Invité le Vendredi Soir - Aedan Cursse

Pour ce qui veulent pas lire les paroles. :

Comme chaque fois que je ne suis pas de garde je préfère sortir. Je pourrais rester enfermé chez moi parce que je serais nettement plus tranquille. Je veux dire je n’aurais pas besoin d’avoir un masque… Mais ça me permet également de pensée et il est hors de question que je pense en ce moment. Que je pense tout court en réalité… Ca fait des années que je me l’interdis, sinon je pense que je finirais clairement une balle dans la tête à trop penser. Mais comme j’ai envie de tout de même ranger légèrement mon masque au placard… Je décide de me rendre dans un endroit que je ne connais pas encore. Donc pas de Paradise Night Club pour moi ce soir, ni de bar régulier… C’est comme ça que j’arrive à un endroit appeler « l’Etna ». Inconnu au bataillon. J’entre donc à l’intérieur lorsqu’une petite fille m'accueille… Je fronce légèrement les sourcils parce que son visage me dis quelque chose, mais je ne sais pas quoi sur le coup. Troubler, je reprends donc rapidement.

-Bonsoir... Non... Il fallait ?

La petite réceptionniste face à moi me troublait réellement puisque j’étais sur de la connaître et de l’avoir déjà vu… Cependant elle, elle ne semblait nullement troubler, au contraire elle faisait très bien son boulot et c’est dans un hochement de tête que je la suis jusqu’à une table. Une fois installer je la remercie et saisis la carte qu’elle me tend, toujours déstabiliser au fond puis la petite s’envole rapidement vers la scène. Tournant la tête vers cette dernière je l’écoute attentivement et je dois dire que pour son âge, elle gère pas mal. Elle ne semble même pas avoir le trac… Je sors cependant de mes pensées en entendant une voix plus adulte à mes côtés et je pose mes yeux sur le père… Maintenant je le sais puisque tout me revient en le voyant. Je le savais que je connaissais cette petite.

-Bonsoir… Vous allez bien ? Je vais simplement prendre un cocktail... Il y en a un spécial qu’on ne trouve qu’ici ?

Je ne peux pas dire qu’ils ne sont pas attentifs a ce que demande le client puisque je pose tout juste ma question que j’ai le droit à un petit récapitulatif rapide de la carte, des spécialités avec le visuel et les goûts. Un service, rapide et efficace… Comme j’aime. Ma tête se hoche donc alors que je l’écoute attentivement et, après avoir marqué une petite pause, je reprends.

-Franchement tout donne envie, mais je vais y aller pour le Bloody Moonlight… S’il vous plaît.

Pas que le prénom me plaise puisque ça me rappelle la louve que je n’ai d’ailleurs pas vue depuis très, très longtemps. De toute façon c’était évident, à partir du moment où elle avait quitté l’hôpital. Comment de personne comment ça est-ce que je vois et dont je ne croise plus jamais la route une fois qu’ils sont soignés ? Enfin bref. Je sors de mes pensées pour regarder l’homme partir derrière le bar, bien que mes oreilles sont plutôt tourné vers ce qui se trame sur la scène.

Ma tête se hoche légèrement lorsqu’il me dit de profiter du spectacle et je me mets au fond de mon siège. Autant me détendre, je pense qu’hormis cet homme et sa fille, personne ne me connaît ici. Je ne vois aucun visage connu et l’ambiance semble vraiment détendue. Ça ne peut pas me faire de mal. Je joue un peu avec la carte tout en écoutant ce qui se fait. Je finis par comprendre qu’un groupe connu va venir chanter et j’applaudis, comme tout le monde, pour saluer les artistes qui montent sur scène. J’ai l’air sauvage, mais ce n’est qu’un masque. Au fond je suis simplement un homme prisonnier. Alors que les artistes se produisent sur scène, mon cocktail arrive et je remercie l’homme en prenant le verre.

-Il y a souvent des artistes connus ici ?

Moi je ne les connaissais pas, mais l’idée est bonne et sympa. Et puis ils sont Français ? J’aimerais tellement m’évader d’ici... Si seulement Liorah n’était pas mourante....

Visiblement même le chef de l’établissement semblait surpris d’avoir des gens connus dans son lieu. Ma tête se hoche alors simplement lorsqu’il me répond le plus sincèrement possible. Au moins c’est cool, il ne tente pas de rendre son établissement plus beau qu’il ne l’est ou plus classe. Mais alors que je pense à tout ça, je sors brusquement de mes pensées lorsque ce dernier s’installe à ma table et commence à parler cartes sur table, comme on dit. Je le regarde totalement surpris… Puis étant Aedan… Eh bien j’ai une réaction d'Aedan, c’est-à-dire : me replier immédiatement sur moi et afficher mon masque de non-sensible, connard et tous les mauvais adjectifs que vous voulez.

-Je ne vois pas de quoi vous parlez....

Je regarde le propriétaire du bar qui semble remarque que quelque chose ne va pas. Cependant je fais comme si je ne comprenais pas de quoi il parlait, après tout… Je ne suis pas dans un cabinet de psy ici et si je n’y vais pas c’est bien pour une raison. C’est alors qu’il se relève et me parle de manière… Franche, ce qui me fait froncer les sourcils. J’allais lui dire ma façon de penser, également, mais il s’en va. Un peu énervé, bien que troublé, j’hésite à me relever avant de m’en aller, mais la jeune fille, qui a également été une jeune patiente, arrive rapidement vers moi. Elle me demande alors si nous nous sommes disputé et je jette un coup d’oeil vers l’homme, puis repose mon regard sur la jeune fille.

-Disputer n’est peut-être pas le terme…

Après tout on n'avait pas vraiment haussé le ton. J’avais juste refusé de m’ouvrir et il l’avait mal pris, aller savoir pourquoi. Lorsqu’elle me le décrit comme un héros, je la regarde longuement. Elle a la vie devant elle, l’innocence et l’amour d’un père. Qu’elle en profite.

-Cultive bien ton lien avec lui et ne laisse personne le défaire…

Dis-je simplement, amère de mes propres erreurs qui m’ont conduit ici aujourd’hui.

Plus la petite parle, plus elle me fait froncer les sourcils… Elle semble en savoir beaucoup pour quelqu’un de son âge et surtout… Elle m’intrigue vis-à-vis de son père. Je me rappelle de son entrée fracassante à l’hôpital… Mais qu’est-il réellement en réalité ?

-Éternel…? Comment ça ?

J’aurais pu également relever l’information de la succube, mais pour le moment c’était le cas du père qui m’intriguait. J’étais infirmier, c’était donc normal que « l’anatomie » m’intéressait. Je ne connais que très peu d’être éternel capable de se reproduire… Mais il était arrivé tel un sorcier et un sorcier n’est pas éternel… Je sors finalement de mes pensées lorsqu’elle me retourne la question et mon regard s’éteint légèrement alors que je secoue doucement la tête.

-Personne… Je n’ai personne avec qui cultiver ça…

Je n’ai plus personne en réalité, mais ça… C’était trop compliqué pour une enfant de comprendre tout ça. Et puis… Ça ne me rendait pas particulièrement de bonne humeur de parler de mon idiotie qui m’a conduit à oublié ma mère et ma sœur en tant que telle.


-- Edite pour la MAJ --

Cependant je n'ai pas vraiment le temps d'en savoir plus que mon téléphone sonne. Normalement je ne travaille pas ce soir, mais là c'est une urgence. Je m'excuse donc auprès de la petite et paie avant de m'en aller.



FIN