Please help me ! ~ Céleste Cursse

Je ne venais pas souvent au Paradise Night Club, mais je trouvais l'endroit intéressant. Si on ne portait pas spécialement et uniquement son attention sur la sexualité des lieux, ça restait un bar comme un autre, quoi que un peu luxueux. Mais une fois de temps à autre, il fallait bien se faire plaisir, non ? Je suis donc installée au bar, à siroter un cocktail en regardant les différents numéros offerts ce soir. C'est au tour d'un jeune homme, plutôt séduisant, de monter sur scène et de faire sa prestation. Mais les choses ne se passent visiblement pas comme prévues puisque l'homme tombe et vu la hauteur et la façon dont il est tombé, il a du se faire bien mal. Je me redresse par instinct, pour tenter de mieux voir ce qu'il se déroule sur scène. Un autre employé le rejoint, mais on finit par demander s'il n'y aurait pas un médecin dans la salle. Je bois une dernière gorgée de mon verre avant de m'avancer pour rejoindre la scène.

- Oui, je suis médecin, laissez moi le voir.

Je monte donc sur scène alors qu'on tente d'occuper l'attention des spectateurs dans une autre direction, sur une autre petite scène. Je m'accroupis près du jeune homme et je lui souris pour le rassurer.

- Bonsoir, je m'appelle Céleste, est-ce que vous pouvez me dire là où vous avez mal exactement et à quel niveau sur une échelle de 1 à 10 ?

Je ne m'attendais pas vraiment à ce que la soirée dégénère de la sorte. Je voulais simplement venir boire un verre en étant tranquille, mais il semblerait que le destin souhaite faire les choses autrement. Je me retrouve à monter sur la scène pour venir en aide à l'un des employés qui vient de faire une très mauvaise chute. Self-control et réflexion rapide, voilà ce que je devais faire pour venir en aide à ce jeune homme.

- D'accord, on va appeler les secours pour qu'ils viennent vous chercher, car vous vous êtes peut-être briser quelque chose en faisant votre chute. Est-ce que vous pouvez me dire comment est-ce que vous vous appelez ? Essayez de rester immobile s'il vous plait, on va vous garder allonger sur le dos, est-ce que la douleur est pire quand vous êtes comme ça ou ça va ?

Je fais signe pour que quelqu'un appelle les secours tout en parlant.

Je ne m'attendais pas du tout à devoir venir en aide à quelqu'un comme ça en venant simplement boire un verre tranquillement ici ce soir. Je me retrouve sur la scène, à très bien sentir que les regards sont sur nous, mais je tente de ne pas y penser et de rester focuser sur le jeune homme pour pouvoir lui venir en aide justement au mieux de mes compétences.

- Malheureusement, pour les blessures au dos, il vaut mieux ne pas prendre de risque, mais si vous allez bien, vous ne ferez que quelques examens, vous aurez une ordonnance et après vous pourrez rentrer chez vous.

Je lui souris doucement pour pouvoir le rassurer. Je suis un peu surprise de sa question, mais au fond, c'est un bon moyen qu'il a trouvé lui même pour pouvoir s'occuper l'esprit en attendant que les secours arrivent.

- Je le suis depuis de nombreuses années maintenant, mais je vais éviter de dire le nombre exacte pour ne pas donner d'indice sur mon âge !

Je lui fais un clin d'oeil avant de rire.

- Et vous, vous exercez ici depuis longtemps ? Ça vous ait déjà arrivé de tomber comme ça avant, même en dehors de votre métier ?

Le moment ne doit pas du tout être facile à vivre pour le jeune homme et je tente donc d'avoir un ton sympathique et calme pour qu'il soit le plus détendu possible malgré la douleur qu'il doit ressentir. Ce n'est pas chose simple, mais ça fait partie des choses qu'on apprend en faculté de médecine : garder son sang-froid et faire en sorte que le patient soit calme. Bon, ce n'est pas quelque chose que je peux travailler souvent vu le type de patient que j'ai à traiter habituellement.

- C'est vrai que l'expérience, ça peut parfois faire toute la différence.

Je ris un peu puis je me renseigne sur ses antécédents médicaux, son historique de blessures et je hoche la tête quand il me dit qu'il n'a jamais fait de chute comme ça.

- C'est une bonne nouvelle du coup, ça veut dire que votre dos n'était pas déjà fragilisé, ça devrait permettre une meilleure guérison.

Je lui souris puis je suis surprise par la phrase qu'il me dit par la suite. C'est un besoin naturel, mais aussi pressant ? Ça me surprend forcément. Je suis donc un peu troublée, mais je me redresse du coup.

- Euh oui d'accord, mais vous pensez arriver à marcher jusqu'à là-bas ? Vous n'arriviez vraiment pas à vous retenir jusqu'à l'hôpital ? Je ne crois pas que ça soit une très bonne idée que vous bougiez de là où vous êtes ...

Mais je peux comprendre qu'il n'est pas envie de s'échapper possiblement devant tout le monde. Bon, de toute façon, il s'est déjà assis de lui-même, il n'a peut-être pas aussi mal que je le croyais ... Mais quand même.

- Assis, ça va quand même ? Ou ça amplifie la douleur ?

Malgré sa douleur, il fallait voir le positif, il n'avait jamais eu de blessures graves au dos, ce qui augmentait ses chances de guérison rapide. Je lui souris du coup en entendant sa réponse.

- Il faut penser positif, ça vous aidera beaucoup.

Le mental jouait beaucoup dans la guérison, il ne fallait jamais en douter, même si ce n'était clairement pas toujours facile. Il me demande par la suite de l'aide pour pouvoir aller aux toilettes, sauf que dans son état, je ne pense pas que ça soit une bonne idée et justement il a la bonne idée de m'écouter sur ce point-là. Je lui souris du coup doucement.

- Essayez de penser à autre chose, vous allez y arriver.

Bon s'il avait vraiment très envie, ça allait être compliqué de ne pas y penser, mais quand même, ça pourrait peut-être retarder un peu. Je lui indique par la suite de du coup rester allongé et on attend les ambulanciers pendant quelques bonnes minutes encore. Lorsqu'ils arrivent, ils entreprennent directement de le mettre sur une civière pour pouvoir l'amener à l'hôpital.

- Est-ce que vous voulez que j'appelle quelqu'un pour qu'il vous rejoigne à l'hôpital ?

J'essaie de faire de mon mieux pour que le jeune homme garde confiance et qu'il ne se sente pas trop dans un état négatif. Il est blessé certes, mais tant qu'il n'a pas été passé d'examens à l'hôpital, il ne doit pas s'imaginer les pires scénarios. Je lui souris du coup quand il me dit qu'il va essayer de rester positif. Je parviens à le convaincre de tenter de se retenir d'aller aux toilettes le temps d'aller à l'hôpital et heureusement, les ambulanciers arrivent quand même rapidement. Ils l'embarquent et je l'accompagne du coup aussi comme il semblait en avoir besoin pour se sentir rassurer, même si je ne le connais pas. Une fois sur place, je les laisse du coup faire les examens et analyses, attendant de mon côté dans sa chambre, jusqu'à ce qu'ils le ramènent et j'espère que ça ne sera quand même pas trop long !

J'attends depuis une bonne heure et demie quand Ilyan revient dans sa chambre. Ah bah enfin ! Je le laisse se poser un peu quand même pour ne pas lui sauter dessus avec mes questions, mais j'aimerais quand même avoir le fin mot de cette histoire pour être certaine qu'il va bien et pouvoir rentrer chez moi. Je me rapproche alors de son lit lorsqu'il me parle et je lui souris du coup un peu.

- C'est normal, je voulais m'assurer que tu ailles bien.

Je prends sa main quand il me la tend et je la serre alors doucement.

- Tout va bien ? Est-ce que les examens se sont bien passés ?

Il semblait vraiment tenir au fait que je reste alors j'avais attendu sagement, mais je n'étais pas mécontente qu'il soit enfin de retour dans sa chambre. Je lui donne ma main et je serre alors doucement la sienne. Je souris en écoutant ce qu'il me dit et je hoche alors la tête.

- Oui, c'est une super nouvelle ça ! Tu sais quoi ? Je vais te laisser mon numéro, comme ça si tu as besoin de quelque chose dans les prochains jours, tu me passe un coup de fil, ok ?

Je souris puis je me redresse du coup pour le laisser bouger comme il veut, comme il peut surtout. Je viens prendre sa bouteille d'eau lorsqu'il me fait signe et je la lui donne pour qu'il puisse boire un peu.

- Oui, fais attention à bien rester hydratés avec les médicaments c'est toujours mieux.

J'étais rassurée de le savoir à l'hôpital, au moins ici ils pourront prendre soin de lui. Je lui donne finalement mon numéro de téléphone, que je lui note sur une petite serviette de papier avant de la poser sur la petite table à côté de son lit.

- N'hésite pas, ça me fera plaisir de t'aider.

Je lui passe finalement sa bouteille d'eau quand il me dit qu'il a soif et il avait vraiment très soif en effet, car il se descend presque la bouteille en entier. Je ris alors un peu à sa phrase.

- Bon et bien tant mieux, ça sera plus facile. Bon, je pense que je vais te laisser te reposer maintenant, tu en as bien besoin. Prends soin de toi et je te dis certainement à bientôt du coup.

Je lui souris puis je lâche finalement sa main pour pouvoir quitter la pièce et rentrer chez moi. Ce fut une soirée plus agitée que ce que j'avais prévu !