Lâchez le ! (Ethan Williamson)

Si la vie à Oslo peut paraitre plutôt tranquille, ce n'est en réalité pas toujours le cas, bien au contraire. Comme ce soir par exemple, où je croyais que j'irais simplement passer un moment tranquille dans la forêt, à décompresser de ma sale journée, quand j'ai entendu un loup hurler. Mais pas de ce genre de cri libérateur qui fait du bien à entendre non, c'est tout le contraire. Ni une, ni deux, je me suis mis à chercher la provenance de ce hurlement pour tenter de venir en aide à mon congénère. Je finis par le trouver et je peux voir qu'un homme n'en est pas loin, mais pas du tout dans une attitude d'aide.

« Lâchez le ! »

Le vent soufflait légèrement, fessant, dansant, délectaient les branches des arbres, au rythme des feuilles qui tombaient, sur le sol enneigé où se trouvait Ethan allonger sur le ventre, un fusil de chasse entre les mains, son œil gauche se ferma alors qu'il pressa la gâchette, un coup de feu brisa le chant des oiseaux, la balle en argent fendit l'air traversant la foret à tout vitesse, frôlant les plantes, pour se loger dans l'une des pattes du loup-garou en plaine cours, celui-ci chuta violemment, heurtant un arbre au passage.

Ethan sourit en se relevant, frottant sa longue veste, puis marcha doucement en sifflotant. Il regarda le loup essayer de se redresser sur ses quatre pattes, alors il tira à nouveau dessus, laissant la fumée s'extirper de son canon pour grimper dans le ciel bleu dévoré par des nuages imposant. Il plaça son arme contre son épaule, alors que le loup hurlait de toutes ses forces comme un dernier appelle au secours.

Voir cette sale bête dans cette états, la panique dans ses yeux jaune, ne fessait qu'intensifier le sourire sadique d'Ethan.

Une fois proche du lycans, il sortit de sa veste un couteau en argent, qu'il plaça minutieusement contre le coup de la bête.  

Soudain, une voix brisa l'atmosphère, Ethan tourna la tête vers le son, ses sourcils se froncèrent, accentuant les rides sur son visage abimé. Ça provenait d'un homme, qui lui ordonna de "lâcher ça"  

Ethan se releva, ajustant la position de son fusil sur son épaule, et fixa l'inconnu avec un mépris non dissimulé. - Euh... quoi ? Ethan haussa un sourcil avant de reprendre, adoptant un ton moqueur. - Écoute, p'tit gars, t'as l'air plus paumé qu'une chèvre dans un labyrinthe. Tu ferais bien de déguerpir gentiment, aller te faire par le prêtre du coin, parce que sinon, je vais t'enfoncer mon couteau si profond dans le cul que quand tu tousseras, tu recracheras la lame. T'as pigé, ou faut que je fasse un dessin ?

Je ne remarque pas l'arme de l'homme, mais je remarque son attitude menaçante, bien loin de celle de secours potentiel qu'il aurait pu avoir face à cet animal blessé et je n'ai donc aucun mal à comprendre qu'il en est très certainement le responsable ou qu'en tout cas, il n'a nullement l'intention de lui venir en aide. Lorsqu'il se retourne vers moi, ses paroles me font l'effet d'un sceau d'eau glacé sur ma tête et tout mon corps. Je ne suis peut-être pas le plus courageux, mais clairement, je ne compte pas me laisser menacer comme ça. Mes sourcils se froncent et je décide de rester sur la carte du "calme". Pour le moment, m'énerver ne m'avancera à rien d'autre qu'à l'énerver encore plus...

« La saison de la chasse n'est pas encore ouverte, vous risquez une très grosse amende... »

Un sourire carnassier se dessine légèrement en entendant les mots de l'homme, tel un prédateur face à sa proie. Ses yeux s'illuminent brièvement, et il éclate d'un rire sombre. Puis, il se redresse, lui et son arme, la pointant vers le sol, faisant un pas en avant pour se rapprocher de l'homme.

— Oh... merde, si tu savais à quel point je n'ai rien à foutre de ton amende...

Il baisse les yeux vers son couteau qu'il fait tourner dans sa main, avant de les relever vers son interlocuteur en poursuivant sa phrase.

— Rien à branler de qui tu es, sois-tu fini comme ce bâtard ou soit tu dégages, à toi de voir ?

Même si je fais de la lutte, on ne peut pas dire que je sois quelqu'un qui apprécié la violence, je ne l'ai jamais aimé.. Mes sourcils se froncent alors encore plus aux paroles de l'homme. Je mets alors mes mains dans mes poches, tentant de ne pas me laisser intimider.

- On vous retrouvera si vous faites un truc comme ça... Je suis attendu et on sait très bien où je me trouves... Et en moins de deux minutes je peux vous prendre en photo et envoyer la photo à tous mes contacts pour qu'on vous retrouve encore plus vite alors si j'étais vous, j'arrêterais de vouloir me la jouer gros dur et je rentrerais sagement chez moi... Votre proie n'est pas aussi facile que ce que vous pensiez.

Je le regarde, les sourcils toujours légèrement froncés, mais le ton neutre, froid...

Ethan restait attentif, fixant de bas en haut l'homme face à lui. Celui-ci ne semblait pas être intimidé, pas du tout. C'était plutôt rare, mais ça ne changerait rien. À la suite des événements, après tout, un chasseur n'abandonne pas sa proie aussi facilement. Mais peut-être que pour cette fois-ci, devrait-il la jouer plus subtilement.

— Je vois, tu as des contacts, super... mais ça va changer quoi ? Je crois que tu ne comprends pas à qui tu as affaire, mais tu as de la chance aujourd'hui. Je suis d'humeur sympathique. Alors voilà mon accord : je ne te fais pas ravaler tes dents et tu traces ton chemin comme si tu n'avais rien vu. Ce serait dommage qu'un homme aussi char...-charmant meure aussi bêtement ?

Après avoir terminé, il se retourna vers le loup confiant. Selon lui, l'homme allait certainement fuir et éviter de continuer à prendre un risque. Mais au fond de lui-même, il avait vraiment envie que l'homme prenne ce risque, de l'attaquer par-derrière, c'était pour ça qu'il laissait une aussi grosse ouverture, bien qu'il serait toujours la poignée de son fidèle couteau. Après tout, que serait une journée pour un chasseur s'il n'avait pas tué plus d'une proie ?

Si l'homme se décrit lui-même comme étant « d'humeur sympathique », je n'osais pas imaginer ce que serait l'un de ses mauvais jours. J'écoute alors ce qu'il propose, mais sans avoir besoin de jeter un oeil au loup derrière moi, je sens qu'il est entrain d'essayer de s'éloigner, de profiter de la discussion pour avoir une échappatoire. Pour l'aider, je bouge alors, me doutant que l'homme va me suivre du regard. Je me rapproche d'abord un peu de lui, puis je me décale légèrement sur la gauche.

« Je pense que tout ça, ça vous amuse... Si vous aimez chasser, c'est bien que ça vous plaît d'avoir quelque chose qui vous résiste non ? Le chasseur et la proie, toutes ces conneries... Du coup, je ne pense pas que vous auriez vraiment envie de me tuer. Ce n'est pas moi votre proie et je vous l'ai dis, ça vous mettrait en danger. Ça serait bête que vous vous retrouviez aussi facilement derrière les barreaux, n'est-ce pas ? »

Bien entendu, tout en continuant de parler, je me suis reculé. Je ne vais pas rester à portée de main. Je me garde une marge de manoeuvre, une distance de sécurité. Mais surtout, je continue de bouger, même sur place, pour continuer de faire en sorte que son regard soit sur moi.