’un morceau de papier.

- Hum, je n’ai rien pour noter. Au pire, tu auras mangé en sortant du travail ? On peut se retrouver après ?

Pour une personne plus distante, elle se serait demandé si ce n’était pas un peu trop, mais là, non. Elle voulait le connaître plus et passer du temps avec lui. Cela faisait tellement longtemps qu’elle n’avait pas fréquenté de gens de son espèce ! Et il semblait adorable (ce qui n’était pas le cas de toutes les fées, attention!).