Qui êtes-vous ?! (Asher Chardonneret)

Le temps passe et je n’ai pas réellement revu ma mère depuis plusieurs jours. Depuis l’histoire du costume d’ailleurs. Ça c’était… Plutôt bien passé compte tenu du fait que je ne pouvais pas réellement être celui que j’ai envie d’être avec elle et qu’elle… Eh bien elle était elle tout simplement. Je n’ai rien à lui reprocher, elle a toujours tout fait pour Liorah et moi et ça je le sais. Je ne suis pas un fils ingrat, non… Je suis simplement un fils qui tente de les protéger elle et Liorah justement… Peut-être mal, mais c’est le seul moyen que j’ai trouvé de le faire : porter un masque. Être un beau connard avec les deux femmes les plus importantes de ma vie pour les protéger de ce démon qui fait pression sur moi et ma magie avec leur vie.

Tout ça pour dire qu’aujourd’hui je commence tard et je vais passer rapidement chez elle. Je ne sais pas encore quelle excuse je vais pouvoir trouver pour justifier le fait que je passe « comme ça » parce que depuis plus de dix ans, depuis que je suis sous l’emprise de ce démon en fait, je ne passe plus « comme ça », mais là j’ai comme un besoin… Je n'en sais rien. Bref… Tout ça pour dire qu’après de bonnes minutes de marche j’arrive chez ma mère, je suis à pied, elle ne vit pas si loin que ça de chez moi... Est-ce là aussi une sorte d'être près d'elle alors que je ne peux pas l'être autrement ?  Quoi qu'il en soit je sonne à la porte attendant qu’elle vienne m’ouvrir.

Je ne sais vraiment pas ce que je fous ici et je pense que le temps que ma mère arrive j’aurais aisément le temps de repartir, mais… Je ne suis pas comme ça. Je ne suis pas lâche… C’est bien pour ça que ma vie est ce qu’elle est aujourd’hui. De mon point de vue en tout cas, de certain je le suis peut-être de ne rien dire à Liorah ou ma mère justement, mais si c’est dans leur intérêt est-ce vraiment lâche ? Je ne pense pas ! Bref… Tout ça pour dire que même si je pèse longuement et longtemps le pour et le contre… Je ne bouge pas et j’attends. C’est quand même au bout de très longues minutes que j’entends un bruit derrière la porte. Ce n'est pas trop tôt ! Sauf que lorsque la porte s’ouvre c’est tout sauf ma mère qui se trouve devant moi. Je fais face à un mec… Torse nu. Je relève un sourcil et le regarde de haut en bas un instant puis froncé finalement les sourcils à ce qu’il me dit.

-Qui êtes-vous ?!

Simple, rapide, froid… Tout ce que je suis. Enfin… Ce que je veux que l’on pense que je suis. Bien que là pour le coup je le suis réellement, après tout qu’est-ce qu’un mec comme ça fait chez ma mère ?!

-Où est ma mère ?

Depuis que j’étais sous la coupelle d’un démon, de Samaël, je passais mon temps à calculer. Je calculais tout : chaque mot, chaque geste, chaque pensée, chaque action… Même ma vie l’était. Je pesais mes mots, mes gestes, mes sentiments. J’étais toujours dans la retenue, dans le calcul, dans l’envie de montrer le moins possible de moi au monde pour que Samaël est le moins possible d’emprise sur moi en s’en prenant à mes proches. C’était donc tout un combat que j’avais mené jusqu’ici pour me rendre chez ma mère, mais clairement je ne m’attendais pas, mais alors vraiment pas à ce qu’un mec à moitié à poil m’ouvre. Qui c’est d’abord que ce mec ? Je fronce les sourcils lorsqu’il me reprend sur ma façon d’être poli et je réponds d’un ton sec et froid.

-Comment par porter un t-shirt avant d’ouvrir la porte histoire de respecter un minimum la femme qui vit ici et qui a des voisins qui pourrait te voir et lancer une rumeur débile de gigolo.

En réalité je priais pour que cette histoire de rumeurs que j’étais en train de dire était fausse. Ma mère ne se ferait pas de gigolo n’est-ce pas ? Non… Bien que… Je ne connais plus réellement ma mère depuis le temps. Comme je le disais Samaël a fait que je me suis fermé au monde pour mieux me protéger et protéger mon monde, mes proches. Lorsque je parle de ma mère, il sourit immédiatement et me laisse passer. Je fronce les sourcils et entre sans demander mon reste parce que comme il dit, et je le disais, les voisines n’ont pas besoin d’un spectacle. Je me retourne alors de nouveau vers lui lorsqu’il referme la porte.

-Ouai je suis le fils de Céleste et donc je réitère ma question. Qui tu es ?

J’avais laissé tomber le « vous » parce que j’étais… Je ne sais pas. Inquiet pour ma mère au fond, peut-être aussi que j’étais surpris d’y trouver un mec à moitié à poil plutôt que ma mère… Même si elle avait bon goût.