Il y a une erreur, vraiment? pv Aeden

Une des rares fois où je suis de repos… Je ne le suis pas. Samaël a tout de même réussi à venir me casser les couilles alors que je n’étais même pas présent dans les mêmes lieux que lui. Ça devient infernal ! Certes ça fait plus de dix ans que c’est comme ça, je devrais avoir l’habitude, mais clairement qui aurait l’habitude d’être le petit chien d’un démon ?! Personne ! Pas moi en tout cas. Hors de question que j’en reste plus longtemps, mais malheureusement je n’ai pas le choix. Soit je ravale ma fierté et m’assois dessus soit ma mère ou ma sœur risque la meurt. Au fond… Ma vie est tout tracé, tant qu’elles seront en vie, je ne serais pas libre, tout simplement. Bien sur qu’il y a la possibilité de tuer Samaël… Mais j’aurais bien trop peur que ce fils de p**** est déjà prévu des choses pour ma famille et que dans l’heure qui suive elles le rejoignent.

Là, je suis actuellement dans la salle d’attente d’un psy. Qu’est-ce que je fous là ? Non, je vous rassure je ne vais pas raconter des névroses ou je ne sais pas quoi, de toute façon je ne peux parler de ça à personne, même à un professionnel. Bah ouai la pilule est un peu dure à avaler : les monstres sous ton lit existent bel et bien ! Ah tiens, j’en suis un, le cousin d’Harry Potter ! Non impossible, pas pour les humains. Mais là j’attends juste… Les clients de ce psy, c’est un des contrats de Samaël et visiblement le pauvre n’a pas remboursé à temps le grand démon, donc… Je vais devoir me charger de son cas ! Perdu dans mes pensées je ne réalise absolument pas que la porte s’ouvre et qu’en me voyant le mec prend les jambes à son cou, j’allais me lancer à sa poursuite lorsque le psy m’interpelle.

-Hein ?! À mon… Euh non ! Non non je ne suis pas un de vos clients !

Les sourcils froncés je le regarde, est-ce que j’ai la gueule d’un fou sérieux ?! Bon hormis l’énorme cicatrice qui me barre la joue....

Note à moi-même : évite de pensée lorsque tu es en « mission ». Le client de Samaël me file littéralement entre les mains ! Je ne savais pas qu’un humain pouvait courir aussi vite ! Je l’aurais bien rattrapé, mais je suis retenu par le psy de ce dernier. Je fronce légèrement les sourcils et me tourne vers le mec qui est pas mal du tout, soit dit en passant, sans comprendre ce qu’il me dit. Le psy se met à soupirer, il me demande alors ce que je fais ici. J’ouvre la bouche dans le but de lui répondre, mais aucun son ne sort… Après tout qu’est-ce que je peux répondre ? « Oui alors en fait je suis ici pour torturer jusqu’à la limite de la mort le client que vous avez eu précédemment... ». Du coup je referme doucement la bouche comme un con et putain je déteste passer pour un con. Je finis par froncer les sourcils et me retenir de lui sortir un bon gros « va te faire foutre mec » lorsqu’il me reprend sur les mots que je prononce. Je fais d’ailleurs un pas en avant, mais le psy semble aussi tendu que moi et me repose la question. Je plisse à nouveau les yeux… Le regardant dans les yeux justement puis soupire finalement.

-Je suis juste venue voir si je me sentais bien dans ce genre d’ambiance pour possiblement consulter, mais je ne me sens absolument pas fou, ni suicidaire, donc ça va je n’ai pas besoin de vos services.

Je me doute qu’il doive souvent entendre ça, mais en même temps c’est la seule chose que je connaisse vraiment des psys. Ils consultent surtout les fous ou les suicidaires et je ne suis ni l’un, ni l’autre. Je me doute aussi qu’il doit avoir une tonne de patient qui dit ne pas avoir besoin de ses services alors qu’en réalité si. Et au fond je crois que je suis un de ses patients qui s’ignore.

Pour le coup je me sentais vraiment con. Je ne m’attendais pas à ce que le psy sorte en même temps que le patient et surtout que ce petit con m’échappe aussi facilement et… Que je me retrouve coincé avec le médecin. Bon il n’était pas désagréable à regarder, bien au contraire, mais je détestais sa profession. Je ne supportais pas les psys, même celui de l’hôpital me tapait sur les nerfs… Peut-être au fond parce que je sais que je me cache et qu'eux… Ont cette faculté à nous découvrir. Ils pourraient comprendre que je n’ai qu’un simple masque et ça je m’y refuse totalement, ça détruirait plus de chose que mon simple secret.

Sauf que pour le coup je dois avouer que le mec est très bon. Plus réfléchis et poser que l’autre crétin que je connais, mais surtout… Il savait me répondre de sorte à ne pas réellement titiller mon énervement, mais à me bloquer tout en même temps. Mes yeux se plissent en l’entendant, preuve que ça ne me plaît pas réellement, mais ma bouche reste définitivement close… Je n’ai rien à répliquer. Je déteste ça ! Qu’est-ce que je pouvais bien faire ? Je me sentais mal à l’aise, pris au piège et je n’aimais pas ça. Je n’aimais pas… Ne pas pouvoir être ce que je sais être le mieux depuis dix ans, un connard, celui qui blesse, celui qui a le dernier mot.

Là clairement si j’allais dans le bureau il avait gagné, mais… En même temps si je n’y allais pas j’étais coincé, je prenais des risques vis-à-vis de Samaël et ça c’est pire qu’une heure chez un psychiatre… Du coup les sourcils froncés je m’avance lentement dans son bureau et me tourne finalement vers lui.

-Et si je n’ai rien à vous dire ?

Dans quoi est-ce que j’étais en train de mettre les pieds ? Dans un bureau ouai, certes, mais pas n’importe lequel… Un bureau de psy et ça déjà c’était quelque chose. Je détestais ce corps de métier puisque forcement ils avaient la faculté de t’analyser contre ton gré… Ils te connaissaient limite mieux que toi et surtout, ils savaient souvent toucher les points sensibles. Là c’était d’ailleurs le cas et c’est ce qui a fait que j’en suis resté sans voix, et c’est bien difficile pour moi de l’être… Mais ce mec avait une façon de répondre, déjà si calme que je ne pouvais pas m’énerver et de façon très, très adroite.

Le fixant suite à sa réplique sur mon silence d’une heure, mon regard ne fait que se plisser légèrement tandis que je pénètre dans son bureau en silence. J’observe le coin, rien de plus classique, exactement comme on imagine un bureau de psy au final ! Le canapé au loin, une décoration plutôt reposante… Restant finalement debout, au beau milieu de la pièce je me tourne vers l’homme qui reprend la parole. Qu’est-ce qui ne comprend pas dans « je n’ai rien à dire » ? Baissant mon regard vers ses gants je relève un sourcil et évite soigneusement ses questions.

-Pourquoi vous portez des gants en intérieur ?

Parler de moi ? C’est trop dur… Pourquoi ? Tout simplement parce que je ne sais plus vraiment qui je suis… Et ceux depuis trop longtemps.


(Je tenais à m'excuser pour le temps de réponse ! Comme tu le sais ça été dur pour moi en mars :/ et puis j'ai mis du temps à me remettre à flot de partout !)

Je ne sais pas qui je suis… Je le sais. J’en ai conscience. Je sais que j’ai été quelqu’un, j’ai été un frère, j’ai été un ami… Un amant… Mais maintenant je ne suis plus rien. Je suis l’ombre de moi-même, je suis le « chien-chien » d’un démon. Je ne suis clairement plus moi. Alors lui parler de moi ? Comment je le pourrais ? Je n’ai rien à dire sur moi. Mes sourcils se froncent alors que je vois l’homme face à moi simplement m’observer et noter des choses sur moi. Qu’est-ce qu’il note ?! Croisant finalement les bras, le visage toujours fermer… Je pense qu’on sent mon mal aise d’être ici. Même si je tente de le cacher du mieux que je peux. Lorsqu’il reprend la parole, je fronce un peu plus les sourcils si possible et observe l’homme face à moi.

-Si je fuis en ne répondant pas aux questions à cause d’un soi-disant mal… Vous faites la même chose. Est-ce que quelqu’un qui fait ce qu’il dit à ses patients peut réellement aider ?

On pourrait croire que c’est un dialogue de sourds, je ne réponds pas à ses questions, mais lui non plus. Pour moi c’était un dialogue de sourds et je perdais mon temps, d’autant plus que je me sentais vulnérable sous le regard brun de l’homme face à moi. Chose très rare et que je détestais. Le pire la dedans ? C’est que j’étais sûr que pour lui ça n’avait rien d’un dialogue de sourds et ça me rendait dingue. Décroisant finalement les bras au mal qu’il cite je secoue la tête en tentant de ne pas montrer mon trouble.

-Mais je n’ai besoin de guérir de rien du tout. Je ne suis pas en mal, je vous l’ai dit, j'suis par l'un de vos tarés de patients.

Je relève les deux sourcils en entendant le rire du psychiatre. Fronçant finalement légèrement ces derniers, je finis par me renfermer légèrement plus. Même si son rire ne dure que quelques secondes, je n’aime pas ça. D’autant plus qu’il note, qu’il note, qu’il note. Je ne sais pas ce qu’il note, mais j’ai envie de lui arracher son putain de carnet des mains ! Je le regarde toujours fixement et je ne baisse pas le regard lorsqu’il me fixe à son tour. Je l’écoute me parler de la folie que ses patients n’ont pas. Je garde un air « sévère » parce que je ne veux rien montré ! Rien de rien ! Même lorsque celui-ci se lève, ce qui peut me surprendre. Je suis sur mes gardes, mais je ne bouge pas pour autant. D’autant plus qu’il me parle de son patient précédent. Comment m’a-t-il grillé aussi facilement ?

-Vous allez me faire croire que même si vous suspecter ça, ça ne vous fait rien ? Vous n’allez rien dire où je sais pas quoi ?

Je relève un sourcil surpris. Je suis presque sûr qu’il me prend pour un con. Ce serait quoi son intérêt de rien dire ? S’il pense vraiment que je voulais du mal au mec, il va appeler les flics c’est sur ! Je cesse de pensée lorsque l’homme se plante face à moi. On se regarde droit dans les yeux et je l’écoute attentivement. Finalement à ses questions je réfléchis quelques secondes et reprends. De quoi j’ai peur… Bonne question. Est-ce que j’ai peur de Samaël au fond ? Non… Seulement de ce qu’il peut faire à Liorah. Et ça il le fera si je parle… Ou si je ne fais pas ce qu’il veut. Et comme je sais que rien ne peut rester secret...

-Vous êtes humain non ? Je ne crois pas qu’un humain puisse réellement garder le moindre secret.

Lorsqu’il me demande soudainement si je suis soulagé, je ne cache pas ma surprise. Parce que j’étais tellement ailleurs… Tellement en train de me battre tout seul que… Je n’ai plus suivi le cheminement.

-Soulagé ? Comment je peux être soulagé avec un mec comme vous face à moi ? Vous avez eu une formation pour lire à travers les gens, même les murs. Je suis infirmier vous savez, je sais lire la douleur des patients, sans qu’ils l’expriment, alors vous avez beau me dire que vous ne pouvez rien face à mon mur, je sais que c’est faux.

Oh oui c’est faux ! En tout cas dans un sens, parce qu’il a été former pour donner tellement de petit coup à la base de ce mur, qui paraît anodin… Mais qui a la fin fait écrouler le grand mur.

Je ne voyais jamais de psy parce que… Justement je savais qu’ils avaient certaines connaissances qui faisaient que même moi je ne pouvais rien y faire pour passer outre. Je sais qu’on a beau très bien menti à l’oral parfois le corps parle pour nous et je savais que les médecins dans son genre étaient bons pour analyser ce genre de chose alors ouai… J’étais braqué. Totalement. Je ne voulais pas parler de quoi que ce soit à quelqu’un, j’avais trop peur que ça met encore plus la vie ne danger de ma sœur ou ma mère. Je me bats depuis dix ans ce n’est pas pour tout détruire parce que j’ai un besoin de parler soudain… Alors je serre les lèvres. Je tente de passer outre, mais ce psy est bon… Voir meilleur que celui de l’hôpital. Moins bizarre disons que l’autre péter du casque. Puis finalement il « abandonne », je sais qu’il le fait maintenant qu’il a dit assez de chose pour me faire réfléchir et j’aimerai dire que ça ne marche pas son stratagème, mais c’est faux. Ça va marcher et je le sais, tout comme lui le sait. Je lui jette donc simplement un regard sans ouvrir plus la bouche de peur de faire une nouvelle fuite contre mon gré. Je quitte plus rapidement le bureau que je n’y suis rentré et souffle finalement. Bordel ! C’était quoi ça ?!


FIN