Journée de dingue ! | Sølveig Anya PawelSwen

Je viens de finir ma journée, je pars dans les vestiaires et retire ma tenue de l’hôpital, bon sang, ça fait du bien ! Surtout les chaussures. Je me passe un coup de déo, parce que ça c'est primordiale vu que ça va faire 48 heures que je n’ai pas pu prendre de douche et que j’ai légèrement couru de partout pour mon travail puis je remets rapidement un t-shirt ainsi qu’un jean et des chaussures nettement plus confortable, je prends ensuite mon sac et referme mon casier avant de quitter la pièce qui me sert de « maison » secondaire ou de dressing à voir.

Ce n’est pas que je n’aime pas mon travail, mais je dois avouer aimer encore plus mon lit pour le coup ! Et il commence sérieusement à me manquer, j’ai pu me reposer une petite heure en tout et pour tout et la fatigue se fait ressentir maintenant que je ne suis plus dans le feu de l’action ! Je comprends donc bien vite qu’aujourd’hui je ne pourrais pas prendre la voiture immédiatement. Elle est pas très loin, mais chez moi assez quand même. Je m'avance donc dans le parking de l'hôpital, ouvre ma voiture et m'installe un instant au volant ! Je suis bien trop fatiguée ! Ma voiture est un bordel ambulant. Il y a de tout dedans ! Je dois dire que je vis plus souvent dedans que dans ma vraie maison, encore une fois. Il m'arrive même de me changer à l'intérieur d'où les fringues... D'ailleurs j'ai un oreiller à l'arrière et je me dis que... Ouai, je vais dormir un petit peu avant d'y aller ! Comme je suis totalement crevé, et me pensant en sécurité sur le parking de l'hôpital, je passe à l'arrière, j'ai une voiture 2 portes, puis m'allonge un instant, allez, je vais fermer les yeux juste quelques secondes. Juste ça....

Sølveig Anya PawelSwen slalomait entre les gens qui encombraient les trottoirs, entre ces obstacles mouvants qui la ralentissait dans sa course. Lorsqu’elle avait reçu l’appel de la jeune femme, elle avait senti l’urgence dans sa voix, et l’inquiétude qu’elle avait… une patiente seule, sans famille pour la soutenir dans sa grossesse inattendue, vivant à l’autre bout de la ville dans ce qui s'apparente plus à un squat qu’à une réelle maison. Ce n’était pas la première fois que la gynécologue prenait sous son aile des patients dont le dossier médical n’était pas connu des autorités. Sølveig ne posait pas les questions inquisitrices des formulaires traditionnels d’admission dans les structures hospitalières, elle ne soulignait pas les conditions de vie bancale de ses patientes… Elle même vivait à la limite de la légalité, ses papiers d’identité loin de mentionner ses 272 ans et sa condition d’Elfe Noire. Alors, prendre pour patientes des femmes dans le besoin qui ne souhaitaient pas accoucher à l’hôpital, c’était un peu sa spécialité… Et au moins, c’était l’assurance que les nouveaux-nés et futures mamans se portent bien.

Pour l’heure, la jeune femme traversait donc la ville au pas de course, pensant furtivement que si elle avait une voiture plutôt qu’un bateau, les déplacements seraient surement plus faciles/rapides, et en même temps, vivre dans un bateau aussi petit soit-il était quand même plus confortable que vivre dans une voiture. Sølveig esquiva un enfant qui marchait sans regarder où il allait, préférant discuter au chat de gouttière qui le suivait, contourna un arrêt de bus dont l’affichage annonçait d’une grève et d’un trafic réduit, et se résolut donc à continuer de courir puisqu’elle ne pouvait avoir d’autres moyens de transport que ses jambes.
Autant les Elfes étaient de bonne condition physique, autant Sølveig sentait qu’elle ne tiendrait pas l’allure pour arriver à temps. Son dos commençait à la lancer, prémisse des douleurs aux reins qui rythmaient sa vie depuis maintenant 107 ans, et la jeune femme effectua un léger changement de direction, optant par un raccourci. Tournant après un immeuble, traversant une route et sautant par-dessus un muret, elle traversait désormais l’enceinte de l’hôpital de la ville. Longeant le premier bâtiment, elle ralentit légèrement la cadence, essayant d’épargner son dos, et coupa à travers le parking du personnel.

A quel moment l’idée lui vient en tête ? Quelle logique lui dicta de tenter d’ouvrir les poignées de voitures sur son passage, dans le cas improbable où l’une d’elle serait ouverte ? Sølveig ne le savait pas vraiment, mais c’est pourtant ce qu’elle se mit à faire, attrapant sur son passage quelques poignées de voitures, résolument toutes fermées. Pourtant, si elle trouvait un véhicule, elle pourrait être assurée d’arriver à temps pour la future maman… C’était donc pleine de bonnes intentions que l’Elfe continuait son chemin, jusqu’à ce qu’une des voitures lui tende les bras -enfin, lui permette d’ouvrir l’une de ses deux uniques portières.

Sans hésiter une seule seconde, la jeune femme s’installa dans le véhicule, posant sans regarder son sac de travail à l’arrière parmi le bazar qui régnait dans l’habitacle, farfouillant quelques instants le poste de conduite qui rapidement céda à sa volonté. “Que cette voiture démarre” avait demandé Sølveig, et la voiture… démarra. D’une rapide marche arrière pour sortir de la place de parking, l’Elfe avait pris contrôle d’une voiture qui n’était pas la sienne, mais qui dès à présent prenait le titre de “véhicule-d’intervention-d’urgence-auprès-de-personnes-nécessitant-des-soins-médicaux”. Par conséquent pour la jeune femme, c’était en toute légalité qu’elle opérait cet emprunt de voiture. Braquant le volant pour tourner, Sølveig enclenchait la première, prenant la direction de la sortie du parking, alors que le virage faisait rouler son sac dans un bruit assourdi par les vêtements du véritable propriétaire de la voiture. Jetant un regard dans le rétroviseur pour juger des dégâts, les yeux bleus-verts de la jeune femme s’écarquillèrent en voyant la silhouette humaine allongée sur la banquette arrière.

Sølveig freina prestement, se retournant sur son siège pour lancer à l’endormie d’une voix nette, absolument pas consciente que la question aurait dû être formulée par l’autre plutôt qu’elle.
- Mais, qu’est ce que vous faites dans cette voiture ?!
Sans vraiment attendre de réponse, ni même vérifier que l’autre était en capacité de lui répondre (dormait-elle encore ?), Sølveig se contentait de juger que faire sortir la femme du véhicule prendrait plus de temps que de l’embarquer avec elle, et donc démarrait à nouveau, dépassant la sortie du parking pour s’engager sur la route.
- Je n’ai absolument pas le temps de jouer aux taxis et vous déposer en route, j’ai une urgence médicale. N’oubliez pas de mettre votre ceinture.

Je pense que j’ai connu pas mal de chose depuis que je travaille à l’hôpital. Bon même avant ça, avoir une mère démone fait que tu n’as pas une adolescence tout à fait normale. Qui prostitue ces filles qui ne sont même pas majeurs ? Des démons bien évidemment ! Plus « sérieusement » j’avais vécu pas mal de chose, de galère dans ma vie pour en arriver là et même être à l’hôpital était une galère en soi j’avais encore mon boulot de patronne au sein du club donc j’étais littéralement scié en deux. En plus rajouter à tout cela une jumelle qui pompe toute mon énergie parce que madame veut toujours plus de pouvoir. Non vraiment, ce n'était pas de tout repos du tout. Alors oui, je m’accorde une pause, un break. Juste un petit peu de repos.


Visiblement, même ça c’est trop demander ! Franchement je sais pas si Satan aime ce foutre de ma gueule ou s’il me met pas mal à l’épreuve, car en réalité je m’appelle « Perséphone », mais bon sang, il blague pas lorsqu'il veux m'emmerder ! Je suis réveillé en sursaut lorsque j’entends la porte de ma voiture claquer. C’est quoi ça ? J’ai tout juste le temps de me redresser que je me prends un sac en pleine figure. Je suis totalement déboussolée, je ne sais plus où je vis et je ne comprends définitivement rien à ce qu’il se passe. Je ne parviens pas vraiment à me redresser totalement puisque la voiture tourne, se met en mouvement et me laisse plus ou moins allonger. Réalisant tout cela et me réveillant un peu plus, je manque de rouler par terre lorsque je sens les freins. Je lâche un petit cri, me rattrape de justesse puis relève un regard encore endormi, mais un peu en colère à la femme qui s’adresse à moi.

« C’est à moi de vous poser la question ! »

Mes sourcils se froncent un peu plus tandis que la jeune voleuse continuait à rouler, me parlant rapidement. Je tente de me redresser, tout en me tenant aux sièges.

« De quoi vous parlez ? Vous venez de quitter l’hôpital avec MA voiture ! »

De toute évidence, la légitime propriétaire de la voiture n'était pas emballée de se la faire "emprunter". Ce qui pouvait parfaitement se comprendre pour n'importe quel individu normalement constitué... Mais Sølveig était-elle un individu normalement constitué ? Rien de moins sur que cette affirmation.
Pour l'heure, elle s'était contenté d'ignorer la remarque de la jeune femme, le temps de changer de vitesse, et de voie, doublant un véhicule jugé trop lent pour l'urgence de la situation, se rabattant devant lui sans avoir omis d'indiquer sa manœuvre par le clignotant du véhicule. Il s'agissait de se conduire comme une personne convenable enfin, "sécurité et code de la route avant tout".

La ligne droite devant elle lui permis de lancer un nouveau coup d'œil dans le rétroviseur, s'attardant sur le visage de la jeune femme, probablement une médecin donc vu son lieu de travail.
- La portière était ouverte.
C'était l'explication la plus courte qu'elle pouvait donner au fait d'avoir choisi cette voiture. Après tout, ça coulait de source... Elle n'était pas fermée, donc elle était entrée. Simple et normal, non ?
- Vous devriez vraiment mettre une ceinture, j'ai le permis certes, mais on est jamais à l'abri d'un fou qui roulerait à contre sens en face de nous... Même à l'arrière c'est plus prudent de s'attacher.
A moins que vous ne vouliez venir devant ? Si vous voulez m'aider à trouver le chemin, c'est avec plaisir, mon sens de l'orientation est un peu abstrait... Je dois me rendre -Sølveig extirpa un papier froissé d'une de ses poches, le tendant à la jeune femme- à cette adresse. Une femme là bas est sur le point d'accoucher... elle est sans-papier, si elle se rend dans une clinique ou un hôpital, sitôt l'enfant né qu'elle sera expulsée.
Vous êtes médecins ?

Continuant sa route avec concentration, déterminée à arriver à temps pour sa patiente, Sølveig ne semblait pas s'inquiéter des conséquences de son "emprunt" de voiture et "kidnapping" de personnel médical. Après tout, priorité à la vie, donc à la mère enceinte.
Et priorité à droite aussi, par chance il n'y avait personne d'autres à l'intersection alors que la voiture filait à travers la ville...

Me fait voler ma voiture avec moi à l’intérieur, ce n’est clairement pas tous les jours que cela arrive ! Je me sens vraiment dans le pâté et totalement bousculer. Déjà, notons, qu’être réveillé en sursaut n’est jamais, ô grand jamais agréable, mais encore moins dans ce genre de circonstance, même si je pourrais éventuellement en rire un jour. Éventuellement j’ai dit, je reste un démon et mon caractère est donc relativement à chier la plupart du temps. Elle me parle alors de la portière et mon visage prend un air contrarié. Clairement je n’ai pas envie de rire. Elle commence à me parler de passer devant et là, j’en ai marre !

-Je vais vous expliquer comment ça va ce passer, je vais prendre mon portable et téléphoner à la po…

Je n’ai même pas vraiment le temps de finir la phrase qu’elle met le papier devant les yeux. Je le lui prends des mains sans aucune délicatesse, mais me radoucit bien vite à la suite de ses explications. Je plisse légèrement les yeux pour en juger la vérité puis finit par me redresser pour passer devant, me contorsionnant un petit peu pour ne pas la gêner. J’attache alors ma ceinture, remettent mes cheveux en place, soufflent un bon coup et regarde le plan.

-Ok alors il fallait commencer par ça. Faut prendre le prochain embranchement, à droite !

Je la regarde finalement et hoche la tête.

-Oui, chirurgienne généraliste... Et vous ?

Sølveig braque le volant, engageant la voiture dans un virage à droite sous les indications de sa nouvellement promu co-pilote. C'était comme si... le fait de comprendre qu'une (voir deux) vie(s) étai(en)t en jeux avait suffit à la jeune femme pour changer d'idée sur les agissements de l'Elfe Noire. Ce qui s'expliquait probablement par sa vocation, une chirurgienne généraliste.

Jetant un regard dans le rétroviseur gauche avant de doubler trois véhicules en une fois, Sølveig repris la parole.
- Et bien, disons gynécologue puisque c'est ce que je pratique et ce pour quoi j'ai étudié... même si actuellement je fais aussi baby-sitting et puis, de toute évidence, pilote automobile.
Elle avait soutenu ces derniers mots avec un clin d'œil adressé à la jeune femme, avant d'enchainer.
- Déjà quand j'étais plus jeune j'adorais me lancer dans des courses... A cheval ou en calèche, et puis...
Elle réalisa un peu tard que la description de son enfance ne collait pas avec la période supposée de son enfance au vu de sa petite trentaine physique, et continua sans laisser le temps à sa voisine de relever.

-... une fois adulte j'avais même eu un accident de vélo, il y avait du verglas et j'avais glissé -enfin volé même- sur une route de montagne, en dévalent la pente en plusieurs tonneaux... assez rude. Remarque, c'était plus rapide qu'avec des ski. Mais rien de grave, et puis aujourd'hui, il n'y a pas de risque de verglas !
Sølveig adressa un sourire éclatant à la jeune femme, puis accéléra pour passer un feu qui virait orange, poursuivant sa route en trombe dans la ville.
- Au fait, je suis Sølveig, Sølveig PawelSwen. Et vous ?

Cette femme a vraiment eu de la chance. J’étais à deux doigts d’appeler les autorités compétentes mais elle a su rapidement me convaincre avec son histoire. Maintenant j’espère que tout cela est vrai, parce que je ne me laisserais pas faire dans tous les cas. Pour le moment en tout cas je suis « dominante » dans le sens où elle conduit, elle ne peut rien me faire, mais moi si. Cependant je ne vois pas quoi lui faire pour le moment. Elle semble honnête. Il n’y a qu’une chose que je ne comprends pas, ses métiers.

« Pourquoi être baby-sitter si vous avez un diplôme en gynécologie ? Vous savez l’hôpital recherche du personnel... »

Nous sommes souvent en sous-effectif, deux mains de plus ne seraient pas de refus. Enfin j’imagine, je ne suis pas la directrice de ce lieu non plus. Je m’occupe, en duo, du Paradise Night Club avec ma sœur et cela est bien assez suffisant. Je fronce légèrement les sourcils lorsqu’elle me parle de son enfance. Cela ne ressemble pas à une enfance actuelle.

« En calèche… ? »

Je reprends simplement ces termes. Je l’invite ainsi à m’en dire plus. Je ne semble pas choqué non plus ce qui pourrait peut-être l’aiguiller aussi sur le fait que je connais peut-être bien plus que mon apparence physique laisse penser.

« Non, il n’y a pas de risque de verglas, mais faite toute de même attention, ma voiture n’est clairement plus toute jeune… Il ne manquerait que ça, qu’elle nous lâche en pleine vitesse ! »

Je préviens juste tandis qu’elle se présente. Je tourne alors la tête vers elle.

« Enchanté Solveig PawelSwen, moi c’est Eretria Syclista… À gauche là ! »

Je le dis soudainement, peut-être un peu juste et tard, car je n’ai pas perdu de vue notre objectif et donc la route, mais je parlais en même temps. Je pointe du doigt tout en même temps.

Sur les dernières indications de la jeune femme, Sølveig change rapidement de voie de manière à tourner de dernière minutes, ralentissant à peine malgré les recommandation de sa passagère -et propriétaire du véhicule. Certes, la voiture n'était pas toute jeune, mais l'ouïe attentif de l'Elfe Noire pouvait anticiper les éventuels changements de régime de moteur annonciateurs d'une panne... et pour le moment, il n'en était rien. Alors elle poursuivait sa route en trombe à travers la ville, poursuivant la conversation engagée avec la dénommée Eretria.

- Je suis diplômée mais... j'ai un rythme de vie, voir tout simplement même ma vie et pas seulement son rythme, d'un peu... particulier. Alors c'est parfois un peu compliqué de m'intégrer dans une structure "classique" comme peut l'être un hôpital.

Sourcils froncés à ses mots, Sølveig ne voyait pas comment détailler autrement le fait qu'elle use de ses dons Elfiques pour mener à bien son métier. Encore plus si sa kidnappée du jour était une humaine n'y connaissant rien au surnaturel... Ce que Sølveig doutait. Son instinct lui indiquait que les réactions de la jeune femme en retour à ses paroles précédentes laissaient planer un doute justement...

Elle a tout de même de bon réflexe. Elle tourne dès que je lui dis et tout ça… Sans abimer ma voiture ! Donc elle tient encore la route, j’en suis même surprise. Bon pour le coup je m’accroche un petit peu de toutes mes forces pour ne pas me retrouver totalement coller contre la porte du véhicule, mais… On est vivante et c’est le plus important pour le moment ! Je tourne finalement la tête vers elle.

« Je ne qualifierais pas le Helse Magi comme une structure classique, croyez-moi... »

Je ne pouvais pas en dire plus, parce que je ne connaissais pas son vécu, je ne la connaissais pas tout simplement, donc elle était peut-être tout simplement une bonne humaine avec de bons réflexes, peut-être pas. En attendant le Helse Magi, de par sa structure surnaturelle, n’avait rien de classique. En tout cas si elle a de bons réflexes, j’ai bonne mémoire.

« Vous ne m’avez pas répondu pour la calèche... »

L'Elfe Noire avait poursuivit sa course folle dans les rues de la ville, entrainant la jeune femme à ses côtés, la dénommée Eretria. Après quelques mètres supplémentaires parcourus, Sølveig avait profité d'un feu immobilisant temporairement le véhicule pour ce tourner vers cette dernière. Un court instant, elle se demanda si sa voisine n'était pas bel et bien plus qu'une simple humaine, et ne pu s'empêcher de penser qu'il serait très simple de s'en assurer.
Et puis, comme à son habitude, elle n'en fit rien. Depuis tant d'années que son ouïe lui permettait d'écouter ce qui ne pouvait être audible pour les humains, elle n'avait pas changé de principe. Ne pas utiliser ses capacités pour son profit personnel... S'il lui fallait découvrir l'identité d'Eretria, cela sera autrement que par ses gènes elfiques.

- Quand je vous disais que mon rythme de vie est particulier... et bien je suppose que les courses d'enfance en calèche l'illustrent plutôt bien.
Son regard s'était posé sur les feux de signalisation, quittant ainsi le visage de sa passagère. Elle hésita brièvement à s'exprimer d'avantage, laissant sous-entendre une information qui pourrait permettre à la jeune femme -si elle n'était pas simplement une jeune femme justement- de comprendre clairement qu'elle même n'était pas humaine.
Haussant machinalement les épaules, la conductrice garda finalement le silence. Tapotant le volant des doigts, comme pour égrener les secondes d'attentes avant que leur file puisse de nouveau s'élancer dans la circulation, la jeune femme repensa néanmoins à l'hôpital. Sa kidnappée du jour n'avait pas tord, le Helse Magi pourrait être un nouveau départ dans sa vie, si seulement elle se décidait à y postuler... Elle était bien placée pour en connaitre les particularités, puisqu'elle en était parfois elle même patiente. Alors peut-être que dans le fond, si elle n'avait pas encore fait le pas d'y candidater, ce n'était pas à cause de la structure de l'établissement, mais simplement le fait de devoir s'engager. Sølveig était nomade dans l'âme, vivant sur les océans... alors travailler quotidiennement dans un lieu comme le Helse Magi ? Elle avait du mal à s'y projeter...

Un bruit infirme la tira de ses pensées. Le léger déclic annonciateur d'un changement de feu.
Sølveig embraya, passa la première, prête à appuyer sur l'accélérateur au moment même ou le feu changea de couleur.
D'extérieur, cela pouvait sembler être soit une coïncidence, soit les réflexes survoltés d'une dopée... ou d'une non-humaine ?
La lueur rouge s'effaça, laissant le champ libre à leur voiture qui démarra à la seconde même où les règles de circulation le lui permettait.
Reprenant sa route, focalisée sur sa mission de l'instant, arriver à temps auprès de la mère au futur enfant.

Je ne sais pas par quel miracle, hormis avec des réflexes de l’enfer, sans mauvais jeu de mots vu ma condition, elle repère le feu rouge malgré sa vitesse et elle se stoppe. Moi je me maintiens comme je peux, j’ai moyennement envie de passer par le pare-brise, certes j’ai ma ceinture de sécurité, mais quand même ! Elle prend alors le temps de me regarder et j’en fais de même. Elle me répond simplement que son train de vie particulier fait qu’en effet, elle faisait de la calèche enfant. Je ne réponds rien de plus, n’y trouvant rien à redire. De toute façon d’autres choses me faisait douter, comme cette parfaite maitrise d’un véhicule à grande vitesse. Elle ne me répondait rien en tout cas sur l'Helse Magi, pourtant j’avais laissé sous-entendu quelque chose d’assez mystérieux, mais cela ne semblait pas la surprendre. Ça encore était un détail qui me laissait penser que peut-être que… En tout cas le silence est à présent maitre dans ma voiture, lorsqu’elle redémarrer, je sors de mes pensées avant de la regarder de nouveau. A défaut de parler, je l’observais.

Sølveig avait beau être concentrée sur la conduite à travers la ville, et ses pensées tournées vers la future mère et son enfant à naître, elle remarqua néanmoins l'observation dont elle était l'objet de la part de sa passagère. Probablement qu'elle était bien du monde surnaturel, comme l'avait supposé l'Elfe Noire... Et l'attitude de cette dernière avait du éveiller des soupçons.

La jeune femme ne s'en préoccupait pas trop, indifférente au fait de devoir dire qu'elle n'était pas humaine. Pour le moment, elle était gynécologue, et c'était tout ce qui importait. Poursuivant sa route avec la même dextérité constante qu'elle avait eu durant tout le trajet, Sølveig suivait les dernières indications pour rejoindre l'adresse de sa patiente.

Arrivée à destination, l'Elfe Noire coupa le moteur et décrocha sa ceinture avant d'attraper son sac contenant son matériel de travail qu'elle avait balancé à l'arrière de la voiture lorsqu'elle y était entrée. Se tournant vers sa co-pilote impromptu, elle lui adressa quelques mots avec un sourire.
- Merci pour votre aide ! Je file, je l'entends qui s'inquiète...
Ouvrant la portière d'un geste vif, la jeune femme s'élança hors du véhicule pour rejoindre le bâtiment.

HJ:

Bien que je me pose des questions, je n’en pose pas trop pour la laisser se concentrer sur la route. Je tiens à ma vie… Et je ne compte pas mourir en ayant trop dérangé la conductrice au point qu’elle se plante dans un tournant ! Je soupire tout de même finalement parce que tout ça me tracasse, je suis un peu curieuse et j’aime comprendre les choses… Finalement, elle se gare, elle attrape son sac à la volée, elle semble être arrivé à bon port et d’ailleurs elle me dit encore quelque chose qui me travaille. Comment peut-elle entendre quelqu’un d’aussi loin ? Je n’entends rien moi. Cependant je n’ai pas le temps de lui demander, elle est déjà sortie, elle est en route… Je sors donc rapidement de la voiture et la rattrape.

« Je vais vous aider sinon je n’ai rien à faire en blouse blanche le reste du temps. »

Je le dis avec détermination histoire qu’elle ne puisse pas contester mon choix. On assure donc ensemble pour cette pauvre femme et son bébé !





HJ : Pas de soucis . J'ai mis fin en édition, car avec la mise à jour j'ai préféré faire en sorte que ça se termine !