Comment tu me trouves ? (With Aedan Cursse)

Ce n’est pas toujours une partie de plaisir de bosser en hôpital et je pense que pour la plupart des gens… Ce n’est jamais une partie de plaisir, mais pour ceux qui y travaille ça peut l’être. Moi ça dépend… Ça dépend des jours, de Samaël, de Liorah, de ma mère, de mes collègues… De plein, beaucoup de choses… Trop de choses. Aujourd’hui je n’ai rien de particulier à faire, c’est donc une journée plutôt relativement… Tranquillement chiante. Alors que j’étais en train de glander dans la salle de repos, mon biper sonne. Je regarde alors et me rend à la salle. Rien de trop grave, ça ne sonnait pas comme une urgence et lorsque j’arrive dans la salle je remarque qu’en effet… Rien de bien grave, même si Lilith semble avoir le visage en sang. Je fronce alors les sourcils… Super… Je n’avais vraiment pas envie de la voir.

Je suis bipé donc… J’y vais. Je ne m’attendais pas cependant à voir Lilith. Qu’est-ce qu’elle fait là ? Ce n’est pas une patiente pourtant. Enfin je me dis ça avant de voir le sang sur sa joue. Je fronce un peu plus les sourcils et lorsqu’elle s’adresse à moi je prends sur moi pour ne pas être désagréable. J’ai déjà eu quelques retours de la direction vis-à-vis des collègues… Un effort Aedan, un petit effort.

-Salut. Qu’est-ce qui t’est arrivé ?

Disons que j’ai besoin de savoir de quoi il s’en retourne pour savoir de quoi est-ce qu’elle avait besoin. Je m’approche d’ailleurs pour tenter de voir la blessure de plus près. Je me retrouve soudainement très près d’elle, une main posée sur le haut de sa pomette, sans toucher la blessure, à observer pour voir si c’est profond ou pas.

Ok on me met sur le cas, mais si je ne sais pas de quoi il en retourne je ne vais pas aller bien loin ! Je dois donc savoir ce qui lui ait arrivé pour évaluer si elle aura besoin d’autre chose, de plus ou de moins ou… Bah de quoi elle aura besoin quoi ! J’écoute attentivement ce qu’elle me dit alors que j’évalue, à l’oeil, sa blessure. C’est profond, mais ça va… Je retire alors ma main et reprends.

-Je vois… C’est profond, mais ça reste « en surface » quand même, du coup je vais te faire des points américains, tu sais ce que c’est ?

Je la regarde longuement pour savoir si elle sait ou pas, parce qu’elle ne le sait surement pas. Elle est simplement secrétaire ici, mais peut-être que c’est son truc… Les termes médicaux dans la vie privée, je juge pas. Je prends cependant de quoi nettoyer tout ça.

-Mais je vais d’abord nettoyer ta joue, le sang, désinfecter… Tout ça quoi…

Je lui parlais un minimum parce que je n’avais pas le choix. Qu’importe ce qu’il y avait, ou pas, entre nous je restais pro.

Sans ça je pense que je ne lui aurais pas vraiment reparlé. La dernière fois j’ai été beaucoup trop piqué dans mon orgueil, surtout que ça touchait une blessure encore présente. C’est une peur présente, c’est ma vie depuis dix ans, forcement que je n’apprécie pas du tout que l’on rit de moi à ce sujet. Malheureusement elle a été blessée et j’ai été biper. Je suis du genre à bien faire mon travail alors je reste et je travaille. Lorsque je lui demande si elle sait ce que c’est ce que je compte lui faire, elle met un petit temps à me répondre, mais sa confession finale, me tire un léger sourire. On aurait presque dit qu’elle en était… Dépité de l’avouer. Enfin je ne sais pas, mais ça m’a tiré un léger sourire, presque invisible d’ailleurs.

-En gros tu vois dans les films quand ils ont comme du sparadrap ? Généralement c’est quelques bandelettes fines de chaque côté d’une blessure ouverte. C’est ça. Ça va maintenir ta chair assez près pour que les tissus se referment ensuite d’eux-mêmes avec... Une croûte et tout le processus de guérison.

Je vais cependant, comme dit après, chercher d’abord de quoi nettoyer. Je reviens et m’assois face à elle, près d’elle pour voir correctement son visage.

-Ça risque de légèrement piquer par endroits.

Je lui jette un coup d’oeil rapide et me concentre de nouveau sur sa blessure que je commence doucement, mais surement à nettoyer.

Lorsqu’elle m’avoue ne pas savoir de quoi je parle, je prends le temps de lui expliquer. Je prends vraiment le temps puisque je lui donne différents détails et exemple pour qu’elle visualise bien. Lorsqu’elle semble comprendre de quoi il s’agit et elle grimace avant de me dire qu’elle ne peut pas rester comme ça a cause de son statut. Je relève alors un sourcil.

-Que tu es les points, ou pas, ta blessure restera ici. À moins d’être un vampire ou … Que tu es de puissants pouvoirs de guérison, non.

Par pouvoirs de guérison il y avait le fait d’être un sorcier, par exemple, mais je ne pense pas qu’elle en soit une, de sorcière. Je ne sais pas ce qu’elle est au fond, mais elle reste intrigante. Changeante parfois même… Lorsqu’elle me dit qu’elle est prête je commence à nettoyer et je vois bien qu’elle a mal quelques fois, mais elle reste relativement calme. Lorsque je finis de tout nettoyer, elle me demande si je vais l’anesthésier, je secoue la tête et reprends.

-C’est ce que je te disais… Avec les points américains, je ne te piquerais pas, pas besoin d’anesthésie… Ça va tirer un peu, mais ça va vite passer. Tu vas voir est pas douloureux avec cette méthode, pas plus que ce que j’ai faits là.

Je recule et prépare alors le matériel et reprends.

-Prête ?

Lorsqu’elle me demande de pouvoir faire disparaître sa cicatrice… Je lui réponds que je ne peux pas. Mais je lui donne quelques options qui feraient qu’elle pourrait ne pas en avoir, mais visiblement, vu sa réponse, elle ne semble ni être une sorcière, ni être un vampire… Ce que je me doutais. Je ne sais toujours pas ce qu’elle est... mais je finirais peut-être par le savoir un jour. En tout cas, quoi qu’il en soit lorsqu’elle me dit qu’elle va devoir vivre avec, je lui lance un petit regard, parce que parler de cicatrice sur le visage avec moi c’est presque… ironique ? Et je secoue légèrement la tête, mais très légèrement, avant de reprendre.

- Crois-moi… On s’y fait. De toute manière, toi ça va pas rester visible bien longtemps… Je suis presque sur que t’auras aucune trace.

Lorsqu’elle me demande plus de détails sur les points américains que je vais lui poser, je me recule un peu pour pouvoir la regarder dans les yeux et reprend d’un ton le plus professionnel possible.

- Environ une semaine, ils finiront par se décoller tout seul et tomber et à ce moment-là ta peau sera collée et ça va aider la cicatrisation, cependant essaye de ne pas trop mouiller ton visage d’ici là...

Je me rapproche de nouveau afin de pouvoir commencer à la soigner lorsqu’elle me dit qu’elle est prête. Et pendant que je suis en train de nettoyer la plaie et de poser les points américains, elle me redemande si ça va bien et je réponds par une question tout simplement.

- Pourquoi ça n’irait pas ?

Elle est soucieuse de son apparence et en réalité je n’en suis nullement surpris. Je devais bien m’y attendre. C’est le genre de nana plutôt sexy et j’imagine qu’elle le sait et qu’elle met tout en œuvre pour l’être encore plus… Cependant je ne m’attendais pas à ce qu’elle me répond ça et je croise son regard au même instant. Ne lâchant pas son regard non plus, tentant de ne pas montrer qu’elle m’a déstabilisé, je reprends.

-Ça dépend, certains hommes trouve ça très sexy…

Je tente par la suite de revenir sur le sujet principal c’est-à-dire : sa blessure et lorsque je lui explique elle me dit qu’elle va tenter de le faire. Ma tête se hoche légèrement et je commence alors mon boulot pour tout désinfecter puis placer les points, même si elle grimace quand je commence à « coller » et « rapprocher » la zone.

-Ça va ?

Je relève les yeux vers les siens quelques secondes et regarde de nouveau le point que je pose avant de reprendre.

-21 heures pourquoi… ?

Je recule par la suite et regarde son visage. Enfin la zone touchée.

-C’est bon !

Lilith me demande si moi je trouve ça sexy et je la fixe un moment. Je la détaille du regard un petit moment, puis je demande simplement en la regardant dans les yeux également.

-Pourquoi mon avis t’intéresse tant ?

Je demande de façon calme et posée ce qui est… Rare. Bon ma voix n’est pas super chaude non plus, je reste d’un ton neutre, à la limite du froid, mais elle sonne plus… Neutre, ce qui est extrêmement rare aussi ! Lorsque je commence finalement à la soigner elle grimace quelques fois, mais ça semble aller. Elle me le confirme d’ailleurs oralement et je ne fais que hocher légèrement la tête en toute réponse. Je me lève finalement lorsque je termine.

-Un verre pour me remercier de faire mon travail ?

Je me tourne vers elle et lorsqu’elle demande un miroir, je relève un sourcil… Mais ne cherche pas et en prends un, caché dans un placard, avant de lui tendre.

Elle baisse les yeux puis les relève. Si elle pouvait paraître timide, là elle ne l’est plus du tout. Elle me dit clairement qu’elle est intéressée par moi et… Physiquement parlant aussi visiblement. Son regard est brûlant et… Je tente de me contenir, essayant de ne plus avoir d’image de son corps nu qui me revient de la dernière fois où on a couché ensemble. La seule d’ailleurs.

-Je pense que tu ferais mieux de changer d’attirance… J’suis pas le genre qu’on veut dans sa vie…

Après tout je suis grognon, ronchon et… Maudit. Je suis maudit tout simplement… C’est rare que je le formule oralement, mais là je l’ai fais. Le fait que je ne suis pas quelqu’un de fréquentable. Je l’ai fais sans vraiment être agressif en plus. Lorsqu’elle finit par insister pour me payer un verre en me disant qu’on ne me remercie sûrement pas assez, je ne peux m’empêcher de dire.

-Non clairement pas.

Et j’en ai fais des choses pour cet endroit ! Si je reste, vraiment, c’est pour ma sœur. Si je ne reste qu’un petit infirmier de pacotille que les chirurgiens et internes maltraitent. Bon… Même si j’aime les remettre à leur place aussi.

Clairement… Je la regarde partir sans avoir eu le temps de répondre quoi que ce soit à tout ce qu’elle m’a dit. Elle et moi complémentaire ? Je ne crois pas. Je ne suis pas du genre à me foutre de la gueule des gens gratuitement comme elle l’a fait. Je la regarde partir et range simplement tout ce que j’ai sorti pour elle. Je nettoie ensuite et désinfecte à cause de l’hygiène avant tout et à la fin… Lorsque j’ai fini ma journée, j’hésite un moment… Je regarde l’heure… Mais décide finalement de ne pas y aller. Ce n’est pas ses quelques sourires qui effaceront ce qu’elle m’a fait et ce qui m’est resté en tête. Je rentre donc chez moi....


(Je te laisse clore avec ton PDV ?)