(+18) Explosion (Ft. Aedan Cursse)

Aujourd'hui, je ne sais pas pourquoi, mais je sens que je ne pourrais pas me retenir face à Aedan. Son attitude, son comportement, ses manies, son sourire qu'on ne fait qu'entre-appercevoir ... Je ne le supporte plus ! Je fais des efforts depuis des semaines, des mois même ! pour espérer obtenir son pardon et monsieur n'en a rien à faire alors que tout ce que moi je fais, je sais que c'est pour lui que je le fais. Ne me demandez pas non plus pourquoi, je n'en sais rien de pourquoi ce petit infirmier à la con obnubile mes pensées de la sorte. Je vous jure, s'il pouvait ne pas être en permanence dans ma tête, j'en serais la première heureuse ! Mais là, je suis à deux doigts d'éclater et je pense que pour le bien être de tout le monde, il faut que je le confronte. C'est pour ça que je me retrouve dans la réserve, même si c'est du coté commun, c'est collé à l'aile surnaturelle et on m'a laissé passer alors ... On va dire que c'est un signe ! Je le suis donc dans la réserve, juste à temps pour que je n'ai besoin de personne pour y entrer, et je referme la porte derrière nous.

- Non, mais t'en a pas marre ?!

Je sors de la chambre d'un loup-garou assez chiant. Il est têtu, mais pas autant que moi. Il pensait être le king, mais ça c'était avant de me rencontrer. Je ne suis pas une de ces lavettes qui se laisse dominée par le moindre souci et appelle de l'aide. Je peux parfaitement m'en sortir seul. Une des bonnes choses de ce masque je me trimballe depuis plus de dix ans. Le bel enfoiré. Ça peut aider... Même si a l'hôpital j'essaie d'être le plus calme possible avec les patients. Je veux être un bon infirmier, mais des fois je n'ai pas le choix d'utiliser la force. Et plus jamais de ma vie je ne me laisserais marcher sur les pieds. Une fois ma suffit, une fois m'a mené là où j'en suis. Une vie d'errance et de mensonges. Enfin là... Je me sens crever quand même d'avoir bataillé et passablement énerver. Il va falloir que j'aille me calmer, je prends donc la première réserve que je trouve sans me soucier d'être suivis. Soudainement j'entends la porte qui claque et j'ai tout juste le temps d'analyser ça qu'on m'agresse oralement. Je sursaute donc légèrement et me retourne d'un coup pour tomber nez-à-nez avec Artemis. Je fronce alors les sourcils, ne comprenant pas tout.

-Qu'est-ce que tu fou ici ?!

Je suis tellement énervée que je me retrouve à suivre Aedan dans la réserve. J'ai envie de lui dire tout ce que j'ai sur le coeur, le fait qu'il soit continuellement dans ma tête, le fait que je pense toujours à lui et à sa tête ... ! Arg ! Je referme la porte d'un coup, me retenant tout de même de la claquer pour ne pas attirer trop l'attention sur nous et je fronce les sourcils en le regardant.

- Il faut que je te parle et tu évites toujours soigneusement ma chambre alors je n'ai pas le choix de te "coincer" là !

Je croise alors les bras sur ma poitrine, les sourcils toujours froncés. Je m'attends à ce qu'il me jette dehors de là, mais je ne risque pas de bouger de là tant que je ne lui ai pas dis tout ce que j'ai à lui dire.

Je ne m’attendais pas du tout à être suivis. Je n’ai pas fais attention et franchement lorsque je le réalise et que je comprends avec qui je suis bloqué, j'suis pas franchement serein. Je ne le montre pas, parce que… Je ne vais pas le montrer, tout simplement, j'suis pas une lavette comme je le disais, mais je ne suis pas serein. Je garde donc mon air et mon ton passablement agressif tandis qu’elle me dit qu’elle doit me parler, mais que j’évite sa chambre. Je fronce les sourcils.

-T’es vraiment une psychopathe. Je n'évite rien du tout, je n’y suis juste pas attribué !

Je me rapproche d’elle dans le but d’ouvrir la porte.

-Maintenant barres-toi.

J'ai vraiment besoin de lui parler, de vider mon sac comme on dit ! Je dois lui dire ce que j'ai sur le coeur, la rage que j'ai au ventre lorsque j'entends son prénom, lorsque je le vois au loin, mais à chaque fois il part ailleurs, à chaque fois nos chemins se séparent et ça m'énerve. Je le regarde alors, les sourcils froncés et je secoue la tête avec force.

- Non, non, non, tu le fais exprès j'en suis sur !

Je soupire et je fronce les sourcils encore plus.

- T'as pas compris quoi dans il faut que je te parle ? C'est bien qu'il faut que je te parle ! Alors je ne vais pas partir d'ici tant que je ne t'ai pas parlé ! Et je ne te laisserais pas sortir d'ici non plus.

Je croise alors mes bras, mais je serre mes doigts sur mes bras justement, tentant de me calmer, parce que je me sens vraiment à deux doigts d'exploser et de l'exploser lui aussi au passage.

Elle semble vraiment en colère. Je peux comme ressentir sa colère en ondes, c’est presque flippant et ce serait mentir de dire que je me sens rassurer. Cependant je ne lui montre rien, ce serait pire ! C’est un putain de prédateur et il vient de me coincer ce prédateur, donc je vais me la jouer plus stratégique.

-T’es con ou quoi ?

Merde ça, ça m’a échappé ! Bon en même temps, elle est sourde ou quoi ? Si je dis quelque chose, c’est que c’est vrai ! Je dirais bien que je ne suis pas du genre à mentir, mais ma vie entière est un mensonge au fond alors… Je ne peux pas réellement avoir la prétention de dire ça. Elle monte en tout cas sur ses grands chevaux. Je sais pas ce qu’elle a bouffé, mais elle a de l’assurance. Fronçant alors les sourcils je reprends le ton plus haut aussi.

-Alors parle au lieu de me faire perdre mon temps !

Lorsqu'il me demande si je suis conne, je me retiens vraiment de lui mettre une bonne droite pour lui faire regretter ses paroles, mais je serre plutôt les poings. Si je fais ça, je risque seulement de lui donner raison quant à son opinion sur moi et ça, ce n'est pas du tout dans mes plans. Il me gueule alors de parler plutôt que de lui faire perdre son temps et je prend donc une grande inspiration pour reprendre mon calme et le fils de mes pensées avant de reprendre mon débit de parole.

- J'en ai marre d'avoir l'impression d'être une pestiférée ! Je fais des efforts, je te parle bien, je prends soin des autres, je viens en aide, je n'ai ré-attaquer personne et toi dès que tu me vois tu changes de direction ! Je suis certaine que tu demandes à ne pas avoir à travailler avec moi alors que moi je fais tout pour que tu m'apprécies parce que je m'en veux bordel de ce que je t'ai fais, tu comprends ça ?! Tu pense que ma vie elle se continue normalement depuis que je t'ai fais du mal ? Non ! Et pourtant tu me fais souffrir à toi continuer ta vie dans cet hôpital comme si tout allait bien mis à part moi ! Voir ton petit sourire en coin, tes petites tics quand tu remplis un dossier ou la façon dont tu as de froncer les sourcils quand quelque chose t'énerve comme en ce moment ! Tout ça ... tout ça ça fait que je pense toujours à toi et que j'en ai marre que tu sois toujours dans ma tête !

Je me suis rapproché de lui en parlant, venant taper de mon index sur son torse lorsque je lui demande s'il comprends, puis mon visage n'est plus qu'à quelques centimètres du sien à la fin de mon monologue, mon souffle est court, mes yeux sont brillants.

J’ai tenté, vraiment… J’vous jure, j’ai tenté ! Mais ça m’a échappé, voilà c’est comme ça quoi ! Ça arrive comme on dit ! Du coin de l’oeil je peux voir ses poings se serrer, ça ne sent pas bon, mais je tente de ne pas perdre mon sang-froid pour autant. Je suis une proie qu’elle aimerait certainement croquer et je ne la laisserais pas faire. Au pire j’userais de magie, mais pour le moment ça semble plus ou moins sous contrôle. Au début elle cris, elle ne raconte pas mal de conneries en disant que je l’évite, que j’ai demandé des trucs… Mais j'suis clairement pas comme ça. Je bosse c’est tout, plus ça va et plus elle se rapproche. Au début je recule, mais je finis de coincer contre une des étagères, elle tape alors mon torse, mais ses paroles sonnées moins agressives… Elle finit son monologue en criant un peu, a quelques centimètre de moi, à peine, tout juste. J’en ai le coeur qui bat plus vite d’être ainsi coincé et surtout… Très con de ce qu’elle vient de me dire. On dirait réellement qu’elle m’observe, qu’elle connaît chacune des expressions de mon visage. Je relève alors les yeux vers elle… Je la regarde simplement dans les yeux, les siens brillent, elle semble avoir le souffle court et moi ? Je ne sais pas quoi répondre....

Je le fais reculer tout en parlant, mais je ne m'en rends pas forcément compte. Est-ce que je lui fais peur ? Oui, je pense et heureusement que je ne réalise pas, car je crois bien que ça m'énerverait encore plus. Je tape sur son torse avec mon doigt, lui disant tout ce que j'ai sur et dans le coeur, sans vraiment réfléchir à tout ce qui sort de ma bouche. En fait, je pense qu'il faut simplement que ça sorte, que je vide tout ça. Je m'arrête alors de parler et je reprends mon souffle alors que je lui ai visiblement coupé le sien. Aedan qui n'a plus rien à dire ? Je dois avouer que si je n'étais pas dans une situation aussi sérieuse, j'aurais peut-être ris. Et pourtant là, à quelques centimètres de son visage, j'ai envie de tout sauf de rire. Je perds un instant mon regard dans le sien, avant de le perdre sur ses lèvres quelques secondes. J'ai envie de ... L'embrasser. Oui, c'est complètement dingue, mais j'en ai envie. Alors prise dans le moment, c'est ce que je fais, venant du même coup poser ma main à plat contre son torse doucement.

Je recule parce que je n’aime pas être proche d’un vampire qui est énervé. J’ai beau être un mec, a l’allure macho, aux paroles et à l'attitude doublée d’un sorcier assez puissant, je ne suis pas con non plus. Elle a déjà failli me tuer une fois, je ne la laisserais plus faire, sauf que… Le meuble m’empêche d’aller plus loin. Elle est proche de moi après m’avoir bien crié dessus, même si sur la fin cela ne ressemblait plus tellement à des cris. Je réalise ses mots et… J’en perds les miens. Je la regarde, sans savoir quoi répondre, elle est essoufflée de tout son monologue absurde… Et soudainement elle vient m’embrasser. Durant quelques secondes je ne réagis pas, totalement pris de cours… Puis sous la surprise je la repousse  légèrement par réflexe, j’en suis légèrement essoufflé puis je la regarde de nouveau.

-Qu’est-ce que tu fous ?!

Ce n’est pourtant qu’un murmure, même si je l’aurais voulu plus fort. Mon coeur aussi est plus rapide...

J'étais dans un tel état de rage que je pense que je ne pensais plus de la façon dont j'aurais dû. Je parle, je parle et plus je parle, et plus je me rapproche. Je me retrouve finalement à peine à quelques centimètres de lui, et mon regard passe de ses lèvres à ses yeux, sans savoir comment réagir ou quoi faire. Finalement, je ne saurais dire vraiment ce qui me prend, mais je viens finalement poser mes lèvres contre les siennes. Pourquoi ? À vrai dire, je n'en sais rien, je crois que … C'est simplement ce dont mon cœur avait envie et besoin. La réaction d'Aedan n'est pas tout à fait celle à laquelle je m'attendais. Il me repousse oui, mais légèrement. Il a le souffle presque aussi court que moi alors qu'il murmure. Qu'est-ce que je fous ? Je n'en ai aucune idée, voilà ce que j'ai envie de lui répondre. Sauf que … Je ne peux pas lui répondre ça, si ? Je me mords la lèvre, levant mon regard vers le sien, alors que je sais que dans d'autres circonstances mon cœur battrait certainement la chamade.

- Je …

Je ne sais pas pourquoi, peut-être son ton, peut-être son regard, mais je sers alors ma main sur son t-shirt, perdant mon regard presque d’enfant perdue dans le sien à nouveau. Ma voix se fait d'un souffle, presque à peine audible comme le sien un peu plus tôt, mon visage toujours près du sien.

- Je sais pas…

Et peut-être par folie, peut-être par un nouveau besoin incontrôlable, mais j'y retourne, je repose mes lèvres contre les siennes, avec une douceur infinie.

Elle me crie dessus, au final c’est tout ce que je retiens. Je tente juste de gérer l’information assez rapidement et trouver une porte de sortie, autre que celle derrière son dos, parce que là ça me semble compliqué. De plus cette petite pièce n’est pas tant éclairé que ça, fait chier ! Puis là… Je ne comprends pas vraiment tout ce qui se passe. Elle me crie de moins en moins dessus jusqu’à m’embrasser… M’embrasser ?! Je la repousse alors, en quelques secondes, le coeur battant rapidement, l’agression légèrement à l’oral, sans réellement le faire moi aussi… Comme si tout était suspendu finalement dans cette pièce. Pourquoi toutes les paroles agressives finissent comme un murmure soudainement ? Elle me regarde… Elle serre mon haut, sans vraiment savoir quoi dire… Puis elle finit par m’avouer tout simplement qu’elle ne sait pas. Je la regarde… Juste quelques secondes, parce qu’elle revient posée ses lèvres sur les miennes, avec une douceur si… Pure que je pourrais presque avoir juste la sensation de rêver le contact. Mon coeur lui continue de battre rapidement, je me demande clairement ce quel fou et en même temps cette douceur soudaine… Je… Je me sens perdu et sans vraiment le prévoir, le sentir… Sans vraiment avoir le temps de le réaliser… Je réponds tout aussi doucement à ce baiser, comme si l’espace de quelques secondes, juste quelques secondes… Je n’étais plus Aedan Cursse le damné à jamais… Et qu’elle n’était plus Artemis Esperanza la condamnée à l’éternel…

Si mon coeur pouvait encore battre, il battrait la chamade c'est sur et certain. Me voilà à embrasser Aedan, celui que j'ai tant détester parce que je lui avais fais du mal, voilà que je me sentais fébrile d'être aussi près de lui, que j'avais envie de sentir son corps contre le mien, de frémir sous ses doigts ... Et lorsque je sens qu'il répond à ce second petit baiser, c'est presque comme si je sentais quelque chose renaître en moi. Une petite étincelle de bonheur ? Peut-être sera-t-elle de courte durée, mais j'ai envie de la garder avec moi encore un peu. Je colle alors doucement mon corps contre le sien, remontant alors ma main contre sa nuque avec douceur, osant timidement venir faire glisser ma langue contre ses lèvres pour approfondir ce baiser qui est toujours aussi doux, toujours aussi calme, comme si on avait peur de faire exploser ce moment, de quitter cette bulle qui est entrain de se construire autour de nous et nous seul, en tout cas moi c'est ainsi que je me sens et pour une fois ... Je me dis que l'éternité d'un moment ne me dérangerait pas finalement ...

Je ne sais clairement pas ce qu’il me prend. Je ne sais pas pourquoi je fais ça. Pourquoi je réponds à ce baiser, peut-être pour mieux oublié ? C’est débile, ça n’arrangera rien… Rien du tout même, au contraire. Cela risque de tout compliqué et… Pourtant… Ouai… Je viens mêler ma langue à la sienne lorsqu’elle le demande, comme par mécanisme, comme par réflexe répondant à un autre… Et pourtant il n’y a pas que de ça, parce que je sens ses mains bouger, elle vient se loger sur ma nuque. Je pourrais craindre qu’elle me la brise, mais elle n’en a qu’une et… Et j’en sais rien merde, voilà ! Mais elle est totalement collée à moi, tandis que moi… Moi je ne la touche pas encore hormis avec ma langue et mes lèvres… Je me sens presque con avec mes bras ballant, mais je n’arrive plus à réellement réfléchir…Alors soudainement… J’y pense à cette sortie… La porte derrière elle. Je pose alors mes mains sur ses hanches et… J’inverse la position. Je la retourne contre le meuble et là… Je romps le baiser, à bout de souffle. Je jette alors un œil en direction de la porte qui est maintenant de mon côté et lui jette de nouveau un coup d’oeil après m’être un peu reculé dans le mouvement. Je ne sais plus quoi faire, j’ai le cerveau qui n’arrive tout simplement plus à penser. Je lutte… Je lutte contre quelques instants de douceur… Je lutte contre elle, encore et toujours, comme deux âmes liées à jamais au combat. Les luttes s’enchainent et celle-ci me déroute....

Je me sens perdue dans ce moment, je ne comprends pas pourquoi j'ai fais ça, pourquoi il ne me repousse pas, pourquoi ça dure tout simplement en fait, mais au fond est-ce que j'ai vraiment besoin de comprendre tout ça pour savourer cette parenthèse inespérée ? Non, non, je n'ai pas envie de perdre ne serait-ce qu'une seconde à devoir comprendre ... Pourtant, c'est ce qu'Aedan va en quelque sorte me forcer à faire puisqu'il inverse alors nos positions. Je lâche un petit bruit de surprise, car je ne m'y attendais pas, tellement prise dans le moment. Mon regard croise alors le sien et je le vois regarder vers la porte, puis reposer son regard sur le mien. A-t-il peur d'être surpris ou souhaite-t-il simplement partir ? Peut-être un peu des deux, je ne sais pas vraiment ... Je me mords alors la lèvre, n'ayant pas envie que ce moment se brise ... Je baisse alors mon regard sur sa main que je viens saisir doucement dans la mienne. Je la garde juste comme ça quelques instants puis je viens le faire avancer de nouveau vers moi alors que je réappuie mon dos bien contre le mur. J'entremêle doucement nos doigts, caressant doucement le dos de sa main, et je viens l'embrasser à nouveau, toujours avec autant de douceur ... Il ne m'avait pas touché, alors je voulais l'ancrer dans le moment ... l'ancrer dans l'instant, lui faire sentir que tout ça était bien réel ...

Ok plan A… En marche. Me voilà donc du côté de la porte, donc du bon côté et pourtant… Dans « la lutte » j’ai perdu la tête. En quelque sorte, je me sens comme brouillé, déboussoler, complètement perdu. Elle a réussi à me retourner le cerveau et je ne m’y attendais pas. Je m’attendais à tout sauf ça… Je ne m’attendais pas vraiment à ce baiser, j’ai vraiment pensé à tout un tas de choses sauf ça… Et tandis que j’hésite quelques secondes à m’enfuir, à partir… Elle attrape ma main, j’ai le réflexe de serrer ses doigts comme pour tirer ma main en arrière, mais… Elle entremêle nos doigts et me ramène vers elle. En quelques secondes elle m’embrasse de nouveau, mais… Cette fois nos mains sont enlacées… J’ai le coeur toujours aussi rapide et malgré tout… Je romps de nouveau le baiser. Avoir le contact me brouille encore plus. Je me sens tellement… Perdu ! Je la regarde, les yeux bougeant rapidement, comme à allant à la vitesse de ma réflexion, puis je parle de nouveau.

-C’est… C’est n’importe quoi…

Je fronce légèrement les sourcils… Essayant de revenir à moi… Essayant de comprendre… Essayant peut-être de me convaincre que ça l’est ? Ce n’importe quoi… Mais cette hésitation, cette première hésitation… Elle montre alors mon trouble.

- Tu cherches quoi de moi hein ? Tu attends quoi de moi ?!

Essayant de lutter, de revenir... Pourquoi ? Je ne sais pas, tout est si... Brouillé...!

Pendant quelques instants, j'ai l'espoir que ça a fonctionné, que c'est suffisant pour le ramener avec moi dans notre bulle, mais finalement ce n'est que de courte durée. Je le vois lutter, chercher à comprendre je pense ce qu'il peut lui-même ressentir à cet instant ... Car je ne pense pas que le problème soit vraiment moi là pour le coup ... Je réfléchis rapidement moi aussi, mais je pense que comme il ne se comprend pas lui-même, il ne peut pas laisser libre court à l'instant. Je murmure alors mes réponses.

- Je n'attendais rien ... Je n'avais rien prévu ...

J'ai envie de dire que j'ai envie qu'on baisse les armes, mais je ne veux pas ramener notre combat. J'ai envie de lui dire que je sens qu'il a envie de rester, mais je ne veux pas lui montrer que je le vois. J'ai envie de lui dire plein de choses que je ne sais pas comment il pourrait interpréter ...

- Il n'y a que toi et moi, que nous deux ... Tout ça restera ici, dans notre bulle ... C'est notre secret ...

Je ne sais même pas si ça peut être ça le fond du problème, que quelqu'un sache ... Mais je me dis que ça ne peut pas faire de mal de dire ça ... Enfin j'espère ... Et ça donne encore ce petit côté éphémère, rien qu'à nous ...

Je la questionne, comme si soudainement elle avait toutes les réponses du monde en elle. Comme si elle pouvait répondre à tout le bordel qu’il y a dans ma tête. Je ne sais pas pourquoi je fais ça, car clairement personne peut y répondre, c’est dans ma tête donc le problème c’est moi au fond… Elle me répond quand même cependant, elle n’avait rien prévu… Vraiment ?

-Si tu aurais réellement rien prévu tu m’aurais pas coincé…

Je fronce légèrement plus les sourcils. Je m’échappe, je sors de là… Je tente de briser cet instant. Je ne peux pas ressentir ce que je ressens, je ne peux pas avoir envie de l’embrasser…

-Il n’y a pas de toi et moi… Jamais, il n’y en aura jamais…

Je récupère alors ma main, je suis presque essoufflé de ce geste. Je tiens ma main de l’autre main, comme choqué, comme si j’avais pris une décharge, le souffle toujours saccadé, comme bloquer.  Je réalise avoir eu un moment de faiblesse devant elle et je n’aime pas ça.

Le moment est dur à définir, dur à comprendre, dur à expliquer. Je vois dans le regard d’Aedan que c'est tout aussi compliqué de son côté. Il me pose des questions, me crie presque dessus, et je tente de rester calme pour ne pas empirer la situation, et je tente surtout de laisser mon cœur parler. Je lui dis donc que je n'ai rien prévu et à sa réponse je secoue doucement la tête.

- Je voulais simplement te parler, mais la suite je ne l'avais pas prévue …

Je plante mon regard dans le sien, alors que je lui ai dit que tout peut rester ici entre nous et que ça peut être un secret. Pourquoi est-ce que je dis ça ? Pourquoi est-ce que j'ai à ce point envie que ce moment se termine pas ? Je ne sais pas, je ne le contrôle pas et je le vois alors reculer en reprenant sa main et en me disant qu'il n'y aura jamais de “toi et moi”. Je pense que si mon cœur battrait encore, il se serrait sans doute très fort. Je le regarde alors, tentant de contrôler les larmes que je sens monter contre mon grès à mes yeux. Non, je ne vais pas pleurer pour lui montrer encore plus que je suis un monstre.

- Je n'ai pas forcément parlé d’un nous … Je …

Je pense simplement qu'on a besoin tous les deux … Je ne sais pas en fait, mais peut-être au fond un peu l'un de l'autre, mais je n’ose pas le dire. Je sais qu’il n’acceptera pas d’entendre ça.

- J’ai juste envie de toi, mon corps a besoin de toi, même si je n’arrive pas à me l’expliquer et au final, j’ai pas envie de me l’expliquer, j’ai … juste envie de céder, de ne pas me poser de question …

Je le regarde dans les yeux, ne sachant même pas où j’ai trouvé le courage (le culot ?) de dire ça … Mais maintenant, c’est sa réaction qui va définir la suite …

Le moment est suspendu dans le temps, soudainement cette pièce semble propulser à des années-lumière du monde actuel. Tout est étrange, c’est une sensation réellement étrange… Sauf que je tente de m’échapper de là, je n’ai pas envie de tout ça, ou peut-être un peu trop justement… Je l’engueule presque, je l’accuse… Elle reste calme, elle me dit qu’elle n’avait rien prévu, j’ai du mal à la croire. J’ai tellement de mal à croire en les gens… C’est si difficile !… Puis soudainement elle me dit qu’elle a juste envie de moi, qu’elle ne veut pas réfléchir. Cela me fait bizarre d’entendre ces mots-ci, parce que je ne les entends pas souvent, voire jamais. Qui voudrait d’un mec grognon au possible ? La dernière était Catherine et tout était très différent… Elle capte mon regard, je la regarde perdu, le coeur battant fort. Je finis par me mordre simplement la lèvre inférieure comme toute réponse et ça sans réellement m’en rendre compte. Je ne bouge pas, je ne pars pas, je n’avance pas, mais je me mords lentement et doucement la lèvre inférieur tout en la regardant dans les yeux. Au fond… Je crois en avoir envie aussi, mais les mots ne sorte pas, non… Juste ce geste...

Je ne sais pas trop quel force me pousse à lui dire tout ça, mais je le fais, car j'ai l'impression que c'est là maintenant ou jamais. Et l'idée que ça puisse être jamais ne me convient pas, même pas du tout ! Alors je parle, je parle, car c'est la seule chose que je puisse faire pour ne pas le brusquer, même si le choix des mots est complexe également. Je le vois s'arrêter en quelque sorte, ne plus bouger vers la porte, ne plus tenter de fuir ... Est-ce une victoire ? Non, pas encore complètement. Il est encore perdu, ça se voit, ça se sent ... Mais je finis par m'approcher doucement, comme de peur de faire exploser cette bulle à nouveau. Je pose ma main doucement contre sa joue, l'effleurant presque avant de le regarder moi aussi dans les yeux, de faire glisser mon regard jusqu'à sa lèvre qu'il mord ... Puis je reviens poser les miennes dessus avec douceur.

Je ne sais plus quoi faire. Je suis bloqué entre l’envie et la raison… Les deux ne sont absolument pas compatible. Je ne peux pas écouter mon envie, car elle a tord, mais ma raison me brime l’envie, la liberté… J’ai le coeur qui bat vite, j’ai même l’impression de l’entendre dans ma tête tellement tout ça me prend la tête justement. Je tente de ne pas avoir l’air perdu, de ne pas perdre le contrôle, mais c’est peine perdue lorsqu’elle revient m’embrasser…. Elle est douce, mais pourtant c’est comme si elle explosait soudainement toutes les barrières qui étaient autour de mon coeur. Alors… Je réponds à son baiser, revenant la coller contre le mur cette fois-ci, le baiser légèrement moins tendre qu’elle, mais tout de même...

Le moment est comme une bulle qui peut éclater à tout instant. Une bulle que je veux préserver le plus longtemps possible et ça ne dépend pas que de moi, mais je dois tout de même tout faire pour y arriver ... Finalement, c'est lorsque nos lèvres se retrouvent à nouveau que je le sens se détendre. Enfin, je ne sais pas si c'est le bon mot, mais c'est celui qui me semble le plus approprié quand même. Je le sens me faire reculer, je sens mon dos qui s'appuie à nouveau contre le mur et je viens descendre ma main pour la poser juste au-dessus de sa hanche pour le rapprocher comme plus de moi. Nos lèvres ne se quittent plus, je viens mêler nos langues, sans mettre plus de distance entre nos corps, bien au contraire ... Je veux le sentir contre moi et rien d'autre.

Je ne dois pas… Je ne peux pas !! Et pourtant je… Je cède. Je laisse tomber les armes, je les dépose au sol, je fais comme si elles n’existaient plus. J’explose mes barrières, je passe à travers… Je retrouve ses lèvres, son corps. Je ne réfléchis plus, sinon je reculerais encore… Je ne pourrais pas croire ce qui est en train de se passer sinon. Je ne voudrais pas y croire, elle… Nos langues qui se mêlent, se trouvent, se découvrent, mon corps qui se colle au sien… Mes mains qui glissent le long de ses hanches, qui remontent un peu son haut… Non… Je ne réfléchis plus, j’agis juste, par instinct… Par envie...

J'ai réussi ? Oui, je crois que j'ai réussi ! Je ne l'avais pas prévu, mais maintenant qu'on y était, je n'avais pas envie que ça s'arrête. Nos lèvres ne se quittent plus désormais et mon corps est parcouru d'un frisson lorsque je sens ses mains venir se glisser sur ma peau. Ses mains si chaudes sur ma peau si froide me font du bien. Je viens finalement oser descendre ma propre main plus bas, la posant du coup sur ses fesses. Je prolonge encore le baiser avec envie, ne reprenant mon souffle que par quelques secondes ici et là avant de revenir nouer nos langues. Je ramène mes mains devant pour détacher l'attache de son pantalon.

Je ne réfléchis plus. J’ai totalement débranché le cerveau. Ça y est… Il ne vaut mieux pas penser que je l’ai débranché parce que si l’envie me prendre de le rebrancher soudainement… Ça va pas être beau à voir. Je laisse donc un tout autre cerveau me guider… Celui du bas et c’est comme ça que je ne pense même pas au fait que sa peau est froide… Que la mienne est chaude, qu’elle représente la mort, que je représente la vie… Non… Lorsque je la sens se mettre à me détacher le pantalon, je remonte totalement son haut, quittant ses lèvres un instant. Je jette son haut quelque part, je ne sais pas où et je reviens l’embrasser en glissant mes mains dans son dos cette fois-ci, comme pour la coller plus à moi.

J'ai vraiment du mal à croire et à réaliser ce qui est entrain de se passer. J'ai mon corps en émoi de tout ça, qui hurle qu'il en veut plus. Je frissonne sous les mains de l'infirmier, soulevant les bras lorsqu'il vient me retirer mon haut et soupirant d'envie lorsque nos corps sont à nouveau l'un contre l'autre. Je finis par détacher complètement son pantalon pour le faire descendre, glissant presque timidement mes doigts contre son entre-jambe, par-dessus son boxer qui est pour le moment toujours bien en place, mais ça ne saurait tarder, alors que nos lèvres sont toujours unies dans un baiser un peu fiévreux.

Je ne préfère même pas penser à ce qui est en train de se passer. Je ne veux pas penser au fait que j’embrasse Artemis. En fait… Au fond, ce n’est pas ça le vrai problème, le vrai problème c’est que ce soit une vampire. Je déteste ces suceurs de sang et pourtant, à cet instant, là… Maintenant, de suite… Je m’apprête à coucher avec l’une d’elle… Enfin l’un d’eux plutôt. Il faut vraiment que je ne pense pas, que je laisse uniquement mon corps agir, à l’instinct, pas ma tête sinon… Je fuis… D’autant que… Qu’elle m’attire au fond, même si son corps est froid comparé au mien presque bouillant de l’envie qui monte. Je lui retire son haut, elle me fait descendre le pantalon… Et un soupire de plaisir m’échappe quand je sens sa main contre mon intimité grandissante, à la fois surpris et impatient… Au fond, cela fait si longtemps que je n’ai pas été touché aussi intimement par quelqu’un d’autre… Remontant ma main le long de son dos, je viens, tout de même de façon experte, détacher son soutien-gorge.

J'ai le corps froid et pourtant, je le sens qui brûle d'envie de plus, d'envie de lui, de son corps, de son souffle mêlé au mien. Je viens le caresser doucement, frémissant sous sa main qui se glisse dans mon dos et qui désagraffe mon soutien-gorge. Je glisse ma main finalement sous son boxer pour pouvoir oser réellement le toucher, après avoir fait glissé les bretelles de mon soutien-gorge le long de mes bras pour le laisser tomber au sol. Je ne reprends mon souffle que quelques secondes, comme si je n'arrivais plus à quitter ses lèvres si douces.