Une fixation de trop... (Samaël B Eckhart)

Comme chaque jour, ou presque, depuis cinquante ans, je passe ma journée a érré le long de ses couloirs. A nettoyé... À observer, à apprendre, à flairer et à se préparer. Juste au cas où... Cet hôpital est une mine d'or... Une mine d'or du surnaturel, c'est à la fois fascinant et très dangereux... Mais toujours moins dangereux que moi... Que le vrai moi qui dors plus ou moins depuis cinquante ans... Hormis Artemis.. OU Crystal, mais elle.. Ce n'est encore pas la même chose, pas tout à fait ! Je me secoue mentalement pour ne plus penser. Je tente aussi de ne plus penser au fait que mon passé me rattrape... Qu'il faut que je fasse attention. Je n'ai pas le choix que de m'assurer que Nessa tiendra sa langue jusqu'au bout. Je tourne finalement la tête sur le côté, là où il y a vu sur le jardin. Je repère immédiatement une magnifique chevelure blonde, celle d'Angerah. C'est pour ce genre de personne que je veux que Nessa retienne sa langue... L'observant un instant... Je remarque finalement que, quelques mètres plus loin, un homme se tiens debout et semble l'observer. Je reste ainsi quelques minutes à le regarder et il ne bouge pas. Je fronce finalement les sourcils et me dépêche de ranger tout mon chariot dans une des réserve pas loin et pars en direction des jardins.

Je n’aime pas le regard de cet homme sur Liorah. Angerah qui elle ne se doute de rien. Elle bouquine ou quelques choses comme ça tandis qu’il l’a fixe depuis de longues minutes. Je ne mets que quelques minutes à atteindre les jardins, il faut dire que je suis passé par les escaliers et comme j’étais seul, j’y ai mis de la vitesse vampirique avec. Juste un booste. Quoi qu’il en soit je plisse légèrement les yeux à cause du soleil qui m’éblouis… Même si je suis un né, le soleil reste un ennemi et je me rapproche le plus discrètement possible de l’homme, c'est-à-dire sans me fair entendre du tout vu qu’un vampire peut être très « félin ». Puis une fois derrière lui, je reprends soudainement.

-Qu’est-ce que vous faites ?!

Ma voix ne crie pas, elle est élevée, mais poser. Sans appel surtout.

L’homme que j’interpelle ce retourne vers moi dans son air arrogant. Tout dans son attitude le cris en tout cas. Les mains dans les poches de son costume bien trop cher, son regard un peu trop hautain… Son sourire aussi. Et puis je le sens. Je ne suis pas né de la dernière pluie, loin de là. Je sens son aura surnaturelle et je sens surtout que c’est loin d’être une bonne aura. La mienne était comme ça aussi avant, voire pire… Maintenant je la dissimule très bien. Je n’avais pas le choix de toute façon. À sa question je tente de ne pas tiquer. Il me prend de haut… Et ça ne m’étonne pas. Je tente alors de rester et paraître zen, tandis qu’un petit sourire naît sur mes lèvres.

-J’ai fini mon service, cependant je ne crois pas qu’il est normal, quand on prends l’air, d’observer quelqu’un ainsi dans un coin, un peu caché… Non ?

Je le regarde alors droit dans les yeux. Je n’ai pas peur de lui. Je ne le connais pas, hormis de nom et ce n’est pas un nom qui me fera peur. Mais je préfère rester sur mes gardes.

Je n’aime pas l’air de cet homme. Je n’aime pas non plus ce qu’il dégage. Il dégage quelque chose de malsain et le fait qu’il traîne autour d'Angerah me plaît encore moins. Dans le fond je ne sais pas pourquoi je fais aussi attention à elle, ça devrait être à son frère de le faire, mais… Elle est si pure, si gentille… C’est une bouffer d’oxygène pour une âme en rédemption comme la mienne, même si au fond elle ne le sait pas. De toute façon personnes ne doivent connaître mon passé, personne. Je perds finalement mon sourire en l’entendant… Mais me reprends bien vite.

-C’est interdit par le règlement ce genre de rapport. Un patient est un patient et ça vaut pour tous les employer, proche du directeur, de cet hôpital. Je ne pense pas que le directeur apprécierait que le comptable invite les patients à dîné…

Cette fois c’est moi qui compte lui faire perdre son sourire. Et surtout je compte bien lui faire comprendre que s’il approche encore Liorah… Je peux tout faire pour le faire virer.

-Vous n’avez pas des comptes à compter d’ailleurs ?

Sous-entendu : éloignes-toi vite d’elle.

On dirait bien que je touche un point sensible puisque je le vois bien, son regard qui change. D’ailleurs pour me faire taire il tente de m’attaquer sur ce métier que j’ai choisi de faire dans cette vie. Ce n’est d’ailleurs absolument pas par pur hasard que je l’ai fait ! Il y a mille et une raisons qui font que je le fais. Je reprends alors, dans un grand sourire que je lui adresse.

-Mais je ne me balade pas, vous venez de le dire ! Je m’occupe des ordures, ça marche aussi pour celle que l’on laisse traîner dans les jardins, cependant vous… Vous êtes bien loin de vos calculettes qui ne sont définitivement pas en haut des arbres, mais plutôt dans votre bureau…

Il se rapproche alors de moi, un air de dédain sur le visage. Il me fixe avec un énorme sourire avant de me parler de Liorah. De quel droit il se permet d’ailleurs ? Un petit sourire apparaît finalement sur mes propres lèvres, en réponse au sien.

-Exactement, vous avez raison… Je ne laisserais pas n’importe qui l’approcher, alors éloigné vous rapidement d’elle.