Je ne sais pas trop ce que je faisais là. Si j'avais voulu visiter un peu la ville dans laquelle j'habite désormais, il aurait été plus judicieux de faire le tour du quartier, d'aller dans des coins touristiques, ou ce genre de chose. Alors pourquoi est-ce que je me trouve au milieu du centre commercial ? Mes pas m'ont mené ici. C'est une matinée tranquille, je ne reprends le boulot que dans deux jours, les enfants sont à l'école et mon mari rentre dans l'après-midi. J'ai fait les courses hier, et je n'ai pas à me soucier de cuisiner ce soir. Je n'ai besoin de rien, j'ai juste... envie de lambiner.
Les mains dans les poches, l'air curieux mais pas forcément intéressé, je regarde les boutiques, traînant plus que marchant. Je n'ai pourtant jamais aimé ça. "Faire du shopping". Pourtant, à y réfléchir, ce n'était peut-être pas si bête. Je n'avais besoin de rien et Svein non plus, mais les enfants avaient encore bien grandi depuis l'été dernier. Et puis à Oslo, il ferait plus chaud qu'à Tromsø. Aller, c'est décidé, je vais leur acheter deux ou trois fringues pour les beaux jours !
Au moment où je m'apprête à prendre cette fois une direction réfléchie, je sens un choc et me retrouve enseveli sous... des œufs de Pâques. Ah, oui, il y a ça aussi que je pourrais acheter... En attendant, je me relève un peu étourdi en regardant les petits objets ovales s'éparpiller de façon anarchiques autour de nous et m'adresse à la personne que j'ai (ou qui m'a) percuté.
- Euh, désolé... vous n'avez rien ?
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Ven 19 Avr 2019 - 15:36
Chasse à l'oeuf ou chasser la routine
C’est bien d’être logé par l’Agence mais le frigo ne se remplit pas tout seul…hélas. Un peu comme la lessive ça ne se fait pas tout seul. Le plus urgent était de faire quand même quelques courses. J’avais bien un kebab en bas de chez moi et même si je suis carnivore, j’aime varier mes menus. De toute manière je n’avais plus café, plus d’œufs et plus de…pas mal d’autres choses. Ah et des clopes mhm peut-être un nouveau jean aussi. En gros j’étais bon pour me trouver un centre commercial où j’aurais tout sous la main pour ne pas me prendre la tête.
Avec mon petit chariot, je sillonne les rayons en faisant tomber des articles dedans. Je ne sais pas ce qu’il y a de marquer sur les emballages et me fis donc aux images qu’il y a dessus. Des pâtes, du café, du jus d’orange, des céréales, des œufs frais pour les faire brouillés. J’en profite pour échanger des sourires avec quelques norvégiennes en train de faire la même chose que moi. Il n’y a pas beaucoup de mecs dans le coin pour se taper les courses ou alors c’est la sortie gériatrie…mhm non.
Je n’oublie pas quelques bières et une bouteille de téquila parce qu’ils n’ont que ça qui se rapproche de la Colombie, même si plus proche du Mexique.
Zouuuuu une petite glissade avec mon chariot sans que mes pieds touchent le sol, j’allais pouvoir regagner les caisses pour ensuite me trouver un jean et une cartouche de cigarettes. Merde j’allais zapper le gel douche et du déo, ça peut aider le déo en cas de lessives non-faites. Je jette une boite de préservatifs, ça aussi ça peut servir.
Un coup d’œil sur tout ce que j’avais entassé je pouvais cette fois-ci aller payer. Tranquillement je me dirige donc vers les caisses puis je suis attiré par le déballage de chocolat pour Pâques. Tout en réfléchissant, je me dis pourquoi pas et au lieu de faire demi-tour comme toute personne normale l’aurait fait, je recule comme un con passant trop près d’une pyramide de boites d’œufs de Pâques et de…quelqu’un.
– Pero que idiota…Désolé…c’est de ma fau…Vous ? Ah si je m’attendais à vous croiser…
Des boites s’étaient ouvertes et des œufs s’éparpillés. Je l’avais choppé par le bras.
– Ça va … ? Je ne vous ai pas blessé avec mon chariot ? Vous n'avez pas les enfants ? Ni ce cher mari si souvent absent...
Tellement... abasourdi par l'absurdité de la situation, je n'avais même pas remarqué que je connaissais cette personne. Enfin, connaître est un bien grand mot. C'était... Gustav, il me semble. Le type qui m'a dragué de manière totalement décontractée et éhontée au parc, alors qu'il y avait les enfants. Et j'avoue que... même si je n'étais pas du tout intéressé par cet homme, je n'avais pas détesté tant que ça la situation. C'est plutôt agréable de voir qu'on peut encore plaire, même si de mon côté, je n'ai besoin de rien. Surtout que ça va mieux avec Svein depuis qu'on est à Oslo, et qu'on n'a pas grand chose à envier à nos premières années. Je ne sais pas comment ça se passe dans les autres couples, mais pour notre part, après quinze and de vie commune, notre vie intime est toujours aussi... endiablée.
Je me redresse donc, encore un peu sous la surprise, à la fois d'être tombé sur lui et de m'être ramassé un rayon de chocolats ovales dessus, et secoue légèrement la tête. C'est vrai qu'on dit souvent que le monde est petit !
- Décidément ! C'est à croire que vous avez un problème avec la gravité !
Je ris un peu en dégageant gentiment mon bras du sien et continue de sourire poliment.
- Tout va bien, merci, mais vous ? Les enfants sont à l'école !
Et mon mari littéralement en train de travailler, pilotant l'avion dans lequel il rentre.
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Jeu 2 Mai 2019 - 19:10
Chasse à l'oeuf ou chasser la routine
Ben voilà ce qui arrive quand y a pas de rétros sur un chariot et qu’on ne s’emmerde pas à faire demi-tour pour aller choisir des chocolats. Si j’avais voulu être discret, c’était mort parce que là avec l’avalanche des boites, des œufs et tout ce qu’il y avait d’entassé au milieu de l’allée, le bruit battait largement une fanfare municipale.
Mais si seulement il n’y avait eu que le chamboule tout de boites… non il a fallu que je renverse quelqu’un en prime. Evidemment je me maudis puis je repense à une statistique débile qu’on peut lire dans des magazines, disant que pas mal de rencontres de couples se faisaient dans les supermarchés. Je n’ai plus le chiffre en tête mais ça semblait vachement important. Allez savoir, je vais peut-être rencontrer mon âme sœur en me retournant pour m’inquiéter du cul que j’ai foutu par terrer.
Je tente un vœu dans ma tête puis souffle mes bougies. Nana ou mec aucune importance c’est dans le feeling que ça se passe. Puis c’est illico que je me retourne sur …LUI !? Mon suspect…qui ne l’est pas en fait.
Je me mets à rire pour son commentaire sur la gravité et l’aide à se relever en le tirant par le bras. J’ai pas de bol franchement je tombe sur le seul gars que j’ai rencontré – rencontre provoquée – qui me plait mais qu’est déjà casé… les vœux c’est qu’un attrape couillon.
- Faut croire que je provoque les chutes. C’est juste dommage que vous ne soyez pas tomber dans mes bras comme votre petit poussin au parc...
Rhooo merde, j’ai bien le droit de draguer puis je ne suis pas en service là. Okay je l’ai dragué aussi en service mais c’était pour le taf, hein.
– Arf je ne suis encore au fait avec les gosses. Les horaires d’école tout ça je ne suis pas du tout à jour. Oups j’allais oublier de vous répondre…moi ça va je suis pas vraiment en sucre. Non c’est certain. Je crois qu’on ferait mieux de remettre tout ça en place si on ne veut pas que la matrone qui nous regarde nous jette dehors…. Ça serait dommage parce que j’ai besoin de ces courses. Pour me faire pardonner je vous offre un café…interdiction de refuser.
Je n'ai jamais connu d'autres hommes que Svein. Enfin, avant de le rencontrer, évidemment que j'ai eu d'autres petits amis. Mais ça n'a jamais vraiment duré ou été sérieux. Je n'étais pas le genre d'adolescent ou de jeune adulte qui attirait les regards, bien au contraire. J'étais plutôt l'ami discret et un peu bizarre du gars un peu plus à l'aise en groupe et qui collectionnait les conquêtes. Je n'ai donc jamais été vraiment dragué, à part par celui qui est devenu mon mari. Ou par des filles mal tombées, ou pire, d'autres hommes qui ne s'intéressaient qu'à ce qui se trouve en dessous de la ceinture. C'était d'ailleurs peut-être le cas de Gustav, mais à mon âge, c'était presque flatteur. Et puis surtout, contrairement aux années étudiantes, une histoire qui commence au lit peut toujours en devenir une belle et sérieuse par la suite. Enfin... là, je ne parle pas de moi. J'ai déjà tout ce qu'il me faut, c'en est presque gênant pour les remarques aux sous-entendus à peine dissimulés de cette rencontre. Je me contente de rire en détournant le regard, bien qu'un peu enorgueilli et légèrement mal à l'aise.
Je souris d'apprendre qu'il n'ait rien et commence à l'aider à ramasser tout ce fourbi, quand il me propose, ou plutôt m'impose, un café.
- Va pour le café... mais à une condition ! C'est sans engagement, parce que... j'en ai déjà un que je ne compte pas renier.
Disant ces mots, j'agite ma main pour bien le laisser admirer mon alliance.
- Cela dit, je ne suis pas contre un engagement d'amitié. Qui sait, peut-être que pour vous remercier du café, je pourrais vous inviter à dîner. Les enfants seront ravis de vous revoir, et mon mari de vous rencontrer.
Oui, une invitation à partager un repas, ça se fait forcément en présence de Svein. Parce que si je me mets à cuisiner... non, vraiment, ce serait un coup à se faire un ennemi mortel.
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Lun 27 Mai 2019 - 18:38
Chasse à l'oeuf ou chasser la routine
Si je ne savais pas garder mon sens de l’aplomb, je crois que j’aurais roulé des yeux quand il m’a agité son alliance sous le nez. Je suis CHOQUÉÉÉ….allez je déconne sur ce point. Je vais vraiment finir par croire que les norvégiens sont à l’image de leur foutu climat : froid. Je me retiens de lui dire que sucer ce n’est pas trompé et que je ne comptais l’épouser mais juste lui proposer de s’envoyer en l’air pour le fun, le temps d’un après-midi. Après tout il n’a pas besoin d’en parler ensuite, non ?
– Ha oui la jolie alliance du mari ….absent.
Je n’comprend pas ça la fidélité… ouais peut-être parce que je ne connais pas encore l’engagement…Mais ça je vous l’ai dit, ce n’est pas fait pour moi une vraie relation parce que ça m’obligerait à mentir, un peu comme je le fais déjà avec ma sœur.
Nous avions réussi à redresser la pile de boites d’œufs sous quelques regards inquisiteurs. Vous pensez bien que je n’allais pas s’échapper le père de famille sexy après être passé en caisse alors je l’ai invité d’office à boire un coup…non pas tirer un coup mais je n’aurais rien contre non plus. Il avait accepté sous condition…dommage.
Je souris en acquiesçant d’un oui à sa proposition de dîner. Je peux oublier mon plan drague…mhm peut-être que le mari est open bar pour une éclate à trois. It’s a joke puis j’suis pas fan du tout de ça. Mhm enfin c’est comme tout, tant qu’on n’a pas essayé on ne sait pas si on aime ou pas, n’est-ce pas ?
– Commençons par le café d’abord.
En caisse, c’est plutôt rapide, je crois que le personnel a surtout envie que la catastrophe que je suis, se casse de leur magasin. J’essaie de coller un maximum d’affaires dans mon sac à dos pour n’avoir qu’à transporter un seul sac en papier.
– Je n’habite pas trop loin mais si je vous invite chez moi pour le boire ce café, vous allez penser que c’est pour profiter de la situation, non ? Demandais-je innocemment. Comment ça personne y croit !? Je promets de ne pas vous sauter dessus… Puis je n’oublie que c’est un maitre dans l’art martial, faudrait être con pour jouer à ça. Alors chez moi pour le café pour un engagement….amical. C’est vrai que ça fait tendancieux dit comme ça on pourrait penser que je parle de sexfriend. …j’ai le café. Je penche mon sac pour lui faire vérifier. Ce n’est pas ma faute si le paquet est juste à côté de la boite de capotes. Je tousse un peu gêné quand même.
Je crois que ça pourrait être outrageant, les propos que tenaient mon interlocuteur, si je ne trouvais pas finalement ça plutôt plaisant, de me faire draguer. Dans un autre contexte, ou simplement d'une autre façon, son insistance aurait pu être malsaine, ou juste terriblement gênante, mais là, je trouvais ça presque mignon.
- Il n'est pas si absent que ça ! Il rentre cet après-midi. Ne vous inquiétez pas pour moi.
Je l'aidais à ranger tout le bazar tout en continuant la conversation. Je ne savais pas trop pourquoi je ne l'envoyais pas simplement balader, alors qu'il continuait, et que je m'obstinais à refuser. Je suis très bien avec mon mari, non mais ! En plus, on va fêter nos dix ans de mariage cet été. On s'efforce de faire ce qu'il faut pour, en tout cas. Ce n'est vraiment pas le moment de flancher en racontant mes histoires de couple à un inconnu qui me fait du gringue, surtout que j'aime profondément Svein. Je n'ai ni l'envie, ni le besoin d'aller voir ailleurs. Même si ce Gustav m'a l'air bien sympathique, non, vraiment, il faut qu'il télécharge une application si lui en a tant envie !
J'accepte gentiment le café, et puis me faire de nouveaux amis, ça, c'est bien. Surtout des amis de même bord ! Peut-être qu'à la longue, s'il ne change vraiment pas d'attitude, ça va finir par me gonfler, mais en attendant, ça reste amusant, et puis il est sympa, alors... tant qu'il ne tente rien de physique, je n'ai aucune raison de dire non à cette amitié.
J'éclate de rire en détournant le regard quand il me montre le café, et qu'il n'y avait surtout pas que du café. Même pas certain qu'il l'ait fait exprès, celle-là !
- Je commence à me demander si c'est pas trop risqué, d'accepter de prendre ce café chez vous ! Mais soit, j'ai plus quinze ans, et pour info... je sais parfaitement me défendre.
Je continue de sourire, j'ai pas envie de lui faire peur non plus.
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Dim 16 Juin 2019 - 15:51
Chasse à l'oeuf ou chasser la routine
Okay, okay Mat’ mets-toi ça dans la tête, ce type est totalement fidèle à son mec. Oublie, va prendre une douche froide j’sais pas ou pense à J, ça va bien faire redescendre ta libido au niveau zéro ou très en dessous de zéro. L’image de J s’imprime donc dans ma tête et là…… ouf efficacité à deux cents pour cent. J’me serais inquiété dans le cas contraire…
J’insiste plus au sujet du mari absent et finis par lui proposer un café, que je lui montre dans mon sac de course. Bon là, où je n’ai pas fait gaffe, c’est que mon réapprovisionnement de capotes était juste à côté du paquet de café… mais quel boulet franchement. J’suis plus à ça remarquez.
– Hééé je suis peut-être lourdingue mais je préfère quand mes partenaires sont consentants… j’ai pas l’intention de vous sauter dessus…et si on se tutoyait ça serait plus simple, non ?
C’est vrai quoi, je suis tout ce qu’il y a de classique pour m’envoyer en l’air enfin du soft quoi, bref j’suis pas là pour parler de comment ça se passe sous ma couette.
Sac à dos chargé et juste un sac en papier dans les bras, je l’invite à me suivre jusqu’à chez moi. Tranquille quoi.
– Alors comme ça, t’as cru que j’allais te la faire à l’envers. Je rigole en marchant. On passe plusieurs boutiques et on commence à apercevoir le Kebab qui se trouve en bas de chez moi. C’est ce bâtiment, l’entrée à côté du Kebab…tu vois ce n’est pas très loin.
A hauteur du restau, je fais un signe dans la mesure de mes bras encombrés à mon pote qui tient son commerce. Je dois être son plus proche client fidèle avec tout ce que je viens lui prendre.
– Tu peux m’aider ? soit tu prends le sac, soit tu fouilles dans ma poche intérieure de blouson pour choper la clé… promis y a pas de pièges. Puis il peut prendre le sac s’il flippe.
Quand la porte de mon chez moi – enfin celui de l’agence – s’ouvre je me dirige sur la cuisine ouverte sur le salon pour poser mon barda.
– Fais comme toi, mets-toi à l’aise le temps que je range quelques trucs et fasse du café… Tu fais un sport de combat alors si ‘ai bien compris ou tu voulais me faire peur ? J’suis un pacifiste perso…
Menteuuuur…. Ouais mais bon je vais pas lui dire : hé mec je suis une sorte de …mhm tueur, espion, enquêteur et je te file le train depuis quelques temps. Un joli train du reste.
On va éviter hein.
– Tu as préparé une petite fête de bienvenue pour ton mari ?
C'est fou de se rendre compte à presque quarante ans qu'on peut encore faire de l'effet chez un "petit jeune" qui doit avoir la trentaine. C'est même plutôt plaisant, et je suis sûr et certain qu'en racontant ça à Svein, j'éveillerais en lui une certaine jalousie modérée qui le pousserait à me rappeler, comme si j'en avais besoin, que je lui appartiens. Enfin, en quelques sortes. Disons que quand il s'agit d'une partie de jambes en l'air, je suis son jouet et j'aime ça. Mais évitons d'y penser pour l'instant, ce n'est qu'entre mon mari et moi, et pour le reste, je suis bien libre de faire ce que je veux, heureusement ! Toujours est-il que ça renforce la confiance en soi, de se faire draguer de cette manière.
- Va pour le tutoiement, je suppose qu'au point où on en est... Tu habites loin ?
Apparemment non. Chargés chacun de ses achats, les miens moins nombreux et plus légers que les siens, je le suis au pied du fast-food, me disant que je pourrais prendre quelque chose à emporter pour les enfants en repartant. Ce n'est pas très sain, mais une fois de temps en temps... et puis ça leur fera plaisir, et ce n'est pas souvent qu'ils ont le sourire aux lèvres en arrivant à table quand leur Daddy n'est pas là. C'est lui le chef cuisinier, moi je n'ai même pas l'étoffe d'un commis !
Après avoir fouillé dans sa poche pour prendre la clé et ouvrir son appartement, une forte odeur de garçonnière s'en dégage. Je souris pour moi-même, ce n'est pas non plus comme si ça puait vraiment, mais ça sent clairement l'homme seul qui n'aère pas plus que nécessaire. Je ne me permets aucune remarque pour autant, j'aurai probablement été pareil si j'avais vécu seul.
Je l'aide un peu à ranger ses affaires avant de m'installer dans le canapé en observant autour de moi, le temps que le café coule. Nous continuons la conversation, lui dans sa cuisine, moi dans son salon, et je souris en me redressant.
- Je fais du taekwon-do ! Traditionnel. Rien à voir avec celui des JO où on a l'impression qu'ils ont de la guimauve à la place des bras... J'ai ouvert un cours, si ça t'intéresse. J'en donne aussi en self-defense.
On en revient à Svein, et ça en devient presque mignon. Il n'en est plus à lui reprocher son absence ou à sonder à quel point j'ai besoin d'attention, je crois que cette fois c'est désintéressé, mais en même temps de la curiosité presque intime, sans être déplacée pour autant.
Finalement, je passe un bon moment avec mon nouvel ami, autour d'un café, à discuter de tout et de rien, de là d'où il vient, de là d'où je viens, de ma famille plus que de la sienne, et les habitudes norvégiennes auxquelles il devra s'habituer s'il doit rester encore quelques temps, s'il survit à son premier hiver.
Je finis par devoir m'en aller, presque à contre cœur, chercher les enfants. Je suis bien content de m'être fait un nouvel ami, en tout cas. Pas que je regrette de devoir aller m'occuper des petits trolls que j'aime plus que tout au monde, mais je suis vraiment content de me faire des amis ici, à Oslo.
Fin o/
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