Intrigue#3 : Le ciel tombe sur la tête des TWIPIENS ! - Magnus & Lilith

Tous les sens en alerte, Magnus avait la sensation qu'une alarme vrillait en permanence dans sa tête. Quelque chose était sur le point de se produire, quelque chose de funeste. Appelez cela l'instinct du flic si vous le voulez, voir même le "flair", qu'importe. Magnus Beornsson avait bien trop l'habitude des situations qui tournent au chaos pour ne pas ressentir le calme avant la tempête. Cet instant suspendu, comme en apesanteur, ce souffle silencieux juste avant que la vague se fracasse, libérant un tsunami qui emporte tout sur son passage.

Enfin, pour cette soirée, c'est plutôt le lustre qui se fracasse, et le plafond qui se fait la malle une demi-seconde après... et au lieu d'un tsunami, ce fut juste une jeune femme qui emporta Magnus dans sa précipitation, les faisant chuter tout les deux.
Alors que les débris du plafond continuaient de s'abattre ici et là, que les mouvements de foules effrayées rendant les parages plus instable que le ciel la veille d'un orage, impossible pour l'homme de se rattraper à quoique ce soit. Chutant avec la demoiselle, la réception fut rude, et Magnus ressentit immédiatement une douleur au poignet droit, d'une intensité si fulgurante qu'il s'imagina quelques instants qu'il avait pris feu. Ce qui, soit dit au passage, serait plutôt ironique pour un fils de dragon, que de se bruler une main...

Portant brièvement un regard pour juger des dégâts tout en tentant de remuer les doigts, il avisa que ce n'était probablement qu'une entorse... et estima s'en tirer chanceux lorsqu'on voyait le carnage aux alentours.
Pour le moment, il se renseigna auprès de sa voisine la plus immédiate, celle qui avait cru le moment opportun pour se lancer dans un plaquage de rugby en règle... Le hurlement qu'elle avait lancé ne présageait rien de bon sur son état.

- Mademoiselle ? Est-ce que je peux vous aider ?
Préoccupé par l'instant, Magnus n'avait pas encore remarqué le brouillard qui semblait prendre possession de l'espace. Et puis, étant humain, il ne pouvait deviner que cette brume altérait les capacités de ceux qui n'était pas de simples mortels...

Parfois, les habitudes sont faites pour être conservées. Habituellement chaque année je passe la Saint-Valentin au sein du PNC et cette année, allez savoir pourquoi, j'avais dérogé à mon habitude et maintenant je le regrettais bien amèrement. Une mauvaise chute et un crac que j'ai ressenti dans mon corps bien plus que je n'ai pu l'entendre avec tout le brouhaha qu'il y a autour de nous. Allongée dans la poussière, dans le sol déjà bien sale, je tente de maintenir cette vague de douleur de me faire hurler de nouveau. J'ai le coeur qui bat vite, les mains qui tremblent et je déteste cette sensation de faiblesse, de douleur, de peur même. J'entends alors une voix à mes côtés et je réouvre alors les yeux que j'avais fermé pour me concentrer sur la douleur. Je souffle un bon coup avant de prendre la parole.

- Je... Je crois que j'ai la cheville cassée... Ou dans un très mauvais état... Et vous ?

Je ne réponds pas tout à fait à sa question, mais... Je ne suis déjà pas du genre polie habituellement, mais vu le capharnaüm qui nous entoure, ça a de quoi chambouler une personne. Et puis au fond, je pense surtout que je veux m'assurer qu'il aille bien pour qu'il puisse prendre soin de moi. Bah oui, on ne change jamais totalement au fond... !

La jeune femme vers laquelle Magnus s'était penchée lui avait répondu le visage crispé de douleur. Une cheville cassée... c'était tout de même un comble de voir autant de personnes se faire blesser dans un hôpital, dont le but premier est tout de même de remettre ses patients sur pieds.
- Mon poignet a du prendre un choc, mais j'ai connu pire, ça ira.
Il avait connu pire oui, mais il avait aussi connu mieux... cette soirée avait viré en plein cauchemar. Eux deux s'en sortait avec des blessures légères, mais d'autres étaient plus durement touchés, et d'autres.. Magnus préféra ne pas formuler mentalement la fin de cette pensée. Il fallait se concentrer sur les vivants, et venir en aide aux blessés.

Remarquant que la jeune femme se trouvait à proximité de gravats qui menaçait de s'effondrer plus encore à tout instant, l'homme s'approcha plus d'elle pour l'évacuer vers un espace moins accidenté, la première chose à faire étant de sécuriser la zone avant de passer aux soins.
- Attendez, je vais vous aider à vous éloigner des gravats, rien n'est stable de ce côté-ci...
Lui même était en partie gêné par son poignet endolori, mais il estimait pouvoir porter la demoiselle sans trop de difficulté en s'aidant de son bras valide.

Si j'avais su que cette soirée se passerait ainsi, je ne serais certainement pas venue. Franchement, qui aurait fait le choix délibéré de venir ici en sachant qu'on finirait dans cet état ? Certainement pas moi. Heureusement, dans cette malchance, il y a quand même quelqu'un qui semble prêt à m’aider, un homme. Je déteste être en position de faiblesse, mais là je n'en ai pas vraiment le choix. Il me dit alors que de son côté c'est son poignet qui a pris le choc, mais qu'il a vécu pire. Je hoche alors la tête et je souris finalement même un peu.

- Vous devez en avoir marre alors… Enfin, du coup ça va vous faire un peu changement quand même, si c’est moins pire…

Je serais quand même curieuse de savoir ce qu'il a pu avoir de pire, sans doute mon côté démon. Il me propose alors son aide pour m'éloigner de la zone un peu dangereuse et je me mords un peu la lèvre. Comme je disais, je n'aime pas être dépendante de quelqu'un, même si bon la position de femme en détresse peut apporter des choses intéressantes.

- J'avoue que là j'ai un coup de chaud et que je ne suis pas certaine de pouvoir bouger de moi-même… La clim doit avoir pris un coup aussi, c’est pas possible…

Je soupire alors et je tente déjà de me redresser pour m’asseoir.

- Je sens que demain va être une journée compliquée… C'est toujours pire le lendemain…

La jeune femme accepta l'aide de Magnus, et tentait déjà de s'assoir du mieux qu'elle pouvait pour ensuite se relever. Lui hocha la tête à ses propos concernant la chaleur étouffante qui semblait régner de leur côté de la salle, sans doute lié à un effondrement de l'infrastructure gérant la température dans l'hôpital. La pièce auparavant apprêtée pour une belle soirée de réjouissances n'était désormais qu'un vaste chaos, gravats répandus parmi les blessés. Et puis il y avait cette brume étrange, d'origine inconnue, qui semblait flotter et se répandre tout autour d'eux... Magnus en tant qu'humain ne pouvait réaliser que cette dernière inhalait les pouvoirs des surnaturels, mais instinctivement il se doutait que sa présence ne pouvait être qu'une menace supplémentaire.

- Si c'est toujours pire le lendemain, vu ce qu'on a aujourd'hui, la journée va être compliquée oui... Vous avez vu cette brume étrange ? D'où est-ce qu'elle peut bien sortir ?

L'homme avait prononcé ces quelques mots tout en aidant la jeune femme à se mettre debout, et amorça quelques pas pour les éloigner tous deux de la zone instable des gravats.

La situation était tout bonnement incongrue. Qui aurait pu prévoir que le ciel nous tomberait littéralement sur la tête ? Non, vraiment, personne n'aurait pu... Sauf si ce n'est pas un accident et que c'est quelqu'un qui l'a fait, alors là ça ne serait pas incongru au final... De toute façon, c'est forcément prémédité, les plafonds ne s'effondrent pas comme ça.

- C'est sur que là, j'espère que je n'aurais pas d'autres surprises incongrues comme aujourd'hui... Je déteste ça. Oui, je l'ai remarqué aussi, je me suis dis que cette brume n'était pas totalement étrange vu toute la poussière que la chute a du faire soulever, mais c'est vrai que maintenant... C'est assez incongru...

Je regarde un peu autour de nous maintenant que je suis assise.

- Mais beaucoup de gens semblent indisposés par cette fumée... Non ? Je veux dire... Certains devraient quand même être un peu plus en forme que ça...

Je fronce les sourcils, attardant mon regard particulièrement sur quelqu'un que je sais être un vampire et qui semblent être carrément en train de mourir ou presque, sur quelqu'un d'autre qui semble inconscient aussi. Ça niveau incongru, c'est pas mal... Serait-ce une sale blague d'un sorcier pour pousser les gens à faire des choses incongrues ?

Les paroles de la jeune femme raisonnaient dans la tête de Beornsson. "Beaucoup de gens semblent indisposés par cette fumée... Certains devraient quand même être un peu plus en forme que ça..." Mais bien sûr. Maintenant qu'elle le disait, Magnus le remarquait... Certes, beaucoup étaient blessés par les décombres du plafond écroulé, mais d'autres... D'autres semblaient juste affaiblis par la brume. Et tout ceux-là, Magnus le voyait bien, avait un gros point commun. C'était des surnaturels.

Il en connaissait de vue certains, ce qui lui permettait de faire cette hypothèse, alors que tout les humains qu'ils apercevaient ne semblaient pas affectés. Lui compris d'ailleurs.
- Les surnat'... ce sont eux qui faiblissent par la Brume...
Ce n'était qu'un murmure qui avait franchis les lèvres de l'homme, à peine audible. Même s'il lui importait peu de se faire entendre de sa voisine, vu qu'elle même n'était pas humaine, et donc connaissait cette particularité du monde qui se divisait entre humain et non-humain.
D'ailleurs, elle-même pouvait être touchée par le phénomène. Magnus releva la tête, sondant les alentours, mais par chance ils ne semblaient pas être trop près de la source de la Brume. Ses effets devraient être moindres là où ils se trouvaient.

En revanche, s'ils étaient relativement hors de danger des éboulements et de la Brume, ils n'étaient pas prêts de pouvoir quitter les lieux. Les portes les plus proches étaient désespérément closes, probablement bloquées par les gravats.
Soupirant, Magnus attrapa son portable. Ecran brisé, impossible à allumer... c'était à prévoir, avec un tel accident. Fouillant dans sa poche, il finit par ressortir un autre portable. Plus compact, plus solide. Celui de fonction.

Résumant la situation actuel dans un bref message prioritaire, il envoya ce dernier à son équipe sur leurs réseaux de fonction, en leur demandant de faire venir de l'aide de toute urgence en vu de tous les blessés.
Mais une fois ceci fait, il ignorait que faire pour améliorer la situation. Il n'était pas médecin, et pas suffisamment en forme pour tenter de forcer les portes en raison de son poignet foulé.
S'asseyant le dos contre la parois, aux côtés de la jeune femme qu'il avait aidé à venir jusqu'à là, il se contenta donc de marmonner un vague "Mais quelle idée à la con d'être venu à cette soirée...".
Tournant le visage vers sa voisine d'infortune, il prit tout de même la peine de s'enquérir de son état.
- Comment vous vous sentez ? Vous tenez le coup ?

J'aurais mieux fait de rester à ma première idée de rester au club pour la soirée. Franchement de toute façon, comment aurais-je pu croire que cette soirée aurait pu être intéressante ? Il n'en était strictement rien, ça aurait été impossible que cela le soit... Et en plus, voilà que j'étais blessée ! Non vraiment, il n'y avait vraiment rien pour aider à mon humeur. C'est alors qu'il me parle de la brume. Elle est étrange et j'observe les alentours jusqu'à l'entendre murmurer. Je tourne alors la tête vers lui, mes sourcils venant se froncer légèrement.

- Quoi ? Comment...

Je pose mon regard sur les autres personnes présentes, les sourcils toujours un peu froncés. Mais je ne peux que me rendre à l'évidence au vu des visages que que reconnais. Je crois bien qu'il a raison.

- Ce serait donc certainement une attaque volontaire, non ?

Je repose mon regard sur lui. Mais quelle idée ! Je le regarde sortir tour à tour deux portables et je pense donc à regarder le mien, mais il est dans le même état que son premier et je le laisse donc tomber avec un petit soupire. On parvient à bouger un peu pour ne pas gêner et j'appuie à mon tour ma tête contre le mur, tournant mon visage vers lui.

- Je passe clairement la meilleure soirée de ma vie... Et vous ? Votre poignet, ça va aller ?

Je bouge un peu en râlant, mais ça me fait légèrement grimacer.

- Je pense vraimemt qu'elle est cassée, c'est pas possible autrement... Vivement qu'on sorte d'ici. Je n'en peux plus...