Une partie de chasse ratée | Aedan x Mathilde

Hjørdis était comme un frère pour moi. Il a toujours été là pour moi, même si avant j’en avais pas tant besoin. J’avais Julian, avant qu’il me trahisse, on s’aimait vraiment… J’étais allongée sur ce lit avec des draps en soie, dans cette chambre sombre, avec seule une lumière très faible, illuminant vraiment légèrement cette chambre pourpre. J’avais des flashs dans ma tête de Julian et moi. J’étais d’humeur nostalgique aujourd’hui, je dois l’avouer. De plus, j’avais un peu de mal à comprendre pourquoi Julian m’a préservée toutes ces années alors que c’est lui-même qui m’a endormie, je veux dire… si je l’insupportais tant, pourquoi ne m’a-t-il pas définitivement tuée ? Trop de questions me viennent en tête, je pense que notre relation est compromise, surtout que je n’ai plus tellement envie de lui parler… Enfin…. C’est bien compliqué.

Hjørdis est partie en voyage d’affaires ce matin, je suis donc seule dans ce manoir pendant les deux prochains jours. Il m’a laissé quelques instructions, mais comme toutes instructions qu’on peut me donner, je les ai mis dans la poubelle. Si je les ai lues ? Bien sur que non.  Je sais exactement comment m’occuper de moi-même, comment m’occuper d’un manoir, et comment accueillir les gens qui viennent par ici. Je fini par me lever de ce lit. J’attrape ma cape violette que je pose sur mes épaules, et ouvre la porte fenêtre de ma chambre qui amène sur un petit balcon donnant vu sur la ville entière. Une belle vue, puisque au dessus de cette ville, la pleine lune était lumineuse et reflétait sur ma peau blanchie par la mort.

J’aimais les soirs de pleine lune, c’était ces soirs où tout était possible à mes yeux. Certains humains devenaient loups, d’autres devenaient plus puissants, d’autres scintillaient par la pâleur de peau, comme moi. J’inspire une bonne bouffée d’air frais en m’appuyant sur le bord de mon balcon avant de lever mon regard vers cette magnifique lune de Norvège. Hjørdis m’avait interdit de me mettre au balcon en son absence, soit disant parce que ma faim est encore trop grande pour me contrôler à rester sagement sur ce balcon. Ce que je trouvais absurde, mais plus tellement lorsque je sens une odeur qui m’oblige à sauter par-dessus le bord de mon balcon, ma cape sur les épaules. Le clochet de la ville sonnait 21h30. J’atterris sur mes deux pieds dans une agilité vampiresque. Je commence à marcher d’un pas rapide en reniflant l’air, plus je me rapprochais de cette odeur, plus mes yeux devenaient clairs et mes canines ressortaient de ma lèvre supérieure. Quand, arrivant au coin d’une rue, je trouve un jeune homme. C’était lui. La faim peut vous faire faire pas mal de chose, croyez le ou non.

J’étais en mode chasse, mais… cela fait 268 que je n’ai pas chassé, alors je vous avoue que c’est plutôt médiocre. Je tente de passer derrière lui et quand je sens que c’est bon, je lui saute dessus. Je n’avais aucune envie de faire ça en douceur, parler avec eux avant, flirter dans l’espoir de rapprocher ma bouche du cou de ma victime, non, j’avais faim et j’avais décidé d’attaquer directement. Mais rien n’allait se passer comme prévue, ça aurait été trop simple bien sur.