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My First Day (Alex Karev)

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Mer 20 Mar 2019 - 10:36
Nous voilà fraîchement installés à Oslo. J'avais un peu peur de passer de la campagne lointaine et tranquille du nord à la grosse ville dynamique du sud, mais finalement, j'avoue trouver notre nouvelle maison assez agréable. Le jardin est petit et la nature risque de me manquer, autant que les paysages boréals et marins, mais pour l'instant, je m'y fais.

Ce matin, j'ai déposé les enfants à leur nouvelle école, ils y sont déjà depuis quelques jours et semblent bien s'intégrer. Moi, je commence mon premier service ce soir. J'ai toujours préféré les gardes de nuit aux gardes de jour, mais mon mari s'étant déjà envolé pour Los Angeles, il ne sera pas là avant demain ou après-demain, et nous n'avons pas de famille dans la région pour garder les enfants... Nous avons prévu de prendre une fille au pair, mais c'est pas du jour au lendemain que ça va se faire.

Anyway ! Je comptais dormir et me reposer tout le reste de la matinée pour être en forme ce soir pour mon premier jour, mais alors que j'étais dans mon lit, le téléphone me réveille. Je peste un peu au début, avant de voir sur l'écran que l'appel venait de l'école, et qu'en plus, ce n'était pas le premier. Je me redresse d'un bond et décroche.

Plusieurs minutes plus tard, aussi vite que possible, avec probablement encore la trace des plis de l'oreiller sur le visage, je débarque aux urgences de l'hôpital, à moitié en panique. En fait, je suis surtout essoufflé d'une part, et de l'autre, je fais tout mon possible pour ne pas avoir l'air de ce parent impossible à gérer pour le personnel. Je sais à quel point certains peuvent nous gêner dans notre travail, et malgré ma boule au ventre, j'essaie de paraître calme. Je bouillonne à l'intérieur, mais après quelques échanges à l'accueil avec des gens qui ne savent pas encore que je serais bientôt leur collègue, j'arrive dans une salle d'examen.

Première réaction, le soulagement. Mon fils, Kai, est étendu sur un brancard, mais il me voit et me sourit. Bien, il est conscient, c'est déjà ça. Je m'approche en lui souriant. Si je dois avoir l'air serein, c'est avant tout pour lui. S'il ne me voit pas m'inquiéter, ça devrait le rassurer.

Il a une plaie sur le front, mais rien d'inquiétant, elle a déjà été nettoyée. Par contre, on lui a découpé son jean, et je suppose qu'on lui a déjà administré tranquillisants ou anesthésiants : de toute évidence, à première vue, c'est une jolie fracture ouverte du tibia. Rien que je n'aurais pas su gérer moi-même en tant qu'infirmier en attendant le médecin, sauf que là, il s'agit de mon fils. Non, je ne tournerais pas de l'œil. Mais mieux vaut détourner le regard tout de même... j'adresse un sourire poli au médecin.

- Bonjour, Ørjan Jakobsen, je suis son père. Comment ça se présente ?
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Dim 7 Avr 2019 - 18:27
On pourrait croire que le métier de chirurgien est constamment en effervescence et qu'on ne fait jamais la même chose à chaque jour qui passe, mais en fait c'est souvent le contraire. Nous n'avons pas toujours des urgences à gérer ou des catastrophes insurmontables pour lesquels on doit se casser la tête en quatre pour tenter de trouver une solution. Non, en fait.. On a souvent les mêmes patients pendant des semaines, on bosse sur leurs dossiers et on parle avec eux pour voir quelle solution ils préfèrent, parce que même si c'est nous le professionnel de la relation, ce n'est pas toujours nous qui prend la décision finale. Oui, il y a des rebondissements, mais parfois, souvent, il y a de simples opérations de routines.

C'est pour ça que parfois, j'aime bien sortir du domaine direct de la chirurgie et aller faire quelques heures à l'urgence. Ça reste de la médecine, mais ça permet d'interagir avec de nouveaux cas, de nouveaux patients et de sortir de la routine qui peut s'être installée dans notre département. D'ailleurs, un patient se présente rapidement à moi, enfin en compagnie des ambulanciers et c'est justement un enfant... avec une blessure assez importante. Je m'occupe de lui en compagnie d'une interne au départ et elle nettoie la plaie du garçon qu'il a au visage puis je lui indique par la suite d'aller s'occuper d'un autre cas, mais de venir me voir en cas de problème. De toute façon, je suis juste à côté. Je parle un peu avec le jeune garçon qui est allongé sur la civière et je me renseigne un peu sur son état tout en découpant son jeans à la hauteur du tibia, là où il m'indique avoir mal. Vu l'état de sa jambe, nous allons devoir l'emmener au bloc et c'est ce que je m'apprêtais à faire lorsqu'un homme arrive justement à ce moment précis. Je lève les yeux vers celui-ci et je lui adresse un petit sourire, pas hyper grand, mais rassurant tout de même.

« Bonjour, je suis le docteur Karev, je suis chirurgien pédiatrique. Ça se présente bien, la facture est importante, mais au moins elle semble être droite et ne pas s'être divisée en plusieurs fragments.. On doit l'emmener faire des radiographies, mais on va aussi devoir l'emmener au bloc pour pouvoir faire une ostéosynthèse et rapprocher de nouveau les os qui se sont rompus à l'aide d'une plaque et de vis et un chirurgien orthopédique nous y rejoindra. »

C'est parfois difficile de vulgariser ce que l'on doit faire pour que les parents, et aussi l'enfant, comprennent ce que nous allons devoir réaliser comme opération.
Alex J. Karev
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Alex J. Karev
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Mar 9 Avr 2019 - 16:07
Après m'être instinctivement dirigé vers mon fils pour lui prendre la main et l'embrasser sur le front, j'écoute le médecin avec attention. O.K... chirurgie, donc... anesthésie. Et comme le petit a pris son petit-déjeuner il y a largement moins de six heures... ils risquent de le faire patienter un moment que son estomac soit vide avant de l'endormir. Kai relève les yeux sur moi, parce que même si je ne suis qu'un infirmier, là tout de suite, pour lui, c'est moi la référence médicale. Sa voix est tremblante et un peu cassée, sans doute sèche, mais surtout inquiète.

- Papa, c'est quoi une os... ostin... ostruc, là...?

Je lui souris d'un air rassurant en remontant sa main à moi pour lui déposer un baiser sur les doigts, pour le réconforter et lui faire croire que moi, je ne suis pas du tout, mais alors pas du tout angoissé. Nope, pas du tout. Si je suis crédible pour une seule personne, j'espère que moins que c'est pour mon fils...

- Une ostéosynthèse ? C'est ce que le docteur vient d'expliquer. Il va mettre une plaque en métal sur ton os pour qu'il se recolle comme il faut.

- Est-ce que ça fait mal...?

- Non, on met ça sur les os. On n'a pas mal sur les os, c'est un peu comme... les ongles. Et ça fait pas mal de couper les ongles, hein ? Alors là c'est pareil. Si tu as mal tout de suite parce que tu as un énorme bobo et qu'il se passe plein de choses autour et dans les os, mais pas dessus. Du coup, ça fera comme... comme une plaque de mécano. Maison va t'endormir quand-même avant de la mettre. Est-ce que tu as bu de l'eau, ou mangé quelque chose à l'école ?

J'anticipe, pour le médecin. Après tout, la majeure partie des "interrogatoires" patients, c'est nous qui les faisons. Kai secoue la tête, ajoutant qu'il a quand-même soif. Je soupire un peu, ça m'étonnerait qu'on puisse lui donner quelque chose... Je relève la tête pour m'adresser au médecin :

- Il a pris son petit déjeuner il y a environs deux heures. Vous pensez pouvoir l'opérer quand ?

En théorie, faut six heures... certains médecins s'ajustent, et de toute façon, en cas d'urgence, quand il n'y a pas d'autres options, ils opèrent quand-même. Mais une fracture, même celle de la chair de ma chair, ce n'est à priori pas si urgent que ça... d'un côté, j'espère que ça puisse se faire rapidement, mais de l'autre... je suis infirmier, je sais les conséquences possibles d'opérer un estomac plein. Et même si ça me déchire le cœur de le voir dans cet état, je ne voudrais pas qu'il risque de s'étouffer dans son propre vomi parce qu'il n'aurait pas supporté l'anesthésie ou l'intubation...
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Ven 3 Mai 2019 - 1:01
Puisque le père du jeune garçon arrive assez rapidement, c'est directement à lui que je m'adresse pour lui expliquer la suite des procédures. Habituellement, je procède de façon plus vulgarisé directement, mais je n'ai pas réellement pris le temps de réfléchir à cette option lorsqu'il m'a posé la question. Je sais juste ce que je dois faire. Du coup, lorsque le petit garçon questionne son père, je le laisse expliquer, puisqu'il semble savoir de quoi il parle, même si habituellement je n'ai pas de mal à m'exprimer auprès des enfants, après tout c'est mon job et j'aurais trouvé moyen de le rassurer, mais parfois c'est aussi bien que ça soit le parent qui le fasse, ça met l'enfant en confiance.

Je prends quelques notes de ce sur quoi il questionne son fils parce que c'est effectivement des questions dont j'ai besoin de connaître les réponses. A sa question, je jette un coup d'oeil à ma montre. Il vaut mieux éviter de anesthésier alors qu'il a encore de la nourriture dans l'estomac. Il ne semble pas en souffrance insupportable et si on protège bien la plaie pour éviter la contamination, on peut grappiller quelques heures d'attente.

« Je dois aller voir quand les blocs seront disponibles, mais on va devoir attendre quelques heures pour qu'il ait le moins de nourriture possible sur l'estomac. Mais on va lui donner quelque chose pour la douleur et on lui donnera également des antibiotiques environ une heure avant l'opération pour prévenir les possibles infections. »

Les antibiotiques en prophylaxie étaient crucial, surtout lors de chirurgie d'orthopédie comme celle-ci. Je leur indique que je reviens dans quelques minutes puis je vais donc voir le panneau d'affichage où sont notés les chirurgies à l'horaire, puisque même si j'ai encore en tête le planing de ce matin, il arrive qu'il change régulièrement dans la journée. Je vais également voir un collègue spécialisé en orthopédie pour qu'il soit disponible également et que l'opération soit la plus réussie possible. Une fois toutes les informations récoltées, je me dirige vers la chambre dans laquelle ils ont été placés en attendant la chirurgie puisqu'ils ne peuvent évidemment pas rester dans une simple salle d'examen.

« L'opération sera faite dans environ 3h30. Est-ce que vous avez d'autres questions ? »
Alex J. Karev
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Sam 4 Mai 2019 - 22:54
Je crois qu'il n'y a rien de pire au monde comme sentiment ou situation, de se sentir impuissant face à la souffrance de son enfant. Et encore, dans mon cas... c'était à moitié gérable, dans le sens où je travaille dans le milieu hospitalier. Je savais donc à quoi m'attendre, c'était ça de stress en moins. C'est sans doute beaucoup. Peut-être que j'aurais préféré ne pas être tout nouveau tout neuf, connaître un peu le personnel, pour être rassuré encore plus, ce genre de chose. En tout cas, là tout de suite, c'est Kai que ça rassure, d'avoir à ses côtés son papa qui s'y connait le mieux dans tout ça. Même si j'aurais été bien mieux avec son autre papa pour m'épauler...

Je relève la tête avec attention quand le médecin me répond, calculant mentalement dans ma tête l'heure que ça donnera, à quel point mon fils aura digéré son petit-déjeuner et... et combien de temps il me restera avant ma prise de service. J'espérais pouvoir m'arranger et soupirais un peu en acquiesçant.

Et puis tout s'enchaîne d'une manière que je connais bien. Le médecin s'en va, les infirmiers prennent le relais, je réponds aux questions d'usage... Une fois qu'une chambre lui a été attribué et que j'estime mon petit gars entre de bonnes mains, je l'embrasse et retourne dans le couloir en sortant mon téléphone. Je soupire en regardant l'heure. C'est juste... espérons qu'il réponde.

À l'autre bout du fil et à l'autre bout du monde, Svein, mon mari, est dans tous ses états. Il est énervé, mais ça se comprend, parce que si moi-même je me sens impuissant... je ne peux qu'imaginer être à sa place, et... non, je ne veux pas imaginer ça. Je fais ce que je peux pour tenter de le calmer, et je comprends sa réaction, alors, je peux presque dire que ça va. Enfin, pas vraiment... mais je gère au mieux que je peux. Quand je raccroche, les larmes me montent aux yeux, mais j'arrive à les contenir. C'est juste... se sentir désarmé. Je respire un bon coup, reprends mes esprits, me frotte le visage, et retourne dans la chambre de notre fils le sourire aux lèvres. C'est pas le moment de flancher, sinon, c'est lui qui ne va plus aller. Je lui répète les mots que son Daddy m'a demandé de lui transmettre, ajoutant qu'il rappellera plus tard. Et ça j'en doute pas, il avait encore à faire avant de pouvoir vraiment se poser pour se téléphoner aussi longtemps qu'on veut.

Le médecin revient quelques minutes plus tard, nous indiquant que l'opération pourra bien avoir lieu dans l'après-midi, en gros dès que Kai sera à jeun. Rapidement étant donné les circonstances, donc. Je soupire de soulagement, avant de répondre.

- Euh... je pourrais rester avec mon fils cette nuit ?
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Mar 28 Mai 2019 - 22:39
Être chirurgien, c'était en parti ça. On ne faisait pas qu'opérer, on devait aussi prendre le temps d'expliquer les procédures, la chirurgie et le traitement qu'il soit pré ou post-opératoire. Heureusement, une armée de spécialistes divers qui nous aident à chaque étape du processus. Et honnêtement, je n'ai pas forcément toujours autant de respect pour les infirmières et tout ça que je le devrais, mais je tente tout de même de m'améliorer … surtout parce que ça devenait compliqué pour aller au bloc. Elles sont facilement vexables alors il faut savoir mettre les choses de son côté.

Bref tout ça pour dire que finalement lorsque je reviens au chevet du petit, j'ai parlé à pas mal de mes collègues et je suis paré à toutes les questions. Sauf celle qu'il me pose. Évidemment. Je regarde vers l'infirmière qui est en train d'installer le tout pour le moment de l'antibiothérapie qui aura lieu un peu plus tard. Je sais que les heures de visites sont restreintes, mais je sais aussi que chez les enfants c'est un peu différents. Et qu'ils ont besoin du plus de présence parentale possible pour pouvoir bien se remettre. Puisque normalement l'état du jeune garçon à la sortie du bloc ne devrait pas nécessiter d'isolement lu de précaution particulière, je hoche la tête.

« Oui, vous le pourrez. »

J'attends de voir si il a d'autres questions puis une fois cela fait, je retourne voir mes autres petits patients avant de finalement aller me préparer pour la chirurgie quelques heures plus tard alors que des infirmiers viennent préparer l'enfant pour l'amener.
Alex J. Karev
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Jeu 30 Mai 2019 - 21:34
Les heures passent et l'angoisse monte. Ça ne devrait pas. Je suis habitué, et je sais que ce n'est pas grand chose. Il faut relativiser. J'y arrive bien pour le reste, normalement... Je devrais aller mieux. J'ai réussi à m'arranger pour ne prendre le boulot que demain, j'ai pu rappeler Svein plus posément, j'ai eu la babysitter et les enfants au téléphone... tout est arrangé. Il ne reste plus que l'opération. Une procédure simple, sans trop de complications à priori, et pourtant... j'ai beau être infirmier depuis plus de quinze ans, j'y peux rien, je reste, là tout de suite, juste un père. Un père impuissant, un père qui regarde son fils partir au bloc en essayant d'être le plus rassurant possible pour son enfant. J'ai beau savoir que ce n'est "rien" comparé à d'autres, j'ai beau essayer de me convaincre de toutes mes connaissances et de toute mon expérience, mais non, rien à faire. Je suis juste un père impuissant devant les blessures de son enfant.

Et peut-être que c'est justement là, le problème. J'ai beau tenir des discours rassurants pour les autres parents, que c'est une procédure de routine, que tout va bien se passer, que c'est juste une fracture... je connais aussi que trop bien l'envers du décors et les risques, les vrais, statistiquement ridicules mais réellement tragiques lorsque ça arrive. Même si les "chances" que ça arrive sont minimes. Je l'ai déjà vu. J'ai beau essayer de me faire le discours que j'ai tenu un peu plus tôt à mon mari, à moi-même, avec tous les autres paramètres, ça ne marche pas. Si Svein avait été là à mes côtés, je suis certain que ça irait mieux, que ce serait actuellement moi, le plus fort des deux à rassurer l'autre. Mais face à l'impuissance, la solitude est la pire des conseillères.

Le temps s'écoule de manière irréelle, lorsque l'on est de l'autre côté de la salle d'opération, dans le couloir. Il semble même s'arrêter, lorsque le médecin en sort, et que je bondis sur mes deux pieds, tentant de chasser cet air déraisonnablement stressé de mon visage.

- Comment va-t-il, docteur ? Tout s'est déroulé comme prévu ?

Jamais rien ne se déroule "comme prévu" dans un hôpital. Je sais bien qu'il me dira que oui, même s'il y a eu des problèmes. Tant que ceux-ci ont été résolus, il n'en dira rien. Mais je dois dire que ça m'est égal. Tout ce que je veux savoir, c'est comment va mon fils.
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Dim 23 Juin 2019 - 20:11
Je pars assez rapidement au bloc après avoir fait un dernier tour pour voir mes autres patients et averti mes internes de venir me signaler tout ce qui leur semblerait anormal. J'en avais amené un avec moi au bloc pour qu'il puisse m'assister de façon directe pendant l'opération. C'était la meilleure façon d'apprendre que d'être dans le concret et dans la pratique. La théorie, c'était bien de la connaitre, il fallait la connaître, mais il fallait aussi la mettre en pratique, que certains gestes deviennent des automatismes et que l'instinct prenne le dessus de la bonne façon. Gérer le stress, l'adrénaline et la peur de mal faire.

Heureusement, pas de crise de panique à signaler. Il a de la chance parce que même si je suis là pour lui apprendre, je n'avais pas vraiment envie de gérer un incompétent au bloc. De toute façon, je ne le laisse pas faire grand chose. C'est surtout celui qui me passe les bons instruments.

Après un long moment au bloc, où tout à continuer de bien se passer, j'en sors et je me prépare à sortir pendant qu'on amène l'enfant à la salle de réveil. Je retire ma blouse chirurgicale ainsi que mes gants et mon masque puis je sors de la salle de préparation. Je me dirige presque tout de suite vers le père de l'enfant qui attend dans la salle juste à côté et je lui fais un petit sourire en entendant ses questions.

« Il va très bien, l'opération a été un succès. Nous allons devoir faire quelques examens de suivi pour surveiller l'évolution de sa jambe, mais son état est stabilisé et il ne devrait pas tarder à être amené à sa chambre après son réveil. »

Il fallait s'assurer que l'opération n'avait pas de complications et que la guérison se faisait bien, mais pour le moment, il fallait surtout que le garçon se repose. Je donne quelques consignes au père pour la suite, en rapport aux efforts/poids mis sur la jambe, exercice et autres, que je reviendrais leur donner plus tard quand le garçon sera bien réveillé, mais qui peuvent être utile pour son père de déjà y penser pour s'organiser.
Alex J. Karev
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Mer 17 Juil 2019 - 23:00
Je n'ai jamais bossé en chirurgie. J'y ai fait des stages, une formation, je suis apte à faire des remplacements, et il m'arrivait de temps en temps, en étant posté aux urgences, de finir également en salle d'opération. Mais à Tromsø, l'hôpital était deux fois plus petit. Voir même trois fois plus petit... Toujours est-il que je sais comment ça se passe. Quand je travaille, je suis posé et concentré, je ne panique pas d'un imprévu, bien au contraire. Je suis réactif et réfléchi, mes gestes sont calculés et je fais au mieux, à mon niveau de simple infirmier. Quand le personnel manque, j'essaie d'être le pus efficace possible, sachant mettre de côté les états d'âme, agir au plus urgent.

Mais en tant que père... c'est une torture. Justement parce que je sais comment ça se passe. Qu'une fracture n'est pas forcément urgente. Et que dans l'action, dans les répétitions, dans la routine, certaines choses peuvent varier et... non, arrêtes de penser au pire, Ørjan. Ça va aller.

Des heures, qui me paraissent des jours, passent, et enfin, le médecin fait son apparition. Tout s'est bien passé. Ouf. Je vais pouvoir rappeler Svein et le calmer lui aussi. Bon sang dans quel état lui doit être à l'autre bout du monde...

Enfin, bref. C'est fini, ou presque, tout va bien. J'ai plus qu'à attendre que mon fils se réveille, et à passer la nuit à son chevet, au téléphone avec mon mari. Ça va aller.

Voilà, ma première nuit au boulot, je l'ai passée à faire mon travail de père et de mari, et non celui d'infirmier. L'arrivée à Oslo commence bien...

Fin o/

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