Merci de faire revivre ma vie (Eliaz Wicksbury)

Ça fait maintenant plusieurs semaines que ce nom m'arrive comme en écho de la part du personnel soignant : Eliaz Wicksbury. Je n'ai pas vraiment oser en parler trop avec Liorah pour le moment, mais c'est vrai que j'ai remarqué une différence dans son attitude, dans sa santé ... Et si les membres du personnel disent que c'est grâce à ce Eliaz, je leur fais entièrement confiance. Il y avait beaucoup trop longtemps que je n'avais pas vu ma fille sourire comme elle le fait maintenant. Du coup, j'ai eu envie de le rencontrer. J'ai fais ma rencontre habituelle avec Liorah, parlant comme si de rien était et que je n'avais pas de plan pour la suite ... Mais à la fin de mon échange avec elle, je parcours les couloirs à la recherche de quelqu'un de bien précis. Difficile quand on ne sait pas du tout à quoi cette personne ressemble ... Mais je repère alors un concierge et puisqu'on m'a dit que c'est le métier qu'il occupait dans cet hôpital, je m'approche en espérant que ce soit bel et bien lui.

- Excusez-moi ... Monsieur Wicksbury ... ? Eliaz Wicksbury ?

Aujourd’hui est une journée où je travaille à l’hôpital. Ce soir je travaille également au PNC, ça arrive parfois, que j’enchaine les deux dans la même journée/soirée, mais au fond ce n’est pas si gênant. Ce n’est pas comme si j’avais besoin de réellement beaucoup dormir. Bien évidemment que si… J’en ai besoin, comme tout le même, même en étant un vampire, mais… J’en avais moins besoin qu’un simple humain ! Quoique je ne vais pas me plaindre d’être occupé. L’éternité peut réellement et vraiment paraître interminable lorsqu’elle est jonchée d’ennuie et de temps vide… Je sors cependant de mes pensées en entendant une voix que je ne reconnais pas. Me tournant finalement vers la femme qui demande après Eliaz Wicksbury... J'ai un doute de vouloir confirmer l'identité, même si elle ne semble pas méchante. Je finis par m'appuyer un peu sur mon balais et fait un petit sourire.

-Ca dépend qui le demande ? Sinon je peux parfaitement dire que c'est mon sceau qui s'appelle ainsi...!

Je souris finalement d'un air amusé. Le bon vieux et drôle Eliaz, voilà ma couverture. Je la regarde alors dans les yeux.

-Pardon, je manque clairement de vacances, j'ai besoin de chant de cigale, le marché du sud ou alors être dans un petit chalet !

Je ris légèrement.

J'aurais sans doute pu préparer une boîte de chocolat ou au moins un café, pour pouvoir directement le remercier, mais je préférais le remercier d'une façon qui lui conviendrait vraiment, à son choix. Parce que je comptais bien lui offrir quelque chose si je le pouvais ! Je vais par contre déjà commencer par le trouver et ça, ce n'st pas forcément gagner parce que cet hôpital est grand et qu'il y a du coup plusieurs concierges. Je tente ma chance ... Et sur le coup, je ne suis pas certaine d'avoir trouvé la bonne personne, mais lorsqu'il rit, je souris alors moi aussi un peu, un petit rire franchissant mes lèvres aussi.

- Je vous rassure, je ne vous veux aucun problème ... Ni à vous, ni à votre sceau d'ailleurs !

Je secoue un peu ma main de ses excuses, lui adressant un sourire.

- Je comprends ce que c'est, elles aiment bien se faire désirer nos fameuses vacances !

Puis je me rends compte qu'avant de partir trop loin, je ferais peut-être mieux d'expliquer pourquoi je le dérange en plein travail, mais ... Je suis venue vraiment sans réelle préparation.

- Je ... En fait, du coup, je voulais vous parlez parce que je suis la mère de Liorah, chambre 102 et ...

Je ne crois pas que j'ai vraiment besoin de préciser la chambre, le prénom de ma fille est assez unique. Je me mords la lèvre, ne sachant pas trop comment continuer.

- Et ... On m'a dit que vous lui rendiez souvent visite ...

Je fais tout passer à la blague, dans un sourire… Je suis ainsi dans cette vie. Le bon petit Éliaz, tout mignon et discret et drôle. Combien drôle… D’ailleurs ma remarque sur mon sceau semble l’amuser, je fais cas qu’il en est de même, mais au fond je me demande qui me demande justement. Je reste sur mes gardes, mais… Comme si elle lisait dans mes pensées, elle me rassure rapidement ce qui me fait réellement rire pour le coup. Je pose une main sur mon coeur et sors un peu théâtralement.

-Ok, ouf alors !

Je finis par hocher la tête lorsqu’elle me confirme que les vacances se font désirées, lâchant un petit « oh oui ! » qui vient du fond du coeur avant qu’elle ne reprenne soudainement son sérieux. Je m’appuie alors un peu sur mon balai en l’écoutant attentivement. Elle se présente comme la mère d'Angerah et a cette information je me remets droit comme un « i » avant de froncer légèrement les sourcils d’incompréhension à ce qu’elle dit. Oui en effet, mais… Pourquoi m’en parle-t-elle ?

-En effet… Je suis ici pour nettoyer alors je lui rends visite tous les jours, ou presque, sauf jours de repos… Pourquoi, il y a un problème ? C’est qui « on » ?

Je marque une pause et reprends.

-J’ai mal fait quelque chose ?

En quelques secondes à peine, je peux déjà comprendre à quel point cet homme peut être un rayon de soleil pour ma fille. Il est bel homme, de bonne humeur et drôle. Je ris d'ailleurs de nouveau lorsqu'il semble vraiment soulagé que je n'en veuille ni à lui, ni à son sceau. Je n'ajoute rien à ce sujet, mais par la suite lui semble d'accord à propos des vacances, ce qui me fait sourire à nouveau. Puis, le vif du sujet arrive et je lui parle alors de ma fille, ma si belle Liorah. Je le vois se redresser, un peu comme s'il était nerveux peut-être ? mais je peux avouer que mon arrivée comme ça a de quoi être surprenante. Il fronce un peu les sourcils avant de m'expliquer un peu de quoi il en retourne, me questionnant également. De mon côté, je souris simplement à nouveau avant de répondre.

- Des membres du personnel, des infirmiers principalement ... Mais non, absolument pas, rien de mal du tout, bien au contraire. Justement, je voulais vous remercier en réalité. Je ne sais pas trop comment vous faites, mais ... J'ai rarement vu ma fille aussi bien et heureuse et à chaque fois je me demande ce qui lui apporte de la bonne humeur comme ça et apparement ... ce serait vous !

Je ne m’attendais pas du tout à rencontrer la mère d’Angerah aujourd’hui. En tout cas Aedan n’a visiblement pas irrité de l’amabilité de sa mère, par contre Liorah oui. Elles sont tous les deux solaires et semblent adorablement gentilles. Trop gentille même pour s’approcher d’un vampire tel que moi, mais chut… Ça c’est mon secret. Ici je ne suis, et resterais, l’adorable et gentil Éliaz, ni plus, ni moins. Tout simplement. En tout cas je m’inquiète légèrement du « ont », parce que je ne voudrais pas qu’on dise n’importe quoi à mon sujet. J’apprécie réellement Liorah. Elle est comme une bouffée d’oxygène pur pour moi. Elle me ressource, elle me fait du bien. Son innocence m’attire et me réconforte, apaise en quelque sorte mon âme torturée. Puis, lorsqu’elle reprend la parole, je ne peux finalement qu’expiré d’avoir un peu stressé et sourire. Ce sourire qu’Angerah dit si communicatif.

-Oh... Mais… Ce n’est rien… En réalité elle me fait tout autant de bien. Angerah… Euh Liorah est quelqu’un de vraiment adorable et qui ne peut que mettre bien son entourage !

Je me mords légèrement la lèvre inférieure d’avoir échappé le surnom que je lui donne affectueusement. Mais je ne rougis pas, car je le pense, pour moi elle est un ange. Je suis le diable.

Je n'aurais pas cru que Liorah puisse créer un lien aussi fort avec quelqu'un à l'hôpital, qui ne soit pas un membre direct de l'équipe soignante, ou même une autre patiente. J'en suis tout de même soulagée en réalité, je suis contente qu'elle puisse avoir des gens avec qui se changer un peu les idées. Lorsque j'annonce au jeune homme pourquoi je veux lui parler par rapport à ma fille, il semble se détendre et me parle même du bien qu'elle lui fait aussi. Je souris d'abord à son sourire, puis j'ai un petit sourire mi-amusé, mi-surprise, à l'entente du surnom.

- Angerah ?

Je souris finalement plus simplement avant d'enchainer.

- C'est vrai que Liorah est une très gentille fille ... Est-ce que ça serait déplacé de vous demander comment vous vous êtes rencontrés exactement ?

Pour moi il est tellement naturel de l’appeler ainsi que cela m’échappe totalement devant sa mère. Je me rattrape rapidement, mais visiblement pas assez aux oreilles de la maman puisqu’elle relève le surnom. Un peu gêné je finis par rire un peu, juste pour décompresser et hocher la tête.

-Oui… C’est le surnom que j’aime lui donner. C’est ce qu’elle m’inspire, belle, douce et pure… Comme un ange.

Je le dis de la façon la plus sincère possible au bout du compte. Après tout… C’est réellement la raison de pourquoi je la nomme ainsi. Elle me demande alors plus de détails sur notre rencontre et me voilà à m’appuyer légèrement plus sur mon balai en réfléchissant. Mais la réponse est évidente je crois.

-À force que je vienne nettoyer sa chambre, je la voyais souvent triste alors je tentais de lui changer au mieux les idées et… Il me semble bien que tout ait commencé ainsi… !

Je suis forcément interpellée lorsque j'entends ce qui me semble être un surnom pour ma fille. Ça fait tellement longtemps je pense qu'elle n'a pas eu d'amis proches comme ça, que ça me touche dans un sens et je veux aussi en savoir plus sur tout ce que je peux apprendre de leur relation. Je souris alors doucement en écoutant sa réponse, hochant légèrement la tête.

- C'est adorable comme surnom et comme signification ... Vous semblez assez proches tous les deux de ce que j'en comprends.

Je souris, sans sous-entendu. Je ne veux pas le mettre mal à l'aise comme je le disais, juste comprendre. Et puis écoutez, si ma fille peut trouver l'amour, je serais la première heureuse pour elle !

- Ah oui, je comprends. C'est vrai que vous devez vous voir souvent, surtout si vous travaillez ici depuis longtemps ... Mais merci, c'est vrai que certains jours, elle me semblait plus heureuse et en forme ..  vous deviez certainement être passé juste avant moi.

Je lui souris une nouvelle fois, réellement touchée que cet inconnu au final ait pris le temps de remonter le moral de ma Liorah.

J’ai tellement l’habitude d’appeler Liorah, Angerah, que je ne fais même plus attention lorsque le surnom m’échappe. Il est, en réalité, tout naturel pour moi. Sauf que là je me retrouve devant sa mère et cela peut avoir un effet gênant… Fort heureusement ça l’est beaucoup moins que je le pensais. Elle en semble même heureuse. J’offre donc un petit sourire, communicatif, a la sorcière.

-Eh bien merci alors. Je pense que je peux dire que nous le sommes, en tout cas pour moi elle l’est…

Je dis cela sur un ton de confidence, un peu calme, presque timide. Tout pour paraître le gendre idéal, même si là je n’en suis pas un. Déjà parce que je ne sors pas avec Liorah et ensuite parce que je serais très, très loin de l’être. Je serais peut-être même le pire, mais ça personne ne le saura vraiment au fond, car je cache très bien celui que je suis réellement. Peu de personnes m’ont vu dans mes pires moments. À ce qu’elle m’avoue, je souris un peu plus.

-Peut-être… Je ne sais pas, mais si c’est le cas, j’en suis le premier ravi ! Je préfère la voir sourire, elle a un si beau sourire en plus… !

Je n'aurais réellement pas cru que Liorah puisse faire une aussi belle rencontre dans un endroit comme celui-ci. Cet Eliaz semble vraiment adorable et s'entendre vraiment bien s'entendre avec elle. Je ne suis donc pas gênée du fait qu'il lu ait visiblement donné un surnom, trouvant ça simplement adorable.

- Je pense que vous l'êtes tous les deux, elle garde simplement son jardin secret je pense. Et si elle vous garde près d'elle, ne pensez pas que c'est uniquement parce qu'elle est gentille ! Elle saura vous envoyer balader si elle ne voulait pas de votre compagnie.

Je lâche un petit rire. Je ne dis pas ça pour donner une mauvaise image de ma fille, bien au contraire. Juste qu'elle est sincère et qu'elle ne serait pas du genre à faire semblant. Il continue sur sa lancée de compliments sur ma fille et je ne peux donc que sourire à mon tour.

- C'est vrai ... Elle n'a plus trop la chance de sourire très souvent depuis qu'elle est ici je crois ... Merci donc de lui en donner l'occasion, car je n'ai pas de doute que nombreux de ses sourires dépendent de vous. Merci de faire la garder en vie en quelque sorte ... !

Je me mets à rire franchement en entendant la mère de famille me mettre en garde sur sa fille. Enfin en quelque sorte ! Ce n’est pas réellement cela, mais ça s’en rapproche.

-Vraiment ?! Angerah ne serait donc pas l’ange tout doux que je pense qu’elle est  ?

Je finis par lui faire un sourire complice. Je me doute que Liorah à ses défauts, mais j’avouerais avoir du mal à la voir autrement que comme un petit être totalement innocent et facilement naïf. Mon côté prédateur aime particulièrement ça, même si je tente de ne pas le penser trop souvent. Mais au fond je n’y peux rien, c’est l’instinct… Elle me remercie ensuite, me tirant de mes pensées et je pose alors une main sur mon coeur.

-Je… Merci à vous de me dire tout ça, ça me touche… Avec plaisir, je le fais avec plaisir soyez en sûre et certaine… !

La conversation coule si bien que je ne contrôle pas forcément tout ce qui franchit mes lèvres. Je ne réalise donc pas forcément que ce que je peux dire peut faire paraître Liorah pour une méchante un peu, mais heureusement, le jeune homme le prend sur le ton de la rigolade et je ris alors à mon tour.

- Ne lui dites pas que j'ai dis ça quand même ! Elle a simplement son caractère, comme nous tous. Mais en réalité, elle est vraiment très rarement dans un mauvais moment comme ça. Vous pouvez garder l'image de l'ange.

Je lui fais alors un petit clin d'oeil avant de sourire de nouveau. Je profite ensuite de l'avoir face à moi pour pouvoir le remercier réellement de l'impact qu'il a dans la vie de ma fille, un impact dont je ne doute pas une seule seconde de l'importance et que je comprends totalement après avoir pu lui parler un peu.

- C'est la moindre des choses de vous remercier ... J'aimerais en faire plus alors si un jour vous avez besoin de quelque chose, n'hésitez pas à venir me trouver, je vous aiderais au mieux.

Je lui souris doucement, me disant que le bonheur de ma fille vaut bien une telle promesse.

Je ris encore un peu lorsque sa mère semble réaliser qu’elle a peut-être fait une boulette, mais je ne le prends pas au pied de la lettre, car nous avons tous nos hauts et nos bas et puis je saurais très mal placer pour juger. Lorsqu’elle me demande de rien dire, ma tête se hoche et je fais semblant de verrouiller ma bouche.

-Motus et bouche cousus !

Je lui souris de nouveau et lorsqu’elle me propose son aide, si un jour j’en ai besoin, ma tête se hoche de nouveau et je reprends fermement mon balaie en main.

-Eh bien merci beaucoup ! Promis j’y penserais !

Je me suis peut-être un peu laissée porter par la conversation et j'ai dis une information que je n'aurais peut-être pas dû, mais la réponse d'Eliaz me fait rire avant de lui dire merci. Je ne pense pas que Liorah m'en voudrait, mais quand même, ne prenons pas de risque ! Déjà qu'Aedan est loin de moi dans un sens, je n'aimerais vraiment pas que ma fille s'éloigne de moi pour une petite erreur du genre.

Je dis alors au jeune homme que s'il a besoin d'aide un jour, qu'il me fasse signe. Je souris à ses mots puis en voyant qu'il reprend son balai, je comprends le message.

- Super et bien, je ne vais pas vous déranger plus longtemps, c'est tout ce que je voulais vous dire. Merci encore et je vous souhaite une bonne fin de journée, Eliaz.

Je lui souris doucement avant de prendre la direction de la sortie de l'hôpital puisque j'ai déjà été voir Liorah aujourd'hui, je n'ai plus rien à faire ici.

FIN