Le passé ne meurs jamais vraiment... (Wilhelmina Urswick)

Les jours avancent et commencent de nouveau à se ressembler. Je pars travailler la journée à l’hôpital et le soir, parfois, je suis au PNC, sinon je suis soit a un endroit, soit à l’autre. Dans tous les cas… Je n’ai pas plu eu de « mauvaise » surprise du passé depuis un moment. En même temps… Entre Ombeline, et ce soi-disant « père », Nessa… Je pense avoir eu suffisamment d’épreuve pour une bonne partie de ma prochaine humanité. Surtout qu’ils sont tous plus ou moins, aussi, éternelle, sauf Nessa, mais c’est quasiment comme si elle l’était. Je dois dire que ça me permet de souffler un peu et n'est pas plus mal… Même si au fond je reste toujours sur mes gardes. Après tout… Qui me prouve que c’est réellement mon père ? Et puis Nessa peut vendre la mèche à n’importe quel moment, même si elle m’a dit le contraire. Je ne peux, malheureusement, faire confiance qu’a moi-même pour le coup. Moi et moi seul.

En parlant de confiance, le jour vient de se coucher ce qui veut dire que ma journée est terminée, je vais donc dans les vestiaires dans le but de me changer pour être de nouveau un civil et non plus un employé de l’hôpital. J’entre donc dans la pièce qui est pour le moment vide, le service de nuit va bientôt arriver pour se changer, mais j’ai normalement le temps de le faire avant. Changeant alors tranquillement de vêtement, je surveille tout de même de façon distrait les bruits alentour.

Les jours sont tous les mêmes enfin si je peux parler de jour sachant que je ne peux pas sortir le jour, seulement la nuit. Et je passe mes nuits à l'hôpital à soigner les patients nuit après nuit. C'est devenue l'une de mes seules occupations en dehors de ma vengeance qui est au point mort pour le moment. Je n'ai toujours pas retrouvé mon frère adoptif et je pense que lui non plus ne sait pas que je suis en vie et qu'il a raté ma mort. On ne peut pas dire de toute façon que je connaissais beaucoup de monde ici. J'étais très discrète et le fait que je ne sorte que la nuit y contribuait. Ce qui arrangeait mes affaires car je ne voulais pas que des personnes que je ne connaissais pas mettent le nez dedans. Ceux que je voudrais pourraient puisqu'il va certainement me falloir des alliés. J'ai beaucoup de moins de pouvoir que lui et j'en suis consciente. Si seulement j'avais encore mes pouvoirs mais il m'avait tout enlevé et il ne me restait que mon éternelle vengeance. Probablement que j'aurais aimé qu'il arrive à me tuer, j'aurais pu rejoindre ma famille. Ici je suis damnée et je ne les retrouverais probablement jamais...

Tout ça restait dans ma tête éternellement pour me montrer qu'il faut y penser. C'est mon objectif premier. Pourtant j'étais en route pour l'hôpital pour prendre mon service de nuit. Mes patients étaient bien la seule chose qui pouvait m'en détourner pendant quelques heures avant que ce calvaire ne recommence à nouveau. C'est comique pour une vampire qui boit du sang humain. J'avais mangé avant de venir, c'était le meilleur moyen pour ne pas attaquer un des patients d'autant que le fait que je sois vieille m'aide à me retenir à la senteur du sang. J'entre dans l'hôpital puis file dans les vestiaires pour me changer. J'ouvre la porte et la referme. Mais je sais que la suite ne va pas me plaire. La personne qui était dans les vestiaires, je suis presque sûre que je la connais. Je me rapproche essayant d'être la plus discrète possible.

Alors que je range tranquillement mes affaires d’hôpital, je referme encore doucement la porte du vestiaire. Je reste dans la discrétion puisque ça me permet d’écouter les bruits alentour, d’ailleurs quelqu’un vient d’entrer dans le vestiaire, mais je ne reconnais nullement cette démarche… Puis… Je n’entends pas non plus de coeur qui bat, ce qui me paraît bien étrange. Me stoppant alors… Je sens comme une présence à côté de moi… Ou en tout cas pas loin de moi. Je me retourne alors soudainement vers la personne, bien que je tente de rester le plus naturellement possible si jamais… C’est alors que je me cesse presque de respirer de surprise. Non… C’est une mauvaise blague… Pas après Ombeline, Nessa et Roman… Fronçant alors légèrement les sourcils j’ai espoir de me tromper et que ça ne soit que quelqu’un qui lui ressemble… Qui ressemble à ma sœur adoptive....

Cette nuit avait tout d'une nuit normale et rien n'aurait pu prédire ce qui allait se passer. Non personne n'aurait pu dire que je me retrouverai face à mon passé. Je me suis donc rapproché de lui, je ne voulais pas forcément montrer que j'étais ici. La discrétion était toujours de mise et même si j'avais du travail qui m'attendait j'avais un peu de temps devant moi. Je ne reconnaissais pas cette personne, elle n'était pas dans mon service de nuit sinon je la connaîtrais. Il s'agissait d'un homme... Alors que je concrétisais enfin mon rapprochement, je manquais de sursauter. Il était face à moi et... Non ce n'était pas possible. J'étais face à l'homme que je cherchais depuis plus d'un siècle. Face à mon demi-frère. Était-ce le destin ? Ou bien autre chose ? Mais à l'instant même où j'ai vu son regard me scruter et me reconnaître j'eu un petit sourire ironique. Lui faisais-je peur ? Je revivais d'un coup toutes les horreurs qu'il avait commise auprès de ma famille et mon sang ne fit qu'un tour enfin il aurait pu. Je le pris et le plaqua contre les casiers, oubliant à quel point il pouvait être plus fort que moi.

-Toi ! Tu n'es pas ravi de retrouver ta chère demie-soeur ?

C'est ironique bien sûr. Une rage sourde prend à nouveau place en moi.

J’ai le temps de me retourner et de prendre conscience de qui se trouve face à moi. Je doute cependant un instant puisqu’elle est normalement morte, avec tout le monde… Comment est-ce possible ? C’est impossible. Je pense donc à un sosie, sauf que lorsqu’elle me plaque contre les casiers en me demandant de façon plus qu’ironique si je n’étais pas ravi de la retrouver, mes sourcils se froncèrent. Une rage grondais dans sa voix et je ne met que quelques secondes à comprendre que si je n’agissais pas elle voudrait bien m’arracher le coeur à la seconde même. Cependant pour le moment je jouais la carte de l’innocence et du Éliaz que j’étais aujourd’hui. Le pacifiste, le gentil et loyale Éliaz.

-Wilhelmina… ? Comment est-ce possible… ?

Depuis toutes ces années à rechercher mon demi-frère et alors que j'avais presque abandonné les recherches, il était là sous mes yeux, dans les vestiaires de l'hôpital où je travaillais. Comment j'avais fais pour ne jamais le croiser ? Il était sous mes yeux depuis tout ce temps et je ne le trouvais que maintenant. Toutes ces années à le chercher et maintenant que c'était arrivé j'avais du mal à le croire, comme une chimère. Ca ne pouvait pas être possible après presque deux siècles à le chercher. Je pense que lui aussi est surprit de me voir puisqu'il ne tente rien alors que je le plaque contre les casiers et je crois que je profite de la situation. Je suis en colère et tout ce que j'avais refoulé jusqu'ici remonte à la surface.

-Tu m'as transformé !

Je le rapproche de moi et le lance un peu plus loin sans douceur. Il se cogne sans ménagement et je dois dire que ça me ferait presque plaisir de le voir souffrir si ce n'était pas un vampire qui ne ressentait pas forcément ce type de douleur.

En quelques secondes tout juste je me retrouve face à celle qui fut un temps ma demi-sœur. Aujourd’hui, et depuis bien longtemps, elle n’est plus rien pour moi… Parce que sa famille a fait en sorte de gâcher ma vie au fond ! Et puis … Elle est supposé être mort ! Je ne comprends plus rien… De toute façon le temps que je pense à ça elle m’a plaqué contre le casier avant de me rapprocher d’elle et me projeter contre. Je grimace très légèrement, plus de surprise que de mal et plisse finalement un peu les yeux en me redressant rapidement. Pour le moment… Je tente de comprendre… Mais si elle continue de jouer avec moi… Elle risque d’elle-même goûter la dureté des casiers.

-Impossible, je n’ai rien fait pour ça.

Mon ton est sans appel, je sais encore ce que j’ai faits et cette nuit-là j’ai éteint sa lignée ! Elle ne peut pas être vivante. Non, ça n’a vraiment aucun sens ! Cependant je dois bien lui reconnaître une force vampirique… Elle qui n’était qu’une frêle petite sorcière.

J'avais attendu ce jour toute ma vie de vampire et maintenant qu'il se présentait à moi, je trouvais presque cela trop facile. Je tombe sur lui par hasard en allant prendre mon service alors que je l'avais cherché pendant des années sans succès. Non c'était trop facile. J'avais envie de jouer avec lui mais aussi de le tuer rapidement. Le tuer oui mais lui faire du mal aussi comme j'en avais eu lorsqu'il a tué ma famille, qu'il m'a tué et que j'ai senti la vie quitter mon corps, la douleur de se réveiller et d'être la seule survivante.

-Tu as vraiment la mémoire courte pour un vampire ! Tu ne sais vraiment pas comment transformer un humain en vampire ?

Cette dernière interrogation est bien sûr ironique. Je n'arrive pas à me calmer, c'était trop beau pour être vrai. Il était là devant moi. Même si j'avais une part de responsabilité dans ma transformation certes mais jamais je n'aurais pensé que ça aurait marché. C'était plus une mesure de survie prise dans la précipitation. Je continue de le maintenir contre les casiers, je ne veux pas qu'il s'en tire aussi facilement.

Celle qui fut un temps ma demi-sœur continuait de me maintenir contre les casiers tout en étant agressive avec moi. Elle en devenait d’ailleurs presque ironique et son ton me plaisait de moins en moins. Elle me prenait pour un idiot et il maintenant que le temps de la surprise était passé, je repoussais son bras sans grand mal avant d’inverser de façon rapide et aisée nos positions, posant ma main sur sa gorge, pour lui montrer que je pouvais serrer et lui faire mal si elle continuait.

-Ne prends pas ce ton avec moi. Je sais encore ce que j’ai faits et je n’aurais jamais changé quelqu’un de ton espèce et encore moins de ta famille.

La regardant droit dans les yeux, je devenais à présent menaçant, resserrant légèrement ma main.

-Ne te met plus sur ma route Wilhelmina et surtout ne t'avise plus jamais d'être menaçante avec moi sinon… Je ne serais pas aussi clément. Cette fois, je ne te raterais pas. C’est clair ?

Et comme pour montré que je ne rigolais pas, je fais sortir immédiatement mes crocs tandis que mes yeux devenait à présent entièrement noir.

Je savais qu'il pouvait être plus fort que moi étant mon créateur et ça me fait mal de devoir le dire. Je ne voulais rien lui devoir. Je sens sa force lorsque nos positions s'inversent et je savais que l'effet de surprise qui avait joué en ma faveur au début ne le serait plus maintenant. Sa main sur ma gorge n'était pas serrée mais je savais que s'il le voulait il pourrait le faire sans soucis et me tuer. Parfois je me dis que cela ne serait pas plus mal.

-Et bien tu l'as fais, tu m'as transformée. Félicitations.

Je pense que si j'avais encore un coeur qui battait, il l'aurait entendu battre plus fort. Je n'avais pas peur, de toute façon il ne me restait plus rien que la vengeance. Je n'avais plus personne à qui me raccrocher et pourtant je restais en vie pour me venger, comprendre et avoir des explications sur son geste. Ses crocs finissent par sortir et il me menace à nouveau. Je sais qu'il est en supériorité numérique face à moi mais je ne veux pas lui montrer que cela me fait quelque chose. Je lutte contre le fait qu'il soit mon créateur à son insu.

-Je ne t'ai jamais rien fais et tu m'as tuée, tu as tué ma famille pour te venger ! Le pire c'est que je ne sais même pas pourquoi tu nous as fais ça, tu m'as fais ça !

Je me suis sentie trahie à cette époque-là et j'ose le regarder dans les yeux qui sont totalement noirs.

Regardant dans les yeux celle que j’ai longtemps prise pour ma grande sœur, celle à qui j’ai faits longtemps confiance lorsqu’elle me dit que je l’ai bel et bien fait, elle me félicite même. Je fronce les sourcils en resserrant légèrement ma main autour de son cou, un peu plus énervé. Énerver de voir quelqu’un de cette famille, pour moi ils devraient tous être morts !

-Arrête tes conneries, je n’aurais JAMAIS fait ça !

Parlant les dents serrer on peut sentir toute la colère que je transpire. C’est de la haine que je ressens envers cette famille. Le pire c’est que ce n’est pas forcément elle… Mais ça me rappelle incontestablement sa famille. Elle n’a d’ailleurs jamais su pourquoi j’ai soudainement pété un plomb, un plomb mérité et dans ma tête… Elle ne l’aurait jamais su puisqu’elle était morte. Lorsqu’elle me fait comprendre qu’elle est perdue et qu’elle ne sait pas pourquoi j’ai faits ça, je recule soudainement et me dirige vers la porte, ne voulant pas le dire à voix haute, ça me ferait trop mal, surtout après qu’elle m’est regardée de ces beaux yeux bleus. Elle a raison… Elle n’a rien fait, alors je lui laisse une dernière chance.

-Disparaît de ma vie… Et de ma vue.

Je ne pensais pas que nos retrouvailles se passeraient comme ça enfin si je m'en doutais mais je pensais que ça irait très vite, que l'un de nous deux serait déjà mort. Il m'énerve à me dire qu'il n'aurait jamais fais ça, non il ne l'aurait jamais fais mais moi je l'ai fais assez naïvement. Je ne lui dirai pas d'ailleurs parce que quand je l'ai fais, je ne savais pas que j'allais mourir avec toute ma famille. Même si je suis vivante aujourd'hui, enfin je suis morte et vivante à la fois mais ce n'est pas la question. Je suis devenue vampire à son insu et au mien étant donné ma surprise lorsque je me suis réveillée et que j'étais encore en vie.

-Et bien tu l'as fais que tu l'aies voulu ou non.

Je ne peux que ressentir sa colère et sa haine, elle est dans ses yeux, dans ses mots, dans sa façon d'être. Il me déteste et je le déteste aussi pour ce qu'il nous a fait et ce qu'il nous a volé. Il ne comprend pas non plus mais il va vite le faire. Je ne suis pour rien dans sa vengeance, je ne connais pas les raisons de son massacre soudain non plus. Il a tué par pure vengeance et ça je l'ai bien compris mais moi je n'avais rien fais. Il était la personne en qui j'avais le plus confiance et il m'a trahis. Il n'est pas le seul à avoir envie de vengeance et a avoir été trahit. A ma plus grande surprise, il me relâche et je ne m'y attendais vraiment pas. J'ai dû toucher la corde sensible. Mais une chose me revient en tête.

-Je sais que tu as pris le livre de sorts de ma famille, où l'as-tu mis ?

Ma voix est plus posée et calme parce que je ne m'attendais pas à ce revirement de situation.

Regardant droit dans les yeux mon « ex-demi-sœur, puisque quoi que je fasse elle le restera, je plisse le regard lorsqu’elle insiste et je resserre simplement ma main autour de sa gorge pour la faire taire, grognant tel des prédateurs que nous sommes. Plus elle m’énerve et plus mes canines démangent… Mais heureusement pour elle, elle trouve les mots justes… Ou en tout cas ceux qui me déstabilisent légèrement, ceux qui me ramènent sur Terre. Ceux qui font que je pense à mon fils. Je la remâche donc et me détourne d’elle en la menaçant tout autant que ce qu’elle vient de le faire… Mais alors que j’allais sortir de la pièce elle me lance une dernière phrase. Phrase qui me fait me stopper et avoir finalement un rire. Je suis bon comédien, elle va croire en ce rire vraiment amusé, alors que je le suis pour tout un tas d’autres raisons que celle d’être réellement amusé au sens propre. Me tournant alors vers elle, je ne lâche pas du regard.

-J’ai voulu exterminer ta famille jusqu'au dernier descendant… Ce n’est certainement pas pour en garder de souvenir. Quelqu'un d'autre a dû voler ce livre après mon départ, ta famille était connue, puissante et envié… Ca ne serait pas étonnant.

Ma voix n’avait rien d’ironique, ni d’énerver. Je semblais sincère, vraiment sincère, car j’étais bon acteur. Même si j’avais ce livre en réalité, je ne lui dirais jamais et elle ne le trouverai jamais. Cependant avec ça, elle sera bien obligée à remettre en question ce qu’elle croit juste parce que ce que je dis tiens parfaitement la route et que tout en moi transpirant la sincérité… Même si....

Bien entendu que j'en veux à Eliaz d'avoir exterminé ma famille mais encore plus de m'avoir tuée alors que je n'avais rien fais. J'avais été brisée quand je l'avais compris parce qu'il était une des personnes les plus proches de moi à l'époque et je le considérais comme mon frère. Mais j'avais aussi la colère de ne rien avoir vu venir du massacre et de l'avoir laissé faire sans l'en empêcher alors que j'aurais dû m'en apercevoir. J'aurais dû m'apercevoir de quelque chose lorsque je l'ai soigné cette fois-là mais j'avais cru son excuse. Je reviens à moi alors qu'il allait me tuer et peut-être que j'aurais préféré car j'aurais été tranquille enfin, j'aurais trouvé la paix. Mais je savais aussi que je voulais ma vengeance.

Je lui pose alors une question stratégique et sa réponse n'était pas celle que j'attendais. Je savais que ça ne pouvait être que lui car il n'y avait pas eu de pillage jusqu'à ce que l'on soit retrouvé. C'est ce que j'avais lu à l'époque dans les journaux. Je commence à douter que ce soit lui, sa voix est bien maquillée en tout cas s'il ment car on sent de la sincérité mais je ne lui fais pas confiance.

-Je vais te croire.

Il n'y a rien de méchant dans mon ton, je suis juste sceptique mais je n'ai aucune preuve qu'il détient le livre de ma famille et son histoire se tient.

J’aurais pu avoir peur de lui tourner le dos, mais nullement… Elle n’a rien dans la main qui puisse me tuer et je connais cette salle par coeur. Il ne faut pas oublier que je fais le ménage ici et depuis plus de cinquante ans… Je connais donc bien le lieu et il n’y a rien qui puisse m’être nuisible, pas sans que je l’entende et que je puisse réagir à temps. Cependant… Elle me stoppe lorsqu’elle parle de nouveau et je me tourne de nouveau vers elle. Je lui réponds de façon si sincère que même moi je pourrais me berner et m’avoir. Je la regarde longuement dans les yeux, même si à présent nous sommes loin de l’autre. Elle me fait comprendre qu’elle me croit, bien que ça ne soit pas vrai. Souriant alors, je reprends.

-Fait donc ce que bon te semble, moi je suis en paix avec tout ça depuis bien des siècles. J’ai oublié votre existence à la minute même où j’ai éteint la branche… Parce que je ne comptais pas que ta famille nuise plus longtemps à ma vie.

Encore une fois je mentais, mais divinement bien. Je ne les avais pas oublié, ce sont eux qui avaient animé ma haine et fait de moi ce que j’étais devenu… Mais ça elle ne le saura pas. Elle n’était pas obligée de le savoir et je ne vois pas pourquoi elle le saurait, tout simplement.

Je ne sais pas enfin je ne pense pas faire peur à mon ex-demi-frère parce qu'il est vampire depuis bien plus longtemps que moi et qu'il m'a crée. Et cela me rend malade de savoir qu'il est à l'origine de ma naissance surnaturelle. La personne que je déteste m'a tuée, a tué ma famille et m'a transformé en vampire à son insu mais tout de même, je reste un vampire à cause de lui. Je pense qu'Eliaz n'a absolument aucun remord quant à la mort de ma famille et la mienne, il a prit du plaisir après tout à le faire. Mais je ne pardonne pas que l'on veuille tuer sa famille, celle qui t'as élevé parce que soyons clairs que je ne connais pas la raison de leur mort.

-Moi je n'ai pas oublié.

Je n'aime pas son sourire parce que je sais qu'il n'est pas sincère mais il paraît l'être totalement que ça ferait presque mal. Il a peut-être fait la paix avec leur mort mais pas moi, je n'abandonne pas. Au moins je sais maintenant qu'il va me falloir plus de force pour le combattre parce qu'il a bien plus de force que moi et pourtant j'avais eu l'avantage de la surprise.

Je ne me sentais pas particulièrement bien en compagnie de mon ex demi-sœur. Enfin mon ex… Dans les faits elle restait ma demi-sœur. J’avais été adopté… Enfin volé, même si ça elle ne le savait peut-être pas. Peut-être si… Je ne sais pas et je ne sais pas si je voulais réellement le savoir. Elle ne semblait pas, mais… Si elle était aussi bonne actrice que moi avec cette histoire de grimoire ? Lorsqu’elle me réplique du tac au tac qu’elle n’oublie pas. Je la fixe, tout simplement, encore un petit moment… Et après un dernier petit sourire en secouant légèrement la tête je lui tourne le dos pour quitter pour de bon la pièce. Je lui laisse une chance… Une chance parce que j’ai changé… Même si elle ne le sait pas… Même si elle ne me verra que comme le montre qui a tué sa famille, notre famille. Mais à mes yeux, sa famille n’est que monstre qui à tuer ma véritable famille.





HJ : Je te laisse clore ?

Je me demande encore aujourd'hui comment j'ai pu être aussi proche d'Eliaz alors qu'il m'a poignardé dans le dos ou plutôt mordue pour ce qui est d'être un vampire. L'homme qui m'avait tué n'était pas mon demi-frère, jamais il n'aurait fait ça et je n'avais pas vraiment su ce qui avait provoqué toute cette escalade de violence car clairement j'étais aussi jeune que lui quand tout est arrivé. Je ne me sens pas bien en sa compagnie. Je sais qu'il peut me tuer en un rien de temps, parce qu'il est plus fort et plus vieux que moi en tant que vampire, il est habitué à sa condition et je ne sais pas pourquoi il m'épargne. Moi il m'a fallu du temps pour y faire. Mais ce que je n'oubliais pas était le fait que le grimoire de ma famille avait disparu lorsque nous avions été assassinés. Je le regarde alors qu'il se met dos à moi pour partir et me laisse seule dans les vestiaires. Je soupire une fois sa présence partie et sais que je vais encore avoir beaucoup de travail pour réussir l'entreprise dans laquelle je me suis lancée. Mais le revoir a aussi ravivé d'autres souvenirs qui me ferait pleurer si j'avais un coeur et l'envie de salir mon maquillage. Reprenant mes esprits je fais ce pourquoi j'étais venu à l'origine et repart assez vite.

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