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Dim 12 Mai 2019 - 22:26
To the world, you are a Dad.
To me, you are the World.
Janvier 2003

Pappa avait trouvé du travail dans un genre de boucherie. Ou de conditionnement de la viande, en tout cas. Un truc du genre. Quelque chose d'éprouvant, de physique, qui ne nécessitait pas de qualification particulière, et peut-être même pas d'être sobre. Enfin, si, peut-être. Mais il avait des horaires pas très compatible avec son activité principale de pilier de comptoir père célibataire. Alors il laissait les clés à la voisine lorsqu'il partait au boulot en plein milieu de la nuit, et il rentrait à temps pour venir me chercher à l'école. C'était une période plutôt chouette. On ne faisait rien de plus que d'habitude, il ne me proposait pas de faire d'activité particulière, ne m'emmenait pas dans le fjord ou dans la montagne et ne me racontait pas ses histoires d'avant. Mais pendant les quelques minutes qui séparaient l'école de l'appartement, quand nous marchions main dans la main et que je lui énumérais tout ce que j'avais fait en classe ce jour là, j'étais un gamin heureux. Évidemment, il me laisserait bientôt seul devant la télé, un ordi ou un jeu vidéo pour aller se pinter dans le bar d'en bas, ou le ferait même simplement de la cuisine en me regardant faire consciencieusement mes devoirs, mais pendant un instant, un court instant, j'étais un enfant comme les autres que son Pappa allait chercher à l'école.

Et puis une nuit, quand il est venu m'embrasser avant de partir, j'étais brûlant de fièvre. Forcément. J'avais un rhume depuis deux ou trois jours, alors... comme souvent, ça s'était infecté. D'abord les sinus, et puis tout le système respiratoire. Il n'avait pas besoin qu'on pose un diagnostique. Il savait. Un résidu de ce qu'il avait été par le passé, un instinct persistant... il savait. Il me réveille, m'enfonce un bonnet sur la tête, une écharpe autour du cou, des chaussettes, mes bottes d'hiver et mon blouson par-dessus mon pyjama et me porte jusque sur le pallier, où l'attend Madame Solberg, ponctuelle, mais cette fois étonnée de me voir, presque inerte, dans les bras de mon père.

- Il a une pneumonie, annonce-t-il sans équivoque. Je l'emmène à l'hôpital.

La voisine s'étonne, comment le pochetron d'à côté peut-il balancer un diagnostique pareil ? "Tais-toi", je me dis dans ma tête. "Il sait mieux que toi". C'est déjà pas la première fois, mais je sais que ce n'est pas pour ça qu'il le sait. Je sais aussi qu'il a déjà essayé d'user de ses anciens pouvoirs. En vain. Il n'est plus rien. Ce n'est plus qu'un stupide humain incapable. Tout ce qu'il peut faire, c'est m'emmener à l'hôpital.

C'est mon père. Il n'a jamais de travail, il dépense l'argent qu'on n'a pas dans l'alcool, et l'auréole qu'il a peut-être eu autrefois s'est déplacée sous ses aisselles. Mais quand je suis malade, bouillant de fièvre et que je suffoque à moitié, il n'y a que dans ses bras que je me sens bien.
Leiv Myklebust
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Sam 5 Oct 2019 - 10:53
Then Came the Night of The First Falling Star
Mars 2014

Je sais pas trop à partir de quel âge les gamins normaux arrêtent de prendre leurs parents pour des sortes de héros aux supers pouvoirs. Je sais juste qu'on dit qu'on dit que quand on est enfant on croit qu'ils ont toujours raison, quand on est ado on croit qu'ils ont toujours tort, et quand on est adulte on leur pardonne. Alors qu'est-ce qu'on est, quand on ressent tout ça à la fois ?

J'ai grandi seul avec lui. Je sais pas trop comment il a réussi à faire de moi ce que je suis aujourd'hui, avec tout ça. Gamin, on me prenait un peu en pitié. J'étais le pauvre gars malade élevé par un père célibataire incapable de gérer sa vie. J'ai toujours aimé mon père, mais je l'ai quand-même toujours considéré comme le loser qu'il est. J'avais pas de supers fringues ou le dernier gadget à la mode, mais dans le fond, j'ai jamais manqué de rien. J'ai appris très vite à me débrouiller tout seul, mais comme je voulais pas finir aux services sociaux, mon père passait souvent pour le type qui s'occupait bien de son fils au final. Il le faisait pas mal, il était juste... paumé. Et alcoolique. Pas tellement une bonne combinaison. Au moins, il n'est jamais allé plus loin que l'alcool.

Une voisine m'avait prêté un costume, pour l'occasion. Je venais d'avoir dix-huit ans, et ça aurait dû être moi. J'avais peiné à retenir mes larmes tout au long du procès, j'avais même quitté la salle plusieurs fois. J'ai voulu être là, pour lui, au moment du verdict. Mais ça a été trop dur, alors j'ai pleuré. Dès que la juge a clôturé la séance, je suis allé me jeter dans les bras de mon père. Ils nous ont laissé un moment. Lui aussi, pleurait, je crois. Il m'a répété plusieurs fois de pas faire le con. Sous-entendu "ne craque pas maintenant, fiston, leur dit pas que c'est toi". Il se contentait des banalités d'usage. "Ça va aller". "Continue tes études". J'étudiais les langues, parce que je savais pas quoi faire d'autre, et que j'étais plutôt doué. J'aurais voulu avoir un diplôme utile pour bosser dans l'informatique, mais c'était risqué, alors... Alors voilà où on en était. À se serrer dans nos bras comme jamais on l'avait fait auparavant.

Ça faisait plusieurs semaines, maintenant, que j'étais seul. Mais quand je suis sorti du tribunal ce jour là, "seul" avait une toute autre définition. Une définition qui sonnait presque définitive. Fataliste. Sans espoir. J'étais seul, et c'était de ma faute. Mais il faisait ça pour moi. Pour que j'ai un avenir. Pourtant, à ce moment là... l'avenir n'était pas quelque chose de réaliste. J'avais dix-huit ans, j'avais jamais eu grand chose, et j'avais tout perdu.
Leiv Myklebust
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