Je veux juste mes résultats. [Aedan Cursse]

Depuis que nous avons passé le mois d’aout il fait clairement moins chaud, mais ce n’est pas pour autant que d’aller bosser c’est clairement moins chiant. Ouai, j’adore mon travail, mais j’en ai ras le cul de devoir sans cesse porter ce masque en croisant Samaël au détour d’un couloir, pourtant je n’ai pas le choix que de bosser ici vu qu’il y a Liorah et même si elle me dit que je pourrais parfaitement aller ailleurs, je ne peux pas, mais je ne peux surtout pas lui dire pourquoi je ne peux pas, donc je me trouve des excuses toutes plus crédibles les unes que les autres, même si ça commence à devenir lourd au bout d’un moment. Mais bon… Ça fait dix ans que c’est ainsi, on ne va pas changer une équipe qui gagne et de toute manière tant que l’autre sera en vie, ma vie sera celle-ci.

Pensée a le tué ? J’y ai déjà pensé, oh oui, malheureusement j’ai trop peur qu’il est prévu des choses, comme s’il meurt, que des gens viennent tuer Liorah ou ma mère… Il en serait capable et tant que je ne sais rien de lui, je ne pourrais rien faire, hormis son petit chien. Enfin bref, je n'aurais jamais du pensée à tout ça sur la route pour aller au travail parce que forcement dès que j’y pense ça me fou de mauvaise humeur ! Cependant c’est pratique de l’être réellement pour garder mon masque en place et crédible. Je n’ai pas besoin de jouer.

D’ailleurs j’ai le « plaisir » de voir que l’hôpital est un peu overbooker aujourd’hui alors on m’envoie du côté des humains pour filer un coup de main, je déteste ce côté, c’est juste… Chiant. Alors que je regarde où est-ce que je pourrais aider, je vois un mec, assez grand et d’une allure étrange, qui regarde un peu partout l’air pommé. Je relève donc un sourcil, il se croit en tourisme où ? Soupirant je m’approche de lui et tente de répondre d’un ton normal, mais qui sors finalement froid.

-Je peux vous aider peut-être ?!

Je pense que je peux confirmer que cette journée va s’annoncer comme de la merde. Le côté humain est d’un ennuie flagrant. Certes ils sont plus fragiles, ils peuvent être tout aussi mystérieux d’ailleurs qu’un être surnaturel, mais hormis brailler et gueuler, il n’y a pas vraiment d’action ! Mais ça fait partie du jeu, si je veux bosser ici il faut que j’accepte tous les côtés du travail. Et je ne compte pas changer de métier, bien que j’aie adoré monter en grade, c’est impossible parce que je ne laisserais jamais Samaël aussi proche de Liorah sans aucune surveillance de plus de vingt-quatre heures. Donc on va faire avec !

En tout cas lorsque j’arrive dans l’aile humaine ce que je remarque c’est qu’ils ont le don de vraiment venir pour n’importe quoi puisque je n’ai jamais vu de hall ou d'accueil ou même d’urgence aussi pleine que celle des humains. C’est dingue ça quand même ! Ça bouge dans tous les sens, ça parle fort, ça crie, les gosses chialent. Une vraie prise de tête. Et au milieu de tout ça je vois un grand dadet qui semble totalement paumé, a la limite du Mister Bean. Lorsque je m’approche totalement de ce dernier je peux confirmer à quel point il est grand, je suis obligé de lever la tête pour voir son regard alors que je suis quand même moi-même pas mal grand ! C’est pour dire ! Je relève un sourcil en l’entendant et reprends calmement, essayant de ne pas m’énerver, même si je pense que je ne desserre pas la mâchoire.

-Peut-être que si vous m’indiqueriez quels résultats c’est, je pourrais vous aider. C’est pour quoi ?

J’ai parfois l’impression que les gens confondent « urgence » avec « supermarché » dans le sens où on a vraiment de tout et de rien qui vient et qui font que justement les vraies urgences ne peuvent plus être prises comme tel. Enfin quoi qu’il en soit, je pense que les humains gagnent le trophée pour ça ! Et je suppose que c’est pour ça que l’on m’a envoyé de ce côté-là de l’hôpital. Connaissant ma réputation et mon caractère ici, ils se disent que je vais débarrasser très vite le plancher !

Et en parlant de ça je remarque quelqu’un planté en plein milieu de l’allée sans bouger. Il se croit à un musée pour juste observer sans bouger ? Et possiblement gênant aussi. Je me retiens d’exploser sur place et souffle doucement avant de m’approcher de lui et lui demander quelque chose de très basique même si ça sonne froid et qu’on sent mon agacement. À sa réponse c’est pire que je le pensais vu qu’il ne me répond pas vraiment, lorsqu’il se reprend ma tête se hoche légèrement.

-Suivez-moi…

Je tourne alors les talons et pars derrière l’accueil. Là je cherche le bon casier puis relevé doucement les yeux.

-Votre nom s’il vous plaît.

Finalement ce n’est pas un touriste devant moi, mais presque. Il a l’air un peu perché et pas très net, qu’importe, ce n’est pas mon patient ! Même si je vais devoir m’en occuper là pour qu’il file ailleurs, qu’il nous débarrasse le plancher au lieu de rester planter en plein milieu de nos couloirs. Je lui demande donc de me suivre, chose qu’il ne tarde pas à faire, une fois là, je lui demande son nom parce qu’il est bien mignon, mais sans ça je ne peux strictement rien faire. Je relève un sourcil en l’entendant d’ailleurs parce que plus bourgeois tu meurs. Est-ce que je fais face à un fils de riches ? Ça ne m’étonnerait pas au vu de comment il semble perdu sans papa et maman. Je finis par rechercher le dossier et le sors. Là je jette un coup d’oeil rapide aux résultats pour voir si tout va bien et regarde le rapport du laboratoire. Je finis par refermer le dossier et lui tendre, attrapant un stylo.

-Voilà vos résultats, ils sont plutôt mauvais. Vous devriez prendre rendez-vous avec l’un de nos médecins pour approfondir ça.

J’ouvre alors l’agenda au cas où il accepte. Car il a le droit de refusé, mais ce serait vraiment con, autant se suicider direct ça reviendrais au même que de se laisser doucement agoniser.

Je tombe sur quelqu’un de vraiment spécial, de par son nom, de par son attitude… Enfin bref ! j’essaie quand même d’être le plus professionnel possible, mais ce n’est pas simple tous les jours. Mes nerfs sont mis à rude épreuve ! Et puis avec Samaël qui traine dans le coin… Bref ! Je trouve enfin son dossier et le jeune homme ne semble pas vouloir voir quelqu’un. Je le regarde un instant en relevant les sourcils comme s’il était le dernier des cons et … Actuellement vu sa maladie et ses résultats il l’est… Puis reposant alors mon stylo je lui donne simplement son dossier.

-Très bien… Bonne journée.

Je me retiens vraiment de dire ce que je pense puisque ce serait de la méchanceté gratuite et que même si j’ai un masque sur moi, je ne le suis pas. Mais ça reste quand même très con comme geste ! Je ne fais que simplement hocher la tête lorsqu’il s’excuse puis je le regarde partir, toujours un peu con moi-même de son refus de se faire soigner. Je ne comprendrais jamais ce genre de personne.

The End