Qu'est-ce qui m'arrive ? [Aedan Cursse]

Aujourd’hui, pour l’instant en tout cas, la journée est plutôt tranquille. Peut-être que tout ça est expliqué par le fait que je sois aussi du côté humain aujourd’hui, ils manquent de personnel. Mais je ne comprends pas qu’on m’est envoyé moi. D'un parce que c’est ennuyant et des deux parce que je serais beaucoup plus utile du côté surnaturel si jamais quelque chose éclate, mes pouvoirs sont souvent d’une grande aide ! Le seul point positif de cette journée, on va dire, c’est que je n’ai pas besoin de voir Liorah, pas besoin de voir mes collègues qui parlent à voix basse en me voyant… Bien qu’ici aussi je commence à me faire une sacrée réputation ! Alors que je regardais clairement les mouches voler, un médecin m’appelle et me donne quelques ordres, je fronce les sourcils de la manière dont il me parle, mais ne dit rien et pars tout simplement dans la salle d’attente, regardant le dossier que j’ai entre les mains, dossier quasiment pas remplie. Normal vu que la personne ne semble même pas venir d’ici.

-Alexander Lightwood ?!

Mes yeux cherchent l’intéresser alors que ma voix forte et froide résonne.

Je regarde un peu partout dans la salle d’attente qui est pleine à craquer comme d’habitude lorsque je dis le nom et prénom de mon patient. Généralement dans ce genre de cas il faut être vigilant, parce que le patient n’entend pas toujours et puis il y a toujours ceux qui tentent de grappiller des places ! Heureusement pour moi, comme pour eux vu mon adorable humeur, mon patient réagi assez vite et se lève pour me rejoindre. Pendant qu’il s’avance vers moi je juge déjà sa démarche, la couleur de sa peau, sa manière de regarder… Je tends ensuite ma main pour serrer la sienne avec vigueur, en profitant pour tester sa force.

-Bonjour, suivez-moi…

Et sans plus de cérémonie je lui tourne le dos et marche quelques minutes dans un long couloir avant d’ouvrir une porte et lui demander de s’installer. Je referme la porte derrière nous et pose son dossier à compléter sur un plateau. Je le regarde ensuite s’asseoir et le fixe à nouveau.

-Alors ? Que vous arrive-t-il ?

Je serre doucement, mais fermement la main de l’homme, du patient en l’occurrence et… Quelque chose m’interpelle. Je ne sais pas quoi cependant. J’ai beau déborder d’énergie et de pouvoir, qui me sorte de je ne sais où, je ne suis qu’un jeune sorcier. Je suis quasiment un bébé et il y a bien des choses qui m’échappent, aussi douloureux soit-il à admettre. Détourner et fermant les yeux face à ce petit quelque chose qui me gène lorsque nous nous serrons la main je l’entraine à travers les couloirs de l'hôpital. J’ouvre finalement une porte et le laisse passer en premier, il part directement s’installer sans que je n’aie réellement besoin de lui dire et je referme la porte pour plus d’intimité. Je finis par lui demander pourquoi il est là. Pour voir si son discours est cohérent avec ce qui a été dit a l’accueil. Je le regarde droit dans les yeux, regardant tout, ses gestes, sa façon de parler, de se tenir, un peu tout oui. Il me dit que ce n’est presque rien ce qu’il a et je me rapproche de lui pour poser le dossier avant de prendre une lumière. Je fronce alors les sourcils et avec ma délicatesse légendaire je reprends.

-Si ce n’est presque rien, on ne vient pas emmerder les gens aux urgences qui ont de réelles urgences à traiter.

Je penche finalement doucement sa tête et allume la lumière.

-Mais avec mon expérience j’ai appris à reconnaître quelqu’un qui ne va pas bien du tout et vous avez plus l’air d’un mort-vivant, qu’un vivant qui a juste fait un petit malaise, car il lui manque du sucre. Regarder bien la lumière.

Je fais jouer le faisceau lumineux dans ses deux pupilles avant de noter les réactions, pas très normal d’ailleurs, je prends ensuite de quoi prendre sa tension et commence à enrouler l’appareil autour de son bras.

-Vous vous sentez fatiguer comment ? À l'extrême ? Votre sommeil est-il suffisant pour remédier à ça ?



(C'est bien ça !)

Une fois installer je pose quelques questions aux patients histoire de voir si tout corrobore bien et s’il n’oublie pas ou s’il ne change rien tout simplement. Parfois ça vient pour rien aux urgences, enfin généralement c’est plus les gosses. Mais bon, vu ce qu’il me dit il semble être du genre à venir pour rien et venir nous emmerder, nous faire perdre notre temps également. Je ne me gêne pas pour le lui dire alors qu’il semble surpris par ce que je dis et ma façon de le dire. Je suis sans réel filtre, il faut s’y faire. Mais vu l’état qu’il a… Sauf si c’est un mort-vivant, et travaillant dans le milieu surnaturel je n’en ai jamais vu, il a vraiment quelque chose.

Je me rapproche donc de lui tandis qu’il ne semble pas réellement savoir quoi me répondre. Je ne prête donc pas attention à ses excuses, voulant simplement faire mon job. Je lui penche donc légèrement la tête et teste la réaction de ses pupilles face à la lumière. Je peux le voir plisser les yeux, comme si je lui mettais une lumière intense dans les yeux, ce qui n’est clairement pas le cas. Je fronce légèrement les sourcils et relâche doucement sa tête en notant la réaction qu’il a eue. Tout en notant je lui pose quelques questions supplémentaires et l’écoute attentivement alors que je repose le dossier pour me tourner vers un tiroir ou je prends de quoi faire une prise de sang.

-Et vous ? Dites-moi tout, chaque détail est important et je suis tenu au secret professionnel.

Je me tourne vers lui. Beaucoup de patient n’ose pas dire la totalité de leur symptôme et certains sa morts ainsi. On va éviter pour lui. Je sors les aiguilles stériles, les petits flacons, les gants tout en attendant ce qu’il a, à me dire.

Je ne suis qu’un simple infirmier, mais je compte bien être plus un jour. En attendant je sais que j’ai certaines compétences et mes collègues le savent aussi, c’est pour ça que je peux faire certaines choses que le médecin pourrait faire. Si on m’a foutu de ce côté de l’hôpital aujourd'hui ce n’est pas pour rien. C’est parce que mon aide est utile. Je lui fais donc le test de la lumière qu’il rate lamentablement et je note tout ça. Je lui pose d’ample question tout en préparant la suite, mais il se stoppe soudainement. Je le regarde, intrigué et il ne semble pas vouloir me dire la suite, sauf que ça peut-être important. Je l’aide donc avec quelques mots à me dire la suite et heureusement il se lance. Lorsqu’il me parle de voix dans sa tête je fronce légèrement les sourcils et le regarde à nouveau.

-Des voix ?

Je dirais bien qu’il sait donc tremper de services et qu’il n’a rien à foutre ici, mais… Son teint pâle et son air fatigué, me font douter.

-Que vous disent ces voix ?

Je me rapproche ensuite de lui une fois que j’ai tout ce qu’il me faut pour la suite des examens puis le regarde comme s’il était le dernier des idiots à sa question. Que fait-on avec des aiguilles ? Je relève alors un sourcil.

-Prise de sang, on va vérifier que tout va bien... Ça ne prendra que quelques secondes, ne vous inquiétez pas.

Et sur ceux, je prépare l’aiguille en question.

Je ne sais pas au final si je perds réellement mon temps ou pas avec ce patient. Il me parle de certaines choses et au final on pourrait juste croire qu’il est atteint de démence. Le truc c’est que physiquement il semble réellement aller mal aussi. Donc quelque chose me pousse à croire qu’il y a autre chose. Une intuition, j’ai appris que dans ce métier il faut savoir parfois faire confiance à cette dernière. Espérant que je fais bien, sinon je vais vraiment être de mauvais poil… Enfin plus que d’habitude quoi. À ce qu’il me dit, je le note et hoche la tête.

-Bien, ouai, je vois même si vous n’êtes pas très précis.

En tout cas, tout en préparant le patient en recevoir la prise de sang, je réfléchis à tout ça. À ses voix, sa sensibilité a la lumière… Son teint pâle. Je pose le garrot sur son bras, lui demande de serrer le poing et plante l’aiguille dans sa chair ne ratant pas la veine. Je lui demande alors de desserrer doucement le poing et retire le garrot après quelques secondes et prends simplement quelques flacons alors que je sens un regard assiste sur moi. Je lui jette un coup d’oeil.

-Quoi ?!

Une fois que j’ai tout ce qu’il me faut je retire doucement l’aiguille et place un bout de coton que j’attache avec de l'adhésif médical. Je range ensuite mon stylo, récupère le tout.

-Un médecin va arriver pour quelques examens plus approfondis, moi je vais voir quelques analyses avec votre sang. Des questions ?