Je veux vous aider (Alex Karev)

Depuis que je l'ai mordu et transformé, j'ai tout fait pour éviter le Dr Karev. Il n'y a qu'une fois où je n'ai pas pu l'éviter au détour d'un couloir et ça ne s'est pas très bien passé donc depuis je recommence à l'éviter. Cependant, après discussion avec Artémis et Eliaz, j'ai compris que si je voulais retrouver le début de complicité qu'on avait lorsque je me déguisais en Anna de la reine des Neiges, il fallait que je lui parle. J'ai arpenté les couloirs à sa recherche mais en vain. J'ai fini par apprendre qu'il se trouvait dans les jardins de l'hôpital alors je m"y suis rendue.

Il faut dire qu'ils sont plutôt grands, afin qu'on ne se sente pas trop enfermés j'imagine mais je finis par le trouver. Je m'eclaircis la voix afin de signaler ma présence. Espérons que cela se passe mieux que la dernière fois.

"Hum.. Docteur Karev ?"

A vrai dire je ne sais pas trop comment faire, lui parler de mon expérience de louve mordue semble être une bonne idée selon Artémis. J'espère qu'elle a raison.

Aujourd'hui est une journée de recherche. Je feuillette nombre et nombre de pages autant de livres que d'internet. J'ai un enfant avec une maladie rare alors je veux réussir à trouver une façon de le soigner. Je ne comptais pas baisser les bras et j'allais tout faire pour trouver une solution. J'allais aussi appelé des collègues de d'autres pays si je vois qu'ils ont ses pistes de solution meilleures que les miennes ou plus avancées. Je suis entrain de réfléchir à tout ça tout en me forçant quand même à prendre une pause pour prendre un peu d'air frais et m'aérer un peu l'esprit. Ça ne sert à rien de me faire une surchauffe du cerveau, je n'arriverais à rien de mieux après ça. Je suis donc perdu dans mes pensées, posé sur un banc, quand j'entends une voix qui m'appelle. Je sursaute un peu et je tourne alors la tête.

- « Oh, mademoiselle Faraday ... Ça va ? Je peux vous aider ? »

Je reste dans le politiquement correct, même si je suis toujours un peu mal à l'aise en sa compagnie depuis... L'accident.

Je m'approche du Docteur Karev en triturant mes doigts les uns avec les autres, plus j'avance moins je trouve les mots pour engager la conversation. Mais je dois le faire, il n'y avait rien entre nous mais j'aimais bien le sourire que je voyais sur son visage lorsque j'arrivais parce qu'il savait que je ferais du bien aux enfants. Là... j'ai encore de la chance qu'il n'aie pas détourné la tête en voyant que c'était moi qui lui parlait.

"Je... heu ça va oui..."

Je soupire intérieurement pour me donner un peu de contenance puis me redresse, un peu plus sûre de moi.

"A vrai dire, je pense que c'est à moi de vous aider. Vous êtes dans cet état par ma faute, vous devez avoir un millier de questions sur votre nouvelle condition et si vous le voulez bien, j'aimerais me charger de vous rassurer du mieux que je le pourrai"

J'ai envoyé tout ça d'un coup sans respirer, maintenant je peux tout-à-fait me prendre un vent et qu'il refuse toujours de me parler autrement que professionnellement, mais au moins j'aurais essayé. J'attends sa réaction, maintenant debout devant lui.

Je n'ai pas vraiment reparlé à Hannah depuis ce qu'il s'est passé et je dois dire que je n'ai pas eu d'autre choix que d'avancer par moi-même à ce moment-là. Ça n'a pas été facile, mais j'ai du faire avec. Du coup, lorsqu'elle se met à me parler rapidement et tout d'un coup, je ne m'y attendais pas du tout. J'en suis même assez surpris. Agréablement surprise même je pourrais le dire. Si j'avoue que je l'évitais un peu, j'avais aussi l'impression que c'était la même chose de son côté. Je finis alors par avoir un petit sourire en la regardant.

« J'apprécie le geste... Une sorte de drapeau blanc. Par contre, je t'avoue que comme nous sommes dans un hôpital et que je fais partie du côté qui porte des sarraus, je n'ai pas trop eu le choix que de me renseigner avant ta proposition. J'ai lu pas mal, même des mémoires et des thèses sur le sujet, mais...»

Je me rends quand même compte qu'à part Sélène, je ne connais personne qui est comme moi.

« C'est sur qu'au fond il me reste des questions... »

Malgré son sourire, je me sens soudainement bête d'avoir balancé tout ce que je voulais sans le laisser en placer une. Je suis tout de même rassurée qu'il me dise qu'il apprécie mon approche mais je baisse la tête en entendant qu'il s'est déjà renseigné de son côté.

"Ah ben oui... j'aurais dû y penser... désolée je me sens un peu bête"

Je relève la tête quand il me confirme qu'il aurait encore quelques questions. Je me demande bien ce que je pourrais faire pour l'aider mais j'espère pouvoir lui donner les réponses qu'il attend.

"Oh vraiment ? Et heu... quelles questions vous reste-t-il ?"

Je me sens un peu mal à l'aise de me tenir debout devant lui alors je me permets de lui faire une proposition.

"Heu... ça vous dirait qu'on se promène un peu ? Le parc est grand et je pense qu'on sera un peu plus détendus... tous les deux"

Je souris à la fin de ma phrase, j'ai bien l'impression qu'il est aussi mal à l'aise que moi. Notre nouvelle situation me peine un peu parce qu'on s'entendait plutôt bien avant, quand on organisait des visites aux enfants qui me prenaient pour la soeur de la reine des neige.

Le temps avait passé et malheureusement, je n'avais pas pu simplement mettre ma vie en pause le temps qu'elle trouve le courage de venir vers moi. J'avais un métier important, en plus en lien avec des enfants, je ne pouvais pas me le permettre. Cependant, j'essaie d'être de bonne foi quand même... Des années plutôt, je n'aurais peut-être pas eu ce recul, cette acceptation. Je la vois donc être un peu déçue je pense lorsque je sous-entend que je n'ai pas besoin d'elle... Mais quand je laisse entendre que j'aurais encore des questions, elle se montre prête, ce qui me fait sourire légèrement. Je n'ai pas le temps de formuler quoi que ce soit cependant qu'elle me propose une balade. Je jette alors un coup d'œil à ma montre avant de hocher la tête.

« Ok, allons-y. Par contre, je pense qu'on peut largement passer au tutoiement... »

Je lui adresse un petit sourire. Elle avait raison. L'air frais nous ferait du bien. Nous nous dirigeons donc vers le parc et ce n'est qu'une fois là que je reprends la parole.

« Plutôt que de te poser mes questions, car là je n'en ai pas forcément qui me vienne, car ce serait plus sur des détails... Mais du coup, je te poserais moi une question. »

Je la regarde alors.

« Qu'est-ce que tu aurais dit pour me rassurer ? »

Après tout, c'est elle même qui avait employé ces mots : elle voulait me rassurer au mieux.