Soirée calme... ou pas (Alex Karev)

Il me dit qu’il a sûrement déjà vu pire, peut-être bien, la transformation en elle-même n’est pas belle à voir mais une fois que c’est fait j’imagine que je ne dois pas être trop impressionnante en loup. Mais ce qui m’ennuie le plus c’est que je suis certaine qu’il ne me regardera plus comme la gentille Hannah qui voulait jouer la princesse pour changer le quotidien des enfants hospitalisés.

"Mouais… si tu le dis"

Je souris, j’ai presque envie de rire à sa proposition de me fournir un ventilateur. Ça se voit qu’il n’a pas l’habitude de s’occuper de loups-garous.

"Non ça ira, merci…"

Je regarde la petite fenêtre juste au-dessus de lui, c’est la seule « lumière » qu’on voit depuis les cellules et justement j’aperçois celle de la lune qui commence à apparaître et je soupire.

"ça va commencer… tu devrais reculer encore un peu"

Moi-même je me recule au fond de ma cellule, je ne sais pas comment je réagis quand je suis sous ma forme de loup. La voilà, la traîtresse, qui me transforme à chaque fois qu’elle est pleine. Je sens d’abord comme des fourmillements dans tous mes membres. Je pousse un cri de douleur et tombe à genoux, encore humaine. Puis au fur et à mesure que le temps passe, mes jambes, mon ventre, ma poitrine, mes bras et finalement ma tête se changent en aspect animal.

Me voilà louve à 100%, je grogne en tournant en rond dans ma cage. J’ai toujours la même patte qui me fait souffrir après chaque transformation mais c’est supportable. Je regarde l’infirmier face à moi, il peut voir dans mon regard qu’Hannah est presque toujours là mais que c’est bien l’esprit et le physique de la louve qu’il a face à lui. Je tourne en rond dans ma cage en grognant un peu plus que d’habitude. Pourquoi on ne me donne pas à manger ? Un simple morceau de viande suffirait mais le surveillant ne bouge pas. Qu’est-ce qu’il attend ?

Il ne se fait pas de souci, il ne se fait pas de souci, c'est bien beau mais moi je ne suis pas rassurée. En plus je ne sais pas du tout comment j'agis quand je suis en louve. La transformation prend du temps et je suis quand même contente qu'il s'absente le temps que ça se finisse.

Bon il est revenu et reste assis devant moi, je n'ai toujours rien à manger et ça commence à m'énerver. Je fais le tour de ma cage en commençant à grogner, ok je boîte un peu mais quand même. Comme il ne réagit toujours pas je hurle ce qui attire l'oreille des autres surveillants. En m'approchant de la grille je la pousse un peu et à ma grande surprise elle s'ouvre devant mon coup de patte. Me voilà face à cet humain... à défaut de steak j'ai quand même un morceau de viande devant moi. Je me jette sur lui et plante mes crocs dans son cou en le plaquant au sol avec mes pattes. Je n'ai pas le temps de lui prendre le moindre morceau de peau, juste de le mordre, car un autre surveillant intervient et m'injecte un truc très puissant qui me rend k.o. en une seconde. Je m'écroule sur le sol alors que l'infirmier est emmené à l'extérieur. Je me sens transportée dans la cage et j'entends vaguement le bruit de la clé.

Plusieurs heures passent, je me retransforme en humaine, nue comme à chaque fois mais contrairement au début de la soirée, la chaise face à moi est vide.

"Dr Karev ?..."

Je parle d'une voix faible comme d'habitude, en même temps je suis contente qu'il ne me voit pas nue mais en même temps je me demande pourquoi il n'est pas là.

Lorsque je reprends connaissance, ce n'est plus le charmant Dr Karev que j'ai fasse à moi mais la vieille infirmière que j'avais déjà croisée une fois. L'empathie elle, elle ne doit pas connaître. J'essaie de comprendre ce qu'elle me dit parce que je ne me souviens de rien. "en soins intensifs" ? je suis légèrement rassurée en entendant que sa vie n'est plus en danger mais quand même... "comme vous" ça veut dire quoi ça ? Finalement je comprends tout lorsqu'elle me dit qu'il me sera reconnaissant.

"Oh non... qu'est-ce que j'ai fait ?"

Ce n'est pas une vraie question, je comprends bien ce qu'il a dû se passer. Je pousse un petit "ouff" quand elle me balance le sac dans le ventre alors que je suis toute aussi faible que les autres fois. J'enfile rapidement les habits avant d'être transportée dans ma chambre, les larmes aux yeux.



FIN