Toute cette année avait été bien compliquée. Les déboires avec mon mari, le déménagement à Oslo, l'arrivée dans une nouvelle ville, un nouvel hôpital... c'était presque tout un autre monde. De nouvelles rencontres, bonnes ou mauvaises... l'intégration, un rythme citadin auquel je n'ai jamais été habitué... encore un peu de lumière en hiver ! La vie au sud du cercle polaire, c'était quelque chose. De ce point de vue là, avoir un peu de soleil en journée, ça changeait vraiment. Mais je peux pas le nier, le calme de ma région d'origine me manque beaucoup.
Après, dans l'absolu, la lumière du jour... je la vois assez peu, en ce moment. Les gardes de nuit, ça a toujours été mon truc, mais en hiver, même à Oslo, ça veut dire que je rate les quelques heures de jour que notre géographie nous offre. En soi, je m'y fais, c'est pas un problème. Quand on naît et grandit dans le Troms, on sait gérer ce genre de chose. Mais je ne suis plus tout jeune, et je ne sais pas si c'est l'effet de l'année qui vient de s'écouler, l'âge, ou les deux... mais c'est un peu difficile, ce soir.
Et puis, c'est bientôt les fêtes, aussi. J'ai pas réussi à me mettre dedans, cette année. Bien-sûr, les cadeaux, la famille et le reste sont prévus depuis longtemps, et on a décoré la maison comme il se doit. Mais cette nouvelle maison... nouvelle ambiance...
Anyway. Je n'ai vraiment pas l'impression d'être déjà si proche de Noël. Et quand on bosse dans un hôpital, qui plus est aux urgences... on déchante vite. Le miracle de Noël, ça n'existe pas ! On vient d'être prévenus qu'un accident impliquant un car de voyageurs et plusieurs voitures vient d'avoir lieu, et qu'il faut se préparer à recevoir beaucoup de monde, d'un coup. Et dans le genre "vas-y, mets-toi en ambiance de fête", je suis affecté au pire truc possible : le tri. En gros ? Je vais attendre les ambulance dehors, dans le froid. Pas grave, je serai occupé, j'aurai autre chose à penser qu'à ça. Mais, avec les médecins et autres urgentistes, on va décider qui va se faire soigner, qui va attendre, et qui on va laisser mourir de son côté pour laisser une chance à ceux qui pourraient encore s'en sortir. Bonsoir. C'est bientôt Noël. Heureusement que Svein est à la maison, j'aurai besoin de lui en rentrant.
J'enfile une veste et sors attendre les premières ambulances. Comme si ça ne pouvait pas être pire, je hausse les sourcils en voyant la médecin sous le commandement de qui je serai ce soir : la jeune fille qui me prend pour un pervers parce qu'on s'est retrouvé dans le même lit lors d'une sieste. Honnêtement, je ne sais pas qui s'est mis dans les draps de l'autre, et je veux pas le savoir. Mais je veux encore moins passer pour ce que je ne suis pas... aller, c'est bientôt Noël, on va essayer d'enterrer la hache de guerre. Je me frotte les mains en soufflant dessus avant de lui adresser un sourire poli :
- Bonsoir...
Et puis je lève les yeux, en soupirant, avec un léger rictus. Le miracle de Noël... voilà qu'il se met à neiger. C'est bien le moment, tiens.
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Jeu 30 Jan 2020 - 19:11
Je ne sais pas si je peux considérer cette année 2019 comme une bonne année. Il n’y a pas eu grand-chose de marquant durant mon année, je dirais… Sauf les disputes avec Lilith, mais ça… Ou peut-être la disparition de ce « père » dont Lilith s'était entiché et qui l’avait vraisemblablement déçu. En même temps, elle s’attendait à quoi ? Il nous avait déjà abandonnés avant même notre naissance, donc bon…
Quoi qu’il en soit, même du côté professionnel, rien ne m’avait réellement marqué. Bien sûr je m’étais faits de nouveau collègue, des sympas et des connards aussi dans leurs genres, mais j’ai souvent entendu dire qu’il fallait de tout pour faire un monde. En sommes ? Je dirais que 2018 a peut-être été plus marquant… 2019 à, peut-être, plus marquer mon « retour » au club… En quelque sorte.
Bref ! Tout ça pour dire que la fin d’année approche, Noël surtout… Mais moi ça ne change rien à ma vie. Je n’ai pas de famille, hormis ma jumelle et nous ne sommes pas réellement du genre à nous arrêter autour d’une bûche, d’un sapin ou de cadeau… Ou quoique ce soit de ce genre-ci. J’ai donc pris les gardes du réveillon et de Noël même. Ça me fera plus d’argent et puis ça m’occupera ! Mais nous sommes ce soir, dans la nuit pour aller au réveillon et je suis aux urgences. J’aime bien cet endroit puisque tout et n’importe quoi peut survenir, à tout moment. Surtout ici, au Helse Magi. Et d’ailleurs ça ne tarde pas. Un gros accident nous ai signalé et je suis affecté à être dehors et aider aux tries, j’ai plein d’infirmier sous mon commandement pour aller au plus vite. J’arrive à l’extérieur en regardant un peu partout autour alors que quelqu’un me parle. Je tourne alors la tête et reste un petit instant interdite en voyant de qui il s’agit, mais… Je sais que je dois faire des efforts au boulot, je reprends donc.
-Bonsoir…
C’est alors que la neige se met à tomber et je relève les yeux vers le ciel et commence à marmonner.
-Et merde ! Ça va pas nous aider ça !
Avec tout ce qui va arriver… S’il se met à neiger de plus en plus… Ça va être compliqué avec les patients où ceux étant encore dans l’accident et extirpé de la neige qui risquerait de faire des hypothermies...
Eretria P. Syclista
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Lun 30 Mar 2020 - 15:05
Cette période de l'année est toujours un peu délicate, dans le métier. Weekend et jours fériés, fêtes de fin d'année, tout ça, on ne connaît pas. Avec une vie de famille en plus, c'est toujours un peu compliqué à gérer. Et puis, dans le métier de mon mari c'est un peu la même chose également : horaires décalées, calendrier qui ne suit pas le même que la plupart des autres métiers...
Cela dit, j'aime mon métier et n'en changerait pour rien au monde. Même lorsque à la veille de Noël, on s'apprête à affronter une nuit qui s'annonce des plus difficiles, avec des collègues avec qui on ne s'entend pas forcément bien. Remarque, ce n'est pas que je m'entends mal avec ma superviseuse de la soirée, c'est que je ne la connais pas du tout malgré une première rencontre des plus... originale. Si on peut dire.
Enfin ! C'est ma chance où jamais de lui montrer mon professionnalisme. Et je dois bien avouer que ce qu'elle dit à voix haute au moment où la neige se met à tomber, c'est ce que je pense à voix basse exactement au même moment.
- Les couvertures de survies sont prêtes.
C'est vrai qu'en tant qu'habitants de la Norvège, on est plutôt bien parés à ce genre d'éventualités. Venant moi-même du nord, j'ai presque pris l'habitude d'en avoir toujours sur moi, même en dehors du travail !
À mes mots, les premières ambulances arrivaient. Le début d'un défilé dont on ne verrait certainement pas le bout avant plusieurs heures. Les premiers à arriver vont certainement être les plus graves.
Les urgentistes déchargent la première victime. Bordel de merde. C'est un gamin, il doit pas avoir plus de quinze ans. Alors que les secouristes nous font un bilan de leurs premières constatations, je prends le relais du brancard en attendant les instructions de la médecin.
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Dim 5 Avr 2020 - 20:46
Etant une démone pour moi Noël n’a jamais été synonyme de famille, de bonheur, de cadeaux ou de toute ses choses que les Hommes apprécient et associent à cette période de l’année. Pour moi, c’est un jour, une période, un mois comme les autres. Le jour de Noël je ne vais pas me réunir avec ma famille, je ne vais pas avoir de grands repas, je ne vais pas avoir de cadeaux à offrir ou de cadeaux à déballer ou tout ça. Je pense qu’il en sera de même pour Lilith d’ailleurs. Non, nous on est des démones… On n’est pas là pour faire la joie ou quoi que ce soit d’autre qui s’approchent du bonheur. On est plutôt à l’opposé… Du coup c’est pour ça que ça ne me dérange absolument pas de travailler en ces périodes-ci. Et je sais que ça me fait gagner des points en tant qu’interne, c’est peut-être pour ça qu’aujourd’hui on me met un peu sur le devant de la scène… Même si je ne sais pas si je suis réellement prête à tout ça. Enfin, c’est peut-être MON moment, c’est à moi de montrer ce que je vaux et que je prouve que j’ai ma place ici. Je ne raterais donc pas ma chance… Même si je vois rapidement que je tombe avec l’infirmier avec qui je ne m’étais pas très bien entendu la première fois. Quoi qu’il en soit, je reste professionnelle parce que je sais le faire et que je le suis. Je le salue donc et remarque la neige qui commence à tomber. Je ne peux m’empêcher de râler un petit peu et soupirer alors qu’il me dit qu’il a préparer les couvertures de survie. Je me tourne alors vers lui et souris, déjà ça en moins sur l’esprit et sur les épaules.
« Ça c’est super ! Je pense qu’il va nous en falloir beaucoup ! Et très vite… »
Mais bon, si elles sont déjà prêtes, c’est déjà ça ! D’ailleurs, l’ambulance ne tarde pas à arriver et le premier cas sur lequel on tombe c’est un adolescent de 15 ans. J’écoute ce que les secouristes nous disent et hoche la tête avant de me tourner vers Orjan.
« Ok il faut avant toute chose le réchauffer ! »
Il n’a pas de blessure très très graves du coup autant le prendre maintenant tant que toutes les victimes n’affluent pas encore, heureusement d’ailleurs que ce n’est pas si grave que ça. Cependant il semble quand même avoir au moins le bras cassé du coup je donne toutes les instructions sur les médicaments à fournir à ce gamin à Orjan puis par la suite je le laisse aller l’amener à l’intérieur, le réchauffer, lui donner tout ça et je lui dis de revenir le plus vite qu’il peut. Que dès qu’il a trouvé quelqu’un pour lui faire passer une radio pour le bras, qu’il me revienne et qu’on continue. En attendant qu’il entre à l’intérieur de l’hôpital avec le gamin, moi je continue d’accueillir les secouristes et prend en charge quelques patients en donnant des ordres ici et là et en faisant au mieux pour essayer de trier les victimes en cas : très grave, grave, impossible à sauver, moins grave. En gros, les cas prioritaires ou non…
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Jeu 30 Avr 2020 - 21:32
J'adore mon boulot, vraiment, mais il y a des moments où je préférerais être ailleurs. Enfin, façon de parler. J'évite de penser avec les émotions quand le moment est à l'urgence, mais il y a des jours où c'est plus difficile de rentrer à la maison. Et ce jour là en sera un, c'est évident.
Le premier blessé qu'on nous ramène est un gamin. Rien de trop grave, heureusement. Du moins en apparence. La mémoire rapide au travail, je me note mentalement toutes les instructions de la médecin avant de l'emmener à l'intérieur, expliquant à mes collègues la marche à suivre. Le réchauffer d'abord. Le laisser au bon soin des autres. Revenir le plus vite possible.
Ce n'est que le début de la cohue, on arrive pour l'instant à dispatcher les victimes dans les différents services, mais pour combien de temps ? Si ça continue à affluer, on va devoir faire la pire part de notre boulot : le tri. Éteindre une partie de son humanité pour en sauver le plus grand nombre. Heureusement, nous n'en sommes pas encore là.
Du moins... pour l'instant. La neige se fait plus dense, mais le nombre d'ambulance qui afflue d'un coup, gyrophares clignotants, presque en embouteillage, ne me dit rien qui vaille.
- Oh, putain...
Je n'ai jamais été quelqu'un de vulgaire, surtout depuis que j'ai des enfants. Bien-sûr, ils en apprennent, des gros mots... mais surtout à l'école. Avec Svein, on fait attention. Mais là... je n'ai pas d'autres mots. Surtout lorsqu'un des véhicules d'urgence dérape, et en percute un autre.
- Oh, putain !
La soirée va être longue.
Invité
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Sam 16 Mai 2020 - 13:02
Ce qui me sert le plus dans cette situation, hormis mes connaissances ? Le fait d’être une démone. Ça me permet de ne pas être trop impliqué. Ça c’est le côté vraiment positif, même si Lucifer m’a appris à l’être plus… Il m’a appris « les combines » humaine pour être encore plus performante et démoniaque et je sais que ça me sert. Là, je parviens à me contrôler… C’est un enfant qui est blessé, mais pour moi ça ne change rien… D’autres ne sont pas dans mon cas, comme l’infirmier, mais ça ne me dérange pas… C’est comme ça. L’important c’est qu’il reste concentré et efficace, ce qu’il fait.
Alors qu’il est hors de ma vue, moi je tente de trier, de range les cas, de les faire entrer au plus vite, mais ça va vite devenir infernal et bientôt je n’aurais plus le choix que d'en laisser dehors… Mais avec ce froid, c’est quasiment la mort assurée. Je regarde partout autour de moi, je tente de faire la voix forte pour être audible, mais rien n’est simple dans ce genre de situation.
Soudainement un bruit de choc se fait entendre et je tourne immédiatement la tête pour voir deux ambulances ce percuté. Assez violemment pour que ce soit grave pour les victimes dedans, mais pas assez pour que ce soit grave pour les personnes autour.
« Eh merde ! »
Je cours alors vers l’ambulance percuté et fais signe à Orjan de venir m’aider pour ouvrir les portes. Une fois fait… Je remarque une femme et un bébé, dans un très mauvais état, le bébé hurle dans l'habitacle… Le choc brutal n’a pas dû aider, tandis que l’ambulancier de l’arrière est blessé à la tête.
« Il faut s’occuper de cette blessure à la tête et transporter cette femme et ce bébé... »
Même si je ne sais pas si nous pourrons sauver les deux sur le coup…
« Et le chauffeur devant, comment il va ?! »
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Lun 1 Juin 2020 - 16:45
Sujet abandonné suite au départ de Ørjan
Aedan Cursse
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J'ai laissé au fil du temps mourir, mon innocence S'enfuir les souvenirs de mon enfance, je sais ce que la vie a fait de moi Et le temps défile sans me laisser, la moindre chance Dans l'indifférence, je suis ce que la vie a fait de moi
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