S’il y a bien une chose claire et nette dans cette vie, c’est que je déteste ce travail à l’hôpital. Je ne le garde qu’à temps partiel pour pouvoir avoir un oeil à la fois sur ma soeur et sur Aedan, mais ça m’horripile de travailler ici. Ça pue, c’est rempli de personnes malades et les gens sont désagréables. Certes, je le suis aussi ce dernier point, mais ce n’est pas une raison pour qu’ils le soient aussi. On me doit le respect. Bonne chose pour mes employés au club, ça me fait les aimer un minimum plus. C’est déjà beaucoup.
Je viens de compléter du coup une trop grosse pile de fiche d’admission et je soupire alors profondément d’ennui en posant le dernier sur le dessus de la pile chambranlante digne d’une mauvaise réplique de la tour de Pise. Sauf que presqu’au même moment, une collègue qui est exécrable de gentillesse en temps normal me demande si je peux lui rendre service en complétant les papiers de départ d’un patient qui devrait arriver au poste de secrétaire dans quelques minutes parce que «j’ai un rendez-vous important et je dois vraiment quitter tout de suite, tu comprends..» Je me retiens de rouler les yeux et de lui dire que j’espère qu’elle comprend que j’ai envie de lui arracher les yeux. Elle part donc et je prends le dossier en soupirant à nouveau. Mes yeux se posent sur le nom du patient. Ça ne pouvait pas être simple en plus évidemment. Bon, plus qu’à attendre qu’il arrive maintenant.. J’entreprends tout de même de commencer à préparer les papiers, histoire de gagner du temps.
Lilith N. Syclista
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Il n'y a pas de bien ni de mal, il n'y a que le pouvoir et ceux qui sont trop faibles pour le rechercher..
Jeu 7 Jan 2021 - 1:52
Étant rafistolé à peu près comme avant, il était temps pour moi de quitter l'hôpital. Je sortais de ma première véritable hospitalisation au Helse Magi, et j'en étais plutôt satisfait. C’est-à-dire que l'hôpital n'avait été bombardé pendant que j'y séjournais et l'équipement avait l'air plutôt bien stérilisé, et rien que ces deux facteurs là réunis c'était déjà bien mieux que pas mal de lieux de soins où j'avais traîné par le passé. Je ne lui discernais cependant que trois étoiles sur Tripadvisor, car l'ambiance était franchement trop calme. Si je n'étais pas miraculeusement tombé sur la petite Artémis -les Ancêtres en soient remerciés- lors de mes divagations dans les couloirs, j'aurais surement fini par trouver du travail sur place pour m'occuper. Les seuls qui ne devaient pas trop s'ennuyer pendant leur séjour devaient être ceux qui étaient plongés dans le coma. Faudrait voir pour réserver une chambre de façon quasi permanente. C’est-à-dire qu'entre l'équipe de bras cassés qu'on formait dans l'entreprise et la dangerosité de notre travail, l'un d'entre nous était presque garanti d'occuper un lit plus ou moins constamment. Et puis avoir un espace à nous permettrait d'apporter des affaires : des habits, de la musique, une boîte à outils…
Enfin en y pensant un peu plus, c'était peut-être mieux de ne pas trop foutre le bordel dans un hôpital pour êtres surnaturels. Certaines espèces réagissent un peu trop violemment aux stimuli… Et c'est pas en étant couverts de bandages que je pourrais aider si jamais ce genre de chose arrive.
Note à moi-même : cacher une arme dans le faux plafond. Non, plusieurs armes. Et beaucoup de munitions. De gros calibre de préférence. Et penser à dessiner une croix rouge au feutre sur le canon, histoire que ça reste dans le thème de l'endroit. Peut-être même que ça encouragerait les docteurs à les accepter comme outils de travail. Après tout une balle explosive de .44 Magnum ça soigne tous les maux : maux de tête, maux de ventre…. Étrangement ça éloigne aussi les mots déplacés. Et pour couronner le tout, les patients situés du mauvais coté de la cartouche se retrouvent immédiatement et presque systématiquement dans un état stable. Un peu morts, certes, mais néanmoins stabilisés. Et c'est là le but d'un hôpital non ? Empêcher l'aggravation de l'état du patient, à défaut de pouvoir l'améliorer. C'est marrant, mais en y regardant sous cet angle je faisais presque le même boulot que tout ces gens en blouse blanche qui couraient partout pour répondre à des alertes de biper.
L'esprit emporté par mes réflexions, j'arrivais à l'accueil sans trop m'en rendre compte. C'était bien ce que j'avais prévu et je n'étais pas là par hasard, mais je ne m'étais pas aperçu avoir parcouru autant de chemin en ayant la tête ailleurs.
- Bonjour, je viens signer le bon de sortie. Je m'approchais du bureau de la secrétaire et posais au sol le sac contenant mes affaires. La tête de la femme était cachée par une pile de dossiers, et je m'écartais d'un pas pour la voir. Le visage qui apparaissait me surprenait tellement que je ne disais rien de plus pendant un court instant, et vu ce qui passait mes lèvres par la suite, j'aurais peut-être mieux fait de me taire. Mais vous seriez pas… Si. Mais si ! Eh bah si j'avais su…
Nils Hróaldrsson
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Sam 27 Fév 2021 - 12:54
Je ne suis réellement pas de bonne humeur aujourd'hui. Si je pouvais tout envoyer se faire voir ailleurs si j'y suis, je le ferais. En fait, la seule chose qui m'empêche de le faire c'est que j'ai besoin de cet emploi pour surveiller Aedan et Eretria, et avoir un endroit où les croiser de temps à autre, pouvoir mettre en oeuvre certains plans. Mais les journées comme aujourd'hui me font souvent me demander si ça vaut réellement le coup de supporter autant d'autres pathétiques personnes juste pour eux. Heureusement pour eux, la réponse est souvent oui. Aujourd'hui encore d'ailleurs. C'est pour cette raison uniquement que je commence à completer le dossier, sans grande envie néanmoins.
Je vois du mouvement du coin de l'oeil, mais je ne m'en souviens pas trop sur le coup. Je suis à l'accueil tout le monde passe forcément par ici, il y a continuellement du mouvement autour de toute façon. Je relève toutefois les yeux quand une voix s'élève et parle de bon de sortie. Je ne vois pas le patient directement, jusqu'à ce qu'il bouge en fait et une fois bien en face de moi, je me retiens de justesse d'ouvrir de grands yeux. Ah ça y est, j'ai trouvé quelque chose que je déteste encore plus que de travailler ici : voir des gens qui me connaissent en tant que propriétaire du Paradise. Ça fout la honte quand même et ça m'énerve surtout. Hors de question qu'on sache que c'est moi. Ça a ses avantages d'avoir une jumelle qui bosse dans cet hôpital : je ne mens même pas totalement réellement.
- Bonjour, euh.. Si vous aviez su quoi.. ? Je ne pense pas que nous nous connaissions non, monsieur.. Nils, c'est bien ça ?
Je jette un regard sur ma feuille. Non, je ne vais pas prendre le risque de tenter de prononcer son nom de famille.
- Je m'appelle Eretria, c'est moi qui vais m'occuper de préparer votre sortie avec vous.
Au moins, de "jouer" ma soeur, me forçait à être un peu plus agréable et souriante.
HJ : Excuses-moi pour le temps !
Lilith N. Syclista
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Lun 31 Mai 2021 - 23:12
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Aedan Cursse
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J'ai laissé au fil du temps mourir, mon innocence S'enfuir les souvenirs de mon enfance, je sais ce que la vie a fait de moi Et le temps défile sans me laisser, la moindre chance Dans l'indifférence, je suis ce que la vie a fait de moi
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