Quand le sang coule à flot - Anya & Eliaz

Chez moi, il n'y avait pas grand chose à faire. En réalité, j'ignorais pourquoi j'avais acheté cette télévision, je ne m'en servais jamais ! Le plus souvent, je ne faisais qu'écouter la musique. Comme là, maintenant. Ecouter la musique dans mon bain était plutôt relaxant, cela dit la faim commençait à se faire sentir, je ne devrais pas traîner. Je me savonnais, me rinçais puis vidai la baignoire. Pendant que l'eau s'évacuait, je me séchais puis m'habillais. Bien chaudement car, bien que je sois un vampire, je devais rester crédible dans un rôle d'humaine, et la température extérieure n'était pas bien élevée. Je passais un dernier coup dans la baignoire histoire de la laisser propre, puis je partis enfiler une veste. Après avoir vérifié que j'avais tout ce dont j'avais besoin, je sortis de chez moi, direction la ville. Ce soir, je n'avais pas la patience de chasser dans les bois, l'attente pouvait y être insupportable pour une jeune vampire comme moi, il me fallait un endroit où je serais sûre de croiser un humain rapidement. Pourquoi pas le long de la rivière ? Il y avait peut-être des couples cherchant un coin romantique ! Bon, c'était risqué de chasser là, mais moins qu'en ville, non ?

Bref, la route fut rapide. Je pris le chemin longeant la rivière, espérant croiser des proies assez vite. Mains dans les poches, j'avançais, lentement, à l'affût du moindre bruit, de la moindre odeur... La chasse était un jeu de patience, mais quand elle payait, c'était jouissif. Soudain, un son bien distinct se fit entendre: un rire, suivi de paroles. Bien, j'avais ma cible. Je m'approchais de la provenance de ce son, et deux silhouettes sombres se dessinèrent au loin, il s'agissait clairement d'un couple, qui plaisantait sur on ne sait quoi. La silhouette la plus fine -sûrement une femme- manqua de tomber dans l'eau. Non, rivière, tu ne me voleras pas ma proie ! D'un pas assuré, je m'approchais des deux tourtereaux, l'homme se servait de son téléphone comme lampe torche, pour éclairer son chemin. Ce serait le premier qui y passerait, sa copine n'aura pas le temps de comprendre. Une fois assez proche, je bondis, littéralement, sur ma proie. Je lui arrachais son téléphone des mains pour qu'il ne puisse pas tenter de m'éblouir, une fois l'appareil dans ma poche, je mordis l'homme, au sol, dans le cou, à califourchon sur lui. Lorsque j'en eu fini, alors que la femme avait vainement tenté de sauver son homme, ce fut à son tour, alors que j'avançais vers elle, elle me menaça d'appeler la police, elle n'en fit rien. Et pour cause, avant qu'elle ne puisse faire quoi que ce soit, mes crocs étaient déjà dans son cou. Une vraie boucherie, ces deux cadavres étaient clairement l'oeuvre d'un jeune vampire, et je n'avais pas pensé à les empêcher de crier. Je n'y pensais qu'après, j'osais espérer que personne n'eût été alerté, mais j'avais tort. Quelqu'un approchait, et son sang ne m'attirait pas comme celui des deux défunts... Qui était-ce ? Je n'allais pas tarder à le découvrir...

oui