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Balade à dos de wyverne [Leiv]

 :: Hors jeux :: Corbeille :: RP terminés Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Sam 1 Juin 2019 - 20:44



C’était un mensonge de dire que j’étais serein. Je n’étais pas non plus complètement stressé. Mais la seule personne qui avait pu monter sur mon dos, en tant que créature des cieux, c’était Rosa. C’était un peu intime, nos balades. On en profitait toujours pour en faire à Milan, ça me permettait de dégourdir mes ailes et ma protégée aimait ça. Je m’étais retrouvé à proposer une promenade nocturne à notre gadget boy national, qui avait l’air d’être super partant.

Ça me faisait plaisir, mais d’un côté j’avais peur de mal le… gérer. Un jour, Rosa avait failli tomber, et ce parce qu’on se chamaillait pour des bêtises. Depuis ce jour, j’appréhendais un peu les balades. Peut-être que ça allait être pareil avec Leiv. Je l’aimais bien, mais il avait tendance à me faire sortir par les gonds et je ne voulais pas le jarreter de mon dos malencontreusement.

Mes pas m’amenèrent dans les bois d’Oslo, là où personne ne pouvait me voir me transformer. J’avais prévu un sac à dos avec des vêtements, à boire et des soins de premiers secours – au cas où. J’avais donné rendez-vous au petit norvégien dans les alentours de vingt-deux heures, histoire d’être sûr qu’aucun mortel ne nous voit. Heureusement, cette fois-ci je ne devais pas me jeter des claques dans la tronche. J’avais piqué des seringues qui permettaient d’accélérer les battements de cœur, il y en avait pas mal dans la salle de chirurgie au QG.

Ah, le sale gosse approchait. Je lui fis signe, même s’il devait m’avoir vu.

– T’es à l’heure, c’est bien. Prêt pour la promenade ? Si tu meurs, je dirais à J que tu l’aimais.

Après le sarcasme, vint le moment d’expliquer quelques trucs, dont les seringues que je lui montrais :

– J’ai piqué ça au QG. J’utilisais ça lorsque j’avais besoin de me transformer rapidement, du coup j’ai pas besoin de me donner des coups de poings.

Bon, c’était y a longtemps que j’avais utilisé ça donc j’avais oublié la dose exacte nécessaire. Rosa s’en souvenait peut-être, mais je préférais y aller au talent.

– Tu devrais reculer…

Oui, je ne voulais pas faire durer la conversation. C’était pas très agréable de me transformer et encore moins lorsque je me prenais la seringue. Et en plus, il faisait gelant. La pointe s’enfonça dans ma peau, et les secondes suivantes furent rapides. Je n’avais pas besoin de plus de produit, au moins. Des écailles remplacèrent ma peau tandis que ma taille devenait de plus en plus gigantesque. Un grognement bestial s’échappa de mes lèvres à cause de la douleur que tous ces étirements me procuraient et des ailes s’élevèrent. Autour de nous, les arbres se retrouvèrent brisés sous mon poids et des rafales de vents firent dégager ce qu’il y avait autour de moi.

– Putain, ça fait mal, dis-je avec ma nouvelle voix. Leiv, t’es où ?

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Sam 1 Juin 2019 - 23:24
J'étais comme un petit fou. Pour un peu, je me serais payé des fringues de viking, mais je sais pas trop si Nivahriin aurait apprécié que je me ramène comme ça. N'empêche que j'étais tout excité et que ça, je pouvais difficilement le cacher. J'étais repassé chez moi ramener mon chat et prendre un blouson imperméable, parce que j'allais me prendre un paquet de vent dans la tronche, et qu'il n'allait sûrement pas faire très chaud là-haut.

Sérieusement, c'était Noël. Quand on a passé son adolescence à parcourir les mondes de jeux vidéos à dos de dragon et qu'on s'apprête à faire de même dans le monde réel... je pourrais pas raconter ça à mes guildes, ils me prendraient pour un fou. Pourtant, "fou", c'est bien l'état qui me décrit le mieux pour l'instant. Je peux pas m'empêcher d'afficher cet énorme sourire quand j'arrive enfin vers mon collègue.

- Si je meurs ? T'en fais pas pour moi, dans la famille on est habitué à se faire larguer de haut comme ça. Et puis J sait déjà que je l'aime. Par contre, si je me noie, je veux bien te confier Daisie, mais pas Darky.

Pas sûr que la résistance à ce genre de chute soit vraiment héréditaire, mais bon. Je le regarde sortir son kit du petit alchimiste "deviens une wyvern en quelques minutes seulement !", avec un peu d'étoiles dans les yeux certes, mais aussi une légère déception à moitié feinte.

- Hey, tricheur, j'ai préparé toute une salve d'insultes, moi ! J'ai fait exprès d'être cool avec toi sur le dernier debrief' pour tout te balancer à la gueule maintenant ! Je suis sûr que t'aurais adoré la comparaison, en plus ! Tu connais les protées ?

En plus, c'était à moitié vrai. Il avait remonté dans mon estime, alors l'insulter n'était plus aussi amusant qu'avant, mais je m'efforçais tout de même à renouveler continuellement mes noms d'oiseaux. Ils étaient juste plus gentils, ou plus badass. Genre Smaug. Il avait fini par mériter cette appellation.

Je fais tout de suite moins le malin quand il me dit de reculer. Je me serais bien abrité derrière un arbre, mais j'avais pas envie de louper le spectacle. Et puis la dernière fois, il avait quand-même fait tomber pas mal de troncs, alors il valait mieux rester un peu devant lui, histoire de pas se prendre trop de débris dans la tronche. En tut cas, cette fois, niveau équilibre, j'ai su rester debout. Mais quand-même. La classe ultime, cette bestiole. Sans voix, je me contente de faire coucou de la main, en face de lui, quand il me demande de sa voix d'outre-tombe où je suis. Et puis... je me retrouve con. Je grimpe où ? Je grimpe comment ? Je m'accroche à quoi ? Malgré tout, j'affiche un sourire énorme. Je vais monter sur un putain de dragon. Enfin, non, une wyvern. Mais deux pattes de différence, quand on a tant de majesté devant soi, c'est pas franchement important. À la limite, c'est même mieux, ça fait ça en moins qui est susceptible de m'écraser comme une vulgaire fourmi.

- Bon, j'ai réussi à invoquer ma monture, mais maintenant, je fais comment ? Sur WoW, j'atterris directement sur le dragon quand je l'appelle.

Je riais nerveusement à ma propre connerie. J'avais vraiment hâte, mais en même temps, la créature est imposante, et moi, je me sentais juste minuscule. Un grain de sable sur une carapace de tortue, un morpion dans les poils de Gonzales.

Je m'approchais un peu quand-même. La dernière fois, j'avais pas vraiment osé, et surtout, je ne l'avais pas touché. Je posais ma main sur son aile, rugueuse, dont une écaille devait faire trois fois la taille de ma main. Ça me fait tout d'un coup bizarre, d'admettre que je gueule à longueur de journée sur un être aussi imposant.

- Bon. Je suis pas très doué en escalade, mais j'aimais bien le toboggan quand j'étais gamin.

En fait, j'en ai surtout jamais fait, de l'escalade. J'attrape une de ses écailles, et je me sens un peu bête de lui poser la question, mais je lui demande tout de même si ça ne lui fait pas mal. Sait-on jamais. Je fais pareil avec l'autre main, puis avec un pied, et l'autre. La règle, en escalade, c'est d'avoir toujours trois appuis. Alors j'essaie de me concentrer là-dessus pendant mon ascension. Pour le reste, je ne suis pas du genre à avoir le vertige, mais c'est tout de suite plus impressionnant, le monde vu de si haut. Je souffle d'un coup, toujours aussi excité, pas vraiment mal à l'aise, mais pas non plus super commode.

- Wooh ! Sympa la vue, d'ici ! Deux minutes le temps que je m'acclimate et que je trouve où m'accrocher, pis tu peux décoller !
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Lun 3 Juin 2019 - 9:49



C’est qu’il était heureux de me voir, le petit Leiv. Peu habitué à le voir comme ça, je le reconnus cependant à sa manière de parler. Ouais, c’était bien lui, son sarcasme était encore intact.

– Va pour Daisie, je crois que ton chat m’aime pas trop de toute façon.

Maintenant qu’il me parlait de famille, je me demandais bien s’il avait une sœur ou un frère. Ou si sa mère était toujours présente dans sa vie. Vint ensuite quelques explications concernant ma transformation, que je voulais illico presto. Hors de question de me gifler, je voulais faire ça tranquillement. Je lui montrais donc les seringues remplies de liquides de… j’avais déjà oublié le nom, mais en tout cas c’était supposé accélérer les battements de cœur.

Il voulait m’insulter pour m’aider. C’en était presque mignon… je lui fis un sourire en coin, peut-être une autre fois. S’il y en avait une, il devait d’abord survivre cette balade. Il en profita pour me donner un autre surnom.

– C’est tellement gentil de ta part de vouloir m’aider, je te savais pas comme ça, répondis-je, taquin.

Je lui prévins de reculer, comme l’autre fois, pour éviter qu’il se prenne un truc dans la gueule et qu’il meure avant de pouvoir faire la balade. J allait me faire la peau, donc je préférais éviter de blesser son précieux. Je me piquais, le liquide traversant mes veines, et attendais que quelques secondes. Ce n’était pas agréable de sentir son cœur s’alarmer, j’étais bien content de me transformer aussi rapidement. Une fois en wyverne, je devais avouer que j’avais perdu l’habitude d’agir en tant que tel. Je demandais à Leiv où est-ce qu’il était, histoire de pas marcher dessus. Au loin, j’entendis sa voix, mais je dus m’approcher pour décrypter ce qu’il me disait.

– Quoi ? demandais-je en le cherchant. Ah ! j’ajoutais, en entendant sa dernière phrase. C’est quoi WoW ? Et t’as qu’à m’escalader, j’ai… euh… un peu oublié comment m’allonger.

Je lui disais ou pas que je sentais sa main sur moi ? Bon, je pouvais aussi le laisser profiter. Il ne devait jamais avoir vu de wyvernes, ce n’est pas comme si on en voyait tous les jours dans les parages. J’attendais sagement (ce qui était étonnant de ma part) qu’il monte, et c’est ce qu’il fit. Soit il galérait, soit il prenait son temps. Face à sa question, je fis un ricanement. Je lui répondis que je n’avais pas mal. Bah oui, c’étaient des écailles faites pour résister plus que ça quand même.

Voilà, il était sur mon dos et je pouvais bien l’entendre, reste à savoir si ça allait être la même chose dans les airs. J’attendais deux minutes comme il l’avait demandé.

– T’es prêt ? Bon, accroche-toi très bien à moi, parce que je vais décoller maintenant.

La dernière fois que j’avais fait une promenade aérienne avec Rosa, c’était il y a six mois. Je pensais que j’allais galérer à prendre mon envol, mais c’est comme rouler à vélo, on n’oublie jamais ça. Mes ailes firent tomber un tronc d’arbre, qui n’était pas très solide de base et je lâchais un « oops » au passage. Nous étions assez haut, maintenant. En tout cas assez pour que personne ne s’aperçoive de notre présence.

– Voilà, là on est bien. Ça va de ton côté ? Pas trop froid ?

J’ajoutais :

– Par contre, évite de me faire chier en plein vol, parce que j’ai failli jarreter Rosaria comme ça.

J’espérais qu’il se rappelle du prénom de Hermione tout en disant ça. Sans vraiment savoir où aller, je décidais d’aller vers le nord. Ça me faisait du bien de dégourdir mes ailes, j’avais besoin de faire ça depuis mon arrivée à Oslo.


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Lun 3 Juin 2019 - 14:35
L'évolution des rapports entre Nivahriin et moi a été spectaculairement impressionnante. De traître potentiel, il était passé à collègue chiant, puis de collègue chiant à collègue tout court. Ensuite il a été collègue ça va, et il a rencontré mon père. Je sais pas trop lequel de nous deux a changé à ce moment précis. Moi parce que je lui confiais comme un secret, ou lui parce qu'il avait réussi à se mettre à ma place deux secondes ? Ou parce que le paternel a aidé Vargas ? En tout cas, il y avait eu un avant et un après, même si vu de l'extérieur, on se chamaillait toujours autant, à se gueuler l'un sur l'autre, rivalisant d'ingéniosité digne d'un Écossais énervé en matière d'insultes. Et puis me voilà, aujourd'hui, genre deux mois après, sur son dos. Son dos de wyvern. Parce que putain, si ça c'est pas badass, va me falloir une définition qui défie toute concurrence.

Je m'arrêtais un instant avant de commencer mon ascension. Euh, il est sérieux, là, ou il me charrie encore ? C'est possible de... d'oublier comment on s'allonge ? Bon, on va partir du principe que c'est surtout que quand il était wyvern, il avait rarement besoin de s'allonger. Parce que c'était une position statique sur son tas d'or. Comme il se levait jamais, pas besoin de s'allonger. Je secoue un peu la tête.

- Et t'as oublié comment planer, aussi ? Non, parce que bon, j'ai pas pensé à prendre mon parachute de secours... et WoW c'est un jeu. World of Warcraft. Je te montrerais un jour, s'tu veux.

Et peut-être même que ça en rendra quelques uns jaloux. Tout le monde sait que je suis un adepte de ce genre de truc, puisque j'en profite même au bureau, les soirs où je ne rentre pas chez moi et quand je n'ai plus rien d'autre à faire concernant le boulot. Mais comme j'ai pas envie de me faire emmerder, je ne donne jamais mes pseudos ni même serveurs sur lesquels je joue.

Bon, enfin installé, on pouvait pas dire que j'étais super méga à l'aise. Mais j'étais bien quand-même. Vraiment ! C'était une sensation vraiment bizarre, de sentir ces énormes écailles entre mes jambes, mais c'était bizarrement pas mal confortable. J'avais le cœur qui battait à cent à l'heure, avec autant de hâte que d'appréhension. Et un doute de dernière minute. J'aurai peut-être dû prendre des gants ? En tout cas, j'avais pensé au bonnet et à l'écharpe, que j'avais passé juste avant de grimper. Faut dire que ça, j'ai pas forcément besoin de me le noter, j'en ai toujours sur moi. Quand on chope le moindre virus au moindre mouvement...

- Dis, c'est pas contagieux, la transformation ? Non parce que bon, j'ai le palpitant qui s'affole un peu, là, quand-même !

M'accrocher très bien ? Euh, ouais, d'accord... mais à quoi, bordel ?! Est-ce que ça tient bien au moins ses écailles de tortue ? Je vais opter pour les genre d'excroissances, je pense que c'est plus raisonnable. Je ressers les jambes d'un coup quand il commence à déployer ses ailes. J'ai peur ? Moi ? Non, ça risque pas. Je m'accroche plus fermement quand je manque de glisser en arrière et...

- VERS L'INFINI ET L'AU-DELÀÀÀÀÀÀÀÀÀÀÀÀÀÀÀ !

Pour le style, j'aurais bien lâché une main pour balancer le poing en avant, mais... non. J'ai pas osé. Mais quand-même. En fait, j'ai surtout hurlé pour m'empêcher de penser. Les premières secondes sont juste trop flippantes. Enfin, j'étais globalement assez à l'aise au niveau équilibre mais.... le vent dans la tronche à une vitesse pareille c'était pas génial, la montée en altitude. Pis les oreilles qui déchirent aussi. Obligé d'ouvrir la mâchoire comme un couillon et de de faire des grimaces que mon petit dragon ne pouvait heureusement pas voir. Heureusement, il a la voix qui porte et je l'entends pas mal, par contre, moi, je suis obligé de hurler :

- C'EST GENIAL PUTAIN !!

Si j'ai froid ? Je suis Norvégien, mec ! J'ai appris à nager dans de l'eau à 10°. Bon, d'accord, le jean à cette altitude c'était pas... mais bon, j'ai mon blouson, et je suis plutôt bien au chaud, au sec et à l'abri du vent avec ce truc. J'envoie un "woooohooooo" digne du western le plus pourri, en lâchant prise, au sens propre comme au figuré. Les bras en l'air, sentant le vent s'abattre sur mon visage et me retenir de tomber vers l'avant, comme quand on était gosse et qu'on se penchait plus ou moins dangereusement sur la falaise.

- Quoi ? Rosaria ?! Putain, j'suis pas le premier, merde !

Bon, d'accord, je m'y attendais un peu, après tout, il ne m'aurait pas fait cette proposition aussi facilement s'il ne l'avait jamais fait avant. Enfin je suppose. Mais je suis prêt à parier que ni Vargas, ni Gonzales, n'ont été initiés.

Maintenant que c'était plus calme, je n'avais plus vraiment besoin de m'accrocher. On planait tranquillement, même si ça devait être à une vitesse assez hallucinante. J'avais quand-même les mains toujours en contact avec lui, prêt à me retenir s'il le fallait. Comme là, quand je tousse un peu... Mais je m'appuyais surtout dessus, me redressant et admirant le paysage, quelques mèches dépassant de mon bonnet battues par le vent.

- Tu peux aller jusqu'où, comme ça ? Genre un Oslo-Trondheim, tu le fais en combien de temps ?
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Lun 3 Juin 2019 - 19:29



Certes, j’avais oublié quelques trucs en restant humain trop longtemps, mais planer c’était essentiel chez les wyvernes. J’eus un rictus face à cette remarque, puis l’écoutais parler de son jeu World of… Starcraft ? Non, Warcraft. Il était courageux de me proposer d’y jouer, parce que moi et les jeux vidéo…

– T’abuses, je sais planer quand même. Et on verra pour le jeu vidéo, j’ai pas assez de patience pour ce genre de choses.

Pourquoi ça ne m’étonnait pas que Leiv soit un gamer ? C’était déjà un geek, alors ce n’était pas une surprise. On passait ensuite à l’étape « il faut grimper sur mon dos » et je le laissais manœuvrer à son aise, tandis que je sentais des pieds me chatouiller les écailles. On aurait dit une fourmi sur ma peau. Une fois installé sur mon dos, j’entendais de justesse ce qu’il venait de me dire.

– C’est mignon, le petit bout de chou a peur, taquinais-je.

Avant de m’envoler, je lui conseillais de bien se tenir, normalement Rosa s’accrochait aux rebords des écailles et ça ne me faisait pas mal, donc il pouvait faire pareil. De toute manière, pas besoin de faire ça une fois stabilisé en l’air. Mes ailes se mirent à battre et mes uniques pattes arrière poussèrent le sol pour avoir de l’élan. Un cri venant de loin me fit sursauter, Leiv venait de hurler à plein poumons.

– Y a juste 10 mètres en-dessous de nous, tu sais.

Alors que je battais des ailes, je me mis à songer à faire plus de sport. J’avais grossi et je le sentais – et de plus, avoir un humain sur le dos ajoutait du poids. On était assez en hauteur pour pas qu’on nous aperçoive, et je voulais pas non plus tuer Leiv d’hypothermie. Ça y est, on était partis pour la promenade. Si je pouvais sourire, je l’aurais fait. D’ailleurs, entendre l’autre qui beuglait derrière moi me donnait encore plus envie de me marrer.

– Content que ça te plaise. J’espère que ça va pas te lasser au bout d’une heure, quand même.

Bah ouais, je comptais pas faire des acrobaties. C’était juste une balade basique, enfin pas tant que ça, mais quand même. Je lui prévenais cependant de pas me faire trop chier, même si je doutais qu’il le fasse, et il fut déçu d’apprendre qu’il n’était pas le premier à me chevaucher – mon dieu, cette phrase…

Ne lui dis pas que j’ai fait une balade avec toi, par contre. C’est un peu notre truc, du coup j’ai pas envie de la blesser.

Ça faisait un peu le gamin qui demandait à un autre gamin de garder un secret, mais je voulais pas que Rosa l’apprenne. Peut-être qu’elle allait s’en foutre de le savoir, mais aussi… peut-être pas. En revanche, je savais pas quel chemin prendre. J’allais soigneusement éviter Svaak, mais un jour fallait que j’aille y faire un tour, après cinq-cents ans on allait sûrement plus me reconnaître. Du coup, je laissais mes ailes me porter.

Leiv me posa ensuite une question. Merde, j’allais devoir faire des maths. Je me mis à réfléchir.

– Euh… je dirais deux heures ? Si ça a mis sept heures en train, deux heures ça me semble logique. Mon île est à quelques heures d’ici, par exemple.

Si je le ramenais à Svaak, ma mère allait probablement l’adorer, elle qui raffolait des humains. Ma sœur aussi, en réalité. Mais mon géniteur… il allait se méfier de lui comme pas possible et me faire la morale pendant des heures. Il était probablement devenu Roi, depuis tout ce temps. C’en était même certain, vu comment le Roi d’avant le voyait bien comme le successeur.

Les terres d’Oslo se faisaient encore voir de là où j’étais, et, d’après moi, nous étions juste au-dessus du centre-ville. Sans le vouloir, j’étais perdu dans mes pensées à m’imaginer comment serait devenu Svaak. Probablement toujours aussi magnifique, avec ses montagnes gigantesques et ses plaines qui donnaient vers l’océan. Et si… on y faisait un tour ? Rien qu’une petite visite de loin, je ne voulais pas m’y déposer, je n’étais pas encore prêt pour ça.

– Ça te tente qu’on aille visiter Svaak ? Mon île, je veux dire. Juste pour que tu puisses y jeter un coup d’œil, j’y suis pas vraiment… la bienvenue.

Voire pas du tout. Si on se faisait attaquer, ça allait être de ma faute à coup sûr. Ça se trouve ils avaient pris cette connasse de sorcière comme consultante ou un truc du style, je voulais pas la voir. Et ni ma famille. Avant d’entendre la réponse du petit norvégien, je pivotais un peu vers la gauche, là où se dirigeait Svaak.


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Mar 4 Juin 2019 - 11:43
Godzilla ? Manquer de patience ? Non, c'est impossible à imaginer, voyons ! Ce type c'est tout l'art du calme et de... bon, O.K., j'arrête, c'est pas crédible une seconde. Si son irritabilité est mon jeu préféré, en revanche son empressement est un paramètre potentiellement très problématique à prendre en compte à chaque étape d'une mission à laquelle il participe. Fallait le voir poireauter plus de six heures dans un train, tiens. J'avais du le nourrir à coup d'ancienne voisine, pour qu'il tienne le coup.

- Dis, avec une... tempérance pareille, tu faisais comment sur ton tas d'or ?

Je devrais vraiment arrêter avec la provocation tant qu'il est encore temps parce que j'ai pas très envie de me prendre un coup de queue ou qu'il se secoue un peu trop brutalement pour répondre en jouant à me faire tomber. J'attendrais de le voir à nouveau en humain pour ça. Enfin, si j'y arrive. C'est pas que je suis patient moi aussi, mais...

- J'ai pas peur ! J'suis tout excité !

J'ai plus d'excitation que d'appréhension en moi, certes. Mais un peu de mauvaise foi de temps en temps, ça n'a jamais tué personne. Enfin peut-être que si. Mais là, ça devrait aller.

Les sensations une fois en l'air était juste indescriptibles tellement c'était... magique. Surnaturel, en fait. Je commençais à me demander si mon père avait déjà ressenti ce genre de trucs aussi, du temps où il en avait, des ailes. Je ferais mieux de ne pas lui poser la question en tout cas. Il ne parle jamais de tout ça.

Une chose est sûre en tout cas, c'est que si une wyvern n'avait pas une température corporelle à rendre fou le Dr House, moi, je serais déjà congelé. Le vent est particulièrement froid, mais en fait, ça va. Un peu comme si j'avais le cul dans un four et le crâne dans un frigo, alors du coup ça équilibrait un peu. En tout cas c'était suffisamment bien réparti pour que je puisse profiter pleinement du paysage et du reste. J'étais bien. Pour un peu, j'avais presque envie de m'allonger.

- Chut. Dix mètres en dessous, c'est peut-être pas l'infini, mais c'est déjà bien au-delà de mes capacités habituelles. J'ai pas d'ailes, moi, hein. J'aurai pu... mais bon.

Je sais pas si ça aurait trop marché, moi en ange. Bon, ça implique que du coup mon père n'aurait pas été ce qu'il est devenu, alors... j'aurai été quelqu'un d'autre. Parce que même si je ne sais pas vraiment ce qu'il a été, une chose est sûre, je ne suis vraiment, mais vraiment pas comme lui à cette époque. Sauf si c'est justement pour ça qu'il a été déchu, mais je crois pas. Il regrette trop profondément d'avoir foiré, même si je sais pas trop de quoi il s'agit.

- Me lasser ? Putain, tu rêves ! Reste juste en vitesse de croisière deux minutes, tente rien, j'essaie un truc !

Et voilà, je me penche en arrière, et encore un peu, et encore un peu... moment critique où je lâche d'un côté sans être à plat de l'autre, et... aaaah voilààà je suis bien. Allongé, pépère, sur un matelas chauffant. Que demande le peuple ? Tout compte fait, le dos de wyvern, c'est vachement plus cool que des ailes d'ange.

- Voilà, si je me lasse, je m'endors, tu vois ! Oh attends, bouge pas, j'essaie un autre truc !

Je me redresse, repose les mains à plat devant moi avant de me pencher en avant pour remonter un genou, puis l'autre, et... mouais, non, je tenterais pas de me mettre debout, trop de vent ! Je me rassoie alors normalement. Bien plus à l'aise qu'au départ, j'ai pu besoin de m'accrocher tant que ça. Je me connaissais une affinité avec la terre à cause de ma mère, mais peut-être bien que je tiens aussi de mon père et de l'air. Même si c'est évidemment vachement plus atténué que d'autres créatures surnaturelles, évidemment. C'est pas quelque chose dont je fais vraiment partie...

- Elle serait jalouse, la petite Hermione ? T'en fais pas, t'inquiète. J'avais pas vraiment envie de partager, de base... J'aime bien garder mes petits plaisirs pour moi !

Et ça c'est vrai. Sorti de devant un écran, je suis sûr que personne ne sait ce que j'ai comme loisirs ou comme passions. Je suis même certain que tout le monde pense que je n'ai rien en dehors des ordis, en fait ! Et c'est tant mieux.

Deux heures pour aller à Trondheim, c'est moins rapide que l'avion, mais c'est quand-même bien cool. Pas que j'ai spécialement envie d'y aller, mais bon. J'aime bien avoir des objectifs, quand-même, et là, on n'allait pour ainsi dire nulle part, pour l'instant. Jusqu'à que... sérieusement ?! Il... il me faisait confiance à ce point ? Wow. C'était... pendant un instant, j'ai pas su quoi répondre tellement je me sentais privilégié.

- Putain, ouais, carrément...! Pourquoi t'es parti, d'ailleurs ? Enfin... si c'pas trop indiscret.

Je pense que personnellement, ça ferait déjà un moment que j'aurai répondu à ses questions personnelles s'il avait osé les poser. Je ne sais pas trop si j'allais trop loin avec celle là, mais après tout, c'est lui qui me proposait d'entrer dans son cercle privé, alors... la porte était ouverte des deux côtés, à voir ce qu'il allait faire avec la sienne et avec la mienne. Même si j'avais sans doute largement moins à cacher que lui. J'étais né dans le coin, et il n'a pas eu de mal à s'imaginer mon enfance après avoir rencontré mon père.
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Mer 5 Juin 2019 - 13:10



Sa question sur l’or me fit grimacer, du moins si mon visage me permettait de le faire. C’était une petite pique sarcastique comme toutes les autres, mais j’avais bien envie de lui apprendre deux trois trucs sur les wyvernes. Et puis, c’était une info pas mal importante. Du coup, je pris la parole :

– Je faisais rien vu que les wyvernes sont allergiques à l’or – ça nous brûle. Même si on adore ça. Je crois juste que le type qui a façonné notre race s’est dit qu’il fallait quelque chose pour nous faire chier.

Oui, bon, c’est vrai qu’il paraissait plus hyperactif qu’effrayé. Pourtant, j’avais pas une gueule toute mignonne avec mes crocs qui avaient lacéré des humains. Mais ça, le binoclard n’en savait rien. En fait, il était au courant de peu de choses à propos de mon passé et c’était mieux comme ça. Pas que j’avais honte ou quoi que ce soit, mais un ancien bouffeur de vermines qui a fini par être maudit comme une tapette… eh bien, ça pouvait mener à plus de moqueries de sa part.

– Ouais, je vois ça, finis-je par répondre en l’entendant hurler derrière moi.

J’en profitais pour me moquer de lui, nous n’étions qu’à dix mètres. Sa remarque, qui était pertinente, me fit tilter.

– Comment ça, « aurais » ? Tu veux dire quoi par-là ?

Pas ma faute si j’étais une créature curieuse. Il m’avait tendu la perche et je l’avais prise, autant en savoir plus sur celui qui coordonnait nos missions. Ça se trouve, il était le fils d’un pigeon et d’une humaine. Ensuite, vint mes doutes concernant la balade. Et s’il trouvait ça chiant ? En vrai, je m’en fichais un peu s’il pensait comme ça, je pouvais très bien le déposer quelque part pour qu’il se démerde à rentrer. Mais je me serais transformé pour rien.

Au vu de sa réaction, ça n’allait probablement pas être le cas. Je le laissais faire ce qu’il faisait – et qu’est-ce qu’il foutait d’ailleurs ? Je le sentais bouger comme pas possible sur mon dos et ça me donnait envie de me gratter.

– Non, idiot, je vois pas justement. Tu es derrière moi et j’ai pas un cou ultra flexible non plus.


Il essayait un autre truc.

– Tu fais des acrobaties sur mon dos ou quoi ?


J’avais rien contre le fait qu’il cherche à s’amuser un peu, mais s’il glissait comme un con et qu’il tombait dans l’océan, il allait clairement mourir. Déjà qu’il toussait à cause du vent… je me rappelais ensuite ce que j’avais prévu de demander. Ne rien dire à Rosa. Et d’ailleurs, j’allais devoir éviter d’y penser si elle lisait en moi. Je fus surpris de voir que Leiv était déçu.

– Plutôt vexée. Y a d’autres trucs que j’essaye de pas lui dire. Et tant mieux, j’avais peur que tu serais du genre à lui dire ça à peine rencontrés.

« Et et et, moi j’suis monté sur le dos de Niva, na nanèreuhhh ! » ouais, je voyais mal Leiv parler comme ça. Il y eut un silence durant lequel je fus replongé en pleine nostalgie. J’avais soudainement envie de revoir Svaak, juste virevolter comme ça et revoir les paysages. Je proposais donc ce plan à Leiv, avant de me dire que je pouvais faire pareil avec Rosa. Si on avait pas été là-bas avant, c’était parce que Milan était beaucoup trop loin de l’île. Le norvégien accepta, non sans afficher une certaine excitation, avant de me poser LA question.

Je lui disais quoi ? La vérité ? Un mensonge quelconque ? Va pour une semi-vérité.

– On m’a, euh… chassé. J’ai mauvaise réputation à cause de ce que je faisais là-bas.

Les habitants de Svaak allaient probablement me reconnaître si je passais dans les coins populaires. J’allais lui montrer les plus belles montagnes et autres horizons, rien de plus – c’était déjà assez dangereux. De rares wyvernes étaient capables de se transformer en humain, donc peut-être qu’il allait en voir. Vu que notre conversation se transformait en confessions intimes, je me mis à aussi lui poser des questions (et pour éviter de parler de moi).

– Moi aussi, j’ai quelques questions. A part la télékinésie, tu sais faire quoi ? Et ça marche le traitement, là ?

Je n’étais pas siii inquiet que ça à son propos. Un peu, d’accord. Il m’énervait pas mal le sale gosse, mais il savait se montrer attachant. Ce n’était pas ma faute aussi, depuis que je m’occupais de Rosa j’avais tendance à être plus laxiste – et je n’aimais pas ça.

***

La brume au loin m’indiquait que nous étions proches de notre destination. Le mur de brouillard m’avait toujours paru banal à mes yeux, mais maintenant que je le revoyais après tant d’années, je devais dire que j’étais impressionné. Rares étaient les simples mortels qui s’aventuraient près d’ici, autant dire que Leiv était devenu l’exception car on allait devoir traverser les fameuses barrières, qu’on considérait comme magique.

– Couvre-toi la bouche, tu risques de cracher tes poumons.


Ce furent mes dernières paroles avant qu’on s’engouffre, c’était nécessaire pour moi de me concentrer à présent. Me guider dans la peinture grise dans laquelle nous étions était difficile étant donné que j’avais perdu l’habitude de venir ici. Si, au départ, je ressentais de l’appréhension, sortir de la brume me procura toute une autre panoplie d’émotions. Comme je l’avais prévu, Svaak n’avait pas changé et sa beauté était toujours indéniable. De nombreuses montagnes, dont certaines qui étaient enneigées, surplombaient l’île. On pouvait voir des wyvernes virevolter au-dessus des plaines gigantesques et une roche, réalisée à l’image de mon père, me confirma mes doutes : il était devenu le nouveau Roi. Si la Scandinavie possédait une nature sauvage et brute, ce n’était rien à côté de mon pays natal. Tout avait été prévu pour les créatures immenses que nous étions.

– Bienvenue chez moi, Leiv.

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Jeu 6 Juin 2019 - 15:41
Le monde est toujours plus vaste que l'on ne l'imagine. Selon mon point de vue, les gens qui ne sont pas assez curieux pour le voir ne sont que des imbéciles. J'aime bien avoir des certitudes. J'en ai besoin, en fait. J'aime bien tout savoir, tout comprendre... mais je veux bien admettre que le monde me réserve encore bien des surprises. Comme les wyvernes, comme d'autres créatures surnaturelles rares ou coupées des humains. Si vous voulez mon avis, elles ont bien raison, de se couper du reste du monde. Enfin... sauf si c'est par manque de curiosité. Mais bon, là je m'éloigne.

Ainsi donc, il est attiré par ce qui le brûle. Logique, d'une certaine manière. C'est exactement pareil avec les humains, en fait. La différence, c'est que pour ces derniers, ce n'est pas physiquement que ça leur arrive. Si c'était le cas, le monde serait un endroit plus sympa où vivre, si vous voulez mon avis. Bon, le problème, c'est que j'aurai sans doute plus de boulot. Mais là, je m'éloigne encore plus.

- On vous a façonné ? Et ce truc de brûlure, ça te le fait aussi en humain ?

Ce serait marrant d'apprendre qu'à l'instar des anges, les wyvernes aussi ont un créateur.  Peut-être qu'il disait juste ça comme ça. Il y a des religions partout, j'imagine... jusqu'à qu'on arrive à expliquer le monde autrement, tout du moins. L'évolution des religions est d'ailleurs pour moi une preuve que se sont des conneries. La science évolue aussi, bien évidemment, mais elle ne se contredit pas, elle apporte simplement d'autres éléments, explique plus de choses au fur et à mesure. Même s'il y a bien des sujets où on n'en sait pas encore assez et qu'il y a des controverses à n'en plus finir... mais la science, contrairement à la religion, ne s'adapte pas. Il n'y a pas de mauvaises traductions ou de mauvaises interprétations. Se sont des faits, que l'on comprend... ou pas. Je crois que je me suis encore éloigné.

- Mon père est plus vieux que toi, tu sais. Il en a eu des ailes, pendant quelques siècles... il en a plus que les stigmates, maintenant.

Et pas que de ses ailes, d'ailleurs. C'est un fantôme de lui-même, je suppose. De ce qu'il a été. Un fantôme humain pathétique... Je ne sais que trop peu de choses de son passé, mais je comprends que la chute ait été rude. Au sens propre comme au sens figuré.

J'arrêtais rapidement mes acrobaties, parce que je n'avais pas tellement envie de vérifier à quel point je tenais de mon père. S'il avait survécu à une chute d'encore plus haut que ça, c'était pas bien certain qu'il en soit de même pour ma pomme. Et je voulais rester en vie encore un petit peu. Si possible.

- Comment ça, t'as pas le cou d'un hibou ? Je m'étais allongé ! T'es plutôt confortable, mec. Tu viendrais dormir dans mon bureau cet hiver ? Parce que ça caille au QG dès que ça gèle dehors !

C'est vrai que les débarqués d'Italie ne savent pas encore ce qui les attend, en hiver ! Encore, Oslo ça va, c'est au sud, et le fjord est bien abrité. Rien à voir avec Trondheim. Mais à la Section... le problème n'est pas plus les coupes budgétaires que de pas émettre trop de chaleur, mais y'a des jours où je bosse avec des mitaines. Dans mon bureau. Mais j'allais le laisser découvrir ça tout seul dans quelques mois, là, il me parlait d'Hermione.

- Je comprends rien à votre relation... enfin, tu me diras, je comprends pas grand chose aux relations en général.

Et c'était pas peu dire. Mon seul proche est mon père et... ouais, c'est compliqué. Mais c'est mon père. Là, ils ont même pas de lien de parenté. Je préférais ne pas répondre à sa confidence, même si j'aurai aimé en savoir plus. Qu'est-ce que des wyvernes pouvaient considérer comme indignes d'elles ? Alors que je me taisais pour respecter son intimité (comme si ça me dérangeait, d'habitude!), je me redressais à une des première question personnelle directe qu'il me posait. Si ce n'est pas la première, en fait.

- Je sais faire enrager les gens. C'est un pouvoir plutôt marrant, mais j'crois pas que ce soit lié au surnaturel...

Quant au traitement... je soupirais en m'allongeant, mais cette fois vers l'avant, le ventre contre son cou, que je n'aurai pas pu entourer de mes mains si j'avais essayé... mais là, j'avais les poings sous le menton.

- Pas aussi bien que prévu... des fois ça va, comme aujourd'hui, pis des fois je me retrouve avec une putain de fièvre sans vraiment de raison. Je crache moins de sang, mais je tousse encore beaucoup trop... et puis ça m'a pas empêché de me payer une pneumonie comme souvent après un rhume... j'sais pas trop si je dois continuer. Je dois pas être assez surnaturel pour que ça marche. Et comme j'suis pas non plus assez humain pour le reste...

L'histoire de ma vie. Pas assez ci, pas assez ça... mais trop pour ci, et trop pour ça. Avant de faire partie de la Section 45, je croyais simplement que ma place n'était nulle part. Enfin, si, à celle de mon père. C'était vraiment une sale période, j'ai pas envie d'y repenser.

***

Un silence régna soudain. Pas uniquement parce qu'on se taisait, mais un silence en général. J'apercevais une grosse brume au loin, le genre de truc qui m'aurait fait lui demander d'aller plutôt ailleurs, s'il n'avait pas l'air de s'y diriger délibérément. Peut-être que c'était une sorte de protection magique. Peut-être que les wyvernes savaient faire de la magie ? J'avais vraiment envie d'en savoir plus, beaucoup plus, mais présentement n'était pas le moment. Surtout que je fis comme il me l'avait recommandé : j'avais remonté mon écharpe jusqu'à mon nez, et baissé mon menton pour me couvrir de la même manière avec mon blouson, les deux mains par-dessus. Enfin, rapidement plus qu'une, de main. Je m'accrochais avec l'autre, surtout que je commençais à perdre mes sens de l'orientation et de l'équilibre, dans cette épaisse masse grise digne d'une entrée sur Jupiter. Bizarrement, je n'avais pas spécialement peur. Je faisais suffisamment confiance à Aiden maintenant, pour ne pas m'inquiéter plus qu'il n'en faut.

Et puis VLAM. Le soleil en pleine gueule. D'un coup. Ce qui rend la vue encore plus éblouissante. La vue, et... des dizaines de créatures majestueuses qui planaient et plongeaient au-dessus d'un amas d'îles qui semblaient à la fois si petites et si gigantesques... Une sorte de statue (ou était-ce taillé dans la roche?) représentait d'ailleurs une wyverne dont je n'arrivais pas à trouver le qualificatif. Géant, mais genre géant point de vue wyverne. Je restais sans voix, et la bouche grande ouverte, tout comme mes yeux, d'ailleurs. Heureusement qu'il ne pouvait pas apercevoir cette expression sur mon visage.

- Bordel... si un jour je t'emmène voir mon appart, je veux pas de comparaison, d'accord ?

Les couleurs, flamboyantes, étaient dignes d'une carte postale retouchée. Et puis toutes ces créatures... d'aussi loin que nous étions, elles ne paraissaient pas si grandes, mais je les distinguais déjà suffisamment pour en saisir quelques différences. Leurs écailles, leurs ailes, leurs morphologies... si aucune ne se ressemblaient vraiment, je n'avais pas l'habitude nécessaire pour en voir plus. Peut-être que Nivahriin les reconnaissait.

Et puis soudain, un frisson me parcourut l'échine. Il avait dit avoir été chassé... était-il le bienvenu dorénavant ? Avait-il le droit d'être ici ? Et si c'était à cause du fait qu'il portait des humains, qu'il s'était fait virer ? Je regrettais de ne pas avoir posé la question plus tôt.

- Quand tu disais avoir été chassé... c'était genre "reste loin mais tu peux revenir de temps en temps" ou bien "dégage sinon on te fait la peau" ? Non, parce que bon, j'ai bien envie de voir tout ça de plus près, mais si possible sans finir comme dommage collatéral.

N'empêche que c'était le plus beau truc que j'avais jamais vu de ma vie. Et j'en avais parcouru, des mondes virtuels, à dos de dragon. Bon, d'accord, c'est pas comparable. C'est putain de pas comparable. Mais face à tout ça, j'ai comme qui dirait besoin de me raccrocher à quelque chose que je connais mieux.

- J'ai le droit d'être ici au moins, hein ?

Même si c'était trop tard pour poser la question, autant le savoir.
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Ven 7 Juin 2019 - 18:10



Moi qui pensais que j’allais être dérangé par les questions de Leiv, ce n’était pas du tout le cas. Au contraire, je préférais qu’il me les pose plutôt que de chercher par lui-même. C’était un mensonge de dire que j’avais pleinement confiance en J et son protégé, mais disons que je m’étais quand même attaché à lui. Peut-être que ses remarques sarcastiques m’amusaient un peu plus que je ne le voulais.

– Notre situation religieuse est la même que la vôtre, on ne sait pas vraiment si c’est une sorte de Dieu qui est à l’issue de notre création, ou s’il y a une explication scientifique. Mais ce que je sais, c’est que les wyvernes ne vénèrent que les politiciens.

J’ajoutais, pour répondre à son autre question :

– Et malheureusement, l’or brûle aussi ma forme humaine.

Mes yeux s’écarquillèrent face à ce qu’il venait de me dire. Son père, plus vieux que moi ? Et il a aussi eu des ailes ? Est-ce que c’était une wyverne capable de se transformer en humain ? Il y en avait des rares qui étaient capables de le faire. Mais s’il parle de stigmates, alors c’est lié à la religion. Est-ce que son géniteur était…

– … un ange ?! Ton père était un ange !
m’exclamais-je, comprenant enfin.

Ce que je pouvais être lent, parfois. J’avais oublié que ces races existaient, mais s’il y avait des démons, comme mon vieil ami Voigt ou même Lilith, il y avait forcément des anges.

– Par stigmates, tu veux dire qu’il est… déchu ?

Je ne savais pas si j’allais dans un terrain boueux, je ne voulais pas non plus plomber l’ambiance. S’il m’en parlait, c’est qu’il le voulait, mais d’un côté peut-être qu’il avait posé certaines limites à ne pas passer. De toute manière, si c’était trop indiscret, il allait probablement me le dire.

Ah, mon dos ne me grattait plus, il avait arrêté de bouger ! C’était réellement la même sensation qu’un doigt longeant la peau de quelqu’un. Puis, Leiv se mit à reprendre les remarques sarcastiques.

– Dis à J d’être un peu plus dépensière alors. Parce qu’effectivement, ça caille plus dans le QG que dans mon appart’ alors que c’est un endroit miteux. Tu me payes combien si je suis ton radiateur ?


C’est que le salaire il était moins bon que celui à Milan. Pourtant, J serait du style à offrir le meilleur du confort à son précieux, c’en était même étonnant qu’elle le laisse vivre dans un sous-terrain congelé. On parlait ensuite de « Hermione », et il se confia qu’il ne comprenait rien à notre relation. A vrai dire, c’était pareil de mon côté – et probablement que Rosa ressentait la même chose.

– Ne t’inquiète pas, c’est aussi mon cas.

Pour changer de sujet, je lui demandais ensuite s’il avait d’autres pouvoirs. J’étais curieux ! J’en savais rien sur les anges, à part ce qui était dit sur internet. Est-ce que sa mère était une démone ? C’était un nephilim, peut-être ? Ahh, trop de questions. Il disait avoir le don de faire enrager les gens et j’eus un rictus face à ça.

– Je confirme, t’es doué. Y a que Vargas qui est patient avec toi et je pense même qu’il veut t’adopter, il t’adore.

Ses deux enfants seraient jaloux tellement il passe du temps avec. Alors que le silence vint s’installer, mes ailes nous portèrent vers Svaak.

***

Nous étions arrivés à destination. Le soleil s’était levé depuis un bout de temps maintenant, et les rayons illuminaient la magnificence de Svaak – j’exagérais peut-être les faits, mais pour moi ça restait une île qu’on ne pouvait pas oublier. Je ne pus empêcher une grimace en voyant la tête de mon père sur la roche, il n’avait pas changé. Ils avaient même pris la peine de mettre la cicatrice qu’il avait à la joue. Bordel, ce qu’il ne m’avait pas manqué. J’entendais la réaction de Leiv au-dessus de moi, ce qui me fit doucement rire. J’étais content qu’il appréciait le paysage.

– Je pense que j’ai une petite idée de ce que ça pourrait ressembler lorsque je vois ton bureau.

J’imaginais l’appartement petit et bordélique. Ça se trouve, c’était pas du tout le cas et c’était en fait super propre et spacieux. Je ne connaissais pas ses habitudes pour juger, mais c’était juste une petite pique pour le faire chier. Bon, maintenant, je devais éviter les autres wyvernes. C’était complètement étrange d’en voir d’autres. La question de Leiv me fit toussoter. Merde, il s’en était rappelé.

– Euh… c’est « dégage sinon on te fait la peau ». Ils ont carrément célébré mon exil, alors je pense qu’ils doivent se souvenir de moi. C’est pour ça qu’on ira pas près d’eux.


J’ajoutais, gêné :

– Et s’ils nous attaquent, eh bien… on a qu’à fuir. T’inquiète, je suis plus rapide qu’eux !

Il me demandait s’il avait le droit d’être là. Ce fut le vide cérébral pendant deux secondes.

– J’en sais absolument rien. Ma mère adore les humains et vu que…

Je me tus, hésitant à lui dire. Fuck it.

– Tu vois la roche, là ? C’est mon père. Il est devenu roi depuis que je suis parti, lui il aime pas trop les humains. Mais ma mère les raffole. Pas dans le sens gastronomique, panique pas. Je pense que… si on s’fait choper, on aura pas trop de soucis. Les wyvernes sont pas des créatures hostiles.

Je crois, songeais-je. Je continuais le chemin que j’avais tracé mentalement, je longeais les montagnes que je voyais, histoire qu’on reste quand même cachés. Ce que je redoutais le plus, en fait, c’était de croiser ma sœur. C’était fort probable, après tout, son hobby c’étaient les courses et les balades.

– C’est le mont Yol ici, j’aimais bien y venir avec ma sœur. D’ailleurs, si tu vois une wyverne bleutée, gueule un bon coup parce que ce sera forcément elle.


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Sam 8 Juin 2019 - 14:00
Parler de religion est toujours un peu délicat. Il y a toujours moyen de vexer quelqu'un... Ce serait faux de dire que je ne crois pas en dieu, puisque c'est pour ainsi dire pour grand-père... cela dit, ma définition diffère largement de celle des monothéistes. Pour moi, ce type n'a fait que les anges, et il est de ce fait peut-être aussi à l'origine des démons. Il doit y avoir d'autres créateurs d'autres races, mais pour ce qui est des humains et de l'univers... c'est comme ça, c'est tout. Personne n'en est à l'origine. On ne sait juste pas encore exactement comment l'expliquer. Je ris un peu à sa comparaison entre la religion et la politique. C'est plutôt pertinent, ça se ressemble sur bien des points. Il ne s'agit bien souvent que de croyances... et je n'adhère ni à l'un ni à l'autre. Un sourire taquin naît sur mon visage lorsqu'il me confirme que l'or est dangereux pour lui, de manière générale.

- C'est bon à savoir, alors... Suffira de t'enfermer dans la salle des coffres pour être débarrassé de toi !

Mais ça me ferait chier de me débarrasser de lui maintenant qu'on est devenus... potes ? Ou quelque chose comme ça. En tout cas, ça faisait beaucoup de confidences de sa part et de la mienne pour des simples collègues. Si la plupart des autres surnaturels de l'agence savaient que je n'étais pas tout à fait humain non plus, même si un bon nombre d'agents en général avaient déjà croisé mon loser de paternel, quasiment aucun d'entre eux ne savaient ce que Nivahriin venait enfin de comprendre.

- Yep ! Et comme t'as pu le constater en rencontrant le bonhomme, il le digère pas vraiment...

J'ai mis quelques années à faire le rapprochement entre son addiction et sa déchéance, même si ça pouvait être évident dès le départ. J'étais qu'un gamin après tout... je devais avoir peut-être quatre ou cinq ans, quand il a commencé à devenir vraiment sévèrement alcoolique. Mais c'était qu'épisodique, au début. Il rentrait le soir, me mettait au lit et noyait son chagrin. Et puis sa gueule de bois de plus en plus régulière a fait de lui rien d'autre qu'un homme triste et paumé. Ce qu'il avait toujours été depuis qu'il avait forme humaine, en somme.

Heureusement, on finit par changer de sujet, et J en prend un peu dans la tronche au passage. C'est difficile pour moi d'être trop méchant avec elle étant donné qu'elle a fait beaucoup pour moi, mais ça m'amuse pas mal d'entendre ce qu'on dit d'elle. C'est rarement faux, en plus.

- J'pense que c'est parce que c'est dans des sous-sols... température constante à peu près toute l'année, mais comme c'est humide, la sensation de froid est plus intense, surtout en hiver.

D'ailleurs, j'ai dans mon bureau un absorbeur d'humidité, et ça va beaucoup mieux depuis. J'ai aussi droit à un petit radiateur en hiver, mais de manière générale, le QG est tenu de rester le plus discret possible, alors moins on émet de chaleur, mieux c'est. Cela dit, avec ce qu'on dépense en électricité... mais bon, c'est le problème des bureaucrates de l'agence, qui nous font chier derrière pour des conneries.

- Tu sais, j'ai pas autant d'influence que ça sur J, hein... bon, c'est sûr, contrairement à d'autres, moi elle m'écoute. Mais c'est pas pour ça qu'elle fait ce que je demande... pour ce qui est de ton salaire pour ton boulot de radiateur, ça te va si je te paye en lingots d'or ?

Je ris un peu à ma propre vanne, tout en m'accrochant au cas où il voudrait me faire peur pour cette remarque. La conversation continuait, et je lui avouais à mon tour ne rien comprendre à sa relation avec la sorcière... et je riais de nouveau quand il affirma qu'il était dans le même cas. Et puis on évoqua des trucs un peu plus quotidiens, comme mon traitement qui commençait à me peser, ou Vargas, avec qui c'était vrai que je m'amusais pas mal.

***

Et puis Svaak. Qui me laissait sans voix. Pour un peu, j'aurais sorti mon téléphone pour prendre quelques clichés, mais un certain respect trop profond s'était installé entre mon collègue et moi pour que je fasse une chose pareille. J'aurais l'impression de profaner un lieu sacré. Et vu mon rapport à la religion, c'était pas peu dire.

- Ça devait être une putain de fête alors... ils ont fêté ton départ à Milan, aussi ? C'est pour savoir ce que je dois prévoir de demander comme budget supplémentaire pour préparer l'événement quand tu seras muté dans une autre agence.

Ou mort, mais cette possibilité pouvant visiblement arriver ici, je préférais ne pas l'évoquer tout de suite, des fois que ça me concerne aussi d'un peu trop près. Surtout qu'après avoir avoué dans la forêt qu'il ne savait plus s'allonger, le voilà qui osait m'affirmer qu'il serait toujours le plus rapide ! Ça me laissait dubitatif, mais je n'osais pas le remettre en question.

Après avoir parlé de ma famille quelques heures plus tôt, voilà qu'il m'en révélait un peu plus sur la sienne. Et pas n'importe laquelle, visiblement ! Je souriais un peu quand il parlait d'humains. C'est vrai que j'avais l'air d'en être un, que j'en étais probablement techniquement un, mais... en fait j'en sais rien. C'est compliqué.

- Ça dépend de la définition qu'on donne à "hostile", après, hein. Parce que pour l'instant, des wyvernes, j'en connais qu'une, et même si t'es cool avec moi, je sais pas si "amical" serait le premier adjectif qu'on te collerait. Si j'avais pas eu à enquêter sur toi avant de te rencontrer, je t'aurais pris pour un Écossais particulièrement calme...

Il me faisait un petit cours de géographie ma foi plutôt sympathique, tout en en révélant encore un peu plus... il n'est donc pas fils unique. Tout en continuant à contempler le paysage, je regardais avec plus d'attention les nuances de couleurs des autres ptérodactyles qui nous entouraient.

- Euh... par "bleuté", t'entends comme celle genre pétrole à trois heures, ou cobalt à dix, ou...

Ouais, à y regarder de plus près, y'en avait pas qu'une, mais heureusement, elles étaient encore assez loin.
Leiv Myklebust
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Lun 10 Juin 2019 - 13:52



Je fis un rictus face à sa blague. Heureusement que je ne racontais pas à tout le monde que j’étais faible face à l’or, certains seraient capables d’en profiter pour me faire chier avec ça (Nilsen, qui semblait ne pas m’apprécier depuis notre fameuse mission, par exemple). Leiv me confirma ensuite ce qu’était son père, et donc une partie de son héritage. Un ange déchu… manquait plus que sa mère. Une humaine ? Probablement, s’il n’avait qu’un léger pouvoir de télékinésie.

– Ouais, je comprends mieux maintenant.


Vu comment j’avais dû me battre pour amener ses fesses à la chambre d’hôtel, c’était clair que le père de Leiv n’était pas non plus un humain lambda. Et d’après l’alcool qu’il s’ingurgitait au bar, il le digérait effectivement mal. Par la suite, se mit à parler d’autre chose et j’en profitais pour parler mal de J, maintenant qu’elle n’était plus dans les parages. Une vraie harpie. Je maugréais face à ce qu’il disait.

– Faut vraiment qu’elle change ça. C’est trop abusé.

Bah oui, je claquais des dents la dernière fois. En même temps, j’étais pas habitué, Milan avait été ma maison durant un bon bout de temps. Leiv m’avoua qu’il n’avait pas beaucoup d’influence sur J, ce qui ne m’étonnait pas vraiment. Elle avait beau voir des agents comme ses chouchou, ça restait une femme ambitieuse. Cela ne m’étonnait pas si elle nous voyait plutôt comme des trophées.

– Dommage. Je me serais amusé à faire plein de demandes !

A sa pique sur l’or, j’eus un autre ricanement :

– T’es vraiment un sale gosse.

***

Tandis que je virevoltais à Svaak, j’entendis une énième remarque sarcastique derrière moi. Je le savais qu’ils avaient célébré mon départ, car c’était leur genre de festoyer lorsque quelque chose de bien leur arrivait. Et j’étais une épine dans leur écaille, alors… ouais, ils avaient fait une putain de fête.

– Hé, on m’aimait bien à Milan ! Enfin, sauf dernièrement, mais ça c’est à cause de Mateo !

J’étais un peu fautif. Il m’avait laissé sortir avec sa sœur alors qu’il savait que les relations longues et moi, ça faisait deux. On se mit à parler du terme « hostile », puis Leiv se mit à me décrire. Un… écossais… particulièrement calme. Ouais, c’était à peu près ça. Enfin pour quelqu’un de plus ou moins tranquille, je m’énervais plutôt vite. C’était Vargas le plus paisible de tous ! Leiv il gueulait trop dans nos oreillettes.

– Euh… merci ? Tu as de la chance de m’avoir connu maintenant, j’étais pire avant. Mateo est devenu plus susceptible, mais il a ses raisons. Je te conseille juste d’éviter de demander le numéro de sa sœur.

Vint ensuite une visite guidée des montagnes. Je lui présentais le mont Yol et parlais de ma sœur, une wyverne bleutée qui avait encore plus un sang-chaud que moi. Leiv me procura une poussée de stress lorsqu’il me demanda mon avis sur les wyvernes présentes. J’émettais un soupir en voyant qu’aucune d’entre elles n’étaient ma sœur.

– Non, ça va. C’est pas elle. Si ma mémoire est bonne, ce sont mes voisines… qui me haïssaient. Donc je vais faire un détour.

Elles n’étaient pas très proches, mais je voulais tout de même éviter leur présence. C’était compliqué de voler ici, à chaque coin on trouvait des wyvernes, mais heureusement ils étaient bien trop occupés pour s’apercevoir qu’on était là. Espérons que cela continue ainsi, je ne voulais pas que quelqu’un repère un humain sur mon dos – et encore moins moi. On continuait la route vers l’extrémité de Svaak, près des plages inoccupées. De là, on voyait bien le paysage.

– Je sais pas trop ce qu’il y a d’autre à te montrer. Y a ma grotte où je passais du temps, mais ça se trouve quelqu’un s’est établi là. On pourrait, euh…

Je me mis à réfléchir.

– Je pourrais te montrer mon ancienne « maison ». C’est plus une sorte de montagne avec un trou immense dedans, mais ça reste une maison.

Selon mes souvenirs, ça devait se situer… de ce côté. Mes ailes pivotèrent vers la direction et on s’en allait, portés par le vent. Revoir tous ces horizons et ces paysages me faisaient du bien, mais en même temps j’étais frustré de faire la balade de manière si restrictive. Si je le pouvais, on serait descendus. On s’approchait donc de mon ancien chez moi. Un trou aménagé pour nos corps gigantesques, avec de quoi manger. Nous étions pas non plus juste en face, je ne voulais pas qu’on nous voit.

– Voilà. J’habitais ici, avant. C’est rien de très spectaculaire, je l’admets. On ne restait pas beaucoup ici, on venait juste pour dormir et manger de la viande.

Après un temps de pause, j’ajoutais :

– Tu veux rentrer ? Ou tu veux aller ailleurs ? Genre chez toi, à Trondheim.

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Lun 10 Juin 2019 - 17:39
Je ne sais pas trop pourquoi J me traite un peu différemment des autres. Elle a toujours eu des préférences, mais parfois j'ai l'impression que c'est un peu plus que ça. Est-ce que c'est parce que je suis le plus jeune ? Je pense pas, elle a tendance à trouver les moins de vingt-cinq ans trop immatures pour le job. Et encore, je suis gentil avec ce chiffre, je pense qu'on pourrait aisément en ajouter dix de plus. Ma santé de merde, alors ? Peut-être, elle me prend en tout cas pour bien plus fragile que je ne le suis. Et ça aurait du me fermer la porte de l'agence au premier stade de surveillance qui précède le parcours de recrutement. Alors pourquoi je suis toujours là aujourd'hui ? Parce qu'elle m'aime bien. Mais pourquoi elle m'aime bien ? Parce que je fais bien mon boulot. Sauf que... si elle ne m'appréciait pas à la base, je ne l'aurais pas eu, le boulot. Je serais toujours à m'emmerder dans un truc qui ne me plaît pas et dans lequel je me ferais profondément chier, me tenant difficilement le plus éloigné possible des ordinateurs, attendant patiemment mais lourdement, les quelques années qui sépareraient mon père de sa sortie... Peut-être que J est comme les autres, finalement. Après avoir rencontré le loser de paternel, elle m'a juste pris en pitié. Sauf que je suis pas le seul de la Section à être dans une merde sociale pas possible avant même d'être né. Alors... j'en sais foutre rien, mais j'en profite bien un peu quand-même. Comme il dit, je suis qu'un sale gosse. Ce qui est drôle, c'est que cette appellation ne me poursuit que depuis que je suis en âge d'être considéré comme un adulte. Quand j'étais môme, j'étais... inexistant aux yeux des autres, quasiment. Juste le pauvre gamin dont le père passe plus de temps dans les bars qu'à travailler.

En tout cas, découvrir et survoler Svaak me permettait de ne plus penser à tout ça. Même si je commençais à me demander ce que foutait mon père, ça faisait au moins une semaine qu'il ne m'avait pas appelé pour régler ses problèmes, que ce soit lié à l'alcool ou à l'argent. Cela dit, je paie toutes ses factures, alors ses problèmes d'argent ont toujours un rapport avec l'alcool... Je riais un peu à sa réflexion sur Milan, mais je répondais par une question un peu sans rapport, même si elle en avait avec le fil de mes pensées :

- Vous avez de l'alcool wyverne ou un truc du genre ? Enfin, j'veux dire, vous célébrez comment ?

Je vois mal une fiesta digne de ce nom sans un breuvage ou une substance capable de débrider les trois-quart de l'assemblée qui ne serait pas assez raisonnable pour savoir s'arrêter avant de le regretter le lendemain matin. On voit même ça chez les animaux de base qui peuplent la planète, alors chez n'importe quelle autre espèce capable, ça va de soi. J'éclatais de rire, assez peu fort mais tout de même, lorsqu'il me conseillait de ne pas demander le numéro de la sœur de Gonzales.

- Ça risque pas d'arriver, j'ai absolument aucun intérêt pour les femmes ! Prenant conscience légèrement trop tard de la portée des mots que je venais de prononcer, je m'empressais d'ajouter, en haussant les épaules, ni pour quoi que ce soit d'autre, d'ailleurs...

J'avais aucune crainte ou honte à être associé aux gays ou me faire traiter de puceau, mais j'aime autant garder ma vie intime et sentimentale pour moi-même. Même si y'a pas grand chose à garder, en fait. J'avoue ne pas trop savoir ce que je suis en réalité. Ça doit être comme tout le reste. Jamais assez humain, jamais assez surnaturel, alors jamais vraiment dans le reste du monde, jamais vraiment en dehors non plus. L'histoire de ma vie.

En parlant de frangine, il me demandait de faire attention à la sienne, et j'en apprenais un peu plus sur sa vie d'avant, sa vraie vie d'avant, petit détail par petit détail. C'était marrant, tout ça. Il me faisait faire le tour, ni trop près ni trop loin, et j'observais tout avec... avec des yeux d'enfant qui découvrait tout un nouvel univers. Pas un sale gosse, pour le coup. Juste un gosse émerveillé. Peut-être que je n'avais jamais vraiment grandi non plus. Trop adulte pour être un gamin, trop gamin pour être un adulte. J'appartiens jamais à rien. Peut-être que c'est une qualité. J'en sais trop rien. Je crois que je m'en fous, même si y'a des fois où j'aimerais bien être un peu plus... normal. Quoi que ça puisse vouloir dire.

- Rien de spectaculaire pour toi...

J'avais parlé tout juste suffisamment fort pour qu'Aiden m'entende. J'avais vraiment apprécié la balade, et tout ce qu'elle voulait dire par rapport à ce que ça représentait pour lui, et donc reflétait quelque part ce qu'était devenue notre relation. J'en étais vraiment touché et reconnaissant. Peut-être qu'il était temps de lui rendre la pareille, même si mon propre passé n'avait rien d'extraordinaire. Mon père n'était que le roi des piliers de bars, et je ne connaissais presque rien de ma mère.

- On peut passer par Trondheim, si tu veux, ouais ! Mais t'as déjà à peu près vu où j'ai grandi. Enfin, si t'as besoin de te reposer un peu, doit y avoir moyen de s'arrêter là où je suis né, ou en tout cas pas trop loin.

Ou tout du moins proche du cratère résultant de la chute de mon père. Les arbres ont repoussé depuis, et la nature qui avait cramé a largement eu le temps de reprendre ses droits, mais j'imagine que du ciel ça doit se voir. L'endroit exact où mes parents se sont rencontrés.

- O.K., va pour Trondheim ! Au sud-est, plus précisément. Y'a rien à part des lacs et de la forêt. Ouais... le geek sur ton dos est né au milieu des arbres. Y'a pas de statue géante à l'image de mon père, mais tu verras, on devrait voir la trace qu'il a laissé...
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Mer 12 Juin 2019 - 17:14



Sa question me surprit. Les wyvernes, boire de l’alcool ? J’imaginais les créatures volantes tenter d’attraper une bouteille avec leurs ailes, avant de ricaner face à ça.

– Non, pas vraiment. C’est pour ça que je tiens pas l’alcool. On célébrait en volant tous ensemble, c’est vrai que c’est pas une grosse fête, mais pour nous c’était très agréable.

Plutôt pour eux. Célébrer quelque chose avec mon peuple, c’était recevoir des regards noirs à coup sûr. On changeait ensuite de sujet, et j’en profitais pour prévenir Leiv de ne pas demander le numéro de la sœur de Mateo. Sa réponse me fit tiquer. Est-ce qu’il préférait les hommes alors ? Sa phrase suivante me fit plutôt penser que ses ordinateurs étaient plus importants que quiconque.

– Pourquoi ça ne m’étonne pas ? Je te vois mal être le genre de mec en couple, même si je te connais pas non plus tant que ça.

Leiv qui disait des « mon cœur » ou des « bébé » à son partenaire… était vraiment étrange. Ça se trouve il sortait réellement avec quelqu’un et il ne voulait pas le dire, ce que je respectais. C’était sa vie privée, quoi. On faisait le tour des montagnes et avant de s’approcher de notre tanière familiale, je prévins Leiv de gueuler s’il voyait ma sœur, une wyverne aux reflets bleus. C’était mieux de faire attention à nos alentours, c’était déjà assez dangereux de venir ici. Mes ailes nous portèrent à la grotte où on vivait autrefois. Rien de très extraordinaire, mais ce n’était apparemment pas ce que pensait l’humain sur mon dos. J’eus à peine le temps de l’entendre.

– Tu n’es pas habitué, après tout, dis-je avec un sourire si j’avais pu le faire.

La promenade terminée, qui m’avait été agréable, je lui proposais ensuite s’il voulait rentrer ou faire un détour par Trondheim, pour voir un peu sa ville natale en profondeur.

– Je verrais bien où est-ce que je m’arrêterais, ça risque d’être un peu difficile.

Me transformer près d’une ville d’humains, c’était en effet compliqué. Alors que je partais, je l’écoutais parler, tendant mon « oreille » vers lui. Wow, wow ! C’est qu’il y en avait toute une ribambelle d’anecdotes, là. Né au milieu des arbres… son père a laissé une trace…

– Une trace ?

Avant qu’il réponde, j’ajoutais :

– Me spoile pas. T’es quand même étrange, Leiv. Pourquoi t’es né dans la forêt ?

On rebroussait chemin, et je fonçais vers le brouillard magique. D’ailleurs, en parlant de ça, je me demandais bien ce que Leiv avait ressenti en traversant. C’était, normalement, impossible pour un humain d’entrer dans Svaak. Mais vu qu’il était sur mon dos, c’était chose faite. Peut-être que je devais lui prévenir que ça servait à rien de venir ici en bateau pour en savoir plus sur les environs. M’ouais, je ne voyais pas pourquoi il allait s’amuser à s’aventurer dans les alentours de toute façon.

Une fois sortis, je me dirigeais donc vers sa ville natale. Comme tout à l’heure, je ne parlais pas beaucoup, préférant profiter de la promenade. Et puis, j’avais épuisé mon quota de discussions, je ne voulais pas non plus tout lui dire d’un coup sur ma vie.

Le trajet se fit plus rapidement au retour qu’à l’aller, et la forêt se voyait tout au loin. De plus, on pouvait apercevoir (mais plutôt difficilement) quelques lacs. Avant de m'approcher encore plus, je préférais demander :

– On arrive bientôt. Je peux me poser dans les bois ou c’est souvent fréquenté ?

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Mer 12 Juin 2019 - 21:34
Célébrer en volant tous ensemble. Ma foi, pourquoi pas, mais ça manque un peu de... je sais pas, d'extra ? Pas de bonne bouffe, de méchoui, de boisson qui coule à flot ? C'est presque triste d'être une wyverne, à ce régime ! Enfin, c'est que ça doit leur convenir, alors je me tais. Après tout, chacun son truc, non ? Moi-même je ne célèbre pas à grand renfort d'alcool. Pour ce qui est de sa réflexion sur moi en couple, euh... s'il le dit. Au moins, on est d'accord ! Enfin, je crois. Je me suis jamais vraiment posé la question. Je pense que c'est juste que je vis dans un monde trop particulier, et dans une bulle toute particulière, que je ne saurais l'ouvrir au premier venu. Être en couple, c'est ça, c'est s'ouvrir à l'autre. Lui exposer ses faiblesses sans craindre d'être blessé. Ce que je ne pourrais pas faire, donc. Je suis mieux tout seul. C'est comme ça. Je suis pas fait pour ça. Même Godzilla le dit.

Après un petit tour d'horizon de Svaak, on replongeait dans le brouillard. Des images plein la tête, je me protégeais la bouche et le nez comme lorsque nous étions entrés, pour me libérer les bronches en toussant violemment une fois de retour dans... le monde réel ? Je sais pas trop comment dire, mais c'est un peu comme ça que je le vois. Enfin, juste un peu, parce que je suis toujours à dos de dragon, avec tout ça.

La question maintenant, c'est que c'est capable de voler combien de temps sans s'arrêter avant d'être fatigué, une wyverne ? Surtout une wyverne qui n'est plus trop habituée à tout ça... Enfin, je suppose que s'il me propose d'aller à Trondheim, c'est qu'il en est largement capable, alors c'est parti ! Je ne sais pas trop ce que je ressens à ce propos, d'ailleurs. J'en suis parti volontairement, moi, de la terre où j'ai grandi. Enfin, presque volontairement, parce que c'est difficile de décliner l'offre de l'agence. Mais bon, je n'y ai pas d'attachement particulier. Ou alors juste un peu.

- Ça risque d'être difficile de s'arrêter ? Sérieusement ? C'est que maintenant que tu me dis que tu sais pu atterrir ?

J'espère que c'est une blague ! Ou que c'est un malentendu. J'ai pu mal comprendre, peut-être que c'est juste à cause des arbres ou je sais pas quoi. Mais vu le décollage qu'on a eu, c'est un peu un champ de blé pour lui, la forêt, non ? On en revient à Trondheim, et donc forcément, à mon père. Oui, une trace, il est tombé depuis un paquet de kilomètres de haut, quand-même. Il n'a pas fait disparaître les dinosaures, mais il a bien brûlé quelques hectares. Toothless m'empêche de répondre à sa question avant même que j'essaie, pour m'en poser une autre. À laquelle je hausse les épaules, bien qu'il ne le voit pas.

- J'en sais rien, et toi, pourquoi t'es né dans un trou ?

En plus, c'est vrai que j'en sais rien. Je suppose que toutes les nymphes ne vivent pas dans la forêt. Sans doute que la plupart vivent comme tout le monde, à la façon des humains et mêlés à eux. Ou peut-être que certaines se retrouvent ainsi de temps en temps, pour se ressourcer ou... qu'est-ce que j'en sais, putain ? Je sais rien, ou pas grand chose, de cette espèce. Je sais juste que de toute évidence, ma mère a préféré les bois à son fils né d'un déchu. Oui, je crois qu'on peut utiliser "déchu" tout seul, dans son cas. Même en humain, il l'est. Bon, d'accord, c'était méchant et gratuit, là. Mais bon... je suis pas vraiment en colère contre ma mère, c'est juste que... je ne sais pas le pourquoi du comment. Et je n'aime pas ne pas savoir. Si j'avais été une fille, tout aurait été différent. Elle m'aurait probablement élevé, mais connaissant mon père, il serait quand-même resté dans les parages. Peut-être qu'il n'aurait pas fini comme il est... enfin, ce ne sont que des suppositions. C'est inutile, de penser de cette façon.

- Pose-toi où tu veux. Y'a moins d'arbres près des étendues d'eau. Pour le reste t'en fais pas, c'est vachement grand.

Et c'est pas peu dire. À cette latitude par rapport à Trondheim, c'est pour ainsi dire désert. Enfin, un désert de forêt boréale. Et de lacs. Les gens font du camping et tout ça, mais pas encore trop en cette saison. Et puis c'est pas le weekend. Ça devrait aller.

On commençait à se rapprocher, et on distinguait ça et là des zones plus ou moins vertes, plus ou moins boisées, plus ou moins humides. Un sourire, un peu douloureux cependant en imaginant la scène, se dessine tout d'un coup sur mon visage, et je tends le bras dans une direction, bien qu'évidemment, Aiden ne peut pas vraiment voir ce que je désigne.

- Là ! Le dernier atterrissage de mon père... J'sais pas si ça vole tous ensemble pour célébrer, les anges, mais quand t'es banni et transformé en humain, ça a l'air moins fun que chez vous.

C'était bizarre, de le voir comme ça, d'en haut. Je m'étais imaginé ça un peu... différent. J'ai toujours su que c'était à peu près vers cet endroit, parce que mon père l'évitait toujours très soigneusement, et il s'était enfermé dans le silence quand un jour je lui avais posé la question. Je lui en avais voulu. Avant de m'en vouloir à moi-même.

- Parfois, une étoile filante... ben c'est pas une étoile.

Mais en fait si. Puisque l'une d'elle est devenue la mienne... en quelque sorte. Bon sang ce que j'ai pu lui en vouloir, à mon père, d'être le loser qu'il est devenu. Et pourtant... en sachant tout ça... et avec tout ce qu'il a fait pour moi... je peux pas m'empêcher de souffrir avec lui. Mais pourquoi je suis venu ici avec Smaug, bordel ? C'est pas mon truc, l'expression des sentiments. Surtout quand ils sont impossibles à définir.

Je crois que Nivahriin entamait sa descente progressivement, aussi, je m'accrochai un peu plus fermement.
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Sam 15 Juin 2019 - 11:21



Alors qu’on se dirigeait vers Trondheim, loin du brouillard, je mis du temps à réagir à sa remarque.

– Plus atterrir… quoi ? Non ! C’est pas ce que j’ai voulu dire. Je parlais des humains, ils vont voir une créature immense leur arriver dessus, alors faut faire gaffe.

Il est vrai que se déposer sur la terre ferme était un peu plus compliqué que prendre son envol, je savais tout de même le faire. Quant au fait de m’allonger, c’était dur parce que je n’avais plus de membres antérieurs dans cette forme, je m’étais accoutumé à en avoir en tant qu’humain. C’était tout un concept étrange et difficile à expliquer, je me mêlais dans les pinceaux.

Je fis part de mon incompréhension à Leiv, c’était un peu bizarre qu’il soit né au beau milieu de la forêt. Sa réponse me fit taire pendant quelques secondes. J’avais oublié qu’il possédait un certain don pour répliquer ce qu’il fallait. Puis, je me rendis compte que nous étions différents :

– T’es un humain, toi. Enfin, un humain chelou, mais quand même ! Ta mère vivait dans la forêt pour que tu naisses là-bas ? Ton père vivait avec vous ? Ou alors euh… c’est juste qu’ils ont préféré qu’elle accouche dans une forêt ?

Ouais, ça faisait beaucoup de questions, mais j’étais vraiment curieux. J’avais jamais entendu parler de gens qui voyaient la vie dans les bois. Après tout, je n’étais pas une bibliothèque à races surnaturelles, j’en connaissais juste une poignée grâce à mes cinq-cents ans de vie. Leiv, lui, était un cas à part, je devais l’admettre. Un hybride dont le père était un ange déchu, et une mère… dont il ne semblait pas enclin à me raconter l’histoire. Je n’allais pas le forcer, même si mes questions étaient un peu persistantes.

On approchait de ladite forêt et je demandais à Leiv où me déposer. Il me répondit que j’avais le choix, mais qu’il y avait moins de forêts près des étendues d’eau.

– C’est mieux près du lac que je vois tout là-bas.

Je continuais ma route, plus sûr pour savoir où est-ce que je devais aller. Leiv me cria de regarder quelque part, mais euh… je ne voyais pas- oh. Le cratère. Je m’arrêtais pour virevolter afin d’observer le recoin, comme pour ancrer la peinture qui s’offrait à moi.

– Ah oui, quand tu parlais de trace, tu mentais pas. Son dieu devait pas être très content.

En même temps, s’il étai déchu, il ne devait pas être heureux. Je me demandais bien ce qu’il avait pu faire. D’ailleurs, je pensais que les anges vivaient librement et le fait de savoir qu’ils étaient en fait régis par des lois m’éclairait quelque peu. Est-ce qu’ils avaient des fonctions, comme les démons ? Voigt était un disciple d’une femme qu’il m’en parlait rarement, je le soupçonnais même d’avoir une relation malsaine avec. Ça devait être la même chose, là, non ? Ils devaient avoir des maîtres ?

Je gardais mes questions pour plus tard tandis que Leiv fit… une citation ?

– C’est un ange qui s’est fait botter le cul, ouais. Je dormirai moins bête.

J’avais repéré un lac avec peu d’arbres, de plus la forêt était vide. Enfin, d’après mes rapides observations. Une fois au-dessus du bout de terre que j’avais choisi, mes ailes se mirent à ralentir. Je descendais peu à peu, avec lenteur pour éviter de secouer l’humain sur moi, jusqu’à ce que mes pattes touchent le sol, qui vibrait sous l’atterrissage de mon poids. A peine que je m’arrêtais, que je me rendis compte des douleurs musculaires. Je n’avais pas pris de pause, alors j’étais un peu endolori.

Une fois que c’était assez safe pour que Leiv descende de mon dos, je préférais lui prévenir :

– Je vais me transformer, retourne-toi si tu veux pas voir des fesses.


Et avant que je ne le fasse, j’ajoutais avec suspicion :

– Et ne prends pas de photos ! Sinon, je te fais la peau.

Quelques minutes plus tard, mes ailes devinrent mes bras, mes écailles se remplacèrent en peau et mon quatorze mètres de hauteur se rapetissit en un mètre quatre-vingt-cinq. Ma forme humaine reprise, j’attrapais vite le sac de Leiv – je lui avais demandé de prendre des vêtements de rechange. Je m’habillais vite, le froid me faisant frissonner.

– Bon, je suis habillé. On fait quoi ?


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Ven 21 Juin 2019 - 11:53
Maintenant qu'on avait quitté Svaak, j'avais l'impression de m'être réveillé d'un rêve. C'était une expérience à la fois merveilleuse et indescriptible, le genre de truc qu'il faut vivre pour le comprendre. Un peu comme la relation qui semblait naître en Nivahriin et moi. Je ne savais pas trop pour lui, mais je l'imaginais mal être quelqu'un qui se confie facilement, un peu à mon image. Alors je pense que comme moi, lui aussi aussi était en train de révéler des trucs sur lui-même qu'il n'avait révélé à personne, ou à pas grand monde en tout cas. Je ris un peu quand on en revient à la réalité et à ce que des humains penseraient en nous voyant débarquer comme ça.

- Oh, ça ! Euh, je crois que ça devrait aller, c'est pas encore la saison des touristes...

C'est vrai que si Trondheim est une grande ville maintenant, une des plus grande de Norvège avec une université très réputée (on fait les meilleurs informaticiens de toute la Scandinavie, entre autres), sa banlieue est plutôt... boisée. Et vivre isolé dans un climat pareil, c'est pas trop trop recommandé. Donc même s'il y a quelques maisons reculées pour les vacances ou la randonnée, les gens restent globalement très proche du centre ville. Et puis, on est plutôt écolo dans le coin, je crois. À l'occasion, je lui en disais un peu plus sur moi, et c'était pas étonnant qu'il se posait des questions vu comment je lui en parlais. Et puis, ça non plus, personne ne le savait. À part lui dorénavant.

- Techniquement, oui, je suis humain, vu que mon père l'est... devenu, et que la race de ma mère est exclusivement féminine. Quand elles donnent naissance à des garçons, ils sont forcément de la race du père. Pour les filles, je crois que ça dépend, des fois c'est des nymphes aussi, des fois j'pense que ça peut aussi prendre la race du père. Je sais pas trop, du coup... Je devais avoir moins d'un an quand mon père m'a ramené à Trondheim. Je sais pas ce qu'a fait ma mère depuis. Sans doute d'autres gosses.

Je pourrais le savoir, si je voulais. Faire des recherches, comme d'habitude, aller fouiner partout, là où on s'y attend pas. En apprendre plus sur ma mère, découvrir si j'ai des frères et sœurs. Mais ça ne m'intéresse pas franchement. J'ai déjà assez à gérer avec mon père. D'ailleurs la conversation revenait sur lui, et bientôt, on tombait sur le résultat de sa chute, une fois que mon collègue a trouvé un coin tranquille où se poser.

- Je préfère parler de créateur, plutôt que de dieu. J'sais pas trop comment ils sont faits, les anges, mais quoi qu'il en soit, le type qui se fait appeler leur dieu n'est rien d'autre que leur père. Et dans la vie de tous les jours, personne n'appelle ses parents "dieu" ou "déesse"... ça doit juste être un type vachement imbu de lui-même, si tu veux mon avis.

Je m'accrochais un peu plus fermement au moment de l'atterrissage. Je rebondissais quelques fois au moment où ses pattes heurtaient plus ou moins violemment le sol, avant de redescendre en poussant à peu près le même cri de triomphe qu'au décollage, m'amusant une dernière fois comme un gamin, façon toboggan géant. J'éclatais de rire en m'écrasant comme une merde, et me relevais en faisant des mouvements de sportif pour me détendre un peu les muscles, parce que mine de rien, tout ça les avait bien fait travailler.

- Je les ai déjà vues, tes fesses ! Je les regarde même tous les soirs avant de me... coucher.

C'était pas vrai, évidemment. Je ne l'avais jamais pris en photo, et ça m'intéressait pas de le faire, même pas pour le faire chier. Pour ce qui était du sous-entendu... c'était pas non plus mon truc, mais peut-être qu'au moins, pour une fois, je pourrais paraître à peu près normal en le faisant croire. Je m'éloignais quand-même un peu, par respect de sa pudeur un peu, mais aussi parce que j'essayais de me repérer dans cette forêt que, mine de rien, je connaissais pas mal.

Maintenant qu'il était redevenu humain, j'avais l'impression que toutes les dernières heures écoulées étaient devenues irréalistes. Enfin, presque. Parce que j'avais quand-même sacrément mal au cul d'avoir chevauché un dragon pendant des heures. Mais c'était quand-même cool, parce que cette douleur rendait la chose réelle, et en parlant de réel...

- C'était bien cool tout ça, mais... on est à 500 bornes du QG, là, t'as une idée de comment on rentre ?

Et c'était sans compter sur la distance qui nous séparait également de Trondheim. Cela dit, je pouvais toujours appeler mon père pour qu'il vienne nous chercher en voiture, mais les chances qu'il soit assez sobre pour ça étaient minces.
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Ven 28 Juin 2019 - 14:12



Heureusement que ce n’était pas la « saison » des touristes. Je ne voulais pas imaginer la catastrophe si un humain venait à poster une photo de ma forme wyverne. Bon, après, nous étions dans l’ère de la modernité et les gens aimaient crier au fake pour tout et n’importe quoi. Sans vraiment répondre, j’émis une sorte de grognement pour montrer que j’étais satisfait de ce que Leiv venait de dire. Dorénavant curieux sur le background du génie de la Section 45, je lui posais quelques questions et les réponses fusèrent. J’écoutais, attentif. Donc, un père qui était en fait ange déchu et une mère… qui venait d’une race exclusivement féminine. Des nymphes, qu’il disait. J’écarquillais les yeux face à la révélation, je comprenais à présent pourquoi il se considérait comme à peu près humain.

– Je dois t’avouer que c’est un drôle de mélange que tu me dis là. Je comprends mieux d’où vient ton pouvoir de télékinésie. Enfin, pas vraiment, mais j’ai une idée plus claire maintenant. Mais je vais pas retirer ce que j’ai dit, t’es bizarre comme humain.

J’avais ajouté la dernière phrase avec un ricanement. Bien que mes narines soient habituées à l’arôme des surnaturels, j’en apprenais chaque jour un peu plus sur eux. Des fées, comme cette miss Smith qui nous suivait en mission durant la guerre, des vampires, des loups-garous, des… nymphes. Encore et toujours plus, la question que je me demandais : quelle était la limite ?

On continuait notre conversation tandis qu’on s’approchait de la piste d’atterrissage. Il préférait utiliser le terme de créateur et j’étais on ne peut plus d’accord. Pour moi, les divinités sont bien plus compliquées qu’on ne le croit.  

– Je vois ce que tu veux dire, les anges sont une sorte de très grosse famille. Tu as plein de cousins et de cousines... et de frères et de soeurs, alors.

Il était temps de déposer mes pattes sur le sol afin de reprendre ma forme que je ne haïssais plus tant que ça – mais quand même encore un peu. Une fois sûr que Leiv ne risquait pas de se prendre une aile au passage, je me mis à me transformer, la douleur me faisant un peu cambrer. Transformé en vermine, je me retournais vers mon collègue pour lui lancer une petite menace. Sa réaction me fit lever les yeux au ciel, et je ne pus empêcher un rictus.

– J’espère que tu ne fais que les regarder, répondis-je, mi-sérieux, mi-amusé.

Habillé, tout frissonnant à cause de l’air froid, la question de Leiv me fit tiquer. Effectivement, on avait été un peu bêtes de venir ici. Je toussotais, me mettant à réfléchir.

– Euh… en train ?

J’ajoutais rapidement, pas très convaincu :

– Ouais, nan, j’ai fait le trajet et ça m’emmerdait de rester assis toute une journée. Va pour l’avion, alors. J’imagine qu’il doit y avoir un aéroport, à Trondheim.

Tout en disant les derniers mots, j’avais sorti mon téléphone pour tracer l’itinéraire. Quarante minutes… ouais, on allait prendre un taxi pour ça, hors de question de rester dans les transports en commun avec des humains transpirants.

– OK, donc. Taxi jusqu’à l’aéroport, je me mis à regarder les options pour l’aéroport. Avion dans deux heures, faudra grouiller. Et hm… de là, encore taxi… c’est bon. Viens, on y va.

C’était étrange de le dire, mais j’étais content d’avoir pu faire cette balade. Encore confessions intimes, muscles dégourdis, ça m’avait permis de respirer un peu et de reprendre le poil de la bête. Si cela pouvait m'aider à récupérer mon caractère bien trempé, ça avait assurément été une bonne chose d’avoir fait cette promenade.


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Lun 22 Juil 2019 - 16:37
Rp sans réponse depuis bientôt 1 mois, voulez-vous le continuer ? @Aiden Nivahriin & @Leiv Myklebust
Aedan Cursse
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Lun 22 Juil 2019 - 20:26
Oui oui je répondrais pour clore !

EDIT : bon finalement je crois qu'on va en rester là, fait trop chaud et je fais que de la merde, autant finir comme c'était prévu avec le post de Niva xD

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Leiv Myklebust
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