Une urgence pour un nouveau-né... (Ft. Alex J. Karev)

Jamais la jeune femme n'aurait imaginé que les choses tourneraient ainsi lorsqu’elle était sortie de chez elle le matin. Sa balade au gré de ses envies dans les rues d’Oslo l’avait menée à un quartier un peu à l’écart du fourmillement d’activités de la ville, plutôt silencieux. C’était cette absence de personne autour d’elle qui l’avait poussée à se laisser aller, reposée, sans faire attention à ce que son ouïe d’Elfe Noire percevait. Inutile de se fatiguer à “changer de fréquence” comme elle le disait, lorsqu’elle n’avait pas d’interlocuteur dont elle voulait laisser l’intimité… sauf que ce matin là, à travers ce dédale de ruelles qu’elle ne connaissait pas, elle avait reconnu le souffle saccadé, les mots inquiets et les gémissements douloureux qui allait de paire avec un contexte que Sølveig connaissait bien. Une femme était sur le point d’accoucher.

Sans avoir le temps de réfléchir sur comment expliquer son arrivée, la jeune femme franchissait déjà le hall du petit immeuble, grimpant marches après marches l’escalier qui menait à l’appartement sous les toits, celui dont les lucarnes ouvertes avaient laissé s’échapper les indices relevés par l’Elfe. Elle avait frappé, sonné, sans réponse distincte. La future mère était-elle seule dans l’appartement ? Sølveig hésita, sonna à nouveau, s’annonçant en déclinant son nom et son métier, mais derrière la porte, plus aucun bruit.
Inquiète, elle plaça son oreille gauche contre le battant de bois, fermant les yeux. La respiration jusqu’alors saccadée était désormais à peine perceptible. L’Elfe se recula sur le palier, hésita brièvement, et s’élança.
Sa chaussure frappa d’un coup sec le montant de la porte, arrachant le verrou, faisant sauter le battant de bois de ses gonds. Sølveig était entrée dans l’appartement.

Désormais, c’était dans l’hôpital qu’elle était entrée, de manière moins spectaculaire bien sûr. Les portes des urgences avaient coulissées presque silencieusement en détectant la présence de la jeune femme sur le seuil, tenant un nouveau-né dans ses bras. Emmailloté dans un linge pour le protéger de la température fraiche de l'extérieur, une couverture supplémentaire l'entourant, le petit était lovée dans les bras de celle qui l’avait fait naître quelque temps plus tôt.
Lorsqu’elle s’était approchée de la future mère, Sølveig n’avait pu que constater que le travail avait commencé. Il était trop tard pour la déplacer, il fallait agir maintenant… L'inconnue était seule, à bout de force, les larmes aux yeux. D’une voix douce, l’Elfe s’était présentée, l’avait rassurée, accompagnée. Et finalement, le petit garçon était né. Posé sur la poitrine de sa maman, l’image aurait pu être parfaite, mais Sølveig était indécise. Elle avait compris que la maman n’avait pas été suivie lors de sa grossesse, et la respiration du petit alertait l’ouïe attentive de l’Elfe. Lorsqu’il advient évident que l’enfant n’arrivait pas à se nourrir correctement, les doutes de la jeune femme était fondés. Le nouveau-né avait une atrésie de l'œsophage, qu’il était nécessaire d’opérer au plus vite sous peine que le petit soit en dénutrition.

Une amie de la jeune mère était arrivée sur les entrefaits, et après une discussion des trois sur les options qui s’offraient à elles, Sølveig hérita de la responsabilité d’amener le petit le plus rapidement possible à l’hôpital, pendant que l’amie restait au côté de la mère épuisée, qui ne pouvait se déplacer. Le père était prévenu et rejoindrait son fils au plus vite.
L’Elfe était donc là, un enfant qui n’était pas le sien dans les bras, un dossier d’inscription devant elle. Elle y nota le prénom de l’enfant, Gustav, que sa mère avait murmuré en lui disant au revoir, la date de naissance, qui n’était autre que la date du jour, et les symptômes relevés. Difficultés respiratoires, salivation excessive, recrache le lait. Elle n’ajoutait pas le diagnostic qu’elle avait émis, car elle aurait été bien en peine d’expliquer comment elle l’aurait définis sans échographie, examens et matériel médical.. avec ses oreilles ? La bonne blague… Même si elle savait qu’elle avait raison. Plus qu’à espérer que le médecin qui s’occuperait du petit Gustav serait compétent, et comprendrait immédiatement…

Sur la dernière ligne, demandant l’identité du responsable pour les patients mineurs, la jeune femme hésita. Puis réalisa qu’elle n’avait pas la moindre idée du nom de famille des parents… Comment avait-elle pu oublier de leur demander ? L’inquiétude pour l’enfant surement…
Elle se résolut à inscrire son propre nom, PawelSwen. Après tout, c’était celui que le père de l’enfant demanderait à voir lorsqu’il les rejoindra à l’hôpital.

Hier, c'était une nuit de pleine lune et normalement, j'aurais dû être en repos aujourd'hui. Je prévois chaque mois le même horaire strict. Je ne travaille ni le jour même ni le lendemain d'une pleine lune. Je sais que je suis trop épuisé pour être vraiment fonctionnel. Pourtant, visiblement, aujourd'hui je n'aurais pas le choix de le faire. J'ai pris le temps de prendre ma douche, ils peuvent bien se débrouiller sans moi pendant trente minutes de plus. On m'a juste demandé de venir donner un coup de main, pas qu'il y avait une urgence vitale. En plus, je ne sais pas sur quoi je me suis tapé hier, mais j'ai une coupure à la jambe qui me fait assez mal. J'ai désinfecté et pris des cachets, mais ça ne fait pas des miracles pour quand je suis debout trop longtemps. Je n'ai pas trop le choix de faire avec ça de toute façon.

J'arrive donc à l'hôpital après avoir fait le plein de caféine. Je vais en avoir besoin. Si seulement on pouvait se mettre de la caféine en intraveineuse, ça serait merveilleux. J'enchaîne les dossiers, les révisions, les réflexions. Heureusement, pas d'opération de prévue pour moi aujourd'hui. Tant mieux ! Enfin.. Je dis ça, mais au même moment, je reçois un code sur mon biper. On me demande en urgence bah aux urgences. Je laisse donc toutes mes choses en plan et je me dépêche de rejoindre cet endroit éloigné de là où je me trouvais.

« Bonjour, docteur Karev. Qu'est-ce qui se passe ? C'est pour ce bébé ? »

Je ne vais pas perdre trop de temps en préambule. Je vois que la personne qui le tient est en train de remplir des papiers, mais si la vie de ce bébé est en danger, on m'explique et je pars avec lui pour le soigner, je ne vais pas attendre que la papier soit rempli pour le lire ensuite seulement. J'en profite pour observer le nourrisson. Il ne doit pas avoir plus de quelques heures. Ça me fait d'ailleurs légèrement froncer les sourcils.

« C'est votre enfant ? »

Ça m'étonnerait, mais je veux tout savoir pour avoir toutes les cartes en main.

Saluant d'un signe de tête le dénommé Dr Karev, Sølveig terminait tout juste de remplir les papiers qu'elle donna à l'accueil des urgences tout en répondant oralement au médecin de manière à gagner du temps.
- Oui c'est pour Gustav, je viens de lui donner naissance et il présente des difficultés respiratoires, un problème de déglutition généralisé et donc rejette la nourriture.

La jeune femme avait expliqué machinalement et rapidement le problème immédiat, de façon méthodique et professionnellement médicale. De la meilleure manière donc pour faciliter la prise en charge du nourrisson par le Dr Karev, mais aussi de manière ambiguë concernant qui elle était par rapport à l'enfant... Effectivement, elle lui avait donné naissance, il n'y avait rien de faux dans cette phrase, mais sur le coup l'Elfe ne réalisait pas le quiproquo que cette simple affirmation pouvait engendrer... A l'entendre, on pourrait tout aussi bien croire qu'elle lui avait donné naissance en tant que mère, et non en tant que sage-femme.

Avec des gestes doux, évitant de brusquer l'enfant, la jeune femme le remet à l'homme qui déjà l'observait, avec la rapidité de prise en charge visuelle qu'ont tout les médecins... une sorte de déformation professionnelle. A la moindre incohérence médicale de la personne en face d'eux et déjà ils revoient en tête toutes les possibilités pour définir au mieux le diagnostic... Sølveig ne pouvait qu'etre rassurée de ce comportement qui signifiait que l'urgence du cas était reconnue par le médecin à ses côtés. Elle espérait simplement qu'il comprenne rapidement la cause, ne se voyant pas elle même le mettre sur la piste au risque qu'il lui demande comment elle peut le savoir... Car comment expliquer qu'elle l'a su en "l'entendant" ? Si l'homme ne connaissait pas les méandres du monde surnaturelle, il la prendrait pour une illuminée sans aucun doute.

Hésitant à utiliser son ouïe pour en savoir plus sur ce fameux Dr Karev, percevoir une infime information sur sa condition... L'Elfe renonça, ne voulant pas déroger à sa politique du mentalement correct et donc d'être respectueuse de l'intimité des autres. Néanmoins, l'avenir du petit Gustav la préoccupait, et elle lui demanda donc "Vous avez déjà vu ce type de pathologie ? Vous allez pouvoir faire quelque chose ?"

Je ne m'attendais pas à commencer ma soirée sur les chapeaux de roues comme ça, je me retrouve face à un bébé d'à peine quelques heures dans les bras d'une femme qui m'explique rapidement de quoi il en retourne. Je note toutes les informations qu'elle me dit mentalement tout en continuant de garder un oeil sur le nourrisson. Il peut y avoir plusieurs explications, mais une me vient en tête. C'est quelque chose d'assez rare, alors ça serait surprenant, mais tout de même.

« Donc, vous êtes sa mère ? »

Autant y aller étape par étape. J'avais besoin de toutes les informations possibles.

« Est-ce que vous vous êtes assuré, ou le médecin, que son oesophage était continu, à la naissance ? »

Elle avait bien dit qu'elle venait de lui donner naissance, non ? Alors soit elle était la mère, soit elle était le médecin.. soit elle avait kidnappé ce bébé. C'était une possibilité aussi.

« J'ai déjà vu ça oui, je vais lui faire passer quelques examens pour m'assurer des diagnostiques possibles avant de m'avancer à quoi que ce soit. Est-ce qu'il y a autre chose que je devrais savoir ? »

La jeune femme ne pouvait qu'être rassurée par le comportement du médecin qui lui faisait face. Calme, méthodique, il avait presque immédiatement abordé le sujet de la discontinuité de l'œsophage, ce qui tendait à penser qu'il commencerait ses recherches médicales en ce sens. Et donc, en posant le bon diagnostic, puisque Sølveig savait déjà qu'il s'agissait bien de cette pathologie.
Elle fit le choix d'acquiescer, sans trop de détail... Après tout, elle ne savait toujours pas si l'homme avait connaissance du surnaturel et donc des capacités d'écoutes Elfiques.

- Justement, il semblerait que son œsophage puisse ne pas être continu... il faudrait s'en assurer pour agir en conséquence...

Sølveig avait son regard tourné vers le nourrisson que l'homme portait désormais. Il n'allait pas tarder à l'amener pour des examens et, elle s'en doutait, une immédiate opération nécessaire au plus vite. Désormais elle n'avait plus qu'à attendre la prise en charge, et le retour du petit Gustav.
Lorsque le médecin demanda s'il y avait quoique ce soit d'autre, la jeune femme répondit par la négative avant de se pencher vers le petit, caressant doucement sa main.

- Gustav, le médecin va s'occuper de toi. Tu n'es pas seul, je t'attends là.. tout ira bien poussin, tout ira bien...

L'enfant était peut-être trop jeune pour comprendre les paroles de la jeune femme, mais la tonalité douce qu'elle avait en murmurant ces mots était rassurante, apaisante. Sølveig avait connu tant de nourrissons au cours de sa vie qu'elle agissait avec eux avec un naturel désarmant.
Relevant les yeux, elle eut un faible sourire, un peu inquiet toujours, même si le médecin savait probablement son métier. Glissant un "A plus tard, Dr Karev", elle s'apprêta à attendre de longues et interminables minutes qu'ils reviennent avec, elle l'espérait, de bonnes nouvelles.

HJ:

Je ne comptais pas perdre trop de temps à discuter. Je souhaitais simplement avoir toutes les informations pour pouvoir prendre soin de cet enfant le plus rapidement possible. Je l'observe au creux de mes bras alors que la femme m'explique qu'en effet, il semble y avoir un problème au niveau de la continuité oesophagienne. Je fronce légèrement les sourcils puis je hoche la tête.

« En effet, je vais le prendre en charge, je vais m'occuper de lui. »

Je lui demande s'il y a autre chose puis après qu'elle se soit adressée directement à l'enfant, chose à laquelle je m'attendais un peu, tous les parents finissent par parler directement à leur enfant, même si dans ce cas précis, je ne sais toujours pas qui elle est par rapport à cet enfant.. Je vais lancer des procédures de recherche pendant les examens.

Je pars alors avec le bébé et après lui avoir fait passer une batterie de test, je dois l'emmener en salle d'opération d'urgence. Heureusement, aucune complication sur la table et l'enfant est amené en salle de réveil puis sera amené au service de pédiatrie. De mon côté, j'avais envoyé quelqu'un prévenir la femme que l'enfant allai être opéré et maintenant, je devais venir donner les nouvelles. C'est donc toujours habillé en chirurgien que je rejoins la salle d'attente, cherchant la femme des yeux.

L'attente était de toute évidence ce qu'il y avait de plus dur. Jusqu'à présent, malgré la difficulté des évènements, Sølveig avait toujours été en capacité d'agir pour arranger les choses... Prendre la décision d'entrer dans l'appartement, aider la jeune mère lors de l'accouchement, partir en direction de l'hôpital avec le nouveau-né, expliquer au mieux les choses pour que le personnel médical s'occupe de Gustav... Mais maintenant, l'avenir de l'enfant de dépendait plus d'elle. Elle ne pouvait rien faire d'autre qu'attendre, dans cette salle où on l'avait menée après lui avoir dit que le petit allait être opéré.

Alors Sølveig attendait.
Elle s'était d'abord assise sur une des chaises en plastique qui trônaient dans la petite salle, reprenant son souffle et de l'énergie après sa course jusqu'à l'hôpital, mais s'était rapidement relevée, marchant machinalement à travers la pièce en attendant un retour sur l'opération.
Régulièrement elle lançait son écoute elfique en direction de l'accueil, cherchant à entendre si un homme recherchait une certaine "PawelSwen", car cela serait donc l'arrivée du père de l'enfant, mais jusqu'à présent le résultat avait toujours été négatif.

Et en l'absence du père, Sølveig portait la responsabilité du bien-être du petit Gustav, alors elle restait là, dans la salle d'attente, guettant le retour du médecin Karev. Et puis, dans l'embrasure de la porte, voilà que ce dernier arrivait, sans l'enfant. Même si au fond d'elle l'Elfe Noire se doutait que le petit était probablement en salle de réveil, et que ne pas le voir à l'instant ne signifiait pas qu'un problème avait eu lieu, cela donnait tout de même une sensation étrange de ne plus avoir de visuel sur le petit alors que l'homme à qui il avait été confié revenait seul.
Sølveig s'approcha du Dr Karev, sourcils froncés.
- Tout va bien ? Comment va Gustav ?

Tout s'était bien passé et même si je n'avais pas eu d'inquiétude concernant la procédure, j'étais tout de même soulagé que celle-ci soit terminée. Je suis peut-être un chirurgien pédiatrique et ait donc l'habitude de ce genre de procédure sur des enfants, sur des nouveaux nés, je ressens toujours une certaine pression et nervosité lorsque je dois opérer. Je pense que d'une certaine façon ça prouve que je fais attention à ce que je fais et que je tiens à le faire bien. Si je n'étais pas un tout petit peu nerveux, ça prouverait que je n'en ai rien à faire ou alors que j'ai trop la confiance et dans les deux cas, ça peut être dangereux.

J'arrive finalement dans la salle d'attente et je peux voir que la jeune femme qui a amené le bébé est toujours là et surtout toujours seule. Pourquoi est-ce que les parents ne sont toujours pas là ? Enfin, la mère je peux le concevoir, si elle vient juste d'accoucher, elle doit se reposer, mais le père ? Peut-être cet enfant n'en a-t-il tout simplement pas. Elle me questionne avant même que j'ai eu le temps de dire quoi que ce soit, mais je lui fais du coup un sourire pour la détendre.

« Il va bien, l'opération s'est très bien passée. Il est en salle de réveil et il sera ensuite amené au service de pédiatrie pour qu'on surveille son état un petit moment. Maintenant, par contre, j'aimerais savoir où sont les parents de cet enfant. J'aurais besoin de leur parler. »

Je reste vague sur le sujet de pourquoi je dois leur parler de façon volontaire. En fait, c'est simplement pour les tenir informés de l'état de leur enfant, ce qui me semble normal, et connaître leurs propres antécédents médicaux pour voir s'il n'y aurait pas autre chose à surveiller plus étroitement.

Toute la tension retenue dans l'attente de voir le médecin revenir après l'opération du petit Gustav disparait à l'instant même où l'homme lui adresse un sourire avant de la rassurer par de bonnes nouvelles. Gustav était ainsi donc tiré d'affaire... Sølveig lâche un soupir, fermant brièvement les yeux. Ce n'est qu'une impression, mais elle a soudainement la sensation d'être plus légère, comme si elle vivait littéralement l'expression "d'avoir un poids sur les épaules" et qu'elle en était désormais déchargée.

Dans sa tête, la phrase du docteur Karev résonne, "il va bien, l'opération s'est très bien passée", et c'est presque machinalement qu'elle répète ces propos pour elle-même, les paupières toujours mi-close.
- Il va bien... c'est formidable.. l'opération s'est très bien passée... formidable... il va bien...
La jeune femme se passe une main dans les cheveux d'un geste, repoussant quelques mèches noires rebelles, et soupire une dernière fois avant de reporter son attention envers l'homme qui lui fait face.
Réalisant qu'il lui a posé une question, elle le fixe, légèrement déphasée. Qu'est-ce qu'il voulait déjà ? Ah, oui. Les parents... Où sont les parents ?

Sølveig continue de fixer l'homme sans lui répondre. Elle vient de réaliser qu'elle ne surveillait plus les allers et venues personnes dans l'enceinte de l'accueil, trop obnubilée par l'annonce du Dr Karev concernant l'issue de l'opération du petit.
Silencieuse, elle observe l'homme qui lui fait face sans vraiment le voir, son regard se faisant flou, ne distinguant plus réellement ce qui l'entoure, toute entière concentrée sur son ouïe. Elle guette les voix parmi les méandres des couloirs, se focalise sur les tonalités basses, recherchant le père de l'enfant.
L'Elfe Noire entend subitement son propre nom, "PawelSwen", cité par une voix d'homme deux étages plus bas, à l'accueil généralisé des urgences, suivi du prénom "Gustav". Le ton est inquiet, pressant... sans hésitation aucune, le père de l'enfant.

La jeune femme sort de son état fixe, cligne des yeux, et retrouve le visage du Dr Karev face à elle.
- Son père arrive à l'instant. Au comptoir d'accueil des urgences, deux étages plus bas, je l'ai entendu chercher en appelant Gustav.
Sans plus d'explication, la jeune femme tourne les talons, se dirigeant vers un automate distributeur de boisson, se prend un café et retourne s'assoir dans la salle d'attente. Elle doute qu'elle puisse revoir Gustav s'il est toujours en salle de réveil, surtout que son père sera prioritaire si jamais une personne peut y entrer pour être à ses côtés.

Mais sait-on jamais, dans le doute elle attendra un peu tout de même... Peut-être croisera-t-elle ainsi le père de l'enfant également, qui cherchera surement à la remercier même si elle n'estimera n'avoir fait que son travail.
Et peut-être même reverra-t-elle le médecin, une fois qu'il aura discuté avec le père et que ce dernier sera parti rejoindre le petit ? Quoique, il a certainement mieux à faire au travail que passer du temps avec une femme débarquée de nulle part.

Je peux voir le soulagement s'afficher directement sur le visage de la jeune femme. Elle semble vraiment impliquée dans et par la vie de ce gamin, alors qu'il n'a que quelques heures. Du coup, comme je ne sais toujours pas qui elle est exactement, je ne peux que chercher à comprendre. Chercher à savoir où sont les parents. Et là, je ne comprends pas trop ce qu'il se passe, elle tombe dans une sorte de.. transe ? En tout cas, elle semble partir très loin dans ses pensées, ce qui me fait poser d'autant plus de questions. Qui est-elle ?

« Madame ? »

J'essaie de la ramener sur terre. Quelques secondes de plus sont nécessaires avant qu'elle ne m'annonce que le père se trouve deux étages plus bas. Une certaine surprise doit assurément se lire sur mon visage.

« C-comment.. ? »

Sauf que je n'ai pas le temps de formuler ma question entièrement, qu'elle s'éloigne vers la machine à café et que mon bipeur s'emballe. On me demande de venir justement 2 étages plus bas, je reconnais le numéro. Comment est-ce qu'elle a su ça ? Et merde. Je n'ai pas le temps pour lui demander. Je quitte donc la petite salle d'attente pour aller retrouver en effet le père de l'enfant. Je lui explique tout et après, je suis appelé à une autre urgence. Visiblement, ce n'est pas aujourd'hui que j'aurais réponse à mes interrogations..




HJ : Je me suis permis de clore du coup, je pense qu'on pourra se recroiser dans d'autres circonstances, ça pourrait être intéressant