Dans les brumes... disparition ou rencontre ? (Ft. Riel Alphirin)

Dire s’être perdue aurait été un euphémisme. Sølveig n’avait pas la moindre idée de l’endroit où elle se trouvait, excepté que c’était dans un périmètre de six heures de marche d’Oslo, puisque c’était depuis six heures qu’elle marchait. Même si, en partant du principe qu’elle pouvait avoir marché en rond et revenir sur ses pas, elle était peut-être tout proche de la ville… Disons alors dans un périmètre de une à six heures. Cette analyse n’aidant donc pas particulièrement à optimiser la situation.

Mains dans les poches de son blouson, la jeune femme continuait d’avancer, sans réel espoir de reconnaitre les environs. Elle avait pendant un temps marché à travers une forêt, slalomant entre les arbres, laissant une étendue d’eau sur sa droite. Un lac ? Un fjord ? Question qui restera sans réponse… La seule chose qui l’avait intéressé dans cette étendue d’eau, c’était la nappe de brouillard qui flottait à sa surface. Tout autour, les pins recevaient les rayons du soleil, donnant à l’air leur parfum de résineux, dans un ciel alors d’un bleu limpide. Le brouillard qui planait sur l’eau était mouvant, glissant selon le vent en nappes de brume. C’était reposant, l’Elfe avait beau aimer les villes et le contact avec les gens, il y avait des moments comme celui-là où elle se plaisait à se fondre, à s’infiltrer dans la nature.
Pour le coup, elle s’était tellement infiltrée qu’elle s’était perdue.
Peu importe.

En poursuivant son chemin, la jeune femme avait gagné une partie plus dégagée, la végétation se faisant plus basse. Le terrain, en revanche, s’était mis à monter… Le début d’une pente de montagne ? Sølveig continuait d’avancer, d’une allure constante et calme, comme détachée de la situation. L’habitude de se perdre surement… D’un regard par dessus son épaule, à travers des mèches de cheveux sombres, la jeune femme voyait l’horizon s’effacer. Les nappes de brume se répandaient à travers la végétation, s’insinuant entre les rares arbres encore présents sur le flanc de montagne qui se faisait plus abrupte. Alors que jusqu’à présent, ce brouillard n’avait pas été plus haut que ses jambes, parfois sa taille, en quelques minutes il avait enveloppé le moindre espace, comme pour englober la montagne entière.
Sølveig s’arrêta. Contemplant les environs désormais disparus.

- Si j’avais déjà une très faible probabilité de retrouver mon chemin en pleine nature, avec cette brume désormais j’avoisine clairement les 0%...
Pas la moindre trace d’inquiétude dans la voix de la jeune femme, un simple constat. En même temps, là où certains auraient pu se sentir démunie de ne plus rien voir dans le brouillard, Sølveig, elle, se sentait à l’aise de se reposer uniquement sur son ouïe, en laquelle elle avait toute confiance.
Même si ça ne réglait pas le problème de savoir où elle était, et comment repartir vers Oslo. Avait-elle seulement le temps de retourner en ville avant que la nuit tombe ? Pouvait-elle croiser quelqu’un pour la renseigner ? Cela faisait tellement longtemps qu’elle était là, sans se faire remarquer, en pleine nature…

- Un moyen de faire pire que 0% en ce qui concerne la probabilité de retrouver mon chemin ?
La question, qu’elle n’adressait à personne, trouva pourtant une réponse. Comme si le ciel n’attendait que cela pour évincer le soleil, et c'était désormais la pluie qui traversait le brouillard. Froide, perçante, du genre à s’infiltrer sous les vêtements et geler les os, plaquant les cheveux de la jeune femme sur son front, mèches mouillées d’un noir absolu, comme de l’encre qui ruisselait sur son visage.
- Très bien, je m’incline. Il y avait effectivement moyen de faire pire.

Sortant de nulle part à travers ce brouillard, une jeune femme avait rejoint Sølveig, ruisselante elle aussi de cette pluie, et lui proposant de la suivre pour s'abriter. Le regard clair de la jeune PawelSwen se fixa sur la nouvelle venue, détaillant son visage. De toute évidence, elles ne se connaissaient pas... qui était-ce ?
Repoussant une mèche couleur corbeau, comme pour élargir son champ de vision, l'Elfe noire hésita un instant à suivre l'inconnue. Mais un rapide état des lieux de ses possibilités lui fit admettre que ses choix étaient plus que réduits. Rester seule là, perdue en pleine forêt, dans la pluie et le brouillard ? Suivre une inconnue, quel que soit l'endroit où elle la mène ?

Conservant le goût de la découverte, Sølveig fit un mouvement en direction de jeune femme, prête à lui emboiter le pas. Et alors qu'elle s'approchait, un détail accrocha son regard, un infime détail qui pour elle, signifiait beaucoup... Dépassant légèrement de la chevelure de l'inconnue, presque comme un emblème d'un monde que l'Elfe n'avait jamais connu, voilà qu'elle apercevait face à elle, accompagnant le visage de l'inconnue, la pointe délicate d'une oreille. Une oreille pointue... Une oreille d'Elfe.
Il semblait à Sølveig que son cœur ratait un battement, surpris autant qu'elle de cette proximité, elle qui avait toujours (volontairement ou non d'ailleurs) pris soin de rester éloignée de ses origines paternelles... Restant muette, elle n'osait pas mentionner leurs natures respectives. Surtout que la sienne ne se devinait pas, ou si peu, avec ses oreilles physiquement indignes de leur nom. Une chance encore que son ouïe, elle, soit en adéquation avec ses gènes.

L'inconnue avait elle perçue son hésitation ? Avait-elle deviné son origine ? Ou bien avait elle seulement deviné que Sølveig avait perçue la sienne, ce qui faisait au moins d'elle une femme qui connaissait l'existence des surnaturels ?
Mettant de côté toutes ces questions, Sølveig se contenta, avec plus de pragmatisme, de demander à l'inconnue "Où allons nous ?" après un regard vers ce ciel qui annonçait clairement l'arrivée prochaine de l'orage.

HJ:

Après l’annonce de l’inconnue, qui sous-entendait un métier de Garde-forêt d’après ce que Sølveig comprenait de son rôle de protection dans celle-ci, la logique de sa présence ici se faisait plus évidente. Avec cet étrange temps brumeux précédent une pluie battante annonçant un orage, elle avait dû vérifier que personne n’était en perdition… Et de ce fait, tomber sur l’Elfe Noire, qui présentement était plus une Elfe Trempée qu’une Elfe Noire.
Frissonnant sous la pluie qui ruisselait de sa tête aux pieds, collant ses vêtements imbibés d’eau sur sa peau, la jeune femme se décida avec assurance de suivre l’Elfe inconnue. Celle-ci n’avait pas semblé réaliser que Sølveig était elle aussi une Elfe, ce qui arrangeait cette dernière.

Sølveig PawelSwen ne connaissait des Elfes que l’identité de son propre père -logique, puisqu’elle en portait le nom-, mais sans jamais l’avoir connu. Et si elle avait appris à vivre avec son ouïe surdéveloppée issue du gène de son paternel, elle ignorait les capacités des autres Elfes, de même que pour leurs us et coutumes. Quelque part, c’était plus par curiosité envers l’Inconnue que pour réellement se réfugier du temps qu’elle la suivait désormais, direction l’orée de la forêt où elle habitait. A première vue, elle n’était pas une Elfe Noire, Sølveig pouvait le deviner désormais qu’elle marchait à ses côtés à travers le tronc des arbres dont la cime s’élançait bien au-dessus de leurs têtes. Sa peau claire ne coïncidait pas avec celle des Elfes Noirs comme Sølveig, d’un grain plus mat accompagnant des chevelures réellement sombres, plutôt que brune comme celle de l’Inconnue.

Avec ses cheveux d’encre et sa peau non seulement mat, mais tannée par les embruns avec sa vie sur son bateau, Sølveig de son côté ne risquait pas d’être confondue avec une Elfe de Lumière… En parlant de lumière, un premier éclair défigura le ciel, projetant les ombres des arbres une fraction de seconde sur le sol avant de disparaître, alors que suivait un grondement lointain, le tonnerre qui résonnait dans les Fjords d’Oslo. Pour la première fois depuis qu’elle était avec la jeune femme, Sølveig réalisa qu’il était effectivement mieux de s’abriter, et espérai qu’elles étaient toutes deux bientôt arrivées.

Après avoir accéléré le pas à travers la forêt en déluge, les deux étaient arrivées chez l'Inconnue que Sølveig avait suivie. Toutes deux, mais accompagnées d'un oiseau d'ailleurs, que l'autre avait recueilli en cours de chemin. Son travail de garde forestier ne devait pas lui laisser une minute tranquille si elle prenait le temps de récupérer ainsi chaque énergumène croisé en forêt, y compris les Elfes-aux-oreilles-quasi-rondes-trempée-comme-une-souche-après-avoir-errée-perdue-en-forêt. Mais bref.

Une fois entrée, l'Inconnue avait immédiatement allumé le feux de la cheminé, laissant la chaleur se répandre dans la pièce alors qu'elle allait chercher de quoi se sécher. Mais avant cela, elle lui avait donné son prénom, Riel.
Attendant qu'elle revienne en observant autour d'elle, Sølveig détaillait les lieux avec curiosité, plus parce qu'elle même n'habitait pas dans une maison que pour d'autres raisons. Lorsque la jeune femme revient, l'Elfe Noire accepta la serviette, se présentant à son tour tout en essayant de sécher sa tignasse noire.

- Moi c'est Sølveig. Merci pour l'accueil... je ne veux pas te déranger.
Machinalement, elle l'avait tutoyé. Sans vouloir lui manquer de respect bien sur, mais simplement parce qu'à ses yeux, qu'elles soient toutes les deux elfes leur donnait une certaine proximité, même si l'autre ne pouvait s'en rendre compte. Et la jeune femme ne savait pas si elle devait le dire de but en blanc, alors qu'elles ne se connaissaient en fait absolument pas réellement.
- Si tu as du café, je vais pas dire non...
Essayant de faire sécher ses vêtements près du feu de la cheminée, Sølveig adressa elle aussi un sourire à l'autre jeune femme.

La jeune femme avait accepté l'offre de vêtements proposés par la garde forestière en plus du café, les cheveux désormais quasiment secs. Son regard parcourait les lieux, observant l'Elfe qui s'affairait à préparer café, sucre et gâteaux. Sølveig hésita, silencieuse. Pouvait-elle se permettre de lui demander de but en blanc de confirmer son identité ? Parler de ses origines elfiques ? Cela pouvait paraître un peu curieux, voir cavalier. Alors l'Elfe Noire garda les lèvres closes, se contentant d'un sourire pour celle qui l'avait invité sous son toit afin de se protéger de l'orage.

Ce dernier grondait encore dans le lointain, à travers la pluie qui tombait à torrent. L'ouïe de l'Elfe Noire pouvait lui permettre de le localiser avec exactitude, au mètre carré près, elle qui s'était de son côté perdue dans la forêt quelques heures plus tôt... situation ironique en soi.
Sølveig se tourna vers la jeune femme, croisant son regard. Et elle, avait-elle l'ouïe surdéveloppée des Elfes Noirs, ou bien la vue aiguisée des Elfes de Lumière ? Troublée de se trouver face à une étrangère qui portait quelques gènes communs avec elle, Sølveig ne disait mot. Attendant sûrement que l'autre prenne l'initiative de mener la conversation.

Sølveig était silencieuse, mais l'Elfe qui lui faisait face l'incitait à discuter. La jeune femme hésita, la rejoignant près de la cheminée pour prendre également une tasse de café, sans rien n'y ajouter. Café sans sucre, sans lait, café noir... Elfe Noire. Sølveig entoure la tasse de ses doigts, se réchauffant à ce contact, humant l'odeur de la boisson avant de plonger ses lèvres dans le liquide amer. Elle prit une gorgée, puis contempla à nouveau Riel qui lui souriait.

- Je ne voudrais pas être indiscrète mais... Tu es une Elfe, n'est-ce pas ? Cela ne te gêne pas de laisser tes origines visibles devant des inconnus, qui pourrait être des humains non-initiés au surnaturel ?
Après tout, rien dans le physique de Sølveig permettait de voir qu'elle était elle même une elfe, vu que ses oreilles n'en avait physiquement pas la prestance... Son hôte pourrait donc ainsi accueillir chez elle un être humain, sans s'inquiéter de sa réaction en voyant les origines elfiques de la jeune femme ?
Sølveig prit une autre gorgée de café, observant Riel, curieuse d'en connaître la réponse.

Les deux jeunes femmes avaient entamées leur discussion auprès du feu de cheminée qui les réchauffaient doucement, tout comme les boissons chaudes préparées par l'hôte. Lorsque Sølveig avait questionné la jeune femme, elle ne s'était pas attendu à ce que cette dernière réponde avec tant de calme et d'indolence... C'était comme si, d'être si bien dans son élément, dans cette forêt où régnait la Nature, qu'elle savait au fond d'elle que rien ne pouvait entraver le cours des choses.

Sølveig l'observa quelques instants, songeuse, appréciant la compagnie de cette femme paisible. Dans cette cabane, loin des préoccupations du monde "moderne" où la vitesse et le rendement prônaient les lois du marché, c'était une parenthèse qu'il fallait savoir savourer.
- Je ne suis pas gênée ou surprise... tout simplement parce que je ne suis pas humaine non plus. Je sais que le spectre du possible est bien plus large que ne l'est la vision officielle des humains. Mais je sais aussi que... lorsque l'on se démarque par sa nature, ses... capacités, et bien les humains peuvent attendre beaucoup de nous. "Un grand pouvoir amène de grandes responsabilités" en quelque sorte. Et si on ne parvient pas à gérer cette attente, c'est la noyade assurée.

La jeune femme avait repris une gorgée de café, toujours songeuse, son esprit tourné vers des souvenirs lointains, à une certaine époque où elle se mêlait un peu plus avec les humains.
C'était toujours le cas, elle travaillait auprès d'eux, vivait au quotidien dans leur ville, à leur rythme, même si elle logeait sur son voilier pour se préserver une bulle, un espace bien à elle... Mais il y avait eu une époque ancienne où elle recherchait la compagnie des humains, souhaitant se faire des amis parmi eux.
- Il y a longtemps, plus de cent ans, j'étais partie avec un groupe de jeune gens. Nous étions partis en expédition dans des zones de forêt très peu connues et absolument pas balisées... et nous nous étions perdus bien sur.

Sølveig avait eu un léger rire à cette anecdote qui comportait, bien sur, une disparition dans les bois. Son absence de sens de l'orientation ne datait pas d'aujourd'hui, c'était de toute évidence un talent qu'elle avait pu affiner avec les années !
- Nous avions pas eu la chance d'être trouvé par une Elfe malheureusement, et nous avions erré dans cette nature vierge... si longtemps... Bien assez pour ne plus avoir de vivres, et de s'être épuisés à chercher vainement des ressources consommables dans les bois. Et à un moment, il faut bien le dire... nous avons pensé au cannibalisme. Sans avoir l'intention de tuer l'un de nous, mais se prélever chacun une partie que nous pourrions consommer sans pour autant perdre notre capacité à nous déplacer pour sortir de là... C'est horrible, n'est ce pas ? Il faut perdre la raison pendant des jours pour en venir à ces pensées extrêmes... on est loin de l'envie de se faire un petit barbecue entre amis ! Enfin bref, tout ça pour dire qu'on s'en est sorti grâce à des capacités que j'ai, n'étant pas humaine. Personne a eu besoin d'user de cannibalisme... mais aussitôt revenue à la civilisation, je les ai quittés, pour ne plus jamais les revoir. Je ne voulais pas qu'ils attendent de moi d'autres... tour de passe passe où je ne sais comment décrire ça.

La jeune femme secoua la tête, comme pour se débarrasser de ces souvenirs.
- J'espère ne pas t'inquiéter avec mes histoires, rassure toi il n'a plus jamais été question de cannibalisme ! Ma vie a depuis repris un rythme de croisière bien plus tranquille.
Sølveig se tournait désormais vers Riel, observant la jeune femme qu'elle espérait ne pas avoir choqué avec ses propos. Elle réalisa aussi à ce moment là qu'elle n'avait pas dit avec exactitude qui elle était, si ce n'est qu'elle n'était pas une humaine... Et bien qu'importe, elle verrait bien au cours de la soirée si l'Elfe qui lui faisait face aurait la curiosité d'en savoir plus à son sujet.

Ses mains jointes entourant toujours la tasse de café, Sølveig écouta le point de vue de son hôte. Et puis, celle-ci lui posa quelques questions, en lui assurant qu'elle ne voulait pas la déranger si jamais elle ne souhaitait pas y répondre. La jeune femme sourit, reprenant une gorgée de café, puis reprit la parole.

- Oui bien sur, je peux en dire plus... mais inutile de me vouvoyer, j'ai l'impression de prendre deux cents ans de plus que je n'ai déjà !
J'ai grandi et vécu auprès de ma mère, qui était une Messagère de la Mort. Mais je tiens plus de mon père, que je n'ai pas connu... et qui était un Elfe. Un Elfe Noir... C'est de lui que je possède une ouïe particulièrement efficace, et ce jour là, perdue dans les bois, j'ai réussi à "capter" des bruits de civilisation... C'est de cette manière qu'on a remonté la piste, mais pour les convaincre de me suivre j'ai donc du dévoiler qui j'étais, et les capacités d'écoute qui étaient miennes.

Sølveig savait que ses mèches de cheveux couleur corbeau retombaient sur ses oreilles, dissimulant leur apparence trop "ronde" à ses yeux. Généralement, elle n'aimait pas qu'on lui en face la remarque, que son physique n'annonçait en rien l'essence de son être. Mais c'était aussi la première fois qu'elle rencontrait une autre Elfe avec qui discuter, comme quoi cela avait du bon parfois de se perdre... On était jamais à l'abri de faire de belles trouvailles.

Lorsque la jeune femme avait révélée ses origines Elfiques, son hôte lui avait immédiatement proposé de rechercher son père. Sølveig était restée de marbre, silencieuse, écoutant celle qui lui faisait part des histoires de guerres anciennes entre leurs peuples, qui n'étaient peut-être que des fables.
Les yeux dans le vague, l'Elfe Noire secoua la tête.

- Inutile de le chercher. Je sais qu'il est décédé depuis des années.
Elle ne mentionna pas qu'il avait perdu la vie le jour même où ses parents avaient conçu la sienne. Rencontrer une messagère de la mort telle que sa mère, cela ne mène généralement pas à une longue vie... mais qu'importe. Il était vain de vouloir changer le passé.

- J'ignore tout des guerres possibles entre les peuples, j'ai toujours vécu mêlée aux humains... Et toi ? Tu parlais à l'instant de ton père, est-ce que tu as une grande famille ?

Sølveig écoute la jeune femme décrire sa famille, et laisse le silence s'installer sans le rompre. Celle qui lui faisait face semblait pensive, l'esprit tourné vers la composition de sa famille et les échanges probablement difficile avec certains puisqu'elle venait de dire qu'elle se serait bien passé d'une partie d'entre elle.
Mine de rien, la solitude de Sølveig avait peut-être du bon, elle au moins pouvait choisir avec qui poursuivre sa vie au fil des années, sans porter le poids de se plier aux conventions d'une famille. Quoique, si elle avait su retrouver sa famille paternelle, peut-être tout cela pourrait être différent.

- Tu as l'occasion de les voir parfois ? La vie en forêt n'est pas trop solitaire ? Après question solitude, je ne dois pas être bien loin du concept vu que je vis sur un voilier au port d'Oslo mais bon...

Les deux jeunes femmes poursuivaient leur discussion, alors que dehors les trombes d'eau continuaient de s'abattre sur la forêt. Parfois un éclair illuminait les cimes des arbres, et le grondement qui suivait quelques secondes après sillonnait les versants des montagnes, s'éloignant peu à peu de l'habitat de l'Elfe Sylvestre. Sølveig acquiesça aux paroles de la dénommée Riel concernant son mode de vie maritime. Il était indéniable qu'elle avait un cadre de vie formidable, naviguant sur les océans au gré de ses envies... Et la mer était pleine de ressources plus fabuleuses les unes des autres.

Poursuivant la conversation, profitant du moment qui lui permettait de faire connaissance avec une représente lointaine de son espèce paternelle, Sølveig laissa le temps filer, les minutes puis les heures grignotant petit à petit l'obscurité de la nuit, menant les deux jeunes femmes d'un jour au lendemain.
L'abri généreusement proposé par l'Elfe des Bois pour cette nuit de déluge avait été l'occasion d'une première rencontre, inattendue certes, mais bienvenue. Et désormais que l'Elfe Noire connaissait un peu mieux la propriétaire des lieux, nul doute qu'elle ferait probablement partie de celles et ceux qui lui rendent visite, rompant la monotonie de ses jours.






HJ : Avec la MAJ de juillet qui arrive, je me suis permise de mener ce RP vers la fin... Je te laisse conclure si tu souhaites ajouter un dernier post, ou bien signaler directement la fin du sujet pour qu'il soit rangé Merci pour cette rencontre dans la forêt