I wasn't flirting, I promise [feat. Eretria]

Jimy Jay alias le fameux JJ venant tout droit de la Californie (pas besoin d'être devin vu son bronzage typiquement américain) étant originaire de Chattanooga, la quatrième ville de l'état de Tennessee. On pourrait se dire, en le voyant, donc juste en le jugeant sans le connaître, que c'était juste un jeune-homme rayonnant, toujours souriant qui mettait un peu de joie dans la vie des autres. C'était comme si que JJ illuminait les zones sombres de tout ce qui pouvait l'entourer, surtout quand on savait qu'il avait une joie de vivre bien débordante. Mais voilà, à force de se dire qu'on avait qu'une vie, qu'il valait mieux en profiter au risque de le regretter plus tard ou bien de trépasser avant d'avoir réellement vécu, on finissait automatiquement par dépasser les limites. Et c'était très clairement ce qui se passer assez souvent pour notre grand jeune-homme blondinet qui avait perdu pas mal de boulot à force de croquer la vie à pleine dent, d'user de ses charmes ou de son corps, comme vous voulez et surtout comme vous désirez imaginer la suite, pour draguer ouvertement les jolies jeunes-femmes qui se trouvaient malencontreusement sur son chemin. Sauf qu'il draguait souvent des clientes, des clientes qui s'en plaignaient à ses patrons et... Et bien ainsi de suite, il se faisait virer après plusieurs remarques dont il n'en tenait même pas compte.

Mais croyez-vous que cela lui donnait des leçons ? Qu'il en prendrait note et qu'à l'avenir il éviterait de draguer n'importe qui sous prétexte qu'à sa vue ça lui plaisait ? Absolument pas ! En réalité il se faisait juste plus discret, il évitait d'être trop lourd également, parce que oui, JJ était un gros loudingue qui avait du mal à s'arrêter quand il commençait et cela au risque d'en énerver plus d'une. En venant vivre à Oslo, il s'était promis de cesser son cirque, de devenir plus adulte qu'il ne le serait déjà en réalité. Mais l'âge ne fait clairement pas tout, de toute évidence ce n'était qu'un simple chiffre qui ne donnait clairement aucun pouvoir et absolument pas la maturité ou l'intelligence à une personne. Oui, JJ n'était pas une lumière, mais il n'était pas non plus stupide, on pourrait donc dire qu'il se trouvait entre les deux. Il s'était donc trouver, selon lui, le job de ses rêves en tant que barman dans un club qui portait bien son nom selon lui. Oui mais voilà, à peine quelques mois de boulot, qu'il s'était déjà fait remarqué à draguer quelques clientes, et en prime ? Devant le regard de sa patronne, vous pouvez donc imaginer la réprimande qu'il avait reçu une fois son service terminé ? Surtout quand on lui disait qu'il pourrait perdre son travail s'il continuait ainsi.

Alors voilà que pendant les quelques mois qui suivirent il prenait sur lui, on pourrait donc se dire que c'était typiquement un mec qui ne pensait qu'à ça, n'est-ce pas ? Qu'il avait certaines pulsions qu'il n'arrivait pas à contenir. Mais en réalité il ne s'agissait pas de ça, pas d'histoire de sexe, bien qu'il ne le refusait jamais pour autant. C'était juste qu'il aimait draguer, qu'il aimait plaire et qu'il aimait savoir s'il était toujours doué dans ce domaine là, au point d'en user un peu trop. Mais il n'avait pas envie de perdre son travail pour autant... Il avait tenu quelques mois, si, si on pouvait tous l'avoir remarqué, jusqu'à ce soir-là où il déborda un peu trop. Alors qu'il était tout simplement en train de servir un cocktail à une superbe cliente selon lui, qu'il commençait un peu à lui faire du rentre-dedans. Oui mais quelqu'un attira son attention... C'était sa patronne Lilith, enfin il était persuadé que c'était elle sans réellement avoir su qu'en réalité cette dernière avait une jumelle. Il se redressa alors au moment où elle passa devant le comptoir, laissant l'opportunité à la cliente de s'enfuir avant de le regretter si elle restait planter là tandis que JJ leva les mains en l'air, tout du moins jusqu'au niveau de sa tête en regardant ce qu'il croyait être Lilith.

« Je ne faisais strictement rien, je vous le promets mademoiselle Lilith. » S'empressa-t-il de dire à sa patronne sans se douter une seule seconde qu'il ne s'agissait très clairement pas de la même personne en réalité.

JJ ne pensait jamais faire le moindre mal, il aimait peut-être un peu trop la vie, il avait trop cette joie de vivre très présente et intense en lui. Il avait toujours un sourire aux lèvres, toujours en train de rire, de plaisanter. Comme si que la vie était en réalité qu'un simple jeu, un simple amusement. Et pourtant il savait qu'à force de se laisser aller à sa trop grande joie de vivre, cela n'était point compatible avec son boulot. Pas tous les jours en tout cas. Il pouvait alors paraître un peu lourd, pouvait très probablement faire fuir les clientes. C'était très probablement la chose qui lui revenait très souvent de la part de ses patrons. Il se retrouvait toujours avec un avertissement au-dessus de sa tête, et pourtant il s'était promis de faire des efforts. Mais changer de comportement, d'habitudes en un claquement de doigt, c'était assez compliqué. Mais il essayait, c'était positif, non ?

Quoi qu'il en soit, en voyant ce qui lui semblait-être Lilith, il prit presque peur de se faire renvoyer sur le champ. Il trouva même une excuse du genre que ce n'était pas ce qu'il avait l'air de faire. Il avait levé les mains en l'air, comme pour montrer son innocence, mais les baissa bien rapidement lorsque cette jeune-femme lui demanda pour quelle raison il prenait cet air si coupable. Oui il était clair que quand on était innocent, on évitait de montrer l'inverse. Elle ne l'avait peut-être pas vu faire, si ? Ou alors c'était un piège afin de savoir s'il serait capable de s'excuser de lui-même en avouant sa faute ? JJ avait l'impression de se faire des noeuds au cerveau. Peut-être que pour garder sa place, il devait à tout prix avouer ses torts, ça ne pouvait pas lui porter préjudice.

« Je... D'accord, je suis désolé, j'avoue que j'ai fais ce que vous m'aviez interdit de faire. Mais c'était pas comme les autres fois, vraiment pas... Pitié laissez-moi une énième chance... S'il vous plaît. »

Il détestait supplier en réalité, mais quand il aimait bien faire quelque chose, comme son boulot actuellement, il ne se voyait pas aller le faire ailleurs. Alors s'il le demandait de cette façon là, peut-être que sa patronne ne serait pas si insensible que ça. Enfin pas à son charme, mais à sa demande plutôt. Il n'avait nullement la prétention de penser qu'il avait et pouvait user de ses charmes dans ce genre de cas.

Il était clair que notre bon vieux Jimy Jay était en train de s'améliorer. Après tout ça pouvait se soigner des pulsions quelconques, non ? Il n'avait pas de pulsions sexuelles, c'était déjà pas mal, juste qu'il ne pouvait guère s'empêchait de draguer la gente féminine. Peut-être que ça n'aurait pas été un problème s'il n'en devenait pas trop lourd à ce niveau-là. Disons qu'à force de trop draguer, ça déplaît forcément avec le temps. Cela en devient lourd, et après il y a des plaintes, surtout en faisant ça avec des clientes, ça pouvait-être pire. Il en avait conscience, il s'était réfréné pourtant, enfin amélioré. Il commençait à apprendre à se stopper avant de franchir la limite. Mais visiblement Lilith n'avait jamais vu ça d'un très bon œil. Elle l'avait donc menacé de le virer s'il continuait, et là tel un idiot il venait de se faire prendre la main dans le sac comme on pouvait si bien le dire.

À la question qu'on lui posa, bien qu'il savait qu'elle était parfaitement rhétorique selon lui, il baissa légèrement la tête quelques secondes. Comme si qu'il n'osait pas répondre. Mais rester dans le silence n'était pas non plus l'idéal et il en avait parfaitement conscience. Il releva lentement la tête et posa son regard sur ce qu'il croyait être Lilith en haussant les épaules.

« De draguer la clientèle... » Répondit-il enfin, en s'attendant à toutes les réprimandes du monde, voire même pire, un renvoi immédiat. Il imagina le pire des scénarios, en se demandant ce qu'il pourrait bien faire de sa misérable vie s'il perdait son job. Il ne pouvait pas revenir chez lui, dans son pays natal, il était en froid avec ses parents, c'était bien trop lui demander. Mais après tout, c'était entièrement de sa faute. On ne récolte que ce que l'on sème après tout. Bien qu'il espérait qu'il y ait encore une part de bonté chez sa patronne, Lilith. Enfin ça, c'était peut-être un peu trop demandé.

Il n'avait guère un bon passé au niveau de ses quelques petits jobs qu'il avait réussi à décrocher seul. Il savait lui-même qu'il avait du travail à faire sur son comportement s'il ne voulait pas se retrouver devant des portes qu'on lui claquerait au nez. Car oui, il était persuadé qu'à force, si les patrons cherchaient bien qui il était, ce qu'il avait fait ou faisait encore, alors ça lui porterait préjudice. Au fond, JJ était un bon vivant, mais il était loin d'être idiot malgré son apparence trompeuse. Alors quel choix avait-il réellement face à sa patronne ? De lui mentir au risque de perdre son travail, ou de lui avouer son erreur ? La deuxième option montrait au moins qu'il comprenait ce qu'il avait fait, c'était bien mieux qu'un vulgaire mensonge qui ne l'aurait clairement pas aidé. Mais lorsque cette dernière lui répondit, JJ se sentait un peu perdu. De quoi vraiment ? Vraiment qu'il ait dragué ? Ou Vraiment, dit de façon surprise ? Enfin, bien qu'il ne voyait aucune raison quant au fait qu'elle puisse être surprise, si ? Ou surprise parce qu'il avait dit la vérité ?

Tandis qu'il se torturait l'esprit à savoir pour quelle raison elle lui avait dit ça, la réponse lui parvint bien plus vite qui ne l'aurait cru. Ce n'était pas Lilith... Mais alors, si ce n'était pas elle et qu'elle lui ressemblait comme deux gouttes d'eau, c'était tout simplement que cette dernière avait une jumelle ? Il espérait que cette dernière ne soit pas tout aussi méchante et diabolique. Mais à en juger par son sourire moins mauvais, et à ses paroles indiquant à JJ qu'elle ne dirait rien à Lilith, il en soupira de soulagement.

« Donc elle a une jumelle... » Dit-il dans un premier temps comme si qu'il essayait de reprendre ses esprits. Si telle était le cas, c'était réellement une petite chipie celle-ci. Mais cela n'avait l'air de ne pas être bien trop méchant venant de sa part, tout du moins si c'était bien sa jumelle et non Lilith qui jouait avec lui. Peut-être que c'était le cas, peut-être qu'elle voulait voir si JJ dirait du mal sur la patronne qui l'avait embauché. Non ça serait sacrément tordu, n'est-ce pas ? Enfin avec Lilith il fallait bien s'attendre à tout après tout.

« Je suis complètement paumé là... » Ajouta-t-il en espérant plus de réponses à ses multiples questions qu'il avait en tête.

On ne pouvait pas dire qu'il soit apeuré par Lilith, mais plutôt par la peur de perdre son travail. C'était dorénavant sa seule et unique chance, si ce n'était la dernière. Ce qui lui faisait donc peur, c'était donc que Lilith le reprenne une fois de plus à faire ce pour quoi il avait déjà été viré plus d'une fois par le passé. Il pouvait comprendre néanmoins que ce n'était pas forcément agréable d'avoir un employé tel que lui. Mais c'est à croire que c'était bien plus fort que lui. Il en faisait des efforts pourtant, mais pas assez et il le savait que trop bien. Mais quelle chance avait-il de tomber, non pas sur Lilith, mais sa jumelle qu'il ne connaissait même pas d'ailleurs ? Il était bien chanceux cette fois-ci, de quoi lui apprendre à mieux se retenir, peut-être...

Il déposa sa main contre son coeur en soupirant de soulagement avant de tendre sa main en direction d'un verre tout en la fixant de ses prunelles bleutées comme si qu'il n'en revenait toujours pas de la nouvelle. Il attrapa le sirop de pêche, mais il regarda bien deux fois avant de le verser dans le verre. Il était tellement encore sous le choc qu'il se sentait capable de faire une énième boulette et ce n'était clairement pas l'idéal. Il y rajouta une petite touche de citron jaune pour un meilleur sirop de pêche bien réussi. Oui, c'était déroutant un jeune-homme comme lui qui faisait des conneries alors qu'il connaissait bien son métier sur le bout des doigts. Il connaissait plusieurs recettes différentes ne serait-ce que pour servir le même verre. Il finit par déposer le verre sur le comptoir face à sa patronne surprise du moment.

« Vous êtes multi-tâches alors. Ce n'est pas trop difficile de faire les deux ? » demanda-t-il avant de saisir sa main la serrant en douceur dans un simple sourire non dragueur cette fois-ci. « Enchanté Eretria, moi c'est Jimy Jay, mais on me surnomme JJ. C'est plus simple. »