De nouvelle rencontre

Aujourd'hui je suis confinée à l'hôpital et ce n'est pas drôle, j'ai l'habitude, mais j'avais juste eu envie de sortir vu que ça faisait un moment que je ne l'avais pas fait. Je n'avais pas rechuté et pour moi il fallait en profiter avant que ce ne soit trop tard ! Seulement je n'avais pas le choix que d'écouter les infirmières si je voulais avoir des permissions de sortie par la suite. Ce n'est pas ma faute, j'ai pris goût au fait d'être libre même si ce n'est que l'espace d'une journée et je ne veux plus jamais être restreinte... Je sais que c'est pour mon bien qu'ils font ça, mais j'aimerais vivre ma vie comme je l'entends, ce qui n'est pas possible à cause de cette mystérieuse maladie qui me gâche la vie depuis des années. De toute façon ce n'est pas comme si les médecins pouvaient m'aider...

Enfin quoi qu'il en soit, ils m'avaient interdit de sortir, mais dehors pas de ma chambre alors je comptais bien aller me promener dans les couloirs. Je n'avais que ça à faire et rester dans ma chambre ce n'était pas à mon goût. Je me promenais jusqu'à ce que je tombe sur un homme que je ne me rappelais pas avoir déjà vu. Vu qu'il était en robe de chambre il était forcément patient ici.

-Bonjour !

Je ne m'attendais pas à ce que je lui fasse autant d'effet et je suppose que je le dois à mon physique d'humaine. Je ne sais pas ce qu'il a vécu, mais si me voir lui fait plaisir alors ma petite promenade n'aura pas été vaine.

-Je suis heureuse si ma présence vous rend heureux ! Vous avez vu d'autres créatures ?

Je le prend comme un compliment, mais ça vaut dire aussi qu'il a vu des choses assez inhabituelles pour lui. Je me rappelais qu'il y avait eu un patient qui était arrivé et dans le coma depuis un an, en tant que résidente permanente depuis plus de dix ans rien ne peut m'échapper, mais je ne savais pas si c'était lui. Il y avait tellement de nouveaux patients que je ne pouvais pas tous les connaître.

-Vous devez parler des loups-garous ou vampires enfermés. Vous vous appelez comment ?

Ca ne me dérange pas de prendre mon temps pour parler avec d'autres personnes parce que je n'ai rien d'autre à faire et j'aime bien parler. Ca m'occupe et puis rencontrer des gens j'aime bien, et ça me permet aussi de suivre les patients et de voir ceux qui guérissent et partent, ceux qui restent et peuvent devenir des amis.

-C'est vrai que l'on voit beaucoup de choses ici ! C'est pas mal pour faire de nouvelles connaissances je trouve.

Je souris, je peux comprendre qu'il soit dépaysé, il n'a peut-être pas l'habitude de voir autant d'espèces différentes, mais s'il est dans cette aile c'est pour une bonne raison.

-Oh... je suis désolée pour votre coma, ce n'est pas facile de se réveiller d'un coma. Vous y êtes resté longtemps ? Vous n'êtes pas sûr de votre identité du coup ?

Je sais ce que c'est que d'être dans le coma, j'y suis allé il y a quelques années et je me souviens à quel point j'étais perdue.

Il ne semble pas très friand des gens que l'on trouve ici, il était rare que je rencontre des créatures un peu bizarres, j'avais plus souvent à faire avec des espèces plutôt connues comme la mienne. Je vis à l'hôpital alors je vois beaucoup de choses passer, il n'y a presque plus rien qui m'étonne enfin si ça arrive parfois quand même surtout quand c'est une espèce que je n'ai pas encore côtoyé !

-On s'y fait avec le temps vous verrez... Enfin j'espère pour vous que vous ne resterez pas ici longtemps.

Ce n'est pas que je ne l'aime pas, je ne peux pas dire puisque je le connais pas, mais c'est jamais bon signe de passer des mois dans un hôpital et il semble qu'il y a déjà passé un an. Je trouve ça triste qu'il n'ait plus de souvenirs, on fait comment dans ces cas-là ? Surtout qu'on dirait qu'il n'a pas de famille...

-Si jamais vous avez envie, j'ai du temps à perdre et je me ferais un plaisir de vous aider à retrouver votre identité !

Je souris alors qu'il me demande ce que moi je fais ici.

-Extérieurement oui, mais intérieurement c'est plus compliqué. J'ai une maladie inconnue qui peut à tout moment me faire faire des crises qui peuvent aller jusqu'au coma...

Je n'ai pas de tabou sur ma maladie, de toute façon personne ne la connaît alors...

C'est toujours dur au début de vivre dans un hôpital, mais on s'y fait au fil du temps et on ne le remarque même plus... Enfin ça c'est faux parce que je verrais toujours l'hôpital dans lequel je vis, mais il y a toujours moyen de décorer comme on a envie sa chambre par exemple. C'est ce que j'ai fais pour m'y sentir mieux en tout cas et ça marche, parfois non, mais ça arrive peu.

-C'est gentil.

Je souris, la plupart d'entre nous sont plutôt sympa et j'en connais peu qui ne le sont pas. Je n'ai d'ailleurs pas de nom à donner, mais nous sommes tous dans le même pétrin alors c'est important de se soutenir et d'être gentils les uns avec les autres. Je sais que ça peut être dur de se retrouver seul dans cet hôpital alors je lui propose de venir me voir si jamais il en avait envie.

-Non ils ne trouvent rien, j'ai appris à vivre avec.

J'aimerais pouvoir mettre un nom sur ma maladie, mais ce n'est pas le cas. Elle restera certainement inconnue pour encore très longtemps...

-Si, il y a un petit salon où il n'y a généralement personne, venez !

Je prends les devants, regardant bien s'il me suit pour l'emmener dans le petit salon où j'ai tendance à aller.

-Et voilà, c'est petit, mais c'est tranquille.

Je m'assois sur l'un des fauteuils.