Business dangereux

Le mégot se faisait écraser au sol d'un coup de talon. Les deals en solo étaient toujours particuliers, et il était difficile de deviner si le client n'allait pas tenter de me descendre pour récupérer sa commande sans payer. Et à propos de commande… Il voulait chasser un dinosaure ou quoi ? Je reconnais que moi-même je ne dis pas non à plus de puissance de feu, mais là…

Une odeur familière s'élevait dans l'air lorsqu'un nouveau cigare était allumé. La nuit était belle, avec un ciel bien dégagé et peu de vent. Ce serait dommage de la gâcher avec un échange infructueux. J'aurais préféré venir accompagné, un sniper aurait été idéal sur la multitude de toits de la zone, mais Leiv aurait fait l'affaire. Il avait de l'intuition ce geek.

Les minutes passent, et toujours rien. Je résiste à la tentation de vérifier mon pistolet et les armes dans le 4X4. Je les ai entretenu moi-même, elles sont donc en parfait état de marche. Inutile de les sortir pour rien.
Puis finalement, un bruit de moteur casse le silence de la nuit. Mon client arrive, il était temps.


(par ici @Ethan Williamson)

Assis confortablement dans sa voiture, bien appuyé contre le siège en cuir, une main sur le volant, l'autre se rapprochant de son visage pour saisir la cigarette entre ses dents, il laissa la fumée s'échapper, se mêlant à l'atmosphère du cockpit marqué de sang, comme si un crime atroce venait d'y être perpétré. Pourtant, l'odeur à l'intérieur n'était pas désagréable, une combinaison de tabac et de menthe provenant d'un sachet suspendu au rétroviseur central, qui tremblait en harmonie avec la musique "Sympathy for the Devil" résonnant dans la voiture.

Son bras se leva, replaçant la cigarette entre ses dents, avant de descendre vers le levier de vitesse. Il le poussa violemment en arrière, tournant le volant vers la gauche, faisant glisser la voiture avec une aisance déconcertante, comme si elle était une extension de son propre corps. Il navigua habilement à travers des chemins étroits et dangereux, avant de s'arrêter en appuyant sur le frein de son pied. Sa tête fit un mouvement brusque vers l'avant. Rapidement, il récupéra sa clé, ouvrit la boîte à gants, saisit le 9mm qui s'y trouvait et le plaça dans son holster autour de sa ceinture. Ouvrant la porte, ses bottes noires touchèrent le sol. Il sortit complètement en s'étirant, jetant sa cigarette au sol. C'était Ethan

Etan avançait vers l'homme en face, probablement, l'attendait-il, depuis un bon moment. Ses pas résonnaient dans le silence austère, une fois arrivé à une distance moyenne, D'une voix grave, il prit la parole en levant un sourcil au ciel.

— Alors, tu as le matos ? Parce que j'ai un sacré groupe de chiens qui attendent leur maître pour être dressés.

Ethan sourit en finissant sa phrase, frottant sa longue veste. Confiant, une main posée sur son arme, il était conscient qu'à tout moment, un tireur d'élite pourrait lui loger une balle dans la tête s'il ne donnait pas l'argent, ou si il montrait l'argent trop vite. C'est pourquoi il avait soigneusement caché la valise dans le coffre, avec un double-fond, pratique quand les flics voulaient faire des vérifications.

(Désolé pour le temps que j'ai pris, je n'avais pas eu la notif)

Il avait un certain style le client. Un peu trop "M'as-tu vu" pour les goûts du nain, mais bon c'était approprié pour un humain. Celui-là avait dû être cowboy dans une autre vie, parce que là quand-même…

- T’as de quoi payer ?

Le cigare entre les dents, je soufflais la fumée en direction du cow-boy. Enfin du client. Il avait l’audace de penser que je serais venu les mains vides. Déjà ça aurait été stupide, mais de plus quel nain digne de son sang n’honore pas ses commandes ? On avait rarement vu le peuple des montagnes trahir ses promesses. Les autres en revanche...

- Maintenant qu’on s’est mutuellement insulté, on peut passer aux choses sérieuses ? 



M'écartant de la portière du véhicule, j'allais ouvrir le coffre pour présenter la marchandise et faisais signe à l'homme de s'approcher.


- Tout est là. Avec de vrais faux papiers en cas de contrôle, et un sac de munitions comme convenu. J'offre un chargeur si tu veux tester sur place, le terrain vague est là pour ça.

Impossible qu'il soit déçu par mon travail. Il n'y avait pas de meilleur armurier en ville, ni même dans le pays. Et oui, mon ego se porte à merveille, je vous remercie.
Je relevais la tête et observais le type, ne pouvant contenir un sourire.


- Ça doit quand-même être de sacrés gros chiens pour nécessiter ce genre de matos…



(Pas de soucis )

Sous le ciel nocturne illuminé de quelques étoiles, Ethan restait immobile, un sourire moqueur grandissait sur son visage en voyant qu'en face de lui se trouvait un homme de petite stature, réputé être le meilleur armurier de la ville malgré ses mains menues.

— Ouais, l'argent est dans ma voiture.

Ethan pointa du doigt sa voiture noire. Ensuite, il commença à avancer vers le petit homme, les seules créatures qui ne le dérangeaient pas, bien qu'il restât méfiant. Pour cette raison, sa main resta bien collée à son 9mm, toujours dans son holster.

— Les choses sérieuses, c'est ce que je préfère.

Le petit homme ouvrit la porte du coffre de son véhicule, faisant signe à Ethan de s'approcher. Ce dernier, impatient de voir les armes, s'exécuta. Ce qu'il découvrit le fit lever un sourcil au ciel ; c'était exactement ce qu'il voulait. Le nain lui proposa alors de tester l'équipement avec un chargeur gratuit, ce à quoi Ethan ne se gêna pas. Il attrapa le "Barrett M95", un fusil sniper très efficace pour neutraliser des créatures à distance. Il avait déjà utilisé cette arme lors de son passage à la Royal Navy en Angleterre.

—  Putain... C'est Noël avant l'heure. Ça me donne presque le barreau tout ça.

Dit-il en armant l'arme, il plaça correctement la lunette avec une grande facilité, positionna son œil droit à l'intérieur, ferma le deuxième, puis tira à deux reprises. Les balles fendirent l'air dans un sifflement poétique aux oreilles du chasseur de primes, terminant leur course dans des canettes un peu plus loin sur le sol.

Il posa le sniper sur son épaule en soupirant.

— Ouais, des chiens assez gros pour te bouffer le cul sans dire merci. Mais avec ce genre de matos, on va les laisser baver tout seuls dans l'obscurité, tu vois ? Ça, c'est ce que j'appelle une putain de dissuasion... enfin une extermination

Il reposa délicatement l'arme dans le coffre, puis baissa la tête pour regarder le nain. Il n'y avait pas à dire, Ethan était satisfait des armes proposées.

— Je reviens, je vais chercher le blé

Il fit rapidement un aller-retour vers son coffre, d'où il extirpa un corps enveloppé dans du scotch, qu'il balança à terre avant de frapper dedans, murmurant — putain, j'ai oublié de le jeter à la flotte. Ethan ouvrit le double-fond, où il prit une énorme valise remplie d'argent. Pour se diriger vers le nain.

Une fois à côté du nain, il lui donna la valise avec toujours un sourire moqueur.

— Oh là là, c'est du putain de bon boulot, mon pote. Tiens, prends ça. Il y a un peu plus de blé que prévu. Je suis quelqu'un de généreux, tu vois, c'est pour ça que j'ai besoin de ses flingues, je vais refroidir des chiennes en chaleur.

Il frotta sa veste après avoir parlé.