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Cauchemar à l’hôpital [PV Ørjan Jakobsen ]

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Lun 8 Avr 2019 - 20:30

Ombeline travaillait cette nuit-là. Elle était habituée aux horaires du métier, aussi souples qu’un contorsionniste et tenait à grandes doses de café tellement sucré qu’il avait plus le goût de caramel qu’autre chose. Sans compter son habituel stock de sucreries. Le travail de nuit était moins intense que la journée. De temps à autre, elle passait voir quelques patients, vérifiait que tout allait bien, et discutait avec le peu de collègues présents. Tout semblait donc commencer comme une garde normale…

Alors que la fée se trouvait seule dans un couloir, elle cru voir une ombre se déplacer. Elle se retourna. Rien.

Ce n’était que son imagination. Depuis le temps, elle savait qu’il n’y avait pas grand-chose dans les couloirs d’un hôpital la nuit. Celui-là n’y faisait pas exception.

Bon… sauf ceux qui étaient hantés, mais elle l’aurait su s’il y avait des fantômes dans le cas.



N’est-ce pas ?

Rejoignant vite sa collègue, elle lui posa la question l’air de rien et l’autre rit doucement. Non, pas de fantômes dans le coin.

Un craquement retentit.

- Il y a quelqu’un ?


Pas de réponse.

La collègue d’Ombeline se rapprocha du bruit … et se retrouva happée brusquement par l’obscurité.  La fée poussa un cri et s’enveloppa instinctivement de son pouvoir pour se rendre invisible. Elle lévita jusqu’au plafond et attendit. Rien. Le bruit s’éloigna doucement sans qu’elle ne sache de quoi il s’agissait.

Il fallait prévenir la sécurité !

La fée redescendit et se rendit compte que les communications étaient coupées. Il fallait donc aller directement prévenir les agents. Sans attendre, Ombeline se mit à courir. Elle s’engouffra dans l’aile des humains…

… Et percuta de plein fouet un homme.
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Mer 10 Avr 2019 - 12:41
Ce soir là, j'étais aux urgences. Je crois que c'est le service de nuit que je préfère. On ne s'ennuie jamais, parce qu'on n'a pas le temps, et dans les moments calmes, on se repose. Enfin, quand il y a des moments calmes. J'aime aussi ce service parce qu'il demande une certaine réactivité, voir une absence temporaire d'émotion lorsque quelque chose de vraiment moche arrive. Je suis loin d'être dénué de sentiment ou d'empathie, et il y a beaucoup de domaines où je suis vraiment nul, mais s'il y a une chose que je sais faire, c'est bien ça : me concentrer sur l'important, en cas d'urgence. Dans les moments de panique, j'arrive à garder un calme serein le temps que l'orage passe, et quand la pression retombe, c'est en général là que je flanche. Quand je réalise après coup que tous ces petits morceaux avec lesquels on vient de faire un puzzle géant appartenaient bien à un être humain, un motard s'étant fait percuter par une moissonneuse. Ce n'est qu'une fois qu'il change de main pour partir au bloc, que moi je vais me laver les miennes. Je jette mes gants ensanglantés dans la première poubelle prévue à cet effet, avant de me précipiter vers les toilettes, la tête la première. J'y vomis la moitié de mon dîner avant de me diriger vers les lavabos. J'en profite pour m'essuyer le visage, et je peux ressortir serein. C'est rien, ça m'arrive de temps en temps. Ça va mieux, je suis frais et disposé, je peux reprendre immédiatement, comme si rien ne s'était passé. D'ailleurs, j'ai hâte : il paraît que pendant qu'on reconstituait le pauvre motard, une jeune fille avait fait son entrée, un cierge pascal situé dans un endroit disons... inadéquat.

Je sors donc des sanitaires pour rejoindre mon service, quand je sens un espèce de coup de vent un peu bizarre. Je n'ai pas le temps de me poser de questions que je percute, ou suis percuté de plein fouet par une jeune femme. Vu sa tenue, probablement une collègue que je ne connais pas encore. Je la rattrape dans mes bras pour la relever en même temps que je me redresse.

- Ola ! Tout va bien ? Rien de cassé ?

De nouveau cette sensation de coup de vent, comme si une ombre venait de nous passer au-dessus. Je lève les yeux par réflexe en fronçant les sourcils, avant de secouer la tête. Je dois être fatigué, ou bien c'est le choc de la rencontre.

Pas le temps encore de se poser des questions. Dans le couloir d'à côté, le son d'un chariot plein de fournitures médicales en train de tomber parvient jusqu'à nous, et quelqu'un crie. Je lance un regard surpris et inquiet à la jeune femme que je viens de ramasser, avant de me précipiter avec elle en direction des cris.

WTF ?! Je tombe directement à genou sur une collègue à terre, visiblement... éventrée. Ce n'est pas le moment de se demander ce qui s'est passé, c'est le moment d'agir. Tout ce dont j'ai besoin pour l'instant est étalé autour de moi. Pendant que j'attrape une boîte de gants stériles pour en enfiler deux, j'appelle à l'aide avant de commencer les premiers soins. À savoir en l'occurrence, plonger mes mains dans le sang pour tenter de contenir l'hémorragie. Encore une fois, "WTF" est la première expression qui me vient en tête. J'ai l'impression que sa peau est... brûlée ?

- C'est quoi ce bordel ? Quelqu'un se balade avec un couteau ardent ou je rêve ? Faut l'emmener au bloc, j'ai bien l'impression qu'il y a des dégâts à l'intérieur, je vais pas pouvoir empêcher la perte de sang si un médecin n'intervient pas rapidement... Vous êtes...?

J'allais demander à ma collègue si elle était médecin, mais un autre cri retentissait. Toujours par terre, les mains dans le sang et les vêtements de plus en plus rougis, je la regarde non pas d'un air paniqué, mais complètement perdu. Je ne sais pas ce qui se passe, je peux gérer les blessures éventuelles, mais là, je crois que ça commence à prendre des proportions assez inconcevables.
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Mer 10 Avr 2019 - 19:40
Ombeline se retint au collègue inconnu qu’elle venait de percuter, secouant frénétiquement la tête. Elle n’avait pas le temps !

- Oui oui, tout va bien… il faut que…

Elle tourna la tête, sentant qu’on passait près d’eux. L’homme aussi l’avait senti et l’infirmière restait aux aguets. Il y avait bien quelque chose dans les couloirs. Maintenant il restait à savoir si c’était…

Ombeline blêmit en sursautant lorsqu’un cri retentit et se précipita vers son origine avec son collègue.

Écarquillant les yeux, elle se pencha immédiatement sur la femme à terre.

- Oh bon sang…
jura-t-elle.

Enfilant également une paire de gants, elle ne prêta pas attention au fait qu’ils étaient trop grands pour elle, assistant son compagnon dans ses soins. Elle tentait de déterminer quelle créature pouvait bien avoir fait ça et si c’était un patient. Intérieurement, elle priait pour que la femme survive et se mit à la rassurer tout bas par réflexe.

- C'est quoi ce bordel ? Quelqu'un se balade avec un couteau ardent ou je rêve ? Faut l'emmener au bloc, j'ai bien l'impression qu'il y a des dégâts à l'intérieur, je vais pas pouvoir empêcher la perte de sang si un médecin n'intervient pas rapidement... Vous êtes...?


Elle tourna la tête en direction du cri, paniquée.

- Il faut prévenir la sécurité ! Ça vient de l’autre aile… les… les communications ont été coupées. On ne pourra pas porter secours à tout le monde si personne n’arrête ce… cette… cette chose.


Étant dans l’aile des humains, elle n’avait aucune idée de si son collègue était au courant de tout ce qu’il se passait dans l’hôpital et, globalement, dans le monde. Parler d’un couteau ardent était déjà un début de réponse, malheureusement, mais il fallait qu’elle en soit sûre, et il n’y avait rien de mieux que d’évoquer l’autre aile. Celle où les humains n’allaient pas et dont la plupart n’avait pas vraiment connaissance de ce qui s’y passait.

- Et il faut aussi trouver un médecin, je ne suis qu’infirmière… Je ne peux pas…


Elle ne termina pas sa phrase, trop occupée à arrêter hémorragie avec lui et tenta un bandage de fortune pour compresser la plaie de la victime près d’eux. Se redressant, elle examina les couloirs, soucieuse.

- Par contre, il vaudrait mieux rester groupés, souffla-t-elle.

Si elle se régénérait, elle n’était pas sûre que l’homme à côté d’elle le puisse. Il était sans doute humain et elle s’en voudrait s’il se faisait attraper alors qu’elle avait l’occasion de le protéger. Enfin, autant qu’elle le pouvait avec ses pouvoirs. Ce n’était pas une créature taillée pour le combat et les siècles de déforestation avaient épuisé une partie de ses pouvoirs.

La lumière s’éteignit brusquement et seuls les panneaux de sortie diffusèrent une faible lumière.
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Ven 12 Avr 2019 - 11:56
Il existe de nombreuses légendes urbaines à propos des hôpitaux ou de leurs activités. Comme quoi il y aurait plus de naissances ou d'accidents à la pleine lune, que les gens tomberaient plus souvent malade en période de solstice, que l'hiver est une période plus calme... Que nenni ! En général, surtout la nuit aux urgences, ça dépend plutôt des heures. Il y a celles de pleine activité, et d'autres plus creuses. Avec des exceptions, comme toujours.

Quoi qu'il en soit, un truc de toujours vrai dans tous les cas : à deux c'est plus facile. Seul, je n'aurais pas pu bander ma collègue pour contenir son hémorragie. Je n'ai pas le temps tout de suite de réagir à ses propos, je préfère me concentrer sur ma tâche. Une fois le danger pour l'infirmière blessée écarté pour un court terme, je me tourne la tête en direction de celle qui vient de m'aider, en fronçant un peu les sourcils.

- Je suis désolé, ça ne fait pas très longtemps que je travaille ici... L'autre aile, c'est la psychiatrie ?

C'est ce que j'ai cru comprendre en tout cas. Qu'il pouvait y séjourner des cas borderline, voir même pire. Je ne me suis pas renseigné plus que ça, je n'ai jamais été formé dans ce domaine, et je ne compte pas vraiment le faire. Mais parler d'un patient comme d'une chose, c'est plutôt intrigant. Ou alors, elle croit aux fantômes. Après tout, un hôpital la nuit, en plus de nos conditions de travail assez harassantes, y'a moyen de perdre les pédales. D'ailleurs, moi aussi je n'ai vu pour l'instant que "des ombres", mais il existe forcément une explication rationnelle. La fatigue, la surprise, la panique... bien des choses peuvent biaiser nos interprétations et nos sensations.

- À quel point ce patient est dangereux ? Comment il a pu sortir ?

Oui, je suis plutôt en faveur de l'éducation et du traitement médical qu'en faveur de la répression, mais quelqu'un d'aussi dangereux, force est de constater qu'il faut l'enfermer. Dans un hôpital, certes, mais l'enfermer version haute sécurité... Mais tout autant de questions auxquelles elle ne pourrait peut-être pas répondre, même si elle suggère de rester groupé. Oui, bonne idée. Surtout que les lumières venaient de s'éteindre. D'un coup, tout fut silencieux. Bientôt, seuls les appareils de maintient en vie, rallumés par les groupes électrogènes prévus à cet effet, se faisaient entendre. Une seconde en suspend, avant que tout le monde ne se remette soit au travail, soit à paniquer. Même si chacun peut avoir des réactions imprévisibles dans des situations anxiogènes, dans un hôpital, on est majoritairement rôdé quand il s'agit de faire face à l'imprévu. C'est plus ou moins notre métier, surtout aux urgences.

Je me redresse presque trop tranquillement, respirant un bon coup, surtout que comme un médecin arrive, on peut partir s'occuper d'éventuels autres blessés, ou tenter de choper le fou furieux responsable de tout ce bordel.

- O.K. Bon... visiblement, le patient est parti par là, de toute évidence, c'est dans cette direction qu'il faut aller.

Du moins... si le rattraper ou suivre sa trace est notre but. En tout cas, c'est le mien, alors j'y vais. La faible lumière des issues de secours nous permet de nous diriger. Heureusement, jusque là, seul du matériel a été touché. Même s'il est plutôt dangereux de marcher sur un sol couvert d'aiguilles ou de scalpels éparpillés, c'est toujours mieux que des corps ou du sang...

Un bruit sourd et proche, dans une salle juste derrière nous, résonne. Je me retourne d'un coup, en me mettant instinctivement en position de défense. Une garde que j'utilise souvent en combat. Bon sang, je crois que c'est la première fois que je me retrouve comme ça dans un autre contexte que le taekwondo... Je me concentre un temps sur ma respiration, avant de me tourner à nouveau vers ma collègue.

- On y va...? Restez derrière moi, j'ai une certaine... expérience, si faut en venir aux mains.

Je chuchote, des fois que le psychopathe entende. Ouais, trop tard ou inutile, je ne sais pas, mais la porte claque et il en sort, se précipitant sur moi. Pas le temps de voir ou de réfléchir, je lui balance un bon dollyeo chagi en plein torse. Wow. Heureusement que j'ai des réflexes. Par contre, je n'ai pas le temps de m'inquiéter de son état ou de savoir si j'ai mal dosé ma force. Il a déjà filé ailleurs.

- Bon sang ! Comment c'est possible une résistance pareille, il devrait être au tapis, là ! Je sais que l'adrénaline peut faire des miracles, mais... vous savez de quoi il souffre, exactement ?

Là, ça commence à devenir carrément flippant, en fait. Une autre porte claque, mais cette fois, je crois qu'il est pris à l'intérieur. Un collègue interne semble essayer de lutter à maintenir la porte en question fermée. Et... il pisse le sang. Vu son état, dans doute l'adrénaline qui le maintient debout, lui aussi... Je me précipite en renfort, non pas pour amorcer les premiers soins sur le médecin, mais sur la porte. La priorité, malheureusement, n'est plus de soigner les autres blessés, mais d'empêcher que le patient n'en fasse d'autres...
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Sam 13 Avr 2019 - 13:42
Ombeline eut confirmation de ses doutes lorsqu’il demanda si l’autre aile était l’aile psychiatrique… Donc elle avait avec elle un humain au courant de rien alors qu’une créature surnaturelle et dangereuse rodait et tuait des gens dans le coin.

– Hum… non, c’est pour certains cas… particuliers,
tenta-t-elle.

Elle était pour révéler les choses aux humains mais apprendre leur existence dans un moment pareil serait un coup à le traumatiser et à le transformer en chasseur même.

- À quel point ce patient est dangereux ? Comment il a pu sortir ?


Elle grimaça.

– Je ne sais pas si c’est un patient. C’est une possibilité, mais je ne sais pas s’il en manque ou si ce n’est pas quelqu’un qui s’est introduit à l’hôpital.

Alors que les lumières s’éteignaient, elle se redressa et plissa les yeux pour regarder tout autour d’elle. Sans que son collègue ne s’en rende compte, elle les rendit un peu moins visible. Il fallait, pour les repérer, se concentrer un peu plus sur eux. Ce n’était pas grand-chose, mais si ça pouvait les protéger un peu…

- O.K. Bon... visiblement, le patient est parti par là, de toute évidence, c'est dans cette direction qu'il faut aller.


– Vous voulez lui courir après ?!
Glapit la fée.

Non parce que c’était courageux pour un humain, mais il prenait énormément de risques face à cette créature ! Et puis il ne valait pas mieux prévenir la sécurité ?

Mais non. Il se mit à pister le tueur et, s’en sentant un peu responsable l’air de rien, la fée le talonna en demandant aux personnes qu’ils croisaient de prévenir les agents de sécurité.

La lumière était faible mais à force de arpenter ces couloirs, Ombeline se rendit compte qu’elle les connaissait par cœur. Elle sursauta en entendant le bruit derrière eux et ils furent invisibles l’espace d’une seconde, le temps qu’elle reprenne le contrôle de ses pouvoirs. Heureusement qu’à côté il ne pouvait pas l’avoir remarqué… En revanche, elle, remarqua la pose qu’il avait prise. C’était presque … touchant. C’était ça qu’elle aimait chez les humains : même s’ils se trouvaient face à quelque chose qui leur semblait impossible, ils essayaient quand même de lui faire face.

- On y va...? Restez derrière moi, j'ai une certaine... expérience, si faut en venir aux mains.

La fée retint un « awww » attendri qu’on adressait en général aux enfants qui faisaient les grands et se contenta de hocher la tête en lui disant tout bas :

– Faites attention quand même… on est dans un hôpital mais ce n’est pas une raison pour vous blesser plus que nécessaire.


La porte s’ouvrit et Ombeline profita qu’elle était un peu en retrait pour faire apparaître une illusion des plus effrayantes derrière eux pour éviter que la créature ne les attaque. L’humain lui porta un coup et Ombeline cru voir des griffes et des crocs. Ce qui, à vrai dire, était propres à un paquet de créatures. Trop pour pouvoir définir de quoi il s’agissait.

- Bon sang ! Comment c'est possible une résistance pareille, il devrait être au tapis, là ! Je sais que l'adrénaline peut faire des miracles, mais... vous savez de quoi il souffre, exactement ?


– Je vous l’ai dit, je ne sais pas si c’est un patient… peut-être que c’est… quelqu’un de très entraîné, tenta-t-elle.

Lui expliquer qu’il s’agissait sans aucun doute d’une créature cent fois plus forte et plus résistante que lui ne servirait à rien. Autant essayer de l’emmener sur un terrain plus… raisonnable ? Enfin, du point de vue humain. Parce que dire que c’était farfelu de parler de surnaturel était quelque peu ironique venant d’elle. N’empêche que les humains avaient tendance à poser certaines normes qu’il était difficile de ne pas intégrer dans son langage et son mode de pensée.

En tout cas il fallait vite maîtriser cette personne avant qu’elle ne commette plus de dégâts et s’en prenne aux patients. Ombeline fut surprise de voir qu’un interne était parvenu à l’enfermer. Sans doute un collègue non humain. La fée vint également leur prêter main forte et demanda à l’interne :

– Est-ce que ça va ?
– Je vais tenir, je suis solide.

Cela voulait tout dire. Non humain. Et capable de se régénérer plus ou moins vite.

On força sur la porte, on tambourina et une voix retentit.

– Faites moi sortir de là ! Vite !


Ombeline écarquilla les yeux. Il y avait quelqu’un à l’intérieur… vivant.

– Est-ce qu’il est toujours dedans ? Demanda-t-elle à travers la porte. Vous êtes blessé ?
– Non, j’étais caché. Il est sorti par la fenêtre, mais j’ai peur qu’il revienne.

Il y avait des chances pour que le propriétaire de cette voix soit le tueur tentant de les amadouer. Ombeline échangea un regard avec ses collègues, hésitante.
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Sam 13 Avr 2019 - 23:40
Même si j'étais étonné des mots que ma collègue employait à propos de l'autre aile, je n'ai vraiment pas eu le temps de m'en soucier ou de demander plus de précision. Pour moi, psychiatrie et "cas particulier" étaient un peu synonymes, mais peut-être qu'il s'agissait alors de malades particulièrement atteints, dangereux pour eux-même et pour les autres ? Ça expliquerait sans doute tout ce remue-ménage... Cela dit, elle marquait un point quand elle avouait ne pas savoir s'il s'agissait ou non d'un patient. Ou une, pour ce qu'on en savait à ce stade...

- Vous avez raison... ça pourrait même être un drogué en pleine transe ou... qui sait l'effet du LSD par exemple...

Oui, ça se tient, n'empêche que de telles blessures... En tout cas, pour moi la priorité était de l'empêcher de nuire aux autres, ou même lui même, si bien que je n'avais même pas envisagé ne pas le suivre, d'où ma surprise quand ma collègue sembla loin de cette idée. Oui, bon, d'accord, c'était peut-être un peu tête brûlée et dans ces moments-là, ne devrais-je pas plutôt penser à mon mari et mes enfants ? Non. Je ne suis pas le seul ici à avoir une famille...

- Bien-sûr, il risque de faire d'autres victimes ! La sécurité nous rejoindra bientôt... mais on ne peut pas risquer qu'il s'en prenne à quelqu'un d'autre en attendant !

Je ne sais pas si c'est du courage, de la témérité, du sang-froid, ou juste de la logique. C'est vrai que l'instinct de survie pourrait - devrait ? - nous pousser à nous enfuir, mais je crois qu'en choisissant un métier comme ça, nous prouvons que nous faisons peut-être partie du petit pourcentage de la population qui monte au créneau pour protéger les autres. L'instinct de survie, non plus de l'individu, mais du groupe. S'oublier soi-même le temps de se concentrer sur le reste.

Mais peut-être avait-elle raison. Peut-être étais-je trop confiant ? Ou trop sûr du bien-fondé de mes actions. C'est vrai, je pourrais tout aussi bien devenir ce mort de façon idiote parce qu'il pensait bien faire, mais se trompait en fait profondément. Était-ce bien une erreur ? Heureusement que je ne me pose pas autant de question au moment où le... la... enfin... au moment où la personne ayant visiblement besoin qu'on lui vienne en aide de force ou de gré se précipite sur moi, sinon je n'aurais sans doute pas agi assez rapidement.

La présence de ma collègue aurait dû être rassurante, mais ça ne l'était pas du tout. Je ne savais définir quoi, mais quelque chose me mettait très mal à l'aise. Peut-être le fait qu'elle n'osait pas se prononcer sur le patient, ou le non-patient qui dans tous les cas devait être maîtrisé par nos soins le plus rapidement possible pour que tout retourne à la normale. Une chose est sûre, quand tout cela sera terminé, je téléphone illico à mon mari. J'aurai besoin de lui après une telle aventure...

La pression retombe lorsque l'on pense avoir enfin réussi à l'enfermer quelque part, à défaut de l'avoir maîtrisé. Je voulais m'arrêter sur la blessure de l'interne, mais non seulement un simple infirmier comme moi ne lui aurait sans doute pas été très utile, mais en plus... de nouveau ce malaise, en entendant la voix du patient-ou-futur-patient. Ce semblant de sécurité que procure une mince planche de bois pivotante fait redescendre les capteurs d'adrénaline et... et voilà que je me mets à trembler. Rien d'insurmontable pour l'instant, si je me concentre sur ma respiration et arrive à me maîtriser, aucune raison que les autres ne s'en rendent compte. Et puis c'est une réaction totalement naturelle, non ? Et pas forcément liée à la crainte non plus. On vient de courir dans des couloirs sombres parsemés d'outils glissants et tranchants, après une personne visiblement plus que dérangée ; il y a de quoi trembler, ne serait-ce que parce que le corps et le cerveau sont tous en ébullition.

Nous échangeons un regard fébrile, chacun se demandant s'il fallait croire les paroles qu'on entendait depuis l'autre côté de la porte. Je secouais légèrement la tête, l'air à moitié dépassé par les événements. À vrai dire, je ne suis même pas certain que cette pièce comporte une fenêtre. C'est un box de consultation des urgences, pas une chambre... Je parle bas, espérant que la porte fasse assez obstruction pour ne pas être entendue de... qui que ce soit d'autre que mes collègues.

- Je suis nouveau, mais... je suis presque sûr qu'il n'y a pas de fenêtre dans ce box.

C'est maintenant que la véritable pression monte. Celle qui essaie de se préparer, mais qui n'y arrive pas, parce que... se préparer à quoi ? Heureusement, deux hommes plutôt costauds et en uniforme arrivent en courant. Enfin ! La sécurité !
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Jeu 18 Avr 2019 - 20:42
- Vous avez raison... ça pourrait même être un drogué en pleine transe ou... qui sait l'effet du LSD par exemple...

La drogue… le LSD… c’était une excellente excuse. C’est fou comme les humains sont capable de se trouver des excuses rationnelles. Ils seraient même capables de croire aux complots, aux expériences expérimentales et toute autre théorie farfelue pour ne pas voir l’évidence.

Enfin, théorie ou non, cela ne l’empêcha pas de vouloir courir après la créature, au grand désespoir d’Ombeline qui se fit un devoir d’assurer sa sécurité. Laisser un humain se précipiter seul, c’était presque de la non assistance à personne en danger. Certes, il avait une bonne excuse et il ne savait pas le risque qu’il courrait, mais la fée espérait que la sécurité prenne vite le relai.

Elle ne put tout de même s’empêcher de lui demander de rester prudent. Et il en fallait de la prudence ! Leur assaillant avait visiblement des griffes et des crocs !

Ombeline pria silencieusement pour qu’il ne s’en soit pas pris aux autres patients et se précipita pour aider ses collègues à l’enfermer.

… Puis la voix de l’autre côté de la porte s’éleva, leur demandant de lui ouvrir. Hésitante, l’infirmière avait tout de même un petit espoir que ce ne soit pas un piège, mais la remarque de son collègue tua de suite cet espoir dans l’œuf.

- Je suis nouveau, mais... je suis presque sûr qu'il n'y a pas de fenêtre dans ce box.

Elle blêmit, échangea un regard avec lui, et vit deux hommes de la sécurité arriver. Soupir de soulagement.

– Il est là-dedans ? Demanda un des hommes.
– La personne à l’intérieur nous dit qu’il est passé par la fenêtre…

Mais vu l’expression des infirmiers, il était évident que le doute régnait.

– Ça vient sûrement de l’autre aile
, prévint la fée.

Les deux agents hochèrent la tête et leur firent signe de s’éloigner. Une fois que ce fut fait, l’un d’entre eux ouvrit la porte tandis que l’autre le couvrait. La première chose qui les frappa fut un bureau. Littéralement. La créature sortit, se précipita vers Ombeline et ses deux compagnons d’infortune, son corps se modifiant progressivement. Il n’y avait plus le choix. La fée s’interposa et une colonne d’ombre se dressa pour s’animer et prendre une forme cauchemardesque digne d’un récit lovecraftien. C'était une illusion, bien sûr, mais ce sera assez efficace pour effrayer et retenir l'agresseur.

- Courrez ! Ordonna-t-elle aux deux hommes derrière elle.
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Sam 20 Avr 2019 - 10:21
Bon, O.K.. Tout va bien. Respires, Øri, c'est rien. On est aux urgences en pleine nuit, tout peut arriver, rien d'inhabituel, non ? C'est juste un patient un peu difficile, auquel aucune formation ne peut vraiment préparer. Avec la fatigue et la panne d'électricité qui rend les couloirs sombres, c'est juste ton cerveau qui te joue des tours. C'est juste un patient psychiatrique sous emprise ou en pleine crise, que toi-même tu ne saurais gérer, alors laisse faire la sécurité et va trouver le bon médecin. Voilà, c'est ce qu'il y a de mieux à faire.

"Courez" ? Quel bon conseil ! Je suis le premier à l'expliquer quand on aborde la self-defence en taekwondo, non ? "Les techniques que l'on va voir ici ne sont à utiliser qu'en dernier recours. Dans tous les cas, quand une situation délicate se présente, la première chose à faire, c'est de fuir. Tout ce qu'on va apprendre ici, c'est dans cette optique : le meilleur moyen de se défendre lors d'une agression, c'est de se barrer". C'est quand-même bien la première fois que j'ai à mettre en pratique les leçons que je donne depuis un moment maintenant.

On finit par se confiner au meilleur endroit possible, quand deux infirmiers et un interne blessé se retrouvent coincés : une réserve de fournitures médicales. Le tout, c'était de ne surtout pas faire de bruit... une fois un bandage rapide, mais de luxe, administré au médecin aussi bien que possible dans le noir et dans le silence, on prête de nouveau attention à ce qui se passe dans le couloir.

La sécurité semble avoir réussi à attrapé l'infortuné, qui se retrouve dans une camisole de force. La lumière n'est pas encore revenue, mais avec le halo des issues de secours, on voit bien un homme, hirsute et mal rasé, se débattre avec véhémence, mais heureusement, en vain maintenant qu'il est maîtrisé. Il grogne encore telle une bête sauvage montrant ses crocs. On aurait dit un humain imitant un chien enragé, il ne manquait plus que l'écume au coin de ses lèvres.

- On le ramène dans l'autre aile, annonce un agent de la sécurité. Un médecin peut nous accompagner ?

L'interne acquiesce, et je suis du regard ce quatuor invraisemblable déambuler dans les couloirs comme s'il s'agissait de trois amis éreintés qui en soutiennent un quatrième complètement bourré après une soirée bien trop alcoolisée pour s'en souvenir au matin. Je secoue légèrement la tête en soupirant.

- Wow. C'était... wow. La psychiatrie, c'est définitivement pas fait pour moi.

Et encore, je crois que je m'en sors pas trop mal psychologiquement parlant, là. Même si mes jambes tremblent encore légèrement et qu'un coin de mon cerveau me hurle qu'il est urgent que j'appelle mon mari pour lui raconter tout ça et que rien que d'entendre le son de sa voix me rassurera, je me tourne vers l'infirmière, à mes côtés depuis le début de cette intervention, l'air prévenant.

- Ça va, toi ?

Oui, je pense qu'après toutes ces émotions et rebondissements, on peut se tutoyer.
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Lun 22 Avr 2019 - 15:31
Ses deux compagnons d’infortune l’écoutaient. Ombeline fut rassurée. Au moins elle maintenait cet humain en sécurité et veillait à ce que l’interne ne soit pas plus blessé. À présent, il valait mieux faire en sorte de ne pas y passer elle aussi (même si elle était plus solide qu’elle y paraissait). Laissant l’illusion occuper la créature le temps que la sécurité prenne le relai, elle se mit à courir elle aussi. Mais tester leur endurance et leur vitesse face à ce psychopathe n’était pas forcément une très bonne idée. Il valait mieux se cacher… dans la réserve par exemple.

La dernière fois qu’elle s’y était rendue, elle avait fini par se retrouver ensevelie sous deux étagères et tout leur contenu. Un souvenir mémorable qui s’était soldé par son sauvetage par un pédiatre très sympathique. Bref. Ce n’était pas le moment de se plonger dans ses souvenirs. Ils avaient un interne blessé à soigner et pléthore de matériel pour cela. C’était l’avantage d’être dans un hôpital.

L’oreille aux aguets, elle aida son collègue à faire un bandage et reporta son attention sur la porte. Ça s’agitait dehors. Mais plus de cris… enfin, si, des protestations, des injonctions calmes…

– Je crois que c’est bon…
souffla-t-elle.

Elle entrouvrit la porte, méfiante, puis l’ouvrit plus grand, confirmant :

– C’est bon.


Le fou dangereux était maîtrise et visiblement c’était un patient puis qu’on demanda à le raccompagner dans l’autre aile. La fée poussa un soupir de soulagement et laissa l’interne les accompagner. Elle était à présent avec son collègue humain, contente qu’il ne soit pas blessé, bien qu’elle se doutait qu’il lui demanderait des explications sur ce moment où elle a utilisé ses pouvoirs de manière flagrante…

- Wow. C'était... wow. La psychiatrie, c'est définitivement pas fait pour moi.

… Ou pas.

Ombeline ne put s’empêcher de rire et s’excusa.

– Désolée, c’est nerveux.

C’était en partie vrai. Elle avait vraiment eut peur.

On s’agitait tout autour d’eux et la lumière finit par revenir alors qu’on prenait en charge les blessés. Quelle nuit !

- Ça va, toi ?

Levant les yeux vers celui qui était sans doute l’humain le plus incrédule qu’elle ait rencontré cette décennie, elle lui sourit avec douceur et hocha la tête.

– Ça va … Ça ira mieux avec un chocolat chaud. Et toi ?


Elle avisa la jambe avec laquelle il avait tenté de frapper la créature et demanda :

Ta jambe ça va ? D’ailleurs c’était plutôt courageux comme réaction, et assez impressionnant.

Il devait sans doute faire un sport de combat vu comme il avait placé son coup. Lequel ? Ombeline n’en avait aucune idée. Elle ne s’y connaissait pas trop dans le domaine.
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Mar 23 Avr 2019 - 17:50
Tout ça avait été riche en émotions. J'avais perdu la notion du temps et je n'avais aucune idée de combien de minutes ou d'heures s'étaient écoulées depuis que ma collègue m'avait percuté et que toute cette aventure avait commencé. Je reprenais doucement mon souffle et mes esprits, tout comme ma collègue, je pense. La lumière qui revenait en ajoutait au soulagement aussi soudain que l'arrivée de ce malade.

On se détend assez rapidement finalement, ma collègue lâchant même un rire nerveux avant qu'on se mette au point sur nos états respectifs. Je souris à l'évocation du chocolat chaud.

- Oui, bonne idée ! Enfin, j'irais bien voir comment les autres vont, avant... j'espère que y'a pas eu d'autres...

Blessés ? Morts ? La première collègue qui avait été éventrée par le psychopathe, j'aimerais bien savoir comment elle va s'en sortir, mais elle doit probablement encore être en chirurgie... peut-être que le chocolat chaud attendra un peu. Ou qu'on patientera avant d'avoir de ses nouvelles devant un chocolat chaud.

Je relève les sourcils, un peu étonné, me demandant d'abord à quoi elle fait référence, quand elle me parle de ma jambe. Certes, j'ai eu un peu la tremblote, mais... ah, ce n'est pas de ça qu'elle parle. Je lâche à mon tour un rire nerveux.

- En dix ans de taekwondo, je crois que c'est la première fois que j'ai eu à le mettre en pratique en dehors du cadre sportif...! Je crois que c'était plus un réflexe qu'autre chose... mais merci !

Est-ce que c'est le moment de placer que je songe à donner des cours de self-defense en plus du taekwondo ? Probablement, ou probablement pas. Je décide de me taire, me disant que j'aurais peut-être l'occasion de la recroiser une autre fois, et lui proposer tout en prenant de ses nouvelles. Je crois que là, il est vraiment temps de souffler un peu pour remettre les choses dans l'ordre dans nos têtes.

- On ferait mieux de s'y remettre, tout ce remue-ménage a mis un sacré bazar... on se retrouve en fin de service pour le chocolat ?

Oui, même si j'aurais bien pris une bonne pause bien méritée, ce n'était pas forcément le bon moment. Il y avait bon nombre de patients à rassurer, aller vérifier que le relais avec les groupes électrogènes se sont bien mis en place pour tous ceux sous assistance, tout en continuant avec les nouvelles entrées, et la routine d'un hôpital dont les urgences restent urgentes, et se fichent souvent pas mal de ce qui s'est passé avant... Quand il faut, il faut !
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Dim 28 Avr 2019 - 19:54
– Dix ans ! Eh bien, je suis impressionnée, avoua Ombeline.

Et c’était vrai ! C’était beaucoup dix ans pour un humain ! Et il avait vraiment eut de la chance de ne jamais s’en être servi ! Enfin, sauf maintenant. Mais c’était particulier. Enfin, bref.

Elle fut étonnée de voir qu’il était déjà prêt à reprendre du service. Après toutes ces émotions… il devait avoir des nerfs en acier ! Ou alors c’était sa façon de s’en remettre.

– Ça me va, je vais voir de mon côté s’il n’y a pas eut trop de dégâts.


Puis, hésitante, elle ajouta :

– Ça va aller ? Je veux dire, c’était quand même assez effrayant et on était en première ligne…

Elle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter. Pas une seule fois il n’avait réalisé l’existence du surnaturelle malgré tout ce qu’il s’était passé. Qui sait comment il réagira une fois tout le stress et l’adrénaline retombés. Une fois qu’il se rendra compte de ce qu’il s’est réellement passé.

– Enfin, on se retrouve à la machine à café tout à l’heure. Au fait, je m'appelle Ombeline.


Mieux valait ne pas trop insister non plus et en discuter plus tard.
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Lun 29 Avr 2019 - 22:29
L'adrénaline retombait doucement, le réel refaisait surface, et d'autres mécanismes de défense se mettaient en route. De ce côté là, chacun sa stratégie. Il y a le déni, la fuite... je crois que la mienne se situe un peu entre les deux : m'occuper pour ne pas penser. Enfin, il y a s'occuper et s'occuper. Mieux vaut, dans le cas d'une manoeuvre d'évitement, le faire d'une manière utile. Et en tant qu'infirmier, quoi de plus utile que de s'occuper des dégâts humains et matériel d'un hôpital après le passage d'une tornade ? Je crois cependant que le fait d'avoir impressionné une collègue avec un coup de pied me fait légèrement rougir. En revanche, sa stratégie à elle pour s'en remettre, outre le chocolat, semblait de vouloir en parler. Je comprends, et essaie de sourire le plus naturellement possible, quand elle nous rappelle qu'on était en première ligne. Je soupire un peu et hésite.

- Il en faut bien... On a sans doute eu de la chance de ne pas avoir été blessé, mais il fallait agir avant qu'il ne s'en prenne à quelqu'un d'autre.

Je ne suis pour autant pas un héro, loin de là. La plus brave des personnes peut fléchir elle aussi à tout moment. On ne sait jamais vraiment comment on va réagir à une situation tant que l'on y fait pas face. La mienne, ici et maintenant, avait été d'agir. Sans doute pour les mêmes raisons que je voulais me remettre au travail au lieu de souffler. Agir pour ne pas penser. Surtout qu'à chaud, les émotions parlent souvent plus que la raison, et ce n'est pas toujours une bonne chose... En tout cas, elle revenait à l'essentiel, et j'éclatais de rire. C'était sans doute nerveux, mais c'est vrai qu'avec tout ça, on ne s'était pas présentés !

- Enchanté, Ombeline, c'est un très joli prénom, je ne l'avais encore jamais entendu ! Moi c'est Ørjan. Bon, et bien... à tout à l'heure !

Je quittais ma collègue avec un léger pincement au cœur, sans que je ne puisse vraiment en identifier la ou les raisons. Je fonçais, presque tête baissée, dans mon travail. Les urgences n'attendent pas.

J'aurais sans doute dû écouter mon corps, au lieu de me forcer à continuer, de ne pas prendre de pause. Le remue-ménage avait été tel qu'il avait été difficile de remonter la pente avec le flux habituel qui arrivait aux urgences. J'en avais presque oublié le rendez-vous avec cette bien sympathique Ombeline, quand j'entrais quelques couronnes dans la fente de la machine à café pour me commander justement un chocolat. Je voulais rentrer dormir, c'était pas l'heure d'un serré noir avec double dose de sucre. Je m'écroulais sur un des sièges avec mon gobelet, quand elle arriva. Je lui souris avec un geste timide de la main. Je ne comprenais pas moi-même mon comportement... Je la saluais tout de même avec une voix rauque et fatiguée.

- What a night...! Ça a été, de l'autre côté ?

Surtout qu'elle travaillait du côté psychiatrique, ou ce patient avait terminé et était, je l'espère, sous bonne garde.
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Jeu 2 Mai 2019 - 22:56
Retournant dans son service, Ombeline en profita pour se renseigner sur l’état de ses collègues au passage. Il y avait eut plusieurs blessés, certains étaient graves, mais heureusement, ils avaient vite été pris en charge. L’avantage d’être déjà à l’hôpital. Les patients n’avaient pas été inquiétés for heureusement. Et sa collègue qui avait disparut sous ses yeux, bien que choquée et blessée, était vivante et en un seul morceau.

Le patient. Car oui… c’était un patient. Avait été placé en cellule spéciale. On avait l’habitude de ce genre de chose ici.

Une belle frayeur mais pas une catastrophe en somme.

Enfin, du point de vue de la fée qui, du haut de son millénaire, avait assisté bien malgré elle à bon nombre d’atrocités. Son seuil d’optimisme était donc haut. D’autant plus qu’elle le forçait très souvent pour éviter de déprimer.

Bref.

Rassurer les patients aux sens ultra développés qui avaient remarqué ce qu’il s’était passé lui permit de s’occuper jusqu’à la fin de son service et de garder un taux d’adrénaline qui repoussait la fatigue.

Finalement, ce fut avec soulagement mais encore toute pleine de cette énergie que seul un état de nervosité élevé (et habituel dans le métier, même si là, c’était particulier ce soir) pouvait provoquer, qu’elle retrouva Ørjan à la machine à café.

Remarquant son air épuisé, elle lui rendit son salut et se prit un chocolat chaud à la machine à café.

- What a night...! Ça a été, de l'autre côté ?

De l’autre côté… elle ne put s’empêcher de sourire en se rappelant qu’il pensait toujours que c’était le côté psychiatrie…

– Ça a été. Il a fallu rassurer beaucoup de patients, mais globalement tout est très vite revenu à la normale.

Une fois sa tasse en main, elle s’effondra sur le siège à côté de lui et poussa un soupir de soulagement. Ses nerfs commençaient à se détendre et la fatigue n’allait pas tarder à lui tomber dessus comme une tonne de sable soporifique. Elle pria intérieurement pour que le marchand attende qu’elle soit rentrée chez elle avant de tout lui balancer.

– Et de ton côté ? Tu m’as l’air exténué.

Elle espérait qu’il n’avait pas à rentrer en voiture, parce que dans son état, c’était plutôt dangereux.
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Sam 4 Mai 2019 - 16:04
Travailler de nuit comporte certains avantages, étant donné les inconvénients. On ne travaille que quatre jours d'affilés au maximum, par exemple. On cumule également plus de congés, plus de repos dans la semaine... quant aux heures supplémentaires... ça, c'est le métier qui le veut. Toujours est-il que c'était pour moi la dernière nuit de travail qui se terminait, la quatrième. Physiquement, elle m'en avait mis un coup, enfin, au sens figuré surtout. Moralement aussi, en fait. Je n'avais plus qu'une envie, rentrer me blottir contre mon mari et dormir. DORMIR. Sauf que je n'avais quasiment pas pris de pause de la nuit, et qu'il fallait absolument que je récupère un peu avant de partir. Je n'étais franchement pas en état de faire quoi que ce soit d'autre, de toute façon. Et aux dires de mon attachante collègue, ça se voit. Je me redresse un peu en lui adressant un sourire sincère.

- La même chose, avec le flux habituel des urgences à gérer en plus. Enfin, ça a été, on a eu un peu de renforts des services psy pour les patients les plus stressés. Le médecin chef m'a aussi proposé d'en voir un, d'ailleurs... Toi aussi, je suppose ? Vu qu'on était en première ligne...

Mais là, je suis trop fatigué pour y penser. Et puis en fait, je pense ne pas en avoir besoin. C'était juste une longue et harassante nuit de travail aux urgences. J'ai déjà vu pire. D'ailleurs, le puzzle humain du pauvre motard de début de nuit était bien plus moche à voir que les viscères de ma collègue. Oui, bon... une collègue blessée par un patient psychiatrique en plein service, c'est pas les plaies qui choquent.

Je soupire un peu en buvant quelques gorgées de ma boisson tant qu'elle est chaude.

- Enfin ! Là, je crois que j'ai surtout besoin de me reposer. Heureusement, c'était ma dernière garde de la semaine ! Et toi, ça va aller pour demain, si tu bosses ?

Et si ce n'est pas le cas, pourquoi pas se prévoir une petite sortie sympathique ? Si elle est du coin, elle devrait pouvoir me conseiller des choses à voir. C'est de ça dont j'ai vraiment besoin, en fait. Dormir, et de nouvelles relations amicales. C'est pas évident, quand on vient de débarquer en ville.
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Ven 10 Mai 2019 - 19:05
- La même chose, avec le flux habituel des urgences à gérer en plus. Enfin, ça a été, on a eu un peu de renforts des services psy pour les patients les plus stressés. Le médecin chef m'a aussi proposé d'en voir un, d'ailleurs... Toi aussi, je suppose ? Vu qu'on était en première ligne...

Ombeline se demanda si on ne lui avait pas proposé un psy à cause du fait qu’il n’était pas au courant pour le surnaturel. C’était fortement probable. Même si en étant parfaitement au courant, il y avait de quoi être choqué. En tout cas, c’était une bonne chose qu’il en voie un.

– Oui, même si ça va pour le moment, je sens que je risque de faire quelques cauchemars et que les prochaines gardes de nuit m’angoisseront un peu plus…
Mentit la fée.

Cela dit, ça lui ferait sans doute du bien de voir un psy… Mais elle en avait déjà un à disposition.

– Mais j’ai un ami dont c’est le métier. J’irais sans doute le voir lui plutôt. Il est très doué.


Et puis ce serait une occasion de revoir Rylan et de prendre de ses nouvelles ! Il venait à peine d’apprendre qu’il y avait autre chose que des humains dans ce monde !

- Enfin ! Là, je crois que j'ai surtout besoin de me reposer. Heureusement, c'était ma dernière garde de la semaine ! Et toi, ça va aller pour demain, si tu bosses ?

Profitant de la chaleur que dégageait le gobelet en l’entourant de ses mains, l’infirmière le rassura :

– Je ne travailles pas demain, heureusement d’ailleurs ! Parce que reprendre après une nuit comme ça, c’est plutôt chaud. J’ai besoin de me changer les idées. Même là en rentrant, je pense que je ne vais pas dormir de suite. Je vais plutôt larver devant une série histoire de ne plus penser à tout ça. Et toi ?
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Dim 12 Mai 2019 - 12:22
Pourquoi est-ce que ça ne semblait pas me toucher plus que ça ? Pourquoi est-ce seulement la fatigue qui avait l'air de m'ennuyer le plus ce matin là ? Est-ce que j'en avais trop vu, dans mon métier ? Est-ce qu'à force de faire la part des choses pour ne pas me faire bouffer par les horreurs que l'on voit dans les hôpitaux, j'avais perdu quelque chose qui fait de nous des êtres humains ? Était-ce de la froideur ? Je ne pense pas... je n'espère pas. Ça m'avait touché, oui, vraiment. Mais à force de trop compartimenter, peut-être que j'avais émoussé ma capacité à exprimer certains sentiments. Je lui souriais d'un air un peu triste, lorsqu'elle m'avouait risquer faire des cauchemars et appréhender ses prochaines gardes. Elle avait l'air plus jeune que moi, peut-être que ça jouait ? Enfin, l'aile dans laquelle elle travaillait ne devait pas aider non plus.

- Peut-être qu'on s'y fait avec le temps ? J'essaie de ne pas ramener les problèmes du boulot à la maison et inversement. C'était difficile au début, mais au bout d'un moment, on n'a plus trop le choix, pour continuer dans ce métier. On ne pourrait plus aider les gens, si on s'effondrait à chaque... cas difficile. C'est horrible ce qui est arrivé, c'est sûr... mais... il faut se relever. Sinon, il vaut mieux changer de boulot avant d'avoir des envies de se tirer une balle.

Est-ce que ça m'a déjà traversé l'esprit ? Non, pas à ce point. Mais j'ai déjà eu des cas qui m'ont fait pleurer comme un bébé qui a perdu son doudou pendant plusieurs jours. Surtout quand ça implique des enfants... mais on ne peut pas se laisser abattre. On a besoin de faire ce travail, parce que les patients ont besoin de nous. Même s'ils ne s'en rendent pas compte, même s'ils nous insultent, même si... ils essaient de nous tuer. On ne devient pas infirmier pour la reconnaissance, non, pour ça, on serait chirurgien esthétique ou obstétricien.

Heureusement, elle non plus ne travaillait pas demain. Mais était-ce une bonne chose ? Si c'était pour ruminer de l'anxiété pendant ses jours de repos, la reprise risquait d'être très difficile. En plus, vu sa réponse, je supposais rapidement qu'elle vivait seule. Bien-sûr, je ne peux pas tout raconter à Svein sur mon travail, mais il comprend souvent sans un mot quand je sors d'une garde difficile. Sa présence seule suffit souvent à me sentir mieux.

- Je vais rentrer me blottir dans les bras de mon mari ! Il s'occupera d'accompagner les enfants à l'école ce matin, ça ira mieux après avoir bien dormi. Tu vis seule...? On pourrait sortir un peu pendant les jours de repos, si tu veux. Pour se changer les idées... pour t'éviter de ressasser ?

C'est vrai qu'avec les enfants, je peux aussi rapidement passer à autre chose, que Svein soit présent après une nuit pareille ou non. Je lâchais un grand bâillement, et me frottais le visage en m'attardant sur les yeux en soupirant assez bruyamment. Ouais, ça ira mieux après avoir bien dormi. Je buvais une gorgée de chocolat, et alors que je m'apprêtais à lui proposer de la ramener, je me ravisais aussitôt. Je ne suis pas en état de conduire... non, vraiment pas. Svein serait capable de détourner un avion pour venir m'en foutre une s'il apprenait que je tentais de prendre le volant dans cet état.

- Tu rentres comment ? Je suis trop fatigué pour prendre ma voiture, on peut se partager un Uber si tu veux ?
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Mar 14 Mai 2019 - 18:37
Ombeline eut un petit sourire en coin et se figea quelques secondes. C'est elle ou il lui donnait des conseils comme si c'était lui le plus expérimenté ? Peut-être pensait-il que c'était le cas. En tout cas elle admirait beaucoup la manière dont il prenait les choses, le sang froid dont il faisait preuve. Et même s'il avait su qu'elle était bien plus vieille que lui, elle n'aurait sans doute pas eut le courage de lui dire que non, ça ne passait pas avec le temps. Elle préférait qu'il garde cet espoir.

Et puis peut-être le prenait-il aussi bien parce qu'il n'avait aucune idée de ce qui s'était échappé tout à l'heure et de ce à quoi eux avaient échappé. C'était mieux comme ça. Au moins il y en aura un sur deux qui fera moins de cauchemars.

- C'est un bon conseil,
admit-elle tout de même. J'essaierais de moins penser au boulot une fois rentrée.

Qui l'eut cru : un humain tout pitchoune venait de lui donner une leçon plutôt utile. Leçon qu'elle avait déjà entendue bien sûr, mais l'entendre de la bouche d'un homme qui avait même pas un siècle et qui avait faillit se faire découper en morceau c'était quand même plus marquant. Et tellement mignon.

Alors qu'elle avouait qu'elle allait sans doute se changer les idées en rentrant, il parla de son mari et de ses enfants. Un léger pincement serra le cœur de la fée. S'il s'était fait blesser, sa famille... Bon sang, heureusement qu'il n'avait rien ! C'est tellement horrible de perdre un membre de sa famille, et les pauvres enfants qui se seraient retrouvés avec un parent de moins...

Il ne fallait pas y penser. C'était passé. Tout allait bien.

Réfrénant l'air triste qui menaçait de percer avec la fatigue, elle ne put s'empêcher de l'envier. Elle aussi voudrait pouvoir serrer ses enfants. Ses petits enfants. Ses maris.

Il fallait qu'elle appelle Jimin pour le revoir. C'était ce qui se rapprochait le plus d'une famille pour elle.

Elle se concentra plutôt sur sa proposition qui était très tentante.

- Oui, je vis seule, ce qui n'est pas des plus pratique pour laisser le boulot ici, j'avoue.


Puis, avec un sourire, elle ajouta :

- Et ça me ferait très plaisir de sortir. Ça sera l'occasion de se voir dans un contexte un peu moins... digne d'un film d'horreur. En tout cas c'est plutôt mémorable comme genre de rencontre.

Plus mémorable qu'un accident d'étagères !

... Décidément, elle les enchaînait ces derniers temps...

Le bâillement de son collègue la fit bailler à son tour et elle eut l'impression que l'infirmier qui passait à ce moment-là bailla lui aussi. C'était vraiment contagieux...

- Tu rentres comment ? Je suis trop fatigué pour prendre ma voiture, on peut se partager un Uber si tu veux ?

- J'ai une voiture mais je pense qu'il vaudrait mieux éviter de conduire ce soir.


Elle se régénérait mais n'avait aucune envie de blesser quelqu'un. En tout cas, c'était une bonne chose qu'il décide de ne pas prendre le volant. Maintenant qu'elle savait qu'il avait un mari et des enfants, elle n'allait pas le laisser prendre de tels risques !

... De toutes façons, même sans mari et enfants, elle ne l'aurait pas laissé faire.

Mais là, elle avait une motivation supplémentaire.

- Va pour un Uber. Tu habitues vers où ? Moi je suis dans le quartier historique.


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Mer 15 Mai 2019 - 18:27
Quand on me demande pourquoi je fais ce métier, bizarrement, je ne sais pas forcément quoi répondre. C'est une vocation, ce genre de chose, sinon, on ne tient pas bien longtemps. Je ne fais pas ça pour sauver des vies, ni forcément pour me sentir utile... ou peut-être que si. Je le suis devenu parce que c'est là que j'ai ma place, et je ne sais pas vraiment en expliquer les raisons, ni même les comprendre moi-même. J'aime prendre soin des autres, même si ces autres ne représentent rien pour moi personnellement. Les patients ne sont pas des numéros de dossier, évidemment, je les traite tous comme les êtres humains qu'ils sont, mais je veux dire que je ne m'y attache pas. Ça peut paraître glacial, dit comme ça, mais je crois qu'il faut savoir gérer cette distance si on veut pouvoir pratiquer notre métier, et le faire bien. Ce n'est pas facile et ça s'apprend, ou plus exactement, ça se comprend. Et on n'a pas d'autre choix que d'y arriver, sans quoi... on coule.

- Une bonne série devrait faire l'affaire, alors, j'espère ! Mais par pitié, dis moi que tu ne regarde pas ces trucs pseudo-médicaux dans lesquels ils choquent un électrocardiogramme plat... et que ça réanime le patient !

Je ris un peu à ma propre blague, mais parfois ça fait du bien de se moquer de ce genre de série. En fait, personnellement, je ne les regarde pas, j'en ai vraiment horreur. C'est souvent tellement peu représentatif du réel... je n'arrive pas à regarder cinq minutes sans m'énerver ! Quoi que, il y en a une que j'ai regardé en entier, et que j'ai beaucoup aimé. Scrubs. C'est très drôle, ça ne se prend pas au sérieux point de vue médical (ce qui en fait paradoxalement une des plus réalistes), et pour autant, il y a certains moments très émotionnels, sans en faire des tonnes... Mais c'est une vieille série, Ombeline est sans doute trop jeune pour la connaître.

C'est marrant, comme rien que le fait d'évoquer Svein ou les enfants me rend plus détendu, plus confiant. Dans moins d'une heure maintenant, j'aurais mon mari dans les bras, et rien que de penser à ça... je suis capable de tout oublier. Après, je n'ai pas non plus une vie vraiment chaotique. J'ai eu de la chance, j'imagine. Ma famille n'est pas parfaite, mais j'ai grandi de manière aussi équilibrée que possible, je n'ai pas connu de deuil, à part mes grands-parents, ce qui fait partie de la vie elle-même. Mon mariage a connu des hauts et des bas, mais on fait ce qui faut pour que ça dure et que tout le monde se sente bien. Je soupire quand elle m'avoue vivre seule... ça n'a jamais été mon cas. J'ai quitté le nid des parents pour emménager avec mon petit-ami, qui est devenu plus tard mon mari. Je n'imagine pas ce que serait ma vie si je vivais seul... c'était parfois compliqué pour moi, avant les enfants, quand je rentrais d'une garde difficile et que Svein était à l'étranger. Je n'imagine pas revivre ça chaque matin...

- Oh, oui, je comprends ! C'est important d'avoir des loisirs dans ces cas-là. Pouvoir se vider la tête.

Je réponds à son sourire par un autre, lorsqu'elle compare notre nuit avec un film d'horreur. C'est vrai que pas mal d'ingrédients étaient réunis...! Je lâche même un petit rire, avant de reprendre mon sérieux. Mine de rien... mon mari m'a peut-être sauvé la mise sans le savoir.

- Oui, c'est certain...! Finalement, je dois peut-être même ma survie à mon mari. C'est lui qui m'a poussé à pratiquer un art martial, quand j'ai commencé à faire les gardes de nuit... si j'avais pas eu ce réflexe...

Hey, Ørjan... c'est pas toi qui disait qui fallait pas ressasser, y'a cinq minutes ? Je pousse un soupire d'exclamation, histoire de me remettre le cerveau en place.

- Anyway ! C'est vraiment pas le genre de choses à se demander ! On est sains et saufs, c'est tout ce qui compte. On s'en remettra. On n'a pas vraiment d'autres choix !

Par contre, il est nécessaire de se demander s'il n'est pas préférable d'éviter de conduire, et je suis ravi de constater que je ne suis pas le seul dans ce monde à ne pas être inconscient. Quand je vois certains s'en aller après plus de vingt-quatre heures sans dormir... je me demande si ce n'est pas aussi criminel de les laisser conduire dans cet état que s'ils étaient saouls...

Je me redresse, agréablement surpris, lorsque je constate qu'on n'est pas loin d'être voisins !

- Oh ! Super ! C'est là que j'habite aussi ! Tu pourras passer à la maison quand tu veux, dans ce cas ! En plus, Svein est là pour quelques jours, tu pourrais même rester dîner. Ce que je te déconseillerais autrement, la cuisine c'est pas mon fort.

Je ris un peu en terminant mon chocolat d'une traite, maintenant qu'il avait assez refroidi pour cela.

- Bon, maintenant... il va falloir se lever. Qui aurait cru que ce serait la chose la plus difficile à faire de cette nuit...

Je plaisantais, bien entendu. Enfin... pas tant que ça. Je me serais bien écroulé sur place et endormi là, par terre.
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Mar 21 Mai 2019 - 11:54
- Une bonne série devrait faire l'affaire, alors, j'espère ! Mais par pitié, dis moi que tu ne regarde pas ces trucs pseudo-médicaux dans lesquels ils choquent un électrocardiogramme plat... et que ça réanime le patient !

Le sourire d’Ombeline s’étira et elle ne put s’empêcher de rire doucement.

– Oh, mais elles sont tellement plus amusantes quand on s’y connaît justement ! Et puis tous ces gens qui ont le temps de flirter pendant leur travail et n’ont pas l’air de zombies dès le mercredi.. ça vend du rêve…

Et puis c’était comme regarder une série soi-disant historique ! À force, elle avait l’habitude de regarder des fictions qui n’effleuraient même pas une once de réalité. Mais ça restait divertissant et, à vrai dire, c’est tout ce qu’elle demandait.

Elle avait suivit de près l’évolution du cinéma, puis de la télé, et avalait les films et séries avec autant d’enthousiasme que si c’était la première fois à chaque fois. Le progrès allait de plus en plus vite et l’imagination était sans limites. Rêver, faire rêver, s’échapper de la réalité un moment.. le plus possible…

… Oublier qu’elle n’avait plus personne.

Contrairement à son collègue. Quel chanceux ! Et bien qu’elle l’envie énormément, elle lui souhaitait tout le bonheur possible et était encore plus rassurée de voir qu’il n’était pas blessé.

- Et ça me ferait très plaisir de sortir. Ça sera l'occasion de se voir dans un contexte un peu moins... digne d'un film d'horreur. En tout cas c'est plutôt mémorable comme genre de rencontre.

D’autant plus qu’il avait l’air très sympathique cet humain courageux.

- Oui, c'est certain...! Finalement, je dois peut-être même ma survie à mon mari. C'est lui qui m'a poussé à pratiquer un art martial, quand j'ai commencé à faire les gardes de nuit... si j'avais pas eu ce réflexe...

Elle failli lui dire qu’il n’avait pas à s’en faire, qu’elle était là, mais les choses n’étaient pas si évidentes que ça et ce n’était pas le moment de l’embrouiller plus que ça.

- Anyway ! C'est vraiment pas le genre de choses à se demander ! On est sains et saufs, c'est tout ce qui compte. On s'en remettra. On n'a pas vraiment d'autres choix !

– Oui, c’est passé et il ne faut pas oublier que c’est quand même extrêmement rare ce genre de chose. Personnellement, c’est la première fois que ça m’arrive !

… depuis un siècle. En même temps, plus on pratiquait longtemps, plus les probabilités qu’un patient massacre tout ce qui se trouve sur son chemin étaient grandes. Surtout quand on travaillait avec des loups-garous et autres créatures de ce genre.

En revanche, les probabilités pour qu’ils vivent au même endroit étaient plus sympathiques !

- Oh ! Super ! C'est là que j'habite aussi ! Tu pourras passer à la maison quand tu veux, dans ce cas ! En plus, Svein est là pour quelques jours, tu pourrais même rester dîner. Ce que je te déconseillerais autrement, la cuisine c'est pas mon fort.


La fée lui offrit un grand sourire. Il était tellement adorable !

– Je ramènerais un gâteau alors, la cuisine, et surtout la pâtisserie, c’est mon truc !


Et qui sait, elle pourra même lui apprendre s'il le souhaitait !

Elle se leva, jeta son gobelet vide et attendit que son collègue se lève.

- Bon, maintenant... il va falloir se lever. Qui aurait cru que ce serait la chose la plus difficile à faire de cette nuit...

Lui tendant la main pour l’aider, elle rit doucement.

– Courage, c’est bientôt finit !


Une chose était sûre, parler avait le don de lui changer les idées. Elle n’aura peut-être pas besoin de regarder une série en rentrant qui sait.

Sortant son téléphone, elle appela un uber. C’était drôle comme les choses évoluaient. Les taxis avaient gardé le monopole un petit moment et elle se demandait si ceux-là le garderaient aussi longtemps.
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Mer 22 Mai 2019 - 22:13
J'étais content qu'on en arrive à la même conclusion. L'importance du divertissement, la gravité relative de la situation qu'on a vécu... J'étais content de m'être fait une nouvelle amie, même si j'aurai préféré que cela se fasse dans de meilleures circonstances. Cela dit, si les circonstances avaient été meilleures, aurions-nous eu cette conversation et cette conclusion ? Je l'invitais déjà à venir partager un repas ! Je ne suis pas vraiment quelqu'un d'asocial, c'est même plutôt l'inverse, mais je reste assez réservé en général. C'est Svein, l'extraverti qui se dévoile facilement et entre en contact presque littéralement avec la terre entière. Moi, j'ai moins de connaissances, mais plus d'amis. Je crois que c'était plutôt bien parti avec Ombeline. Et puis c'était amusant aussi, qu'elle m'aide à me relever ! Je ne serais pas étonné d'apprendre qu'elle fasse la moitié de mon poids ! Toute petite, toute menue... un coup de vent pourrait l'emporter !

Courage, c'était bien le mot. Pour un peu, on aurait eu l'air d'un couple éméché qui rentre de soirée arrosée. Mine de rien, ce n'est pas par hasard que l'expression dit "ivre de fatigue". Cependant, une fois que le chauffeur nous avait laissé dans un coin qui nous arrangeait aussi bien l'un que l'autre, je ne saurai dire si nous marchions lentement à cause de l'épuisement, ou simplement pour la compagnie et la discussion. J'avais hâte de retrouver mon lit et mon homme, mais j'avais aussi une certaine compassion pour elle qui vivait seule. Je n'avais jamais vécu ça, mais j'imaginais que c'était différent, de rentrer chez soi dans ces conditions. Sans personne qui nous attend... la fatigue me rend vraiment trop mélancolique !

J'apercevais enfin la maison, et la désignais fièrement du doigt avec un "c'est là que j'habite!" certainement un peu trop fort pour les voisins encore à moitié endormis. J'étouffe un rire désolé, proposant à ma collègue de l'accompagner jusqu'à sa porte, juste histoire qu'il n'arrive pas autre chose alors que le soleil peine encore à éclairer notre beau pays. On se quitte enfin après s'être échangé nos numéros de téléphone, et puisqu'elle sait maintenant se rendre jusqu'à chez moi, elle y est formellement invitée demain soir. Svein sera content que je me fasse des amis, ici à Oslo.

Fin o/

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