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Retour à la case départ... fracture Malorie little angel

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Lun 27 Fév 2017 - 14:23
Le monstre de foire hantait une allée parsemée de détritus. Que ce soit humain ou bien domestiques, les rebuts jonchaient le sol. Une odeur de crasse, de putréfaction, d’urine et de vomi agressait l’odorat de la lie de l’humanité. L’ange déchu avait mal. Son cœur si immense et rempli de candeur et de bonté venait de recevoir une nouvelle zébrure sanglante. Deux nouvelles plaies ornaient son corps de cauchemar, ce réceptacle si puissant, mais hideux pour tous. L’ancien mineur avait essayé de soulager la souffrance de sa raison de vivre, de sa lueur divine qui l’accompagnait depuis le décès de Rosalie. Cette flamme d’humanité et de rédemption qui vacillait encore une fois à cause des doigts squelettiques de la Faucheuse. Mais il n’avait rien pu faire. Sandra avait rejoint le paradis, lieu de bonheur et de douceur qu’elle n’aurait jamais dû quitter. Les machines de l’hôpital s’étaient alarmées, lançant leurs cris stridents pour avertir le personnel médical. Mais le colosse scarifié de toutes parts s’était dressé contre la mort glaciale et rampante. Il avait jeté toute son âme lumineuse, son cœur et son corps pour chasser le serviteur de la malemort. Mais il avait lamentablement échoué. Il n’était qu’une source de malheur et déception pour tous, Bobby avait maintenant la certitude. L’être déchu avait transgressé aux consignes simples du Dieu, à savoir ne pas tomber amoureux d’une mortelle. Il avait trahi Rosalie, cette humaine qui ne méritait rien que moi le statut divin en sa comparaison. Et maintenant il avait échoué dans sa vigie solitaire pour assurer un avenir clément au fruit de leur amour interdit et honni aux yeux du tout puissant. Il y avait un contrecoup énorme d’avoir filtré avec la mort elle-même, d’avoir combattu si intensément, mais il n’en avait cure. Il avait réussi à s’enfermer dans les toilettes pendant que les docteurs et infirmières accomplissaient leurs devoirs presque sacrés. L’ange déchu avait connu le baiser glacial et répugnant de la mort et il a fallu presque une journée pour réussir à chasser la couleur de cendre de sa peau et les valises noirâtres sous ses yeux presque éteints par l’expérience.

Le sosie du monstre de Frankenstein s’était fait sermonner par une infirmière pour aller prendre du repos chez lui, de lui laisser la garde de la dépouille mortelle. Plongeant son regard océanique si pur dans l’azur des yeux de la femme, l’être divin avait farfouillé dans son âme. La jeune femme était foncièrement bonne. Rassuré de ne déceler aucune trace de corruption ni d’aura noirâtre démoniaque, Robert était sorti à l’extérieur, laissant son corps de cauchemar se noyer dans la noirceur rassurante de la nuit. Laissant sa candeur et son instinct de martyr agir par lui-même, il s’était enfoncé vers les bas fonds d’Oslo. Comme si par inconscience il cherchait à mettre fin à ses jours, que ce soit par l’entremise divine ou bien par la main d’un agresseur sans scrupule. Il n’en avait cure de périr et de laisser son âme lumineuse s’éteindre pour de bon, de rejoindre le purgatoire pour excommunier ses pêchés qui lui avait délaissé de ses ailes blanches et de son immortalité.
Mais des cris au loin le firent ralentir son pas. Des mots durs, méprisants, furent alors éructés avec malveillances. Le cœur charitable de l’homme qui ressemblait à une gargouille à peine sculptée le fit s’avancer rapidement malgré sa faiblesse passagère. Un trio d’hommes encerclait une jeune femme magnifique habillée de manière désinvolte et suggestive. Une scène trop souvent jouée par les êtres immondes et sans scrupules de ce monde de plus en plus chaotique. Robert ne pouvait pas s’en aller comme n’importe qui. Il devait agir. Il fut autrefois un guerrier céleste et la hargne qui l’avait habité autrefois fit surface. Il sortit a lors de l’ombre bienfaitrice de la ruelle pour se retrouver dans une ruelle plus grande, bien éclairer. Son horrible faciès n’était qu’une résolution de marbre. Ses yeux si paisibles brulaient de la fureur latente d’un incendie de rage. Pointant les individus qui ne l’avaient pas vu arriver de son index ayant la circonférence d’une saucisse tel un juge qui condamnait un criminel sans remords, Robert respira bruyamment comme un Minotaure. La voix du colosse couvert de cicatrice claqua comme un coup de tonnerre dans un ciel d’été. Le ton rocailleux, intimidant grinçait comme deux pierres qui s’entrechoquent.

Robert- Vous n’avez pas honte de dire des choses si mauvaises? De harceler une dame de la sorte?

Le géant habillé comme un cheminot des années 40 était à cet instant comme un guerrier fier d’un âge antique, laissant le ruisseau cramoisi couler librement de la plaie à son torse large comme une barrique. Montagne de muscles disproportionnés et colosse à l’air intransigeant. Véritable golem de chair insensible à la douleur. Mais un soupçon de terreur pur noua les tripes de l’ancien guerrier divin. Empathique créature à l’extrême, ancien pourfendeur du mal sous toutes ses formes, la vision astrale de l’ange déchu perçu la noirceur même de la déchéance et de la corruption la plus noire. Un des agresseurs, celui qui semblait donné des ordres fit un sourire machiavélique à l’extrême. D’un geste de la main, l’homme musculeux fit signes à ses comparses pour prendre de flanc le colosse immonde. Ce dernier fit un rempart chair serpenté de cicatrices plus horribles les uns des autres. Dans son dos il entendait sans peine le souffle paniquer de la victime de ces hyènes. Serrant ses poings massifs à s’en faire blanchir les jointures, l’ange endeuillé ferait tout en son pouvoir pour protéger une innocente de ce piège mortel. La voix profonde, pleine de mépris, du chef du trio de malfrats claqua dans le silence pesant de la ruelle.

Chef- Rumulus mea. Quid ad nos? Dixi tibi vadit ultionem petere ... (Mon cher Rumulus. Comment on se retrouve! Je t’avais dit que j’allais revenir réclamer ma vengeance…)

L’ange déchu plissa des paupières, essayant de se rappeler de l’être qui avait pris possession de ce mortel devant lui. Comme à l’unisson, les yeux des adversaires du géant au cœur essorer et déchiqueter s’obscurcir d’un voile noir de jais. Des démons. Le mastodonte avait tombé dans une embuscade grossière tendue par un esprit du mal qui le connaissait. Le regard océanique de Bobby s’illumina alors comme un ciel d’été, laissant transparaître le peu de grâce divine qui restait dans son âme autrefois céleste.

Robert- Tibi esse panis specie mala abstinete vos. Neque ad populos multos, et juravit mihi interitum suum damnari, sacramentum ...(Tu dois être plus précise engeance du mal. Plusieurs ont juré ma perte et aucun n’a réussi à tenir leur serment maudit…)

D’un geste de la main, il indiqua la voie de retraite à la jeune femme qui semblait sous le bord de la panique. L’homme fut pris d’un rire effroyable, suffisant et surtout diabolique. Portant ses mains à son dos comme un dictateur à la petite semaine, le démon eut un sourire grognard et de mauvais augure.

Chef- Animo decidit infans est forma humana. Asmodeus est.(Ta forme humaine est aussi simpliste de ton esprit de déchu. C’est Asmodeus.)

La mâchoire de la pathétique créature fut attirée par la force de la gravité terrestre. Il hocha la tête en signe de négation et un murmure d’incompréhension franchit les lèvres exsangues du géant médusé. Il parla dans la langue commune et non céleste comme juste à présent.

Robert- C’est impossible… Euh… Je t’ai banni pour cent ans et un jour il y a 12 ans de cela…

C’était l’un des derniers combats de l’ange déchu avant de changer sa vocation de milicien de l’armée de Dieu pour martyr guérisseur. L’anneau démoniaque se resserra sur le réceptacle mortel qui renfermait l’âme céleste et endeuillée. Claquant des mains, faisant sursauter l’être autrefois divin et bourré de doutes, le démoniaque personnage continua son raisonnement.

Asmodeus- Oui mais j’ai pu arracher l’âme immortelle d’une fillette par l’intermédiaire d’un de mes sbires. Un demi-ange de ta connaissance et mon exclusion fut levé par Lucifer lui-même…

Alors la fureur gagner tout l’être gigantisme. Tremblant de rage il s’avança vers l’être qui était responsable de la perte de sa lueur dans ce monde chaotique. Ses réflexes de vieux soudard céleste reviennent en forces, sa puissance musculaire amplifier par l’adrénaline qui courait dans ses veines. Un scintillement d’acier près du cou de la chose immonde lui fit repousser une attaque sournoise. Mais une blessure perfide zébra de la commissure de ses lèvres, labourant la joue de la bête et manqua d’un cheveu son œil bleuté. Le fluide vital embrouilla le regard de l’ange déchu, mais son coude puissant frappa la poitrine de la traitresse qu’il voulait protéger. Celle-ci fut projetée avec violence sur le mur et s’effondra dans les poubelles métalliques. La marionnette dirigée par un démon sombra dans l’inconscience. La douleur sourde fit ployer la bête de foire sur un genou, essayant d’attraper ses agresseurs devenus invisibles par sa vision gorgée de sang. Grognant sourdement, le colosse balafré jura qu’il allait emmener avec lui le démon sanguinaire.

Asmodeus- Mais petit ange déchu nous allons te torturer et te dérober le peu de grâce divine que tu possèdes. Ensuite on va te corrompre pour que tu nous rejoignes dans les neuf enfers. Plusieurs se meurent de te revoir Romulus…
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Mar 28 Fév 2017 - 23:21
Depuis que Nounours avait quitté l'hôpital complètement effondré, Malou ne l'avait pas revu et s'inquiétait terriblement.

Dehors la nuit était tombée mais n'était pas complètement noire puisqu'en cette partie du monde le soleil restait au bord de l'horizon sans jamais se coucher de tout l'été.
En d'autres circonstances, la jeune fille aurait peut-être pris le temps de s'assoir sur un banc afin d'admirer l'enchantement nocturne du paysage.
Elle n'aurait pas manqué de humer l'air encore lourd de canicule qui exacerbait toutes les odeurs d'iode, de fleurs, d'essences d'arbres mais aussi de pots d'échappements, de fritures des restaurants, le tout mêlé en un cocktail étonnant et agréable mais ce soir, aucune de ces sensations n'effleurait son cerveau survolté.

Le thermomètre de l'après-midi avait royalement affiché ses 45 degrés. L'ange autant que la nature se remettaient mal de cet excès et malgré une très relative fraîcheur crépusculaire avoisinant les 35 degrés, elle transpirait à grosses gouttes et la démarche était traînante.
C'est ainsi qu'elle arriva, abattue et fatiguée à hauteur de son camping-car.
Lourdement elle s'installa sur le siège avant, ouvrit en grand les fenêtres et démarra le camion en direction de la forêt.
Il fallait qu'elle le voit, qu'elle le console, qu'elle lui parle ou qu'elle reste silencieuse peu importe mais elle éprouvait le besoin urgent de se retrouver à ses côtés afin de partager sa peine infinie.

Le courant d'air était salvateur et Malou en profita pour recharger ses batteries personnelles; elle aurait besoin d'énergie pour prodiguer au Héros terrassé un minimum de bien-être.
L'esprit embrumé, incapable de se fixer sur quoi que ce soit, elle arriva enfin en vue du petit chalet du Grand Homme.
L'endroit bien que vétuste semblait accueillant mais désert.
Aucune lumière n'était allumée, la porte était fermée malgré la chaleur, aucun outil ne traînait au dehors trahissant une quelconque activité.

Arrêtant le moteur, la jeune fille descendit du véhicule, toqua et comme rien ni personne ne répondait, activa la clenche sans succès: l'huisserie était fermée à clé.
S'adossant contre le mur elle s'efforça de réfléchir:
« si j'étais Nounours, serais-je rentré chez moi après une telle tragédie ? »
Non, évidemment. Qui aurait eu envie de se retrouver entre quatre murs après une perte aussi douloureuse ?
Il fallait de l'espace pour le chagrin. Il fallait que les hurlements de douleur silencieux montent jusqu'aux cieux afin de prendre à témoin les divinités tout à coup atteintes de surdité.
S'était-il enfonçé dans la forêt obscure ?
« possible... » se répondit-elle, « cela lui ressemblerait bien ».

Elle s'apprêtait à marcher quand soudain elle stoppa net.
« Non », continua t-elle pour elle-même. « La forêt est source de méditation pas de détresse; du moins pour lui; c'est un poète, il a forcément choisi l'endroit qui convenait le mieux à son état d'esprit ».
Elle ne mit pas longtemps à trouver; elle sauta dans la camionnette et mit les gaz jusqu'aux abords de l'unique endroit sordide de cette jolie ville: le quartier des usines désaffectées.

La nuit était calme, le moteur diesel bruyant aussi décida t-elle de se garer sur un parking un peu plus loin et de faire le reste du parcours entre les rues à pieds.
Nez au sol afin d'éviter les crottes de chiens ou autres immondices, elle restait concentrée sur l'invisibilité de ses ailes car au moindre souffle de vent brûlant, elle ne pouvait empêcher des flammèches de feu qui, s'élevant à la place des deux appendices à plumes, trahissaient son état d'ange.

Avançant dans une ruelle, un cri de détresse la fit sursauter.
Essayant tant bien que mal de garder une invisibilité totale malgré la chaleur elle se fraya un chemin jusqu'à entrevoir la scène qui la fit frémir d'effroi:
Nounours, baignant littéralement dans son sang faisait face à trois hommes semblant possédés par une violence extrême et un peu plus loin, une femme, belle, vêtue comme les prostituées du club, l'air apeuré, tentait de se cacher comme elle pouvait.

D'instinct, la jeune fille passa la main par-dessus son épaule et sortit lentement de son sac à dos le rouleau à pâtisserie qu'elle s'était acheté en guise d'arme de défense, avant d'être témoin d'une conversation bien étrange.
L'un d'entre les malfrats – probablement le chef – s'était avancé et s'entretenait avec Bobby dans un langage inconnu.
Bouche-bée, Malou tenta vainement de comprendre quelque chose quand, l'homme sombre, dans un geste caractéristique des gens qui se présentent l'un à l'autre prononça: "Asmodeus est".
« Je suis Asmodeus... » tenta de traduire l'ange tandis que mentalement elle appelait Yahvé à la rescousse:
Qui est cet Asmodeus, Yahvé ?

Le dieu ne tarda pas à répondre à son envoyé:
C'est un démon, Malou. L'un des plus dangereux que l'univers ait pu porter en son sein et l'ennemi intime de Romulus, celui qui se nomme Robert ici bas...

Yahvé ayant fait une pause de silence, l'adolescente put entendre le reste de la conversation qui la révolta au plus haut point.
Elle allait se lever, arme de bois brandie quand le dieu protecteur figea son geste en disant:
Tu ne peux rien contre une telle dimension Malou, tu es encore trop jeune. Laisse cette arme, elle ne te sera d'aucune utilité contre les forces du mal absolu.

L'ange s'apprêtait à rétorquer mais Yavhé l'en empêcha séance tenante.
Moi-même je n'ai pas le pouvoir d'intervenir dans ce combat terrestre; je suis un dieu, pas un diable mais toi, si tu m 'écoutes, si tu sais faire preuve de patience et d'observation tu le pourras peut-être...

Dis ce que je dois faire ! Exigea l'ange sans vergogne.

Pour l'instant, rien Malou.
Je suis désolé... La scène de torture qui va se dérouler sous tes yeux sera abominable, pourtant, tu vas rester immobile à attendre parce que je te l'ordonne !
Comme la jeune fille semblait se cabrer comme un cheval sauvage, le souffle de Dieu passa dans son esprit afin de l'apaiser et il poursuivit:

durant cette pénible scène, tu vas observer le moindre détail, non pour te repaître de la souffrance d'autrui mais parce que c'est Un Détail infime qui va lui sauver la vie et surtout son âme.
J'aimais profondément Romulus... Il a fauté mais je l'aime encore, je ne voudrais pas...


la voix de Yahvé n'était plus qu'un murmure et la fin de la phrase se perdit dans le Néant.
Au bout d'un temps, il reprit:
je ne suis pas en mesure de te dire ce qui va se passer exactement; les voies de Satan sont impénétrables pour moi mais je sais qu'à un instant précis et un seul, les conjonctions de la Nature te seront favorables pour intervenir. Ne râte pas cette seconde éphémère, ce sera l'Unique Moment, il n'y aura pas de deuxième chance. Si tu ne la saisis pas, Romulus comme Robert seront perdus à jamais...
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Mer 1 Mar 2017 - 14:30
Le géant aveuglé par le sang, anéanti par la nouvelle trahison qu’il venait de subir, c’était effondré sur un genou. Lançant à droite et à gauche de puissants coups de poing capables de coucher un jeune arbre en pleine santé, le colosse balafré de toute part ne déplaçait que de l’air. La fureur, la rage et la peine guidaient les attaques maladroites de l’ange déchu. Le trio démoniaque se gaussait littéralement de Robert, lui faisant perdre son sang-froid et l’échaudant pour le rendre plus malléable pour la suite de leur plan satanique. Déjà affaiblie par les montagnes d’efforts fournis pour essayer d’arracher Sandra des affres de la mort éternelle, la formidable résilience physique du corps monstrueux écopait gravement. Respirant comme un soufflet de forge dans l’air chaud de cette canicule estivale, où sueur et eau se mélangeaient allégrement pour ne former qu’un liquide sanglotant clair et visqueux. Quand les bras puissants de la bête de foire s’immobilisèrent faute de force herculéenne et que les épaules massives du golem de chair s’affaissèrent, les deux acolytes d’Admodeus l’encadrèrent. Saisissant de leurs mains puissantes les poignets de l’être indigne d’exister qu’il devait disparaître de la surface de la Terre, les plus costaud donnèrent un puissant coup de talon pour mettre à genou le Goliath des temps modernes. Bobby tient bon pour ne pas laisser cette jouissance à l’être perfide. Mais ce dernier, un diable de la fureur, commença à marteler violemment articulation. L’os finit par émettre un sinistre craquement, lamentation de la brisure du cartilage et de la perforation de la chair avec l’os devenu tranchant comme une lame de rasoir. Tombant enfin au sol complètement, retenu avec peine par les deux possédés, un cri de souffrance percuta les  cieux et rebondis sur les murs de briques recouverts de graffiti. Les veines du cou de taureau étaient ressorties sous l’effet de la nouvelle poussée d’adrénaline et de l’obstination de la bête de ne pas s’évanouir. Une grimace cauchemardesque, dévoilant la dentition inégale de l’être autrefois divin, déforma le faciès monstrueux de la gargouille à peine sculpté. Soufflant comme un bœuf, essayant de se ressaisir, l’homme difforme secoua sa tête en forme d’œuf  pour enlever le bouillon sanguinolent de ses yeux océaniques. Le regard qu’il posa sur la silhouette de sa Némésis était à des années lumières de la Voie lactée de candeur et de douceur qu’il reposait habituellement dans ses iris bleutés si purs. Les yeux de la bête de foire soufflaient un ouragan de flammes composé de rage, de fureur et de colère. Mais dans l’œil de la tourmente, l’âme pure invisible des acteurs de cette scène macabre pouvait discerner la souffrance, la douleur et la tristesse qui avaient déchiqueté le cœur noble et rempli de candeur de l’ange qui fut autrefois une légende au Ciel comme en Enfer.

Fanfaronnant comme un toréador sur le point de procéder à la mise à mort de la bête mystique tant désirée, le démon s’avançant vers le colosse soumis. Crâneusement, le réceptacle dont l’âme démoniaque coinça la mâchoire virile de sa proie dans un étau d’acier et de chaire. Armant un poing immense, le démon frappant par deux fois le visage aux traits atypiques. Le cartilage du nez se brisa et les lippes du golem de chair se fendirent. De nouvelles plaies s’ouvrirent et des torrents sanglants se déversaient sur la chemise de coton souillé. Des larmes d’impuissances et de souffrances dégringolèrent sur les joues mal rasées de la bête de foire. La voix blanche, cassée et rocailleuse de Bobby franchit les lèvres exsangues éclatées.  

Robert- Pourquoi elle? Tu aurais pu me tuer sans la toucher espèce de pourriture infernale… Ouch…

Nouveau coup de poing suivi d’une levée du genou qui déchira un peu la joue gauche de l’ange déchu. Des rires gras, machiavéliques, saluèrent l’avalanche de coups.

Asmodeus- C’est simple Romulus. En la bitant je tue une partie de ton âme ! Tu aurais accepté la mort avec joie si la petite pute à demi angélique avait pu vivre. Tomber amoureux d’une humaine! (Rire condescendant.) Il faut juste des tapettes ailées qui peuvent faire des conneries du genre. Les humains se sont des jouets qu’on peut disposés après usage.


La prostituée s’était relevé en tremblant, voyant enfin ce que l’âme démoniaque lui avait obscurcisse. Elle ouvrit la bouche pour hurler sa répugnance et sa frayeur devant la mise à tabac d’un géant ensanglanté. Le démon majeur en habit de chair de mortel leva la main et fit un mouvement sec du poignet. Le cou de cygne de la femme fit un tour sec sous l’emprise du pouvoir télékinésie satanique. Les cervicales cédèrent sous l’impitoyable pression et un craquement sec annonça la fin prématurée de la femme de petite vertu. L’assassin sans remords fit un sourire mauvais à souhait et surtout dénué d’âme. Reportant son regard noir opaque sur la forme protestée qui hurlait sa rage de la perte de vie humaine qui s’était produite devant lui, la voix douceâtre rappelant un maître d’école sermonnant un élève ignare du démon semblait caresser subtilement les oreilles innocentes.

Asmodeus- Comme elle. Pendant qu’on t’attendait, je lui fais gémir et subir les pires outrages. Un pantin qui me servait plus alors j’ai coupé les fils. En parlant de couper…

Sortant un couteau à la lame étrange, le diabolique personnage testa le tranchant avec son pouce. Une mince trainé sanglante s’échappa de l’entaille qui fit frissonner de douleur le puissant démon. Un air confiance et surtout supérieur, macabre un tantinet, se déposa sur ses traits ciselés.

Asmodeus- C’est une lame forgée dans les entrailles des enfers Romulus. De l’acier maudit pour ma race et surtout la tienne.

Le monstre de foire ravala son désespoir de voir une autre vie innocente être détruite par sa faute. Il hocha la tête en signe de négation. Alors, le regard océanique de Bobby sembla reluire, laissant enfin l’âme divine aux commandes de ce vaisseau en perdition.

Romulus- C’est faux. Tu as la langue fourchue comme ton maître infernal! C’est impos… RAGH…


Nouveau cri de douleur, pire que les précédents comme si c’était humainement possible, s’éleva dans l’air surchauffé de cette canicule d’été. Le pavillon de l’oreille gauche, anciennement rattaché au crâne en forme d’œuf de l’ange déchu, tomba au sol suivi d’un geyser de sang. De la souffrance constellait chaque parcelle des traits tirés de l’horrible faciès du golem de chair.

Asmodeus- Tu vois que c’est vrai. Maintenant tu vas prêter oreille à mes dires pas vrais?


Le trio hurla de rires devant la blague de mauvais goût. Si les acolytes du démon supérieur ne retenaient pas le géant, celui-ci aurait surement roulé au sol fou de douleur. Un arc d’acier trancha superficiellement la gorge du colosse balafré et ensanglanté. Une leur pur et blanchâtre, merveille dans un corps si ignoble, sembla flotter un instant dans l’air. C’était l’âme de Romulus qui avait été arrachée à l’enveloppe charnelle du géant. Tendant une fiole gravée de runes cabalistiques, le démoniaque personnage incanta dans une langue obscure. La volupté de puretés fut aspirée dans la fiole. Un cri de rage et d’impuissance explosa dans l’air, ne venant d'aucuns des participants de cette horrible mascarade. C’est Romulus l’ange guerrier qui venait de faire son chant du cygne. Bobby cessa de se débattre vidée de toute force vive.

Asmodeus- Bon enfin tu es à mon pouvoir. Maintenant, occupons-nous de ce gaillard répugnant…

D’un geste fluide il planta la lame dans le torse, tout près du cœur si généreux du simplet. Celui-ci ouvrit des yeux round, surpris de sa fin prématurée. Les acolytes du Prince des Enfers laissèrent tomber l’atroce homme sur le flanc et le laissèrent se convulser au sol, répandant sa vie en gros bouillon rougeâtre dans le caniveau. Alors, les trois infernalistes semblèrent se brouiller quelque peu, devenir un peu flous comme si le temps qu’il pouvait rester sur terre venait à échéance. Asmodeus tenait fièrement la fiole devenue lumineuse, comme un phare guidant les gens en rédemptions dans les ténèbres de la vie…
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Ven 3 Mar 2017 - 19:29

Un silence profond, lourd, presque palpable s'installa sur les dernières paroles du dieu.
Yahvé avait quitté son esprit et Malou ressentait le vide de la solitude comme jamais elle n'en avait eu l'expérience jusque là.
Elle était seule à présent et se sentait terrorisée par le poids de la responsabilité qui pesait sur ses maigres épaules.
Luttant désespérément pour rester invisible malgré la forte chaleur qui perturbait ce pouvoir, elle s'approcha le plus près possible de l'angle d'un bâtiment et resta cachée là; les ignobles individus étaient des démons et pouvaient la voir malgré son immatérialité, il fallait qu'elle reste prudente.

Postée en première loge, la jeune fille pouvait hélas observer chaque détail de cette terrible scène.
Bobby, fou de rage et de chagrin, genou en terre, tentait d'envoyer des coups d'une puissance incroyable malgré son état déplorable. Malheureusement, aucun d'entre eux ne touchaient la cible, il ne faisait que battre du vent et bientôt ses forces l'abandonnèrent.
Alors, dans un bruit d'aile infernal, les démons fondit sur leur proie comme des oiseaux de mauvais augure et l'encerclèrent avant de le rouer de coups.

L'ange aurait voulu protéger ses yeux de la main afin qu'ils ne voient pas pareil outrage mais Yahvé avait été catégorique: elle devait tout regarder sous peine de rater le bon moment pour intervenir.
Exorbitée, elle assista à un déploiement de violence inimaginable tandis que des flashs de sa vie antérieure se succédaient comme une tempête infernale.

Nounours hurlait de douleur et n'était plus qu'une bête terrassée dont le souffle bruyant devenait court mais Asmodeus n'en avait cure.
Jamais Malou n'avait eu l'occasion de surprendre un regard aussi noir, aussi implacable, dénué de toute humanité et faillit se trouver mal quand, enserrant la mâchoire virile de celui qu'elle aimait tant, il assena une série de coups de poings jusqu'à réduire son visage en une bouillie sanguinolente.

Ce n'était pourtant pas le moment de défaillir. Il fallait au contraire qu'elle rassemble ses forces, que l'adrénaline de la Divine Révolte monte en elle si elle voulait sauver ce Héros abandonné de Dieu.
Prenant une inspiration, elle se raidit et scruta les détails mais il n'était apparemment pas encore temps. Dans un déploiement de perversion gratuite, l'incube s'en était pris de manière immonde à la pauvre femme qui tomba sans vie sur le macadam brûlant comme une poupée de chiffon, la tête entièrement désaxée.

S'en était trop !
Malou commençait à s'impatienter et à douter de la parole de Yahvé.
Qu'y avait-il à voir comme détail à part une succession de gestes plus infâmes les uns que les autres ?
Allait-elle attendre sans rien faire que Nounours lui aussi s'écroule en lâchant un dernier râle ?
Elle s'apprêtait à sortir à nouveau son rouleau à pâtisserie et à foncer dans la mêlée tel un archange vengeur quand soudain un éclat métallique la fit tressaillir: l'être satanique dégainait un couteau.
Se reculant légèrement, l'adolescente accusa le coup et frémit d'horreur. Elle avait la phobie des armes blanches et l'espace d'un instant elle se sentit bouleversée.

Tentant malgré tout de se contrôler, les larmes à deux doigts de couler, tremblant de tous ses membres, elle assista au carnage, vit l'oreille tomber sur le bitume comme une feuille morte, le sang se répandre en giclées et le Grand Homme s'affaisser de tout son long en poussant un énorme cri strident.
Les suppôts de Satan, après avoir lancé aux cieux l'impureté de leurs hurlements de rire retinrent à terre l'être de lumière ivre de douleur.

La lame d'acier brilla à nouveau sous la lune et le soleil réunis et Malou cru que son coeur allait s'arrêter de battre à la seconde.
Asmodeus, agenouillé au-dessus de sa victime tel un vautour trancha d'un geste sec, vif et précis la gorge de celui dont elle aurait aimé qu'il fut l'homme de sa vie tandis qu'une lueur blanche et bleutée, qui semblait d'une pureté à toute épreuve s'échappait de la lésion superficielle.
Etait-ce le fameux et unique instant dont avait parlé Yahvé ?
Elle n'en était pas sûre, elle ne voyait rien d'autre et ne savait que faire. Quelle action pouvait faire cesser séance tenante le blasphème ? Quel miracle pouvait accomplir un ange né depuis si peu de temps, sans expérience, encore en recherche d'identité et au pouvoir si peu évolué ?
La jeune fille sentait la panique monter en elle, comme s'il était trop tard, comme si elle n'avait pas su voir ce que la divinité lui avait demandé d'observer.
Elle n'avait remarqué que gestes d'agression, sang, colère, mort et douleur. Où s'était caché la seconde fatidique dans ce camaïeu innommable ?

Epiant à s'en brûler la rétine, elle vit le démon sortir d'elle ne savait où une fiole étrange, gravée de signes kabbalistiques qui n'avait plus de secrets pour elle.
Elle venait de comprendre: Asmodeus était en train de voler et de s'accaparer l'âme divine de Bobby et tandis que l'essence sacrée pénétrait dans le réceptacle diabolique, un énorme hurlement, venu des profondeurs des l'univers fila et s'emplifia en même temps qu'un coup de tonnerre.

Impressionnée, presque paralysée d'effroi, l'adolescente leva les yeux au ciel et constata que les astres avaient disparus derrière un énorme nuage lourd de chaleur tandis qu'un vent brûlant commençait à souffler.
«  En un instant et un instant seulement, les conjonctions de la nature te seront favorables... » cru t-elle entendre intérieurement comme une leçon qu'on serine.

Tandis que l'engeance du mal frappait mortellement celui qui n'était plus que l'ombre de lui-même, admirant son labeur, riant de l'abomination, un deuxième coup de tonnerre claqua suivit d'une forte bourrasque.
Comme elle l'avait déjà expérimenté sous la chaleur de l'après-midi, sans pouvoir le contrôler, ses ailes devinrent des flammes vives au moment où le trio infernal, probablement la proie involontaire de cette montée subite de température semblaient osciller entre le matériel et l'invisible sans pouvoir se décider.

Asmodeus, inconscient ou sourd à la Grande Colère de Dieu brandissait victorieux le Graal arraché des entrailles qui se mit à briller de tous se feux.
C'est à cet instant et cet instant seulement qu'un troisième coup de tonnerre roula dans les cieux assombris accompagné d'une minuscule tornade qui propulsa l'ange dans les airs.

Les ailes enflammées donnaient de la force à la lutte contre l'apesanteur et c'est comme une fusée que la jeune fille arriva au niveau de l'être infernal et lui arracha des mains le réceptacle.
Le démon poussa un hurlement terrifiant comme jamais il n'avait été possible d'en entendre. La rage, le Mal à l'état pur, emplit d'un coup l'atmosphère et la moindre de ses particules mais il était trop tard.
Asmodeus et ses compagnons, aspirés par l'étrange phénomène météorologique, incapables de lutter contre cet élément s'évanouirent comme une onde épaisse, plus insondable que les trous noirs qui s'enfonça à l'intérieur de la terre.

A peine avait-elle tenter un atterrissage, serrant contre son coeur le précieux flacon que le ciel redevint limpide, la lune d'un côté, le soleil de l'autre et la trentaine de degrés, stables, sans même une petite brise.
Retombant sur ses pieds aux côtés de Nounours, pâle comme la mort, gisant dans une marre de sang, le visage méconnaissable et boursoufflé de plaies, elle s'agenouilla rapidement afin de prendre le pouls malheureusement inexistant.

Le contact de sa main sur le poignet du grand homme avait dû lui insuffler une dose de bien-être et d'amour mais ce devait être insuffisant.
Sortant du sac à dos sa petite trousse de soin, elle entreprit de nettoyer doucement les blessures, pourtant, le Héros ne semblait pas bouger, pas même une paupière.
Elle se souvint alors de quelque chose d'important: son propre sang divin, capable de régénérer et donner de la force.

Fouillant à nouveau sa besace, elle attrapa son rasoir coupe-chou flambant neuf, serra les dent dans une grimace de dégout et d'appréhension, entailla la veine de son poignet et porta le liquide rouge aux lèvres du géant.
Peut-être cela avait-il été bénéfique ?
peut-être l'aimé ouvrirait-il ne serait-ce qu'à demi ses yeux si doux en signe de résurrection ?

En attendant un mouvement de sa part, même infime, l'ange souleva la fiole et regarda le contenu.
Comment devait-elle rendre cela à Bobby ? En le versant sur la plaie béante ? Dans la bouche ? Ou bien devait-elle poser l'urne sur le coeur ?
Elle ne savait pas. Seul Nounours pouvait le lui révéler.
Alors elle lui l'appela doucement:
Bobby ?... Nounours ?... C'est moi, Malou, j'ai la fiole mais... Je ne sais pas comment m'y prendre...
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Lun 6 Mar 2017 - 13:58
L’ange déchu, vétéran de si nombreux affrontements mortels et indicatif venait de se faire piéger. À l’intérieur de la fiole couverte de glyphes blasphématoires qui lui brulait littéralement son âme immortelle et pure, Romulus ne put qu’assister au martyr que subissait son réceptacle de chair. Aucun mortel n’aurait pu tenir aussi longtemps contre les trois engeances démoniaques. Trois êtres pervertissent par la lâcheté, l’appât du gain facile et la méchanceté à l’état pur venaient d’assouvir leur sadisme sur le corps aux muscles difformes du golem de chair. L’âme si bonne, remplie d’innocence et de candeur qui avait partagé son enveloppe charnelle avec l’être céleste déchu souffrait maintenant les pires tourments. La souffrance et la douleur que l’esprit lent et pathétique de la chose encaissait aurait trépassé n’importe qui. Mais la créature, à genoux qui grondait de douleur, était d’une résilience exceptionnelle et presque surnaturelle. Une détente mortelle de l’ennemi juré de l’ancien lieutenant de St-Michel et la lame trois fois maudite perfora le torse large comme une barrique. Un dernier hoquet de douleur, un air ahuri s’affichèrent sur les traits atypiques de l’horrible faciès de la créature. Romulus ne put que hurler à l’unisson lors du dernier râle de son hôte agonisant. Maudissant à la fois les démons, Lucifer, les anges du Paradis et Dieu lui-même d’avoir pu laisser commettre pareil vengeance mesquine. La chute du géant semblait être immergée dans l’eau, une force invisible ralentissait la puissante attraction de la mort excisait sur l’enveloppe charnelle recroquevillée de spasmes de douleur du golem de chair. Trois coups de semonce divins, accompagnés d’éclairs de fureurs divines qui zébraient le ciel surchauffé de cette nuit de canicule qui semblait sortir directement des neuf enfers, apportaient une touche dramatique à cette scène morbide. Les vainqueurs commençaient à disparaitre, se volatilisé dans cette chaleur étouffante, Asmodeus tenant bien en main la prison de verre du champion divin. Le cadavre de la gargouille à peine sculpté reposait aux pieds de ses meurtriers, le poignard sacrificiel fiché juste à la garde près de son cœur trop pur pour ce monde égoïste.

Romulus bouillait de rage. Si la grâce divine était encore dans ce corps honni des humains, mais si beau pour de rares élus, il pourrait le maintenant en vie, l’âme disgraciée pourrait faire une action pour sauver l’enveloppe charnelle. Faire battre ce cœur bon et débordant de candeur. Ce cœur qui avait tant souffert, mais qui avait tant à donner. Mais les runes magiques souillées par les démons empêchaient l’âme céleste de s’évader. Mais un miracle se produisit. Une minuscule forme, rachitique, mais pourvue d’ailes de feu qui semblait l’auréoler d’une puissance guerrière comparable à son ancienne forme angélique, surgie du néant. D’une vitesse comparable à du vif-argent, presque invisible à l’œil nu, une petite main gracile saisit la fiole enchanté par un puissant maléfique au moment que les ténèbres finissent de prendre leurs emprises sur les démoniaques personnages. Un cri de fureur et de haine, accompagné d’une malédiction promettant tourment éternel à la jeune sauveuse, fut poussé par un des plus puissants démons de la création. Espoir venait de renaître pour l’âme si pure de l’ange déchu. Les posséder venait de disparaître et aussitôt l’être angélique essaya de réanimer le corps gigantisme de la chose mi-homme mi- monstrueuse. Timidement une pluie chaude commençait à tomber paresseusement goutte à goutte, comme si des centaines d’anges pleuraient le drame qui venait de se produire. Le martyr luttait de toutes ses forces pour briser le sceau, pour permettre à sa forme ectoplasmique de s’échapper de son tombeau transparent. Mais les parois de sa prison de cristal étaient trop puissantes. Il vit les mains douces de la jeune fille, Malou fut le nom que son esprit désincarné lui souffla, déposer son tombeau translucide pour essayer de résorber les plaies béantes du visage de l’homme difforme. Romulus pouvait lire le désespoir et l’inquiétude déformer les traits antitypes de l’être divin. Et quand elle fouilla pour sortir le coupe-chou de sa poche et suspendre la lame près de son poignet que le martyr reconnut l'âme guerrière et opiniâtre dans le regard d’azur. C’était sa maîtresse, son amour, sa passion interdite qui s’était réincarnée en ange pour sauver le déchu de ses tourments. Le sang jaillit alors de la blessure superficielle de la chair rosée et tendre de l’être aimé et le fluide vital coula dans la bouche du monstre de foire. De nouveau le soldat divin frappa les parois de verre de sa prison, hurlant à celle qu’il avait aimée de briser le réceptacle maudit. Mais la voix spectrale était étouffée par le goulot scellé. Les signes vitaux de son hôte monstrueux commençaient à s’estomper à la différence des trompes d’eau qui tombait présentement. Le sang se mélangeait à l’eau chaude pour laver grossièrement les plaies immondes causer par la haine diabolique d’un ennemi surgi d’un passé que l’ange déchu croyait résolu. Sans comprendre le pourquoi ni du comment, la main racée de la divine apparition saisit la fiole pour la fracasser au sol. Aussitôt la brume blanchâtre s’éleva dans les airs, libres et aériens. Aussitôt la grâce divine s’infiltra entre les lèvres entrouvertes du golem de chair mourant. Aussitôt Romulus lança toute sa force dans la course contre la mort. D’un effort surnaturel, il réussit à faire battre de nouveau le cœur immense de Robert. La proximité de la lame maudite sapait les efforts du martyr. Ouvrant à grand-peine les yeux océaniques du géant qui venait de gagner un souci dans sa chute vers la fin éternelle, la voix brisée et fatiguée qui ressemblait à deux pierres s’éleva avec difficulté dans l’air déchainé par une tempête de pluie.

Robert- Hôpital… Winston… ou… Enteria…

Quand la main entaillée de l’être de lumière s’approcha de la poignée en onyx noir comme le cœur de celui qui l’a forgé, le déchu transféra une partie de ses forces pour saisir le poignet de Malorie. Un geste en douceur, tendre et apaisant à la fois malgré la situation précaire de l’homme difforme. Laissant courir son pouce sur l’entaille douloureuse comme un amant appréciant le satiné de la peau de son aimée, la voix s’éleva avec fatigue. Le souffle était lent et assidu.

Robert- Non… Enlever couteau et… tu vas avoir… mal Malou… et … moi… aussi. Tu ne dois… pas… souffrir chaton… Je vais… t’attendre… Je te le promets…

Une lueur blanchâtre et pure se produisit alors sous le pouce de la bête affectueuse. Malgré d’être près des portes de la mort, tout près de la Grande Faucheuse et souffrant milles tourments et douleurs qui auraient trucidé n’importe quel mortel, le martyr déchu venait d’enlever la blessure de l’ange avec le peu de force qui lui restait. Une mince coupure apparue sur le poignet de géant qui souriait doucement, avec tendresse envers l’être de lumière. De ses yeux océaniques, l’être aimé pouvait devenir tout la candeur et l’amour naissant de l’erreur de la nature.
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Mer 8 Mar 2017 - 23:09
Agenouillée devant le corps apparemment sans vie de Nounours, la fiole à la main gauchement tendue vers le visage divin de cette force de la nature, Malou pleurait à chaudes larmes.
Pourquoi ne lui avait-elle pas déclaré sa flamme la première fois qu'ils s'étaient rencontrés, au risque d'être déchue ?
Par lâcheté.
Par peur de la souffrance abominable engendrée par l'arrachage barbare de ses ailes divines, par peur de devenir laide, sans pouvoirs, mortelle et honnie de tous. Elles étaient là les vrais raisons et en cet instant elle se détestait.
Comme elle était loin de l'humilité, de l'abnégation de ce Héros toujours prêt à se sacrifier sans compter pour les autres, comme elle était loin de la sagesse et des engagements pour le Bien.
Qu'avait-elle fait d'autre depuis son arrivée à part proposer sa protection à un vampire et à une démone ? l'un rétorquant en riant que les prières n'étaient pas nécessaires pour appeler, qu'il suffisait d'acheter un téléphone portable et l'autre, refusant, prenant de haut la proposition de bien-être et d'amour comme un affront à son état.

L'ange avait très bien entendu la menace diabolique de tourments éternels sifflée par une langue plus venimeuse que le serpent. Elle savait, elle sentait qu'elle n'en aurait pas fini avec Asmodeus, qu'il lui pourrirait la vie jusqu'au trognon dans sa soif de vengeance mais elle n'en avait cure.
En cet instant toutes les fibres de son êtres étaient tendues vers cet homme abandonné, sanguinolent, laissé pour mort sur le bitume surchauffé.

Tandis que ses sanglots redoublaient, une pluie aussi chaude que ses larmes se mit à tomber du firmament.
Levant la tête elle fut surprise de ne voir aucun nuage. A la place, des centaines, peut-être des milliers d'angelots, jeunes comme elle, en suspens entre ciel et terre pleuraient afin de laver des souillures engendrées par le Mal, toutes faces de ce monde.
Léger, léger, comme un duvet se balançant au vent, ils chantaient une mélodie divine audible par elle seule:

Shalom aleichem hashanet malarei
Malarei Elyon
Mimelech malarei ham'lachim
Hakadosh baruch hu...


Et afin que Nounours puisse percevoir l'hymne qui lui était destiné, elle le lui fredonna en paroles humaines:

Que la paix soit  sur vous
Ô ministère des anges de l'Exalté
Du roi qui règne sur les rois,
Le saint bénit soit-il...


C'est alors que le miracle se produisit.
A peine lui avait-elle offert son sang que, lentement, le Géant avança sa grande main vers la fiole, cherchant à en arracher le bouchon mais l'homme n'avait plus de force de même que sa bouche semblait vouloir articuler des sons qui ne sortaient pas.
L'espace d'à peine une seconde, elle crut voir ses yeux s'entrouvrir et la regarder avec amour; avait-elle rêvé ?
Probablement car l'instant d'après, la main était retombée sur le sol et les orbes étaient clos.
A nouveau le souffle était presque inexistant, la vie du Grand Homme ne tenait plus qu'à un fil ténu.

Les chérubins étaient partis, remplacés par un gros nuage qui se mit à déverser des trombes d'eau tandis que dans un dernier effort les doigts de Bobby tapaient faiblement sur le flacon maudit qui enfermait la Grâce.
Malou avait compris; il fallait faire vite, le coeur allait s'arrêter et l'âme emprisonnée gémirait dans sa cellule de verre pour l'éternité.
Attrapant le Graal maléfique, elle le claqua contre l'angle du trottoir.
Des myriades de tessons explosèrent tandis que le philtre divin s'échappait pour réintégrer enfin le corps de chair.

Bouche bée, la jeune fille regardait les volutes d'airain pénétrer entre les lèvres entrouvertes de l'ange déchu et attendait en frémissant les effets qui ne tardèrent pas.
Le coeur redémarrait péniblement mais les efforts étaient gênés par le couteau, toujours planté dans l'abdomen.
Rien qu'à la vue du manche, l'adolescente tressaillait d'effroi et pour couronner le tout, le flash d'une lame s'enfonçant dans un crâne fit son apparition.
Mais son Dieu lui fit bien vite oublier ses terreurs en ouvrant péniblement ses yeux d'une douceur surnaturelle.
Afin de garder bonne contenance et parce qu'elle était heureuse au-delà du descriptible, elle lui sourit tendrement et reçut avec une joie immense ses premières paroles.

Puis Malou se mit à paniquer; la réalité revenait au grand galop.
Oui, il fallait prévenir les urgences, pensait-elle mais elle n'avait pas de téléphone portable.
Non, pas Eretria, elle était gentille mais peu compétente et puis c'était une démone.
Certes, elle avait fait le choix de taire ses mauvais penchants pour se dévouer corps et âme à l'hôpital mais Malou entretenait malgré tout une méfiance à son égard.
N'avait-elle refusé sa protection ? N'avait-elle pas laisser entendre que le Bien angélique l'écoeurait quelque peu ?
Quant à Winston... Elle en avait vaguement entendu parler comme d'un nouveau venu, un chirurgien de grand renom qui faisait des miracles. C'était cela qu'il fallait pour Nounours: le nec plus ultra.

Concentrée, au bord de la nausée, elle s'apprêtait à déloger la lame des chairs tuméfiées quand celui qui aurait dû être l'homme de sa vie approcha sa grande main de la sienne et, la caressant tendrement, la repoussa. Il ne fallait pas, l'arme était trop profondément enfoncée.
Le visage contracté par le chagrin et la peur de le voir rendre un dernier souffle, l'ange se laissa faire tout en regardant avec amour l'ancien soldat de Dieu lutter contre la douleur abominable.

La pluie avait cessé mais la température n'avait que peu baissé. Suffisamment toutefois pour que cela ne porte pas atteinte à ses pouvoirs.
Se penchant vers Bobby, elle allait lui prendre la main afin de lui prodiguer toute une vague de sérénité quand, une petite fumée blanche s'éleva du pouce de l'aimé.
Surprise, elle regarda se qui se passait et vit sa coupure guérir et se refermer comme par enchantement tandis que la même apparaissait sur le poignet du Héros.
Ouvrant de grands yeux plein d'admiration et de reconnaissance, elle se pencha sur lui et caressa ses joues afin d'activer son pouvoir bienfaiteur.
Elle ne pouvait pas le soigner mais elle pouvait ôter un peu de la douleur physique par un bien-être mental.
Comme Nounours semblait recevoir avec délice l'apaisement, elle l'embrassa à la commissure des lèvres tel un papillon se posant délicatement sur une fleur et murmura:
je vais aller à l'hôpital chercher du secours mon Nounours. Je vais me rendre invisible, j'en aurai pour à peine une seconde.
Essuyant le front brûlant du Grand Homme, elle poursuivit:
Et je vais faire demander le docteur Winston afin qu'il soit là dès ton arrivée.
A tout de suite !
Dit-elle plus fort.
Mon Amour... chuchota t-elle tout en s'élançant dans les airs.

A peine fut-elle arrivée du côté des urgences qu'elle se matérialisa et se rua vers le premier brancardier en vue afin de lui expliquer la situation puis elle se dirigea au secrétariat et demanda le chirurgien.
L'hôtesse lui répondit qu'il n'était pas là mais qu'elle ne manquerait pas de lui téléphoner séance tenante; avec un peu de chance, il serait à son poste dans peu de temps.
Elle fut tout de même obligée de remplir et signer quelques paperasses tout en piaffant d'impatience: Nounours était seul et impotent dans une ruelle mal famée, elle n'était pas tranquille et n'avait qu'une hâte, le rejoindre.

Au bout d'un quart d'heure elle était de retour. Au loin la sirène d'ambulance hurlait.
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Mar 2 Mai 2017 - 23:23
L’ange déchu sentait de plus en plus les ergots tranchants de la faucheuse enserrer son âme immortelle. La lame trois fois maudite lacérait petit à petit son cœur immense remplit de dévotion, corrompant de plus en plus le corps couvert de scarifications cauchemardesque. Seul réconfort dans ces limbes de souffrances qui tapissaient son esprit pathétiques furent les mots de l’ange de la douceur absolue. Des paroles chantées, douce comme le vent qui virevolte dans les branches d’un arbre centenaire. Ayant la fraicheur et surtout la quiétude de l’eau de source qui tombe en cascade du haut d’une montagne. L’être divin, au corps rachitique mais dont l’âme débordait d’une sublime luminosité, l’avait apaiser et ensuite appeler son amour. Nounours, amour, le regard d’azur qui promettait une tendresse éternelle. Tous ces éléments permettaient au géant doublement endeuiller de comprendre qu’une partie de l’âme de son amour éternel, Sandra, avait réussi à regagner la place qui lui était sienne au firmament. Au paradis, elle était devenue une émissaire de l’amour. Cette pensée réconfortante, fut emportée dans un spasme de douleur abominable. Le destin semblait faire un pied de nez macabre, laissant Robert et Romulus sur ce faux espoir de rédemption et d’un amour éternel que même Dieu ne saurait empêcher. Le géant sentait sa vie s’écouler de ses multiples plaies, le fluide vitale se tarissait de plus en plus sous les battements de plus en plus faible de son cœur.

Tout à coup toute douleur, toute souffrance se dissipa dans une lueur bienfaitrice. Pour la première fois depuis plus de dix ans, l’ouïe fatiguer du déchu entendit les chœurs célestes. Les chants d’une telle pureté qui fit naître aux coins de ses yeux des gouttelettes de quiétudes des océans de douleurs de son regard. La parole divine, encourageante et douce comme une promesse de liberté, flotta dans l’atmosphère étouffante. Romulus reconnu alors la voix de St-Pierre, gardien des portes du royaume céleste.

St-Pierre – Romulus mon frère déchu. Ton chemin de croix et ton expurgatoire est en phase de terminer avec ta vie de mortel. Dieu n’est que pardon et miséricorde et maintenant tu es libre de rejoindre le Paradis pour le repos éternel. Tu n’as qu’à suivre le chemin de lumière…

Le monstre de foire passa sa main devant son horrible faciès ébahi. Il voyait le décor au travers de sa paluche immense et rugueuse. Baissant son regard océanique inquisiteur, Il vit son corps agonisant étendu dans une mare de sang qui se diluait dans l’eau salé, les larmes des anges. L’intellect limité de la chose comprit alors que son âme commençait à s’élever, abandonnant ce corps honni de tous. Souriant avec douceur, l’ange déchu se laissa élever vers le paradis pour un repos bien mérité. Il ne restait qu’un infime filament d’argent qui reliait son âme à son corps mourant. Une simple injonction de la part de l’esprit désincarné et le dernier lien sera sectionné. Bobby allait faire ce pas quand Malorie revient à la course. Il observa celle qui était une beauté à son regard océanique, un cœur pur et une âme insoumise. Un corps rachitique, mais doté d’une grâce angélique et d’une sublime luminosité.

Oubliant la rédemption, le pardon divin, l’esprit rejeta le ciel pour la jeune femme. Car il venait de comprendre qu’il l’aimait de tout son cœur parsemé de cicatrices. Que le monstre de foire, en vérité l’ange guerrier et déchu martyr venait de retrouver une âme vagabonde d’une autre époque, d’un autre temps ou d’un autre univers. Un amour sincère, puissant et pur qui avait fini abruptement pour revenir donner une seconde chance aux deux entités. Faisant un effort colossal de concentration, dure épreuve pour l’être désincarné à lacunes intellectuelles limitées, il put faire passer un message dans le monde réel. Quelques mots tracés dans la boue tout près de la divine apparition avec lenteur. Le regard d’azur de la belle vit alors les lettres maladroites et bourrés de fautes qui étaient l’écriture hasardeuse du géant à l’armure de chair rapiécer.

Je… sui… la… Chaton… Je… veu…pa… te… laisse…

Un cœur suivit ces mots que l’eau commençait à effacer graduellement. Quand l’ange lui parla, suppliant une preuve de sa présence, l’homme difforme fit un acte insensé qu’il n’aurait jamais osé. Les bras fantomatiques enserra alors le corps mince mais ayant la douceur du satin avec une tendresse infinie. Les lèvres translucides du géant désincarné se posèrent sur la commissure des lèvres qui donnaient un aperçu du paradis. Caressant paisiblement le dos de la jeune femme en pleurs avec des mains invisibles mais ayant la douceur d’un vent chaud d’été, le golem de chair lutta de toutes ses forces pour empêcher la lumière du paradis de l’attirer loin de celle qui venait découvrir un amour éternelle…
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Mer 10 Mai 2017 - 23:27
A peine avait-elle paraphé le dernier papier administratif qu'elle s'était dématérialisé. Peu lui importait d'être repérée ou non, elle n'avait plus rien à perdre.
Elle quitta l'hôpital et instantanément elle se retrouva devant le Grand Homme mais ce qu'elle vit la terrorisa au plus haut point.
Le corps de l'aimé était totalement immobile, pas un tressaillement, pas l'ombre d'une onde de vie ne semblait s'échapper de l'enveloppe charnelle. Les yeux étaient grands ouverts et fixaient le ciel mais en observant bien, elle pouvait constater qu'ils étaient éteints. Plus aucune lumière ne s'échappaient des iris bleus, plus le moindre éclat; ils étaient vides.
Enfin, la bouche entrouverte esquissait un sourire béat comme si Dieu dans sa grande miséricorde venait de l'absoudre de ses fautes et effacé toutes peines mais en se penchant un peu, elle vit que les lèvres étaient molles et pâles comme la mort.
Alors un frisson secoua son corps et un vent de panique souffla sous son crâne tandis qu'une pensée abominable germait dans son esprit:
Nounours n'était plus de ce monde.

Incapable de se contrôler, elle se mit à hurler sa peine immense en un POURQUOI ??? retentissant qui monta jusqu'au ciel puis s'agenouilla face à celui qui aurait pu être l'homme de sa vie et éclata en sanglots tout en caressant la grande main inerte.
Non, répétait-elle inlassablement entre deux hoquets, pourquoi justement celui que j'aime tant ?
Elle allait se pencher pour l'embrasser quand soudain la boue de sang et de larmes angéliques mêlés se mit à frémir sur son côté gauche et des lettres apparurent.
Se redressant lentement, elle observa les mots qui se formaient et se mit à déchiffrer tout bas le message, au fur et à mesure qu'elle le découvrait.
je...sui...la...Chaton...je...veu...pas...te...laisser...
Un coeur se dessinait tandis qu'instinctivement elle portait la main à son pendentif en forme de petit chat aux yeux bleus.
Haletante, elle regarda le Géant inanimé et murmura d'une toute petite voix angoissée:
Nounours...? tu es là ?... Tu n'es pas mort ?
Comme l'aimé ne répondait pas, elle continua:
reviens Nounours, je t'en supplie... Je ne pourrais pas vivre sans toi... je t'aime... Je t'aime tellement...
Les derniers mots étaient presque inaudibles tant la gorge se serrait de chagrin.

Les sirènes de l'ambulance s'étaient tues et le véhicule avait stoppé net dans un crissement de pneus. Déjà les portières s'ouvraient et un infirmier sortait un brancard tandis qu'un médecin attrapait son sac noir.
C'est à ce moment qu'une chose incroyable et féérique se produisit.
Malou se sentit presque soulevée de terre par une force invisible et ce que qui pouvait s'apparenter à des bras l'enserrèrent amoureusement tandis qu'elle ressentaient des lèvres se poser sur les siennes en un long baiser auquel elle répondit en s'abandonnant corps et âme.
Quand l'esprit se mit à la caresser doucement, elle cru un instant être au paradis mais la réalité reprit le dessus.
Tentant de s'agripper à l'étreinte comme à une bouée de sauvetage, les larmes redoublèrent et elle balbutia avec difficulté:
ne me laisse pas ici toute seule Nounours, emmène moi avec toi pour l'éternité... Je t'aime trop, je ne veux plus jamais être séparée de toi.

Tout en prononçant ces mots, un flash sans image fit irruption dans son crâne.
A peine une impression, tout juste une intuition lui soufflait qu'elle avait déjà connu un tel amour; si grand qu'aucun mot ne pouvait le décrire.
Bobby, Nounours, celui qui était immobile au sol, terrassé dans une mare de sang était l'homme de sa vie...
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Sam 8 Juil 2017 - 0:35
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