Octobre 1516. Voilà la naissance d'une tendre et douce enfant. Brune aux yeux marrons, comme sa maman. Le même petit nez que son papa. Son père était le duc de Kavisto, un petit village en Finlande. Sa mère était une femme issue d'une famille française très riche, c'était tout d'abord un mariage arrangé, comme beaucoup de mariages chez les bourgeois à cette époque. Tous les deux décident de prénommer leur fille, Mathilde. L'enfant était aimé de ses parents, elle était ce qui les a reliés, elle a appris à ses parents à s'aimer. Joyeuse, honnête et souriante, Mathilde grandit dans l'amour et la prospérité que lui offraient ses parents. Elle suit une éducation assez stricte, elle était la futur duchesse de Kavisto et pour cela, elle se devait d'être irréprochable. La mère de Mathilde ne lui laissait rien passer. Puis, alors que Mathilde n'avait que huit ans, l'enfant connait un drame, celui où sa mère tombe gravement malade. La dégradation de la santé de la duchesse est rapide et bien trop violente pour une enfant de huit ans, Mathilde en a été traumatisée.
Voir l'un de ses parents, qui se dégradait niveau santé, c'est toujours plus ou moins traumatisant. Toutefois, Mathilde ne faisait pas partie des enfants qui ont assisté physiquement au dernier souffle de sa mère. Dernière souffle qu'elle a rendu dans la nuit, Mathilde s'était endormie en réfléchissant à cette promesse qu'elle avait fait à sa mère plus tôt dans la journée, cette promesse de suivre son cœur, ses envies et cela toute sa vie, que c'est ainsi qu'elle honorera la mémoire de sa mère. L'enfant de huit ans n'avait pas compris ces mots, mais elle avait promis se disant qu'elle comprendrait plus tard.Quand elle se réveille, elle saute de son lit dans l'optique d'aller voir sa maman dans sa chambre, mais en ouvrant la porte, elle vit un monsieur étrange avec une sacoche à la main, ce monsieur la regarde d'une drôle de manière, les yeux baignés de larmes. Mathilde ne le connaissait pas, mais elle se dit que c'est l'un de ces énièmes docteurs que son père avait faits venir pour qu'il soigne sa femme. Les seuls mots que prononce ce monsieur à notre petite brune sont
« désolé, Petite. ». Mathilde fronce les sourcils et ne comprend pas, mais son instinct lui dit de courir vers la chambre de sa maman, elle entre dans la chambre criant
« Maman ! Maman ! J'ai fait un rêve … ». De manière anormale le duc de Kavisto avait le front sur la main blanche et froide de la duchesse. Il redresse le visage vers sa fille, alors qu'elle avait baissé le ton en finissant sa phrase…
« Cette nuit… » Elle s'approche de sa mère et lui attrape sa main. La froideur de la peau de sa mère lui avait donné des frissons, l'enfant senti ses larmes montées à ses petits yeux bruns.
« Mère… réveillez-vous…. Je dois vous raconter ce rêve… » Le duc tend sa main vers Mathilde, l'enfant se tourne vers son père et lui saute dans les bras fondant en larmes, alors que le père de famille tente de la rassurer.
Mathilde ne vivait plus qu'avec son père. Tout deux formaient un duo. D'ailleurs, dès la mort de la duchesse, le duc décide d'évaluer la sagesse et la gentillesse de sa fille. Alors, quand ils reçoivent les plaintes des villageois de Kavisto, il demande l'avis de Mathilde. Mais, l'enfant n'était pas prêt, oh ça non, il était bien trop tôt, son éducation n'était pas finie. Mais, le temps passe et Mathilde devient une jeune fille bonne et sage. C'est à l'âge de quatorze ans, qu'elle réussit à régler un souci des plus compliqués. Une trahison familiale, elle avait réussi à réconcilier tout le monde, de par son fort caractère qui lui a permis de se faire respecter et par sa morale. Le duc était fier de sa fille, au point qu'il l'autorise à sortir du manoir de Kavisto, rencontrer les habitants de son village. Ce que Mathilde s'empresse de faire, enfilant une robe cousue avec précision par sa nourrice, elle sort de chez elle, accompagnée de deux gardes. Alors qu'elle marchait dans les rues boueuses de son village, les gens la regardaient avec attention, une fille de bourgeois dans les rues ce n'est guère courant. Puis, elle se fit bousculer par un laitier. Elle tombe dans la boue. Adieu sa belle robe. Mais, elle s'en fichait, elle en riait, mais les gardes, eux, non. Il se jette sur ce pauvre jeune homme visiblement ayant la trentaine. Mathilde se relève et se fâche contre les gardes leur donnant l'ordre de partir, elle était agacée, après tout, ce jeune homme n'avait pas fait exprès. Elle s'accroupit et aide le laitier à se relever.
« Vous n'avez rien ? » lui avait-elle demandé avec compassion.
« Je suis navrée, croyez-le bien, ils sont un peu nerveux, c'est la première fois que je sors du manoir. » Le jeune homme se redresse affirmant qu'il n'a rien, si ce n'est l'arcade qui saigne. Mathilde place sa main sur son front pour regarder de plus près, sa plaie qui est légère, avant de constater sa peau gelée, un froid qui lui rappelle la peau glacée de sa mère, il y a six ans de cela.
« Oh mon dieu, mais vous êtes glacés ! Venez, je vais vous raccompagner chez vous. » La bonté de Mathilde la perdra. L'adolescente ramène le laitier chez lui, entrant dans cette petite chaumière, elle constate qu'il vivait seul. Puis, alors qu'elle le dorlote, le jeune homme lui explique que ses parents sont morts, il y a
bien longtemps . Qu'il vit seul et s'occupe de ses vaches, seuls. Mais les heures défilent et elle allait devoir rentrer. Elle se sentait bien avec lui, elle lui promet de repasser le voir régulièrement. Ce qui était sûr, c'est qu'elle n'oublierait pas le visage
ensorcelant de Julian de ci-tôt.
Elle lui avait promis… Elle avait pour habitude de tenir ses promesses, mais c'était sans compter sur son père qui, lorsque notre brunette est rentrée au manoir, lui a fait la morale sur s'inviter chez des inconnus.
« Imagine s'il t'avait pris ta vertu de force ?! Tu ne serais plus digne de ton rang, ni d'honorer ton nom ! » Phrase qui avait vexé Mathilde, encore aujourd'hui elle se souvient de ces mots durs à son cœur. Elle avait perdu son droit de sortir du manoir au même moment. Et pour cause, le duc préservait son enfant, qui deviendrait femme quand elle se mariera avec cet homme qu'il a prévu pour elle. Elle le rencontre d'ailleurs une semaine après sa première escapade chez Julian. Elle rencontre ce jeune homme de quinze ans, qui ne demande qu'à se marier avec la futur duchesse, il était issu d'une famille très riche, mais déjà à ce moment-là, ce jeune homme du nom de Jonathan, ne lui faisait rien ressentir de bon. Il était venu une semaine au manoir de Kavisto et Mathilde pouvait déjà affirmer qu'elle ne l'aimait pas. Mais, c'était son devoir après tout, le visage que Jonathan montrait à Mathilde n'était pas le même que celui qu'il montrait au duc.
C'est trois ans plus tard, alors que le laitier ne sort pas de sa tête que, Mathilde se prépare pour son mariage avec Jonathan. Elle avait peur. Peur de tant de choses… Elle se demandait si Julian lui en voulait de ne pas être revenue. Si avec Jonathan, cela allait aussi bien se passer que ça l'a été pour ses parents. Et surtout, sa plus grande inquiétude venait de sa première relation sexuelle qu'elle aurait à sa lune de miel. Son père était malade, mais elle espérait qu'il ne la quitte pas trop vite, elle avait encore besoin de son père, elle en était sûre.Cependant, il n'a pas pu se lever pour le mariage de sa fille unique, vêtue d'une robe blanche en dentelle, d'un voile et de jolis escarpins blancs, maquillée légèrement, mais pour l'occasion, coiffée d'une tresse couronne, la brune était accompagnée jusqu'à l'Autel par un garde nommé par son père. La cérémonie se passe plutôt bien, si ce n'est que Jonathan lui faisait encore plus peur que dans ses souvenirs. L'instinct d'une femme est rarement trompé.
La lune de miel ne s'est absolument pas passée comme Mathilde l'aurait voulu. Il est tout de suite passé à l'acte, d'une façon dont elle n'aurait jamais pensé qu'on lui ferait sa première fois, c'était si violent, si… Il lui levait la main dessus, la claquait, l'insultait, lui tirait les cheveux. Mathilde pleurait, mais lui semblait aimer ça. Le lendemain, elle avait mal à l'entrejambe, elle pouvait à peine marcher et aussi macho qu'il a toujours été, il lui disait que c'était un vulgaire cinéma, qu'elle avait pris son pied, il l'avait soit disant vu dans ses yeux, la vérité, c'est qu'il l'avait violée et que si elle essayait de l'en empêcher elle serait vue comme une mauvaise épouse, une mauvaise duchesse. Sa vie de femme se contenter à cela, le satisfaire la nuit et fermer sa gueule le jour et bien évidemment quand le couple est revenu de leur lune de miel le père de Mathilde était décédé. Elle n’avait plus qu’à suivre les règles de Jonathan. Sans compter qu’il la battait quand il était frustré, soit disant il devait extérioriser.
La duchesse de Kavisto haïssait son époux, violent, macho et rabaissant. D'ailleurs, un jour, alors qu'il lui avait ordonné de rester dans la chambre le temps qu'il règle une affaire, Mathilde se préparait à sortir, elle avait besoin d'air. Prête, elle sort du manoir, elle avait alors dix-neuf ans quand ce courage lui vient en elle. Elle sort du manoir sans la moindre escorte avec quelques sous sur elle et durant ces heures dehors, elle aide son peuple, elle achète du pain à la boulangerie du coin qu'elle offre à des familles démunies, elle embauche des médecins personnellement pour des habitants très malade et surtout, elle se rend à la maison du laitier de la ville, durant toutes ces années, Julian n'était pas sorti de sa tête, elle voulait le revoir, lui expliquer pourquoi elle n'est pas venue plus tôt. Elle toque et rentre dans la maison.
« Julian ? Julian vous êtes là ? C'est moi, Mathilde… » Elle espérait qu'il se souvienne d'elle, mais visiblement, il n'y avait personne, elle détache une broche de sa robe, qu'elle dépose sur un vieux meuble en bois et s'apprête à partir quand elle se retrouve nez à nez avec Julian qui s'apprêtait à rentrer chez lui, vêtue de ce grand chaperon encore une fois. Leurs regards se sont emmêlés et Mathilde s'apprêtait à tout lui expliquer.
« Julian ! Je suis désolée si vous saviez je… » Il pose son doigt sur les lèvres de la brune et l'embrasse délicatement, avec tendresse, douceur, tout ce que Mathilde demandait depuis sa naissance. Elle recule, honteuse de s'être laissée embrasser alors qu'elle est mariée à présent. Julian ferme la porte derrière lui et enlève sa capuche, il faisait sombre dans cette maison, comme dans son souvenir, sombre mais chaleureux, contrairement aux lèvres et à la peau du beau brun devant elle. Le plus étonnant ? Il n'avait pas pris une ride. Il semblait aussi jeune qu'il y a cinq ans, il était aussi beau. Mathilde le regarde, il s'approchait d'elle, elle savait qu'elle devrait partir d'ici, qu'il était bien trop attirant pour elle maintenant, puis elle se mit à se poser plein de questions, et pourtant, sans qu'on lui demande rien, Julian allait tout lui expliquer.
« Ma douce Mathilde. Je sais ce que le duc vous fait subir et j'ai peut-être une alternative pour vous. » La duchesse fronce les sourcils, il savait ? Mais, elle n'en parlait à personne.
« Comment cela, vous savez ? » La collant contre le mur avec douceur, Julian hume le parfum de la duchesse qui est quelques peu doux, fruité et qui ferait tourner la tête de plus d'un homme ici. Mathilde le regarde encore, elle n'avait qu'une seule envie, c'était qu'il l'embrasse encore et encore. Ce que Julian fait. Mais la suite des événements allait être plus…. Mouvementée. En effet, Julian tente de lui expliquer qu'il est un vampire, qu'il la voudrait à ses côtés pour toujours, dès maintenant, qu'ensemble, ils feraient tout pour que Kavisto se porte mieux. Mais, à ces mots Mathilde n'eut qu'une réaction.
« Vous êtes complètement fou ? Les vampires, ça n'existe pas, ce sont des histoires qu'on raconte aux enfants et pour votre gouverne je ne suis plus une enfant. »Julian lui demande de le laisser lui montrer et reculant dans la pénombre, Mathilde plisse les yeux pour percer l'obscurité.
« Julian ? Vous me faites peur là… » Et quand il se rapproche, il avait deux canine dépassant de sa lèvre supérieure, le visage quelques peu plissé et il était blanc comme la neige. Un bruit de peur sort de la bouche de Mathilde alors qu'elle recule contre le mur, d'une vitesse surnaturelle, il vient vers elle et caresse sa joue
« je ne vous ferai jamais de mal Mathilde, croyez-moi. Je vous aime. »Les trois derniers mots étaient tels un gâteau au chocolat dans sa bouche pour ses oreilles, elle ferme les yeux et se laisse embrasser à nouveau, elle lui rendait même son baiser, comme si elle était manipulée. Mais, la duchesse revient à elle et pousse doucement Julian.
« Je ne peux pas, vous en mourrez, je dois y aller. » et la brune sort de la maison du laitier, retournant chez elle. Bien sur quand elle arrive à son manoir, ce sont des coups qui lui sont arrivés dessus, Mathilde avait fait un choix. Elle avait décidé d'honorer son statut, pour son peuple, plutôt que de fuir son époux avec celui qu'elle aime vraiment. Mais, changera-t-elle d'avis ?
Les années passent et Mathilde ne cesse de penser à ces baisers échangés avec Julian. Alors qu'elle se faisait battre et violer chaque jour sans pour autant tomber enceinte, la jeune femme se demande si elle n'a pas fait le mauvais choix. Elle a 25 ans, sans enfant, un mari rongé par la luxure et l'infidélité, violent… Elle a tout pour fuir sa vie…Retrouver Julian, bagage à la main et fuir, loin, aussi loin que possible. Mais, voilà qu'un jour elle a la nausée. Est-elle malade ? Non. Elle est simplement enceinte. C'est le jour de ses vingt-six ans que Mathilde accouche d'un enfant. Une petite fille. Mathilde était aux anges, bien que ce soit le fruit d'un homme qu'elle hait, elle est sa fille et elle se promet de lui apprendre la bonté. Mais, le duc ne fut pas de cet avis.
« Je voulais un fils ! Tu es vraiment une incapable Mathilde ! Je vais te donner une bonne leçon ! » Jonathan ne mit pas longtemps, avant d'égorger sa propre fille et partant sans se retourner laissant le cadavre du bébé dans la chambre.
« Tu n'es pas digne de moi, Mathilde ! » La duchesse s'était jetée à ses pieds, venant tout juste d'accoucher pour qu'il laisse sa fille vivre, elle le suppliait, mais rien n'y avait fait. La duchesse était anéantie, elle avait attendu cet enfant depuis tant d'année. Pleurant à s'étouffer de larme, criant de colère et de tristesse dans sa chambre, la duchesse ne pouvait plus vivre dans ces conditions. Au même moment, une silhouette s'approche de la fenêtre, Mathilde la reconnait. Elle avait besoin de lui plus que quiconque, elle trouve la force de se lever et d'ouvrir la fenêtre, elle ne savait pas comment il était monté mais, elle l'autorise à entrer dans la chambre. Julian rentre dans cette chambre et embrasse Mathilde essuyant ses joues avec ses pouces au passage. Il savait, il savait tout, la brune ne cessait plus de pleurer et Julian la serre contre lui, contre son cœur frigorifié par la mort. Il ferme les rideaux, l'accompagnant par la suite jusqu'au lit, il voulait qu'elle se repose. Mais, la vie difficile de la duchesse fait qu'elle croit à autre chose, alors elle le baffe sans aucune attente.
« Vous devez dormir Mathilde… Je ne vous toucherai pas, c'est promit… » Mathilde regarde son lit avant de s'allonger dessus, Julian s'assoit à côté d'elle, alors que la duchesse se colle à lui. Julian la berçait jusqu'à ce qu'elle s'endorme. Quand elle se réveille, il était parti, mais Mathilde avait compris une chose. Elle voulait Julian.
Une semaine suite à ce drame, elle avait tout planifié. Sa fuite lorsque son époux serait à la chasse, les voyages qu'elle ferait avec l'homme qu'elle aime ou plutôt… le vampire qu'elle aime… Elle était sortie du château en toute discrétion, elle avait réussi à convaincre quelques servants de l'aider à fuir, dont cette fameuse nourrice de sa jeunesse qui lui cousait des robes, elle était celle qui la soutenait le plus.
« Ma fille, votre père serait fière de votre force et votre mère de votre bonté, mais il est temps que vous sauviez votre peau, avec tout mon respect. » Accompagné jusqu'au village par quelques servants, elle leur dit au revoir et fonce dans la maison du laitier.
« Julian ! Je vous… » La maison était vide. Mathilde lâche son bagage et rentre dans la maison.
« Julian ? » Mathilde échappe une larme. Trop tard. Elle sort de la maison quand elle se trouve nez à nez avec Jonathan sur son cheval, avec ses camarades de chasses.
« Oh… Vous partiez ma douce ? » Les mots tendres de Jonathan n'avait plus aucun sens pour la brune, elle fronce les sourcils, n'aimant pas être en spectacle devant tout le monde. Il descend de son cheval et la baffe devant tout le monde, elle en tombe dans la boue tellement que le coup était fort. Et au moment où elle allait se ramasser toute une plâtrée de coups de pieds sous les rires des camarades de chasses de Jonathan, un homme vêtu d'un chaperon surgit et frappe le duc en plein visage. Mathilde reconnait Julian et tente de se redresser, c'est la fleuriste du coin qui vient l'aider à se redresser et à s'éloigner du combat. Le combat à mains nues, Julian le menait. Mais, un camarade de chasse donne une lance à Jonathan et là, le combat s'inverse. Le duc transperce le vampire qui tombe au sol. Mathilde crie de toutes ses forces et court vers le vampire camouflé du soleil par son grand chaperon foncé.
« Je suis désolée Julian… » Elle lui caresse la joue.
« J'aimerai bien avoir des gestes comme cela, Mathilde. » Le duc restait lui-même. Puis la foule finit par agir. Des tomates volent sur le duc et ses acolytes, ils sont d'ailleurs forcés de prendre la fuite jusqu'au manoir, le bucheron et le forgeron soulèvent le laitier jusque chez la fleuriste, elle allait tenter de le sauver. Mathilde n'avait pas envie de rentrer, sachant très bien ce qu'il allait l'attendre. Elle reste au côté de l'élu de son cœur.
« Math, ce n'est pas une lance dans l'abdomen qui va me tuer. » Lorsqu'elle regarde la plaie, elle fut surprise de voir que c'était déjà guérit. La magie des vampires, elle sourit et ne peut s'empêcher de l'embrasser. La fleuriste n’a pas tout compris, à vrai dire elle n'a pas vraiment chercher à comprendre. Elle laisse le couple partir, d'ailleurs elle les aide ravie d'aider sa duchesse tant bonne. Elle leur montre un chemin qu’ils peuvent prendre pour fuir Kavisto. Mathilde fut rassurée de voir que son peuple la comprenait, alors elle fuit avec son amant par ce chemin donné par une fleuriste à qui elle doit la vie.
Et voilà. Mathilde de Kavisto prenait la fuite au bras de son véritable amour. Mais dans cet idéal, deux choses embêtaient fortement Mathilde, la première, Jonathan ne sera donc jamais puni de ces actes, la seconde, elle continuera de vieillir alors que Julian est immortel. Alors qu'ils parcourent l'Europe ensemble pendant deux ans, Mathilde tente de le convaincre de la transformer, elle veut être comme lui. Bien que durant ces deux ans, elle lui donne son sang pour qu'il se nourrisse, elle préférait mourir maintenant que de se voir vieille peau à côté de lui. C'est le jour de ses vingt-huit ans que la brune lui demande pour la dernière fois autour d'un verre de vin en France.
« Bon anniversaire Math. » lui avait-il dit en levant son verre.
« Julian. Transforme-moi ! S'il te plait ! » Julian soupire, il ne voulait pas, il ne voulait pas la perdre, il l'aimait tellement.
« C'est trop dangereux Math, tu pourrais en mourir. » Mathilde hausse un sourcil.
« Je vais mourir de toute façon, du haut de tes 253 ans, tu devrais pouvoir me transformer sans soucis… S'il te plait… » Julian se trouvait dans un choix difficile à faire.
« Si tu venais à en mourir… » Mathilde le coupe
« Je ne mourrai pas. » Elle était sûre d'elle et probablement plus déterminée que jamais. Julian n'a jamais pu rien faire contre la détermination de la brunette.
« Bon... Il nous faut un endroit fixe pour quelques jours… » Mathilde était heureuse qu'il ait enfin accepté. La suite allait être un peu plus compliquée. Le couple est revenu en Finlande, Julian connaissait l'amour de Mathilde pour sa ville natale alors, c'est ici qu'il la transformerait, dans une grange à Kavisto. Mathilde était prête, alors Julian boit son sang, alors que la brune sent son sang quitter son corps, une habitude maintenant, elle commence à stresser quand c'est son énergie qui s'échappe de son corps. Julian s'arrête alors que Mathilde allait perdre connaissance. Le brun s'ouvre le poignet et le tend à la brune qui pose ses lèvres chaudes sur le poignet glacé du brun et commence à boire. Il caresse les cheveux bruns de Mathilde l'encourageant, il la savait forte, mais il ne savait pas si elle l'était suffisamment pour ce qui était à suivre. Quand Julian a senti que c'était assez, il retire son poignet de la bouche de sa bien-aimée, il l'allonge sur du foin et lui dépose un baiser sur le front. Il s'allonge à ses côtés et veille sur elle, elle gémissait de douleur, se tordait, elle criait parfois, Julian qui allait chasser de temps en temps revenait quand les cris de Mathilde se faisaient trop fort, il avait peur que ça ne cesse pas ou qu'elle s'endorme et ne se réveille pas. Et pourtant au bout de 34 heures et quelques minutes, Mathilde finit par mourir pour se réveiller quelques instants après, Julian l'embrasse, ravi que cela ait fonctionné. Cependant, Mathilde avait très faim, alors il était temps qu'elle se nourrisse de sa nourriture d'aujourd'hui.
Julian apprend à Mathilde à se servir de ses dons. Il lui apprend aussi à se nourrir sans tuer. Elle apprenait vite, très vite, il faut croire qu'il est un bon Sire et elle une bonne Infant. Mais, arrivée à son 3e anniversaire en tant que vampire, elle a alors 31 ans à son compteur total, quelques choses en elle. En effet, cela fait aussi cinq ans que sa fille a été tuée par son ex-époux et elle a juré de se venger de tout le mal qu'il lui a fait, Julian le savait et il comptait bien veiller à ce qu'elle ne le tue pas. La duchesse se rend au manoir, jouant un jeu d'actrice. Elle pleurait. « Oh Jonathan, je suis si navrée, c'est vous que j'aime… Si vous saviez tout ce que j'ai vécu… » En temps normal, le duc l'aurait fait exécuter, mais connaissez-vous un humain apte à résister au charme d'une vampire ? La duchesse est revenue, la rumeur s'ébruite dans le village natal de Mathilde. Quelques temps plus tard, Mathilde annonce à son village la mort du duc et fait envoyer une lettre au roi de Finlande pour le lui annoncer aussi. Elle annonce une maladie semblable à celle de sa mère autrefois, mais la vérité c'est que même Julian n'avait guère pu empêcher Mathilde de le vider de son sang. Jonathan a été le premier meurtre de Mathilde. Le plus effrayant dans cette histoire ? Cela lui a plu et elle n'a aucun regret. Après ça, Mathilde chouchoute son village et ses habitants, certains doutaient sur la maladie du duc, mais en vue de comment il était violent avec la duchesse bien aimée, il ne cherche pas à savoir précisément. Mathilde était connue pour sa bonté, elle a instauré un moyen pour chacun puisse être soigné par un médecin sans soucis. Le nouveau laitier du village lui donnerait autant de lait que le médecin le souhaite sans être dans l'excès, le vendeur de patate de même avec sa marchandise, le boulanger donnerait quelques gâteaux. Et c'est Mathilde elle-même qui donne un peu d'argent à ses habitants qui veulent aller voir de la famille dans les villages plus loin. Julian la regardait gérer son village, il était un peu comme son valet à ce moment précis de sa vie. Mais, à côté de cela, Mathilde devait se nourrir, ainsi que son bien-aimé. Ils allaient chasser dans les autres villages, évitant les proches de ses habitants. Elle en tue certains, non pas qu'elle ait très faim, mais parce qu'elle aime ça, entendre le cœur de sa victime s'arrêter d'un coup. Un bruit court très vite qu'un vampire se cache en Finlande. Son cinéma dure plus de 202 ans, jusqu'à ce qu'un roi décide de mener une enquête. Le fait que Kavisto n'a jamais été victime des attaques de ce vampire amène la conclusion qu'il s'y cache. Julian avait prévenu Mathilde que c'était dangereux
« Ils finiront par te tuer Mathilde, arrête de tuer… » Elle lui disait qu'il était mignon mais rabat-joie. Surtout que la duchesse avait commencé à faire des soirées entre vampires au manoir, boire du sang, se raconter leur histoire que ce soit avec des loups-garous, des sorciers, ou toutes autres espèces stupides, Mathilde était très intéressée, elle rêve d'en rencontrer et d'apporter son jugement elle-même sur ces créatures. Puis, Julian sentait que cela allait dégénérer, il prend une décision. Celle de neutraliser Mathilde.
Il n'était pas très loin de midi quand le brun attrape un couteau alors que Mathilde dormait. Il s'en voulait de l'avoir transformé et de devoir la tuer une deuxième fois. Il plante ce couteau dans la poitrine de Mathilde qui se réveille dans un cri de douleur.
« Qu'est-ce que tu fous ?! » Une larme s'échappe des yeux de Julian.
« Tu ne m'as pas laissé le choix Mathilde… » Et il lui arrache le cœur alors que la duchesse s'éteint dans un cri de douleur. Le vampire devait aussi se résoudre à lui couper la tête, mais devant ce doux visage laiteux, il se rappelle ce qu'elle était avant et ne pouvait se résoudre à la tuer. Alors, il décide d'emmener son corps dans un lieu ou aucun vampire n'irait la chercher. Dans un caveau à Oslo, en Norvège, gardant son cœur sous sa surveillance. Il était hors de question que Mathilde tue d'autres personnes par sa faute. Son corps avait été caché par lui, il avait quitté la Finlande et traversé toutes l'Europe en large, afin de chercher une maison suffisamment grande pour cacher un corps qui ne se décompose pas. Parfois, il va la voir et lui demande pardon pendant des heures, pardon de l'avoir laissé devenir ce qu'elle est devenue, pardon d'avoir dû la séparé de son cœur. Quand, il est allé à Kavisto pour la dernière fois, pour voir ce qu'il en était, le roi avait rasé tout le village, Kavisto n'était plus, n'existait plus, le roi avait tué tous les habitants de Kavisto et leur proche et soit disant, il avait attrapé le vampire coupable de tout cela
C'est bien sur faux, mais Julian était ravi qu'il croit cela. Une statue mémorielle de Mathilde y fait figure également, le roi pense qu'elle a été tuée par le vampire.
Elle reste ainsi pendant 268 ans, dont un an sans recevoir de visite de Julian qui prenait des années aussi. Durant cette année, il était torturé par quelques amis vampires de Mathilde qui avait fini par le retrouver, lui et le cœur de Mathilde. C'est au bout de ces douze mois, qu'ils trouvent une humaine au service de Julian, ils la menacent pour qu'elle leur dise où est Mathilde. Qui aurait cru que Julian aurait une humaine pour le servir après tant d'année ? Elle finit par le dévoiler au bout d'une journée et eux, finissent par la tuer. Ah, les humains et leur faiblesse. L'un des vampires, Hjørdis dirigeait ce clan, il a toujours vécu en Norvège, il a connu Mathilde pendant que le couple fuyait la Finlande et faisait le tour d'Europe, il est un très bon ami de Mathilde, un peu comme un frère, c'est lui qui procédera à la remise en place de son coeur. Lorsque l'organe est en place, Hjørdis passe aux choses sérieuses, il la perfuse afin qu'elle ait du sang humain, qu'elle se nourrisse. Mathilde revient à la vie après plusieurs jours de perfusion. Hjørdis était ravie du retour de son amie.
Il lui explique où elle est, ce qu'il en est. Il lui raconte les changements à Oslo de ses dernières années où ils n'avaient pas discuté entre eux. Elle n'avait d'ailleurs pas posé de question sur Julian, bien qu'elle l'aime encore, il l'a trahi et elle ne lui pardonnera jamais. Et bien qu'elle ait demandé à Hjørdis de relâcher Julian, elle compte bien se venger en jouant à la croqueuse d'homme. D'ailleurs Hjørdis est devenue un grand homme également, il possède une grande entreprise qui obtient des antiquités du monde entier et les vends à des collectionneurs. Il nomme sa douce amie comme gérante d'une de ses trois boutiques à Oslo, la boutique de Mathilde vendait des objets de sorcelleries principalement, c'est une boutique concernant principalement les êtres surnaturels, expliquant donc l'obscurité de cette boutique. Mathilde a encore la mentalité d'il y a 268 ans, mais cela lui donne un charme. Le plus étonnant c'est que beaucoup de vampire ont entendu parler d'elle ne serait-ce qu'une fois, comme la grande tueuse d'humain de Finlande. Cependant, cette histoire la pénalise sur beaucoup de choses car, elle est aussi puissante qu'un vampire de 233 ans et non d'un vampire de 501 ans, son corps est resté en stand-by durant toutes ces années. De plus, elle doit se faire au nouveau mode de vie. Et puis... Elle aimerait bien savoir qui est cette gamine qui entre et qui sort de chez Julian, aurait-il osé la remplacer ? Pire, aurait-il une famille ?
Et puis... Elle a faim.