Petit désagrément [Eretria P. Syclista]

Je n’ai pas choisit cette vie, je n’ai pas eu le choix en quelque sorte. Non, c’est faux. On a toujours le choix, j’ai simplement choisit l’argent facile. Vendre son corps, ce n’est pas une fatalité ni une obligation c’est un choix. Seulement, une fois qu’on a commencé comme ce n’est pas facile de s’en sortir, de faire autre chose. Je ne suis pas pretty woman, aucun mec ou nana riche ne va venir, tomber amoureux de moi et m’offrir tout ce dont j’ai toujours rêvé. Alors je fais avec, mais certains jours c’est beaucoup plus pénible que d’autres. Aujourd’hui par exemple, je me vois contraint de faire un tour aux urgences. Je n’ai pas de médecin traitant parce que je ne fais confiance à personne pour en savoir trop sur moi et sur ma vie mais parfois pas le choix et l’hôpital reste la meilleure des options. Après deux bonnes heures d’attente je suis enfin prit en charge, je me déshabille, enfile une chemise et m’allonge tant bien que mal sur le lit. Je n’ai pas honte de ce qui m’arrive, je ne suis pas pudique ça serait un comble vu mon métier, et de toute façon ce n’est pas la première que je viens ici pour cette raison. Allongé sur le côté, j'attends l'interne qui doit venir s'occuper de moi en espérant que ça sera quelqu'un de compréhensif et de sympathique, pas comme celui de la dernière fois.

Une de mes premières sessions d'examen a été fait ! Je les aie passés haut la main et je dois dire que ça m’a vraiment soulagée d’un énorme poids ! Du coup, ce matin je me lève de bonne heure et de bonne humeur surtout ! Du coup c’est avec plaisir que je retournais travailler. Je souriais vraiment parce qu’en plus d'adorer mon job, j’avais une année de validé ! Bon… Parfois tout ça était éreintant et fatiguant, mais je l'adore et ceux quoi qu’en disent les gens, comme ma sœur qui ne comprenne pas. Ça je m'en fiche pas bien mal !

Une fois à l'hôpital je pars me préparer rapidement parce que les patients n’attendent pas non plus. J’ai d’ailleurs tout juste le temps de finir de sortir des vestiaires que l’on me colle un dossier en main. Je saisis donc le dossier à l’endroit et pars en direction de la bonne salle.

« Bonjour, je suis le docteur Syclista ! »

Même si je suis une interne, je suis un docteur avant tout ! Je peux voir le patient déjà prêt sur un lit. Je me rapproche donc et saisit un stylo pour écrire sur le dossier.

« Alors qu’est-ce qui vous arrive ? »

Je n’ai pas attendre trop longtemps du coup tant mieux, non pas que je sois pressé mais il fait frais avec leurs chemises … Je souris poliment au médecin qui se présente, je ne l’ai encore jamais vu celle-ci, elle est très jolie en tout cas et semble sympathique. Enfin, ma mère me répétait toujours de ne jamais me fier aux apparences et depuis sa mort ses paroles n’ont jamais eu autant de sens … Elle se rapproche du lit et me demande ce qui m’arrive. Quand on entre dans un lieu médical en règle général il n’y a pas de quoi avoir honte et ça ne sert à rien de mentir ou de tourner autour du pot, autant y aller direct pour aller plus vite.

« J’ai eu un rapport sexuel un peu trop violent récemment, consenti je vous rassure. Mais depuis j’ai des saignements assez gênants, sans parler de la douleur »

Heureusement j’ai toujours mes mains ou ma bouche, il n’empêche que pour les clients masculins c’est un désagrément qui va me faire perdre pas mal d’argent si ça traîne trop en longueur, c’est pour ça que j’ai préféré venir ici plutôt que de tenter l’automédication.

« Ce n’est pas la première fois que ça m’arrive mais c’est la première fois que ça saigne autant, du coup j’espère que ce n’est pas trop grave »

Je ne suis pas du genre à perdre trop mon temps. J’aime bien faire mon travail, le faire vite, mais bien parce que faire vite quelque chose ne veux pas essentiellement dire le bâcler ! Non… Je veux simplement être la meilleure de ma promo et je sais que je vais devoir me donner un peu plus de mal que certains comme j’ai un club à gérer en même temps, mais je peux y arriver ! Ce qui m’avantage, par rapport aux humains de ma promo, c’est qu’en tant que démone mes sentiments m’investissent moins, je n’en ressens pas vraiment même si je tente d’être comme eux. Lilith me tuerait tellement à m’entendre dire ça… Ça me ferait presque sourire. Bref ! J’en reviens au patient déjà prêt sur le lit tandis que je relève les yeux du dossier pour le regarder tout en l’écoutant. C’est alors que je bug légèrement sur lui, penchant légèrement la tête et baissant à nouveau les yeux sur son dossier… Son nom me dit quelque chose...

« Vous travaillez pour… Le Paradise non ? »

Je ne l’ai pas engagez-moi, c’est ma sœur jumelle qui s’en occupe en général, mais je suis tout de même informé de qui entre et sors de ce qui est, à moitié, mon club également. Je repose alors son dossier et pars me munir de gants que j’enfile avant de revenir vers lui.

« Mettez-vous sur le côté, dos à moi, tout en pliant les jambes, comme si vous étiez assis à une chaise, mais coucher ! S’il vous plaît. »

[si ça ne te dérange pas je place ce sujet en octobre pour que tu me mettes en arrêt deux semaines si possible et que ça ne soit pas un sujet trop ancien!]


Je lui souris et acquiesce lorsqu’elle me demande si je travaille pour le club. Je ne sais pas si elle y travaille elle aussi, je sais juste qu’elle a une sœur jumelle et que c’est elle que j’ai rencontré lorsque j’ai signé mon contrat. Je ne savais pas qu’elle était médecin par contre, j’avais cru comprendre qu’elle s’occupait du club elle aussi, j’ai sûrement mal écouté les ont dits dans les vestiaires. En tout cas d’après ce que je sais il y a une des sœurs qui est plus sympathique que l’autre, j’espère que c’est celle-ci. Je la regarde poser le dossier puis mettre des gants, c’est parti pour le moment le moins agréable, l’examen. Je me place comme demandé et l’aide en tenant ma fesse puisqu’elle est toute seule. Je ferme ensuite les yeux et espère qu’elle va y aller doucement.

« J’ai déjà eu une fissure il y a un peu plus d’un an, du coup je reconnais assez bien les symptômes mais j’avais besoin de papiers surtout pour, vous savez, arrêter de me faire prendre quelques temps »

Lorsque je parle du club, que je dirige avec ma sœur jumelle même si on m’y voit beaucoup moins qu’elle, il acquiesce tout simplement sans pour autant répondre ou me poser des questions. Je note juste mentalement qu’il faille peut-être faire plus attention si nos employés se retrouvent de plus en plus souvent à l’hôpital. Mettant finalement cette pensée de côté je passe directement à l’examen après qu’il se soit placer correctement.

« Je vais y aller le plus doucement possible, je pense que vous le savez, mais essayer de rester détendu un maximum... »

Et tout en l’écoutant, je procède à l’examen qui ne doit absolument pas être agréable pour lui. Je peux comprendre… Et puis surtout je peux comprendre sa demande. Je comprends surtout qu’il doit être de la branche prostituée du club pour me demander ça. Une fois terminé… Je retire mes gants et me saisit d’un papier d’ordonnance vierge et d’un stylo.

« Je vais vous arrêter deux semaines, mais je vais également vous passez de quoi faire passer ça et les douleurs… Si jamais vous avez un souci… Vous revenez et on voit ça ensemble. »

Je lui tends alors le papier, et prends quand même le soin de préciser.

« Vous demanderez le docteur Syclista... Vous pouvez vous rhabiller en tout cas, vous avez des questions ?»

L’examen est plus désagréable que douloureux mais elle a l’air de faire attention et c’est quelque chose que j’apprécie. Il m’est déjà arrivé de tomber ici sur une infirmière vraiment très désagréable et un interne en médecin qui avait l’air de juger mon train de vie vu la manière dont il m’avait examiné … Je n’en fais cependant pas une affaire personnel, je peux comprendre que mon métier suscite un certain dégoût ou mépris. Lorsqu’elle retire ses gants je me redresse et commence à me rhabiller pendant qu’elle s’occupe des papiers. Je lève un sourcil lorsqu’elle me dit qu’elle m’arrête deux semaines, pesant le pour et le contre. Après tout je peux toujours utiliser mes mains et ma bouche, mais deux semaines de pause quand même … Pourquoi pas ! Un petit sourire se dessine sur mon visage alors que je prends les papiers qu’elle me tend.

« D’accord merci beaucoup docteur »

Je termine de me rhabiller, enfilant ma veste et mes chaussures puis je me redresse et la regarde de nouveau lorsqu’elle me demande si j’ai des questions.

« Hum … Non non ça ira, merci beaucoup »

Je range les papiers dans mon sac à dos puis lui serre la main.

« Bonne journée docteur »

Je lui souris et quitte la pièce. Deux semaines de vacances … La dernière fois je n’avais prit que quelques jours et je m’étais débrouillé pour faire autre chose en attendant d’être tout à fait rétabli alors … C’est vraiment cool !

J’imagine bien que l’examen n’est absolument pas agréable pour le patient, mais il ne faut pas croire que ça l’est beaucoup plus pour nous. Sauf pour les détraquer sexuel… Enfin j’imagine. Je pense qu’il y a des fous, des pervers et de détraquer même chez le corps médical ! Enfin bref tout ça pour dire que je fais la plus attention possible et le plus efficacement possible aussi pour que lui et moi on en soit rapidement débarrassé. Lorsqu’il me remercie je hoche simplement la tête dans un petit sourire et serre finalement sa main lorsqu’il me confirme qu’il n’est aucune question.

« Très bien ! Au revoir monsieur Jungkook... »

Je le regarde alors quitter la pièce et pars rapidement faire le reste de ma journée.

Fin