Reconnaître l'une des sienne, mais le taire... W/Celeste

Une de mes clientes régulières se retrouvait malheureusement à l’hôpital pour une petite intervention. Elle prenait grand soin d’elle, passant régulièrement tous les examens qu’elle devait passer pour ses contrôles et dépistage. Rien n’aurait pu empêcher cet imprévue, puisque comme son nom l’indique cela arrive lorsqu'on ne s'y attend pas. Ma cliente avait fait une mauvaise chute dans la salle de bain. Fort heureusement, il y avait eu plus de peur que de mal, puisque cela aurait pu tourner au drame si elle ne s’était pas cogné l’épaule gauche, mais la tête sur le coin de son bac à douche à l’ancienne. Elle devait subir une opération de la coiffe des rotateurs, une opération devenue aussi banale que difficile. Car, même si, plusieurs opérations sont effectuées par semaine, et que cela soit devenu une opération sans trop de risque, elle n’est pas non plus sans danger. Il s’agit tout de même de tendon à rattacher, les rattacher, reste délicat, puisque qu’à trop tirer sur un ressort, il se casse. Cela demande une manipulation délicate. Sans oublier qu’il peut y avoir des complications, comme la réaction appelée algoneurodystrophie, ce qui peut entraîner une re rupture de la coiffe des rotateurs. Cela travaille beaucoup cette cliente, puisque sa sœur a eu une mésaventure lors de son opération. En effet, elle est l’une des personnes qui font malheureusement partie du pourcentage de malchanceux, qui souffrent d’algoneurodystrophie, et sa sœur, ma cliente, n’a de cesse de se dire que si sa sœur a eu ce type de réaction, elle l’aura aussi. Or, ce n’est pas statistiquement prouvé et cela n’a pas été biologiquement prouvé, puisque ce n’est pas une réaction corrélée à la génétique, selon certains médecins, qui ont étudié la question.

À quelques heures de son opération, je décide d’aller la réconforter, et c’est ce que j’ai fait. Ce matin, j’ai donc, après avoir laissé la boutique entre les mains de Gwendolyn, emballée deux de ses gourmandises préférées, faites maison, que je vends au salon de thé, accompagné de deux tasses de thé, que j’avais versé dans un thermos, qui devrait l’apaiser un peu. Sans oublier, qu’ayant reçu un des livres qu’elle avait mis sur la liste des souhaits, des livres à acquérir pour la boutique, je me suis fait une joie de l' emmener, afin qu’elle soit la première à le lire, après qu’il ait tout juste fait son entrée dans notre bibliothèque.

Une fois sur place, je tente comme je peux de la rassurer, car même si elle a grandement confiance en moi, je ne suis ni médecin, ni devin, je ne connais pas l’issue de l’opération. Mais je me fie à mon instinct, qui me dit que tout se passera bien pour elle. Mais je n’ai malheureusement pas de preuve, pour le lui prouver.

Tout cela me chagrine, bien plus que cela devrait, car elle est devenue au fil du temps un peu comme une amie. Après tout, c’est l’une des première cliente, qui m'ai faite confiance, lorsque j’ai hérité de la boutique à mes 18 ans.
J’étais jeune et ne faisais pas mon âge, vraiment pas et pourtant, un jour, elle est venue vers moi, elle m’a demandé un conseil et mes conseils avisés l’ont un peu surprise, mais aussi conquise. Après un second excellent conseil, quelque temps, plus tard, elle m’a souri et est devenue une de mes premières clientes régulières. Une de celles qui ont changé la donne, puisque après elles, les autres clients ne faisaient plus la différence entre Tante Gwendolyn et moi-même. Et ces jours où je me retrouvais à gérer seule la boutique, les clients ne faisaient plus demi-tour, ils entraient dorénavant sans hésiter. Notre relation, n’est plus celle d’une cliente et d’une vendeuse, depuis bien longtemps. Encore plus après mes 22 ans et ce n’est plus non plus de l’amitié, en fait, elle est un peu devenue comme la famille.

Une infirmière vient la chercher pour l’opération, et je la regarde s’éloigner le cœur un peu plus léger, elle que j’ai réussi malgré tout à rassurer après avoir passée un agréable moment ensemble.

Une fois qu’elle n’est plus dans mon champ de visions, je rentre à la boutique, espérant que son opération serait un succès, me promettant d’aller lui rendre visite le lendemain matin.

Une fois à la boutique, j’ai juste le temps de revenir de l’arrière-boutique où j’ai déposé mon sac et mon manteau, pour entendre retentir le carillon qui m’annonce l’entrée d’une personne. Relevant la tête, je découvre alors une potentielle nouvelle cliente, à qui j’offre un sourire sans pour autant marcher en sa direction, préférant la laisser venir à moi tout en flânant si elle le désire dans la boutique.

Parfois, il y a des dossiers qui sont plus difficiles à compléter que d'autres. Des autopsies qu'on voudrait bien passer à des collègues, mais qu'on ne peut pas le faire parce qu'il n'y a personne d'autre de disponible. Des patients qui te font avoir des mauvaises images en tête pendant des heures, qui te troublent pendant beaucoup trop longtemps pour que ça soit raisonnable. Parfois ça ne fait rien, et parfois ça fait tout. Comme aujourd'hui où ça a fait tout.

C'était une jeune femme d'une trentaine d'année, blonde aux yeux sombres. Le portrait de ma fille. J'ai l'habitude pourtant, d'en voir qui ressemblent à mes enfants, qui font parti de leur tranche d'âge et ça ne m'affecte pas toujours à ce point, mais là j'ai peur.

Je quitte la pièce avant même de faire l'autopsie pour appeler Liorah, avoir de ses nouvelles même si je l'ai vu hier soir. J'appelle également Aedan par la suite, car j'ai peur pour lui aussi. J'ai toujours l'impression de ne pas en faire assez pour leur bien, pour les protéger. Et c'est alors que me vient une idée. Que je laisse mijoter pendant le reste de l'autopsie.

Puis une fois terminée, comme il n'y a pas d'autres dossiers urgents à faire, j'annonce que je vais prendre le reste de la journée. Je me dirige alors vers une boutique dont j'ai entendu parler il y a un moment, une boutique tenue par une femme qui aurait des dons ... Ou en tout cas, qui vend de la "magie" en bouteille. Peut-être qu'elle aurait ce que j'ai en tête.

Je pousse alors la porte de la boutique et j'observe les lieux. L'ambiance a quelque chose de réconfortant, de familier. Je me sens tout de suite bien. J'observe les différentes choses qui sont posées ici et là, sans oser aller directement voir la femme au fond de la boutique puis je m'avance finalement vers elle.

- Bonjour ... C'est votre boutique ? C'est très joli en tout cas !

Observant ma nouvelle cliente découvrir la boutique, je remarque quelque chose dans son regard qui me fait sourire, quelque chose que beaucoup de regard de nouveau client reflète lorsqu'ils découvrent la boutique pour la première fois, quelque chose qui me fait sourire et me met du baume au cœur, me confirmant encore une fois que notre boutique est parfaite comme elle est. C'est-à-dire apaisante et douce. Si j’avais remarqué cet éclat dans son œil, j’avais aussi vu son aura qui m’indiquait qu’elle était tout comme moi une sorcière, mais n’en laissais rien transparaître. Je suis de ceux qui accueil qui a besoin dans sa boutique, peu importe leur nature, et puis surtout notre boutique se veut un lieu bienveillant, où chacun peut-être qui il veut sans être dérangé de l’être. Si je peux être une oreille attentive, je ne suis pas de celles qui creuse.

Lorsque le regarde de la jeune femme se pose sur moi, je lui souris avec douceur . Lorsque la cliente se rapproche de moi, je la sens détendue, quelque chose que je n'avais pas de suite ressenti lorsqu'elle est entrée, un peu comme si la boutique l'avait apaisée, un peu comme si la boutique protégeait les êtres qui y entraient... Une fois la porte fermée... Et s'il est arrivé une fois qu'un homme paré d'un mauvais aura avait pénétré le seuil de la porte, ce temps-là, était révolu depuis bien des années grâce à l'homme de ma vie... À sa pensée, mes joues se rosissent et sur mes lèvres se dessine un doux sourire... Si j'ai laissé mon esprit quelques secondes divaguer, ma nouvelle cliente me ramène avec douceur à la réalité. Souriant, les yeux posés sur elle, je me remémore ses mots et lui répond

"Merci, on essaie de faire de cet endroit un havre de douceur, un lieu où je l'espère chacun trouvera ce qu'il cherche" Ou du moins ce qu'il cherche vraiment, car je n'ai pas tout, j'ai certes de tout, mais surtout, j'ai ce qu'il faut. Esquissant un sourire, j'ajoutais :

"Comment puis-je vous aidez ?" La regardant quelques secondes

"Peut-être désirez-vous un thé ou une douceur, pour cela ce sera à l'étage" la regardant, je l'invitais à parler sans crainte du regard.

Je suis là depuis quelques minutes, à tout observer, sans savoir sur quoi poser d'avantage mon regard plus longtemps. C'est comme si tout me donnait envie de m'y attarder et d'en savoir plus. Étais-ce parce que j'avais refoulé cette partie de moi depuis si longtemps ou étais-ce simplement ce qu'on m'avait décrit comme étant la magie de ces lieux ? Je ne sais pas, mais je me sens nettement plus détendue que lorsque je suis arrivée. Ma nervosité de venir dans un nouveau lieu c'était comme envolée. Ça faisait du bien n'empêche. Je m'approche finalement de la jeune femme derrière le comptoir et elle met quelques secondes avant de me répondre, son regard s'était comme perdu pendant quelques instants et vu son sourire, je me doute que ce n'est pas sur ma venue dans sa boutique. Je souris alors à mon tour, pas vexée qu'elle ne réponde pas tout à fait à ma question. Elle parle de "on", puis de "je", alors je ne sais pas trop si elle est la propriétaire des lieux au final.

- Le côté douceur est très réussi en tout cas, vous avez beaucoup de matériel et en même temps, ça ne donne pas une impression de surcharge, ça reste très doux et apaisant ...

Elle me demande alors ce que je cherche et je me mords un peu la lèvre avant de venir me gratter la tête.

- À vrai dire ... Je ne sais pas ce que je recherche, ni même si je cherche vraiment quelque chose ... On m'a simplement parlé de votre boutique en me disant que vous y vendiez toutes sortes de choses, que c'était presque magique, alors ... J'ai été un peu curieuse de ce choix de mots.

Je souris alors doucement, cherchant à voir à quel point la magie est réelle par ici, puis je regarde vers les escaliers qu'elle m'indique.

- Est-ce que c'est vous aussi qui vous occupez de l'étage ? J'avoue que je ne serais peut-être pas contre un petit café, si vous en avez.

Alors que je l’avais observé évoluer dans la boutique silencieusement, j’avais remarqué que beaucoup de chose attirait son attention, ce qui fit se dessiner sur mes lèvres un joli sourire doux et sincère. La jeune femme flanait de ci de là découvrant la boutique ce qui me ravissait au plus au point. Même si elle n’achetait rien aujourd’hui, je sentais que la jeune femme ferait de ma boutique un lieu qu’elle prendrait plaisir à fréquenter dans le future. Si je l’avais sentis nerveuse au premier abord, je la sentais davantage, si ce n’est totalement détendu à présent. C’est une des choses qui me plaisent avec cette boutique, comme si quelque chose en elle ou en son emplacement soigneusement choisi par mon ancêtre apaisait les gens qui la fréquentait le cœur sincère et pur. Ceux qui avaient besoin d’un endroit où se sentir tranquille et simplement bien, le temps d’un instant ou de quelques heures le trouvait dans notre boutique familiale.
La voyant s'approcher j’avais souris le plus naturellement du monde, car j’étais faite ainsi, et c’est une chose importante lorsqu’on est commerçant. Sans en avoir conscience, ma réponse à sa question, répondait autant à sa demande, qu’elle ne restait mystérieuse. Un charme posé par mes filleuls pour me protéger ne portant pas leur nom, mais un mélange sagement étudié de ceux de mes parents. Attentive, je portais une attention particulière à ses mots.

“Oui c’est ce qu’on a voulu pour cette boutique, mais il y a des arrivages quotidien, les choses changent, se déplacent et se remplacent, pour un jour revenir à leur places…” Beaucoup de mystère dans ma réponse mais qui reflétait assez bien la boutique. Souriant j’ajoutais

“Nous aimons à ce que notre boutique soit comme un havre de paix pour notre communauté”

Essayant de savoir subtilement si elle venait pour quelque chose de particulier ou à la découverte de la boutique je l'écoutais pour me répondre. L’entendre dire que le bouche à oreilles l’avait fait pousser la porte de notre boutique me fis sourire et plaisir. Elle avait été intrigué par les mots utilisé pour décrire notre boutique, je lui dis alors

"Trouvez-vous que les mots utilisés reflètent notre si charmante petite boutique?” Dis-je riant doucement.

Lui souriant à mon tour j’entendis qu’elle était intriguée par ce qui se trouvait à l’étage.

“Oui c’est nous qui nous occupons de l’étage. Je vais vous y accompagner”

dis-je souriant avant d’ajouter

“Ma tante né’atant pas là, je fermerais la boutique pour pouvoir m’occuper tranquillement de vous et vous faire découvrire l’étage et notre salon de thé”

Allant fermer la porte de la boutique, je lui dis en revenant

“Vous a- t -on dit qu’à l’étage se trouve aussi une atypique petite bibliothèque, où nous permettons d’emprunter un ou plusieurs livres, le temps de vous poser ici, ou même pour les emporter chez vous?” sourire au lèvre je l’invitais à me suivre à l’étage

"Venez découvrir l’étage, j’ai un breuvage et des douceur dont vous me direz des nouvelles” Je pensais à ce thé qui a le goût de café.

Plus nous discutons et plus je crois comprendre qu'elle est la, ou du moins l'une des, propriétaires des lieux. Je la regarde et lui souris. J'écoute sa réponse avec attention, presque touchée de la façon dont elle m'explique le tout. Elle semble vraiment bien connaître sa boutique et accorder beaucoup d'importance. J'ai également l'impression qu'elle accorde la même importance à chacun des clients qui passent la porte.

- Je pense que je reviendrai souvent alors pour voir toutes les nouveautés. Et oui, en effet, je pense que les mots sont adéquatement choisis. Il y a une aura dans votre boutique que je ne saurais t'expliquer.

Elle me parle alors de ce qui se trouve à l'étage, que je pourrais y boire un café ou manger une douceur. J'hésite un l'instant, puis je me dis qu'un petit café ne serait pas si mal, surtout dans cette ambiance. Je lui demande donc si c'est elle aussi qui s'occupe de la partie à l'étage supérieure, car j'apprécie déjà sa compagnie. Elle m'annonce alors que oui et qu'elle va fermer la partie boutique pour pouvoir m'accompagner à l'étage. Je me mords alors un peu la lèvre, me sentant un peu mal de ce fait.

- Oh vraiment ? Vous êtes sure ? Je ne voudrais pas risquer de vous faire perdre des clients ... Je peux revenir un autre jour pour un café, je ne voudrais pas vous déranger ...

Mais peut-être en a-t-elle déjà l'habitude je la vois donc se diriger vers la porte de la boutique et fermer celle-ci avant de revenir vers moi. J'écoute alors ce qu'elle me dit et je ne peux empêcher un sourire de se dessiner contre mes lèvres.

- Non on ne me l'avait pas dit, mais j'ai bien hâte de découvrir cette nouvelle partie de votre boutique. Quel genre de livre peut-on y trouver? Je vous avoue être assez curieuse, votre commerce me paraît vraiment complet, comme j'en ai vraiment vu à Oslo !

Quand quelque chose était aussi bien construit et organisé que sa boutique, il fallait le souligner. Je ne pouvais pas prétendre savoir comment une telle entreprise pouvait demander du temps et de l'implication, mais je m'en doutais tout de même et je trouvais remarquable la façon dont elle gérait le tout. Je la suis donc jusqu'à l'étage et je souris en observant les lieux, les découvrant ici aussi. L'ambiance est toute aussi détendante et reposante, je sens vraiment que je vais me plaire ici et que j'y reviendrais certainement souvent.

- Avec plaisir faites-moi découvrir quelque chose si vous voulez, je peux vous donner mon avis, j'avoue être assez gourmande !

Je ris un peu puis je m'approche pour ne pas avoir à parler trop fort.

- Du coup si j'ai bien compris vous travaillez ici avec votre tante ? Cet endroit est à vous deux ?

Je discutais avec cette nouvelle cliente, et la discussion se faisant je prenais plaisir à échanger, mais malgré tout comme à mon habitude je restais sur mes garde, n’en disant que très peu à mon sujet. Moi Joanne Craven, ne suis pas un être qui se confie sur sa vie, et personne ne sait en dehors de Niklaus, que Gwendoline est ma tante.
Depuis le jour de mes 18 ans où je suis devenue Joanne Craven, jamais je n’ai laissé sous-entendre que j’étais de quelque façon que ce soit à relier ou relative à Gwendoline. Quelque chose m'a gardé cette info pour moi. Lorsqu’on essayait de savoir si j’étais propriétaire ou relier à Gwendolyne, je trouvais un moyen pour contourner la question, où y répondre de manière détournée sans risquer de mettre à mal la couverture que je m’étais choisi en l’union du nom de mon père à celui de la première lettre du croissant lunaire qui était le symbole de ma lignée. Et si j’avais réussi à faire en sorte de ne pas répondre directement au question de ce genre de cette nouvelle cliente, parlant de la boutique plutôt que de moi-même, je me surpris à lâcher l’infos bien malgré moi. Cette fois-ci j’avais baissé ma garde sans même m’en rendre compte en avouant que Gwendolyne était ma tante, mais pourquoi?  que m’était il arrivée? Qu’est ce qui m’avais fais ainsi me dévoler à cette jeune femme? Me rendant compte de ma maladresse, j'avais essayé de faire mine de rien, rebondissant sur les services que proposait la boutique, mais je sentais au fond de moi que la nouvelle cliente ne s'arrêterait pas là. Ce qui me troublait, c’est que je ne percevais aucune mauvaise intention, aucun mauvais aura, alors pourquoi elle?

Me concentrant sur ce qui se trouvait à l’étage, je nous y dirigeais me contentant de répondre. “Ne vous inquiétez pas, aucun client ne se cassera le nez en nous trouvant fermé.” Esquissant un sourire, à l'approche des escaliers, je l'écoute me poser des questions au sujet des livres. Questions qui trouveront des réponses grâce à ma personne tout en grimpant à l’étage. “Merci pour vos mots au sujet de ce lieu. On a pas tout, mais on essaie d’avoir ce que nos client ont besoin, au moment où ils en ont besoin.” Beaucoup de mystère dans ma réponse qui me fait sourire “Concernant les livres, nous en avons de tout genre. Des classiques, des recueil de poésie, mais aussi des nouveautés, sans oublier des livres traitant de sujets bien précis. Il faut de tout pour plaire.” Dis-je riant avec douceur, alors que nous arrivions à l’étage. A l’étage je découvrais le regard de la cliente ébahie voyant pour la première fois les différents espaces de l’étage. Je souriais à l'effet que ce lieu, ces espaces faisait à chaque fois à ceux qui le découvraient, mais aussi à ceux pour qui cet étage était devenu un endroit où ils aimaient passer du temps seul, avec une douceur, un livre, ou en bonne compagnie. Que j’aimais voir le regard des nouveau et habitués s'illuminer une fois dans ces lieux, ou encore le plaisir ou la surprise se voir dans leur yeux.
Lorsqu’elle l'invitait à lui faire découvrir, comme je lui avais proposé breuvage et douceurs dont elle me dirait très certainement des nouvelles. Je passais derrière le comptoir. Mais alors que j’allais m'apprêter à rechercher le bon café à servir à la cliente, elle vint se rapprocher du comptoir pour me demander en chuchotant des questions au sujet de la gérance des lieux. Pourquoi voulait-elle savoir, pourquoi s'intéressait- elle à cela. Si notre nature commerçant nous faisait être courtoise et disponible, je ne parlais généralement pas de cela à quiconque pour me protéger. Mais alors pourquoi lui-avais-je dis que Gwendoline était ma tante. Ma tête cognait au plus au point, cherchant un moyen d’aborder la réponse de manière détournée, mais toujours en restant le plus aimable et calme possible. Ne sachant comment, je cherchais à gagner du temps. Faisant mine de rien, comme trop concentrer sur ma recherche du café parfait pour ma cliente, j'essayais alors de me concentrer sur ma recherche. Puis j'essayais de parler d'autre chose : “Votre café vous le prenez comment dites moi?” Esquissant un sourire j'ajoute : “Et vos goûts sucrés, vous êtes plus chocolat, vanille, goût fruité, des allergies? Est ce que par exemple vous aimez la pistache, ou des goûts originaux?” Je ne voulais commettre aucune erreur, ni même la rendre malade, ce serait bien bête, j’essayais donc d’apprendre doucement à la connaître Depuis la question posée par la cliente au sujet de ma place dans cette boutique, une question entêtante résonnait dans ma tête. Si je m’étais promis à moi-même de ne pas en parler je ne pu m’empêcher de dire “Puis-je oser vous demander pourquoi désirez vous savoir si j’étais la propriétaire des lieux et si Gwendoline et moi travaillons ensemble?” Me pinçant les lèvres j’ajoutais : “Je suis intriguée par votre intérêt.” Je tentais de garder mon calme, étant intérieurement agitée. Inquiète plus que intriguée, j’avais depuis mes 18 ans évité de dire à quiconque mon lien avec ma famille et je venais de lâcher cet infos à une parfaite inconnu. Et si je sentais son aura bienveillant, je ne pouvais calmer mon anxiété. Depuis mon arrivée à Oslo, je parlais très peu de moi et restais dans mon coin, privilégiant malheureusement la solitude à l’amitié. Je prenais sur moi, me disant que c'était pour mon bien, et pourtant quelque chose manquait à ma vie. Est ce qu'en mon fort intérieur, je présageais Céleste être une amie potentiel? ou, Est ce qu'elle avait réussis à me déstabiliser en me perçant à jour? J'espérais sincèrement que Céleste soit une personne bienveillante, qui ne masquait pas les apparence. Je m'étais isolée bien trop longtemps.

J'avais réellement l'impression d'être tombée sur un petit paradis dans cette boutique. On semblait pouvoir y trouver de tout, mais surtout de la sérénité et avec une vie comme j'avais vécu et un boulot comme celui que je faisais, un oasis tel que celui-ci était clairement plus que le bienvenue. En plus, je me sens réellement traitée comme un reine ! Je dois dire que ce n'est pas désagréable, après avoir passé ma vie à tout faire pour mes enfants, sans personne à mes côtés et depuis m'être surtout enfermée dans mon métier. Certes, depuis quelques temps il y avait cet homme, ce Dunkan, mais je ne savais pas trop encore ce que mon coeur en pensait, si mon coeur simplement le laisserait y entrer ... Je verrais bien ce que l'avenir me réserve, mais en attendant je suis ici et je compte bien profiter de l'instant.

- Bon, ça me rassure alors !

Je ris doucement en la suivant jusqu'à l'étage. Étage vraiment magnifique d'ailleurs, qui réconforte. Je suis un peu intriguée par ce qu'elle me dit et je peux donc empêcher un sourire de venir à nouveau sur mes lèvres.

- Ça explique certainement pourquoi je suis arrivée ici tout simplement alors ... J'avais besoin d'un endroit paisible et je vous ai trouvé sur ma route.

Ce n'était pas tout à fait comme ça que ça c'était passé, mais au fond, je pense tout de même que c'est la vérité. J'en avais entendu parler comme ça, par hasard ... Et ma curiosité m'avait poussé à venir là, à cet instant précis.

- Quels genres de sujets bien précis ?

Ses réponses étaient bien souvent énigmatiques et ça me faisait du coup forcément me poser des questions. Je la suis pour la voir préparer mon café et pouvoir discuter sans devoir hurler à être à l'autre bout de la pièce, parlant normalement. Je la questionne à nouveau sur elle et sa tante, histoire de faire la conversation, mais elle semble concentrée à faire mon café, alors je ne relance pas. Je souris cependant quand elle me pose des questions sur mes goûts, car je ne m'y attendais pas vraiment.

- Et bien je ne suis jamais contre du chocolat ! Et je n'ai pas d'allergies. Oh de la pistache ça pourrait être bien je pense ! Je ne suis pas bien difficile en général alors si vous avez une idée, sentez-vous libre.

J'imagine que ça ne doit pas arriver trop souvent quelqu'un qui laisse carte blanche, même dans ce genre d'endroit, alors si ça peut lui faire plaisir autant qu'à moi, ça sera encore mieux. Je recommence ensuite à observer les lieux quand elle me questionne, alors je repose mon regard sur elle, un peu surprise.

- Oh, c'était une simple curiosité. J'ai toujours trouvé cela beau de voir des entreprises familiales, moi je suis fille unique et mes enfants ne s'entendent pas alors ... On pourrait presque dire que ça aurait pu être un rêve impossible !

Je ris un peu avant de sourire.

- Mais je suis désolée si je vous ai semblé intrusive, ce n'était pas du tout mon intention. Vous me semblez juste très sympathique alors je voulais faire la discussion, en apprendre aussi un peu sur vous. Mais ... Je me doute qu'en général les gens ont plutôt envie d'être écouter quand ils viennent ici alors ça pouvait être peut-être surprenant ...

C'est vrai que ... Qui questionnait sa vendeuse ? Personne ! Mon dieu, avais-je été déplacée ? J'espérais vraiment que non, car l'endroit me semblait vraiment bien et la jeune femme aussi, ça serait vraiment triste que je ne puisse pas revenir pour une maladresse.

EDIT :

Finalement, je n'ai pas le temps de lui parler d'avantage, d'entendre sa réponse, puisque mon téléphone sonne au même instant et je reconnais ma sonnerie du travail. Je fronce un peu les sourcils et je m'excuse avant de décrocher. Merde, une urgence. Je m'excuse alors auprès de la jeune femme, je la remercie pour son accueil et je lui dis que je repasserais un de ses jours, en souriant. Elle m'avait vraiment fait bonne impression et j'espérais vraiment que ça ait été réciproque, que nous nous reverrions.

FIN