OMBELINE ° Just take my hand And give it a chance

8h du matin, le réveil fut très dur, mais comme toujours, je suis à l’heure pour mon rendez vous, comme régulièrement, j’ai besoin de faire une prise de sang afin d’évaluer mon taux hormonal pour pouvoir ajuster mon dosage pour ma transition. Sauf que cela se fait a jeun d’abord, donc tôt le matin, mais surtout, entre deux injections afin de savoir si je suis assez dosé ou pas.
Ainsi, j’attends sagement dans la salle d’examen que l’infirmière veuille bien venir me faire ma prise de sang, je sais jamais sur qui je vais tomber, mais j’apprécie toutes les infirmières et tous les infirmiers que je croise lors de mes venues ici. Ce sont les rares a connaitre mon état de transition pour le moment. Assis sur le fauteuil, le bras garrotté prêt a être piquer, enfin si mes veines veulent être coopératives aujourd’hui, c’est fréquent qu’on finisse par me prendre sur la main car mes veines sont petites et très dures a piquer.

Ombeline était d’humeur joyeuse, comme à son habitude. Elle saluait tous les collègues qu’elle croisait, commençant petit à petit à tous les connaître. Plusieurs semaines étaient passées depuis son arrivée à Oslo et elle s’intégrait de plus en plus dans cette ville qu’elle appréciait beaucoup. Elle avait vraiment bien fait de suivre les conseils de Rylan. Elle faisait de belles rencontres et son moral remontait à vue d’œil.

Ce matin là, donc, elle allait s’occuper d’un patient dont la lecture de la fiche fit s’étirer un immense sourire. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas vu d’elfe ou d’autre créature liée à la nature, comme elle. Bien que la compagnie de sorcier, vampires et autres êtres surnaturels de ce genre soit aussi agréable, elle éprouvait quand même une sorte de soulagement. Le fait de ne pas avoir revu d’autre fée, farfadet ou autre depuis leur expulsion forcée de leurs forêts natales devait sans doute l’affecter bien plus qu’elle ne voulait l’admettre. En y repensant, ce voyage en Irlande que lui avait proposé Hiiro lui ferait sans doute du bien.

Ce fut donc encore plus joyeuse que l’infirmière entra dans la salle d’examen.

- Bonjour ! Vous allez bien ?

Autant vous l’avouer tout de suite, je suis tellement fatigué que je crois que j’ai piqué du nez quelques minutes, ce n’est que le bruit d’ouverture de la porte, qui me fait un peu sursauter et rouvrir les yeux dans un baillement camouflé dans ma main non garrottée. Je vois une infirmière toute sourire ce qui bien sur me fait sourire, ca fait tellement de bien de voir des gens de bonne humeur, ca donne envie de l’être aussi.

« Bonjour ! J’avoue être mort de fatigue mais sinon on va dire que tout va bien…Haha j’espère que cette fois ce sera pas trop dur, mes veines sont souvent capricieuses »
Je ne peux me retenir un éclat de rire en me rappelant la dernière fois, quand ca veut pas ca veux pas, le sang se remplissait au ralenti, a mon souvenir l’infirmière avait mit 10min a remplir un tube tellement c’était lent. Avant de passé sur la main direct pour les autres tubes.

Un patient fatigué et à jeun pour une prise de sang. Ombeline pria intérieurement pour qu’il ne fasse pas de malaise. De toute façon, elle avait toujours des bonbons en réserve, au cas où.

- Je suis sûre que tout va bien se passer, le rassura-t-elle, j’ai l’habitude des veines capricieuses et en général, un grand sourire et ça passe !

En vérité, c’était surtout des siècles de pratique, mais elle préférait cette version plus « magique » qui généralement faisait sourire… comme par magie...
Elle prépara son matériel, désinfecta délicatement l’endroit où elle allait piquer et demanda doucement :

- Vous n’avez pas peur des aiguilles, ça va ?

Il valait mieux demander, bien qu’elle soit tout de même obligée de piquer. La plupart des gens avaient peur des aiguilles et elle tentait toujours de discuter pour détourner leur attention (enfin, elle discutait toujours en général).

Je fais tellement souvent des prises de sang, d’examens que la fatigue et le faite d’être a jeun est devenu une habitude pour moi, et puis il y a encore peu de temps je vivais dans la rue alors la famine je connais mais bon, quand on voit mon corps si maigre on comprends que la faim est quelque chose que j’ai longtemps connu mais on s’en fou c’est pas le sujet là maintenant, j’aborde un immense sourire quand elle me dit qu’elle a l’habitude des veines capricieuses.

« Je suis pas sur qu’un grand sourire suffise avec mes veines, votre collègue l’aure fois je l’ai désespéré avec mes veines »
Je ris franchement amusé, la laissant totalement faire, totalement détendu, j’ai tellement d’injection que les aiguilles de prise de sang c’est du pipi de chat comme on dit. D’ailleurs je lui réponds en souriant.

« Je dois me faire tellement d’injection, que les aiguilles c’est une partie de plaisir, ne vous inquiétez pas, je n’ai pas peur des aiguille. »

« Je suis pas sur qu’un grand sourire suffise avec mes veines, votre collègue l’aure fois je l’ai désespéré avec mes veines »

Ombeline ne se démonta pas, au contraire, son sourire s’élargit.

- Je ne désespérerais pas, promis.

Ce n’était pas son genre. Du moins, en façade, et surtout devant les patients. Elle se devait de les mettre en confiance et de leur donner espoir ! Pour ce qui était des veines récalcitrantes, elle avait déjà vu ce genre de cas… quand on travaillait depuis….. que les femmes pouvaient travailler en tant qu’infirmière… on en voyait des choses.

- Vous n’avez pas peur des aiguilles, ça va ?

« Je dois me faire tellement d’injection, que les aiguilles c’est une partie de plaisir, ne vous inquiétez pas, je n’ai pas peur des aiguille. »

Ombeline sourit et chercha une veine où piquer.

- Je vais quand même faire doucement… Ça fait longtemps que vous suivez ce traitement ?

Elle faisait la conversation pendant qu'elle cherchait une veine, toujours… et encore… eut un petit sourire amusé. Elle avait été prévenue ! Finalement, elle tenta une petite veine à peine visible.

- Allez, on essaye par là en croisant fort les doigts.

Je ris doucement quand elle me dit qu’elle ne va pas se décourager pour une veine, je l’ai prévenu vous êtes tous témoin. Je souris, je me détends et je la laisse faire alors qu’elle me pose diverses questions auquel je réponds avec honneteté après tout, a quoi bon mentir a un médecin, elle sait déjà tout de moi.

« Environ 4ans…Mais j’ai un réel suivi depuis quelques mois… »
C’est vrai, dès que j’ai pu avoir mes hormones, j’ai pas vraiment pu avoir de suivi bien comme il faut car ca coute une fortune et je n’avais pas assez d’argent pour payer tout ca entre les hormones et l’opération qui était en préparation, c’était très dur pour moi. Je ris en la voyant faire, je la laisse faire avant qu’elle ne trouve une veine, je tourne la tête a l’opposé afin de ne pas voir l’aiguille, et me détendre d’avantage, histoire de souffler le temps qu’elle pique ma peau.

« Verdict ? »

Ombeline vit le sang s’écouler lentement, très lentement, trop lentement. Elle fit une moue mais ne se départit pas de son sourire.

– Il va falloir tester une autre veine… Mais je ne m’avoue pas vaincue !

Elle retira délicatement l’aiguille, veillant à ne pas laisser de bleu et, tandis qu’elle tâtait en cherchant un autre endroit où piquer, elle continua de détourner l’attention avec leur conversation :

– Quelques mois seulement ? Vous étiez-où avant cela ? Enfin, si ce n’est pas indiscret.

Elle était consciente que la raison pour laquelle il faisait ces prises de sang n’était malheureusement pas acceptée partout. Il avait du en baver avant d’être pris en charge ici.
Mais heureusement : maintenant il était là, avait un réel suivi et une infirmière compétente qui tentait une autre veine en priant très fort pour ne pas avoir à passer au niveau de ses mains. C’était toujours plus douloureux pour les patients.

Je laisse l’infirmière faire son travail, elle sait mieux que moi comment faire une prise de sang, je regarde la seringue une fois posée dans ma peau et autant dire que je ne peux me retenir de sourire avec amusement en voyant la moue de l’infirmière, avant même de commencer a rire doucement par amusement de la situation.

« Essayez peut être directement la main ? »
Je la laisse tâter comme elle veut tout en répondant a ses questions, elle me pose une question, j’avoue avoir une petite moue triste face a cette question, j’esquisse un sourire malgré tout.

« En Suède…Je…Je n’avais pas assez d’argent pour payer les suivis…j’économisais pour me faire opérer et avoir mes hormones… »

Ombeline soupira.

- L’argent… Si seulement ça n’avait pas autant d’importance pour les humains…


Elle n'en avait eut besoin qu'à partir du moment où elle s'y était intégrée et même après tout ce temps, ne comprenait pas comment ils pouvaient fonctionner ainsi. C'était tellement contre intuitif ! mais l'important c'était qu'actuellement, ce patient était en train d'atteindre son but.

Elle lui offrit un grand sourire :

- En tout cas c’est une excellente chose que vous puissiez enfin suivre ce traitement ! Et bientôt l’opération !

Finalement, elle se décida à piquer dans la main. Elle le prévint tout de même et, effectivement, ça allait beaucoup mieux.

- Finalement, ça n'a pas été si long à chercher !

A l’époque de la Suède, je travaillais dans un bar, mais je devais payer le psy et l’opération, plus toutes les hormones qui coutent affreusement cher, surtout que je n’avais pas de sécurité sociale, je n’étais qu’un pauvre semi SDF car j’étais logé gratuitement au dessus du bar où je travaillais et que le patron du bar m’aidait a m’en sortir. J’esquisse un léger sourire a ses propos avant de me permettre de la corriger.

« J’ai été opéré, un peu avant d’arriver à Oslo…Mais l’essentiel c’est qu’à présent j’ai un travail plutôt bien payé et un logement…Hélas ca n’a pas toujours été le cas… »
De toute facon, quand elle analysera mon sang, elle y découvrira de grosses carences face a mes années de SDF, après tout, je suis extrêmement maigre, même si j’ai repris un peu de gras depuis que je travaille au club. Enfin elle a enfin piqué, je ris doucement et je me mets au fond du fauteuil, sagement pour laisser l’infirmière faire sa prise de sang.

Ombeline leva un regard compatissant vers lui.

- C’est la preuve que les choses changent et finissent toujours par s’arranger.

Elle changea de tube et ajouta :

- Et même après un millénaire d’existence, on peut toujours avoir de très bonnes surprises.

Elle songeait à cet homme qu’elle avait fui par peur de tomber amoureuse d’un mortel, de devoir encore enterrer celui qu’elle aimait et ses propres enfants, mortels également. Cet homme qu’elle avait revu deux siècles plus tard… Une très bonne surprise, oui… bien qu’elle s’en soit beaucoup voulue pour tout le mal qu’elle lui avait fait en disparaissant de sa vie si brusquement.

- En tout cas, c’est une bonne chose que vous ayez toujours le sourire malgré tout, je suis sûre qu’on vous sourira beaucoup en retour.

Tout en lui disant cela, son propre sourire s'était élargi.

J’ignore pourquoi j’ai autant de facilité à lui déballer des bouts de ma vie à qui je n’ai parlé à personne. Mais d’un coté je me dis qu’il est inutile que j’invente des choses, car mon sang révèlera la vérité. J’ai le sang plein d’hormone, j’ai le sang plein de carence typique de la sous nutrition et la famine. J’ai des cicatrices partout sur le corps des sévices que j’ai subi. Alors mentir a une infirmière n’est pas malin du tout.
Je la laisse me faire la prise de sang alors qu’elle me dit que je suis souriant, et que c’est une bonne chose, que sourire a la vie fera faire sourire la vie envers nous. Je lui souris, touché par ce qu’elle vient de me dire.

« Merci beaucoup docteur, j’essaie de garder le sourire, cacher toute ma douleur pour ne pas qu’on m’en parle, et j’ai tellement souffert que je vais donner de la joie au monde pour éviter de retomber dans la tristesse et la douleur. »

- Je ne suis pas médecin, je suis juste infirmière, le reprit doucement la fée avec un petit sourire.

Elle mit le dernier tube en place.

- Après, ne gardez pas tout pour vous, c’est important aussi de se confier de temps à autre.

Alors qu’elle disait ça, elle songea que c’était incroyablement ironique qu’elle, qui ne cessait de fuir sa propre tristesse et ses pensées si sombres, de tout cacher.. bref, qu’elle lui conseille ce genre de chose. Enfin, tout le monde connaissait l’adage : fais ce que je dis, pas ce que je fais.

- Et puis il y aura toujours des personnes pour vous aider. D’ailleurs, si vous avez un soucis, même s’il ce n’est pas d’ordre médical, n’hésitez pas à venir me voir.

Elle afficha un grand sourire :

- Il faut bien qu’on se serre les coudes entre êtres de la nature ! Enfin, entre êtres vivants tout court.

Ombeline retira doucement l’aiguille, appliqua un premier coton, étiqueta rapidement les fioles et appliqua un autre morceau de coton qu’elle scotcha sur la main de son patient.

- Je ramène les tubes au laboratoire et je vous apporte de quoi manger si vous patientez un peu, ça vous va ?

Elle ne voulait pas le laisser partir comme ça, le ventre vide, juste après une prise de sang et aussi maigre. C’était un coup à ce qu’il fasse un malaise et c’était la dernière chose que l’infirmière souhaitait. Elle avait plutôt envie de bichonner ce patient elfe qui semblait en avoir bavé et qui restait pourtant adorable.

Elle me corrige en me disant qu’elle n’est pas médecin, juste infirmière. Je fronce un peu les sourcille en réfléchissant avant d’oser lui demander presque timidement, un peu honteux de ne pas savoir comment l’appeler.

« Et comment on parle aux infirmières si on dit pas docteur ? »
Je fais une petite moue adorable avant qu’elle ne me parle en me disant qu’il est bon pour moi de ne pas tout garder pour moi, je hoche la tête et écoute la suite de ses propos, propos qui me font très plaisir, et surtout chaud au cœur, ca fait du bien de savoir qu’on est soutenu ainsi. Je suis presque ému de ce soutient, moi qui n’ai rarement connu cela.

« Merci beaucoup….Promis je ne bouge pas d’ici ! »

- Hum, madame, ou madame l’infirmière, c’est comme vous le voulez, réfléchit-elle.

Elle n’était pas du genre à affectionner les titres. C’était un truc d’humain et même si elle s’était intégrée à leur société il y a …. des siècles, elle n’avait toujours pas accroché à cette hiérarchisation des êtres par leur statut.

Elle revint sur leur sujet précédent, lui conseilla de ne pas tout garder pour lui, se proposa de l’aider en cas de besoin (elle qui adorait aider les gens, c’était une proposition des plus sincères) et finalement termina la prise de sang.

- Je ramène les tubes au laboratoire et je vous apporte de quoi manger si vous patientez un peu, ça vous va ?

« Merci beaucoup….Promis je ne bouge pas d’ici ! »

Elle sourit en voyant son visage. L’infirmière n’avait jamais autant l’impression de réussir une chose que quand elle voyait ce genre d’expression.

En sortant, elle salua quelques collègues, déposa les tubes au laboratoire et partit chercher quelques gâteaux et un chocolat chaud qu’elle lui apporta.

- Et voilà, j’espère que vous aimez le chocolat ! Dit-elle en lui tendant son butin.

Je reste bien sagement dans le siège, semi allongé pendant qu’elle emmène les échantillons de mon sang au labo. Je prends ces quelques minutes pour fermer les yeux, me sentant plutôt fatigué car a jeun, debout depuis assez tôt malgré ma nuit de travail. J’étais bien sur la chaise, je crois même que j’ai piqué du nez pendant quelques minutes car je redresse la tête d’une traite quand elle revient, ouvrant les yeux au bruit de la porte qui s’ouvre, je papillonne des yeux discrètement avant d’aborder un immense sourire en me redressant bien comme il faut en voyant tout ce qu’elle m’amène.

« Oh oui ! j’aime beaucoup, surtout le chocolat chaud ! Merci beaucoup madame…c’est vraiment adorable de votre part… »
Ca me touche beaucoup qu’elle fasse un tel geste, bien souvent les infirmières font les prises de sang et c’est limite si on nous fou pas dehors un coup pied au cul. Je brand une gorgée tout doucement, faisant attention de se pas me bruler avant de croquer dans un bout de gâteau, souriant, refait par ce simple geste.

Ombeline lui offrit un grand sourire.

- Oh, c’est normal, je n’allais pas vous laisser repartir dans cet état. Et puis ça me fait plaisir.

Et encore, elle était au travail, ce qui limitait grandement ses gestes, mais si elle l’avait trouvé dans la rue comme ça, il n’y aurait aucun doute qu’elle se serait attelée à le remettre un peu mieux sur pieds. Il avait vraiment l’air d’un chaton qu’on n’aurait pas nourrit pendant des semaines et laissé dehors. Il fallait vraiment être sans cœur pour le laisser repartir sans rien dans le ventre !

- Vous savez, vous êtes le premier elfe que je vois depuis des siècles. Je me disais à force que je n’en recroiserais plus jamais.

Tout comme ses congénères.

Ces propos me font très plaisir et encore plus quand elle me dit que je suis le premier elfe qu’elle voit depuis des siècles. Je lui adresse un grand sourire avant d’entamer un nouveau gâteau car j’avais déjà dévorer le mien. Depuis que je travaille au club, je reprends tout doucement une carrure normal bien que je reste extrêmement maigre pour ma très grande taille, étonnant quand on sait qu’à l’origine j’ai des gêne féminin, mais surement que les gêne elfe ne sont pas innocent la dedans.

« Je…Je n’en ai jamais rencontré à vrai dire…Je…j’ignorais même que j’en étais un avant mes 18ans… »
Non je ne vais pas redéballer mon passé, je crois que je me suis assez confier, et puis je ne suis pas là pour faire mon pleureur et mon malheureux, j’ai une vie fixe a présent donc tout va pour le mieux, pas besoin de faire remonter des tourments du passé.

Ombeline fut surprise d’apprendre qu’il ne savait pas ce qu’il était avant ses 18 ans. Il n’y avait pas beaucoup d’explications possibles à cette situation. Et elles étaient toutes tristes.

- Oh…

Elle pinça les lèvres.

- C’est dommage que vous n’ayez jamais rencontré d’autre elfe. Mais c’est vrai que tout comme les miens, ils sont devenus très rares.

Il avait donc du apprendre tout tout seul et avait sans doute grandi en ville, loin des forêts.

- L’avantage, c’est que vous êtes adaptés à la société humaine. Ajouta-t-elle pour positiver.

L’inconvénient, c’était qu’il ne devait pas savoir grand-chose de lui.

« Je sais juste que ma mère a fuit le groupe d’Arménie et a trouver refuge dans un groupe en Inde avant de les quitter à leur mariage…Mais j’ai appris ca que bien après mon départ de la maison. »
Le mot mariage a du mal a sortir de ma bouche, mais ne revenons pas la dessus, c’est assez douloureux ainsi et je ne veux pas imposer cela a une demoiselle qui est si gentille avec moi. Je lui esquisse un sourire en prenant une nouvelle gorgée de chocolat alors qu’elle m’avoue que les Elfes sont devenu rare de nos jours, comme les siens. Je bascule un peu la tête sur le coté.

« Les vôtres ? J’ai grandis comme un humain alors je ne sais même pas ce qu’est sensé faire un elfe… »

Ombeline l’écoutait calmement. Elle remarquait lorsque certains mots semblaient difficile, songea qu’il avait visiblement vécu des choses bien difficiles pour un être aussi jeune.

« Les vôtres ? J’ai grandis comme un humain alors je ne sais même pas ce qu’est sensé faire un elfe… »

L’infirmière haussa les épaules, sans se départir de son sourire.

- Peu importe ce qu’est censé ou non faire un elfe, l’important c’est que vous soyez en accord avec vous-même.

Puis elle eut un petit rire :

- Oh, c’est vrai que vous ne savez toujours pas ce que je suis. Ce n’est pas très poli de ma part.

Enfin, en tant qu’infirmière, elle avait tout le dossier des patients, c’était donc normal qu’elle ait cet avantage et pas eux, mais maintenant qu’ils parlaient de leurs races respectives, elle aurait peut-être du le mettre au courant. Surtout que contrairement à d’autres créatures, elle n’était pas très facile à deviner.

- Je suis une fée. Je fais aussi partie des peuples proches de la nature, même s’il n’y a plus beaucoup d’entre nous à présent.

Enfin, c’était ce qu’elle pensait, mais qui sait si les autres ne se cachaient pas tout aussi bien qu’elle. Qui sait… C’était un espoir qu’elle conservait toujours.

- Je ne suis pas née avec les humains et j’ai même vécu en partie parmi les miens, dans les forêts d’Irlande, mais il a quand même bien fallu s’intégrer et se cacher au milieu des humains. Enfin, c’était facile à l’époque, maintenant, avec internet et tout, ça aurait été quasi impossible.

Je lui avoue ne pas savoir grand-chose sur ma propre nature, mais elle tente de me rassurer sur cela, me disant que peut importe ce que je suis censé faire, l’essentiel c’est que je sois en accord avec moi-même. Avant qu’elle ne me raconte un peu sa propre histoire alors, je me redresse pour être un peu mieux positionné et je l’écoute, religieusement, assimilant tout ce qu’elle me dit avec attention. Souriant quand elle m’avoue être fée, un être proche de la nature comme moi, et qu’il n’y a plus beaucoup d’entre eux. Je fais une moue un peu triste a cette idée, avant qu’elle ne rajoute comment s’est passé son enfance et ce qu’elle a du faire.

« A l’époque ? Cela fait si longtemps que cela que vous vous intégrez aux humains ? Ca a du être dur quand même…J’ai moi-même déjà eu du mal a m’intégré en temps qu’humain, alors si j’avais su ma nature…j’ignore si j’aurai réussi. Déjà en humain c’était l’enfer… »

Ombeline réfléchit. Elle avait tendance à ne plus trop compter les années et il lui fallait toujours un petit temps de réflexion quand il fallait retrouver son âge. Officiellement, elle avait à peine dépassé la trentaine. Il fallait régulièrement calculer une date de naissance fictive et voyager pour éviter qu’on la repère. Mais parfois, on tombait sur des êtres surnaturels dans l’administration qui se chargeaient de cacher les petites incohérences.

- Eh bien, j’ai 1008 ans, mais ça doit faire 900 ans, à quelques années près, que je m’intègre.

Elle tenta de le rassurer :

- Mais le monde allait beaucoup moins vite et il y avait beaucoup moins d’écart culturel finalement. C’était plus simple.

La fée était vraiment convaincue de ce qu’elle disait. Avec la mondialisation, internet, les transports de plus en plus rapides, même les humains ne parvenaient pas à s’intégrer à leur propre monde actuellement.

- Je crois que le plus dur, au final, c’est le manque de verdure. Les forêts sont bien plus petites et le béton n’aide pas beaucoup.

Puis elle haussa les épaules et sourit.

- Enfin, on fait toujours des belles rencontres, peu importe l’époque, et c’est ça qui compte. Et je suis sûre que vous auriez réussi à vous intégrer même sans être né parmi les humains, vous m’avez l’air d’être quelqu’un de bon, et c’est le plus important.

Autant dire que ma réaction ne se fait pas du tout attendre, j’ouvre de grands yeux quand elle me balance a l’aise son âge….Elle a plus d’un millénaire, oh mon dieu !! Je suis choqué je crois, je n’ai jamais rencontré quelqu’un d’aussi ancien, en même temps, je suis quelqu’un de très novice dans le monde du surnaturel, moi je fais mon âge, enfin presque, j’ai une 20aine d’année et j’ai l’air d’un ado de 17/18ans. Frêle et fragile comme un papillon. Même si je ne le suis pas autant que ca.
Elle me rajoute que le monde allait moins vite et que le plus dure était la disparition de la verdure, a l’instar du béton qui recouvre tout a présent. Je ne peux que la comprendre, j’ia grandi dans un village indien, alors la civilisation, je l’ai connu que très tard, j’ai vecu dans la nature toute mon enfance. Je lui souris touché face a ses propos sur mon sujet.

« Je vous remercie de vos mots…Vous me touchez beaucoup…ca fait du bien d’entendre une fois dans sa vie d’aussi gentil mots…En tout cas…je ne peux que vous comprendre…j’ai grandi dans la nature Indienne avant que ma mère déménage dans son pays, a la ville…J’avoue que la verdure me manque aussi parfois… »

Le sourire d’Ombeline s’élargit. Elle aimait faire plaisir aux gens comme ça.

- Ah oui ? J’ai été quelques années en Inde il y a longtemps ? C’est vrai que c’est très vert, j’ai beaucoup aimé. C’était aussi très différent de ce dont j’avais l’habitude. J’ai vécu en Irlande, ce n’est pas du tout la même chose, mais il y a toujours beaucoup de nature.

Rien que d’y penser, ça lui donnait envie d’y retourner. Mais elle savait que comme d’habitude, elle regrettera les immenses territoires forestiers et cherchera inconsciemment les lieux où elle avait ses habitudes et ses congénères de l’époque. Non, vraiment, c’était une mauvaise idée.

- Mais il y a une forêt pas très loin, c’est mieux que rien. Vous y avez déjà fait un tour ?

Autant vous dire que quand elle me dit qu’elle a vécu en Inde, il y a longtemps, mes yeux se mettent à briller de mille feux. Je dois avoir l’air d’un enfant à la période de Noel. C’est la première personne que je rencontre qui connais l’Inde, enfin, qui y a vécu, et avec qui donc, je peux parler de ma petite enfance là bas. J’aborde un immense sourire.

« Où ca en inde ? Moi j’ai vécu dans un tout petit village a coté de Jaipur… »
J’ai l’espoir qu’elle y soit passé, bien que l’inde c’est immense donc peu probable de tomber sur quelqu’un qui y est passé. Puis elle me parle d’une forêt pas très loin, je la regarde, avant de faire une moue et de secouer doucement la tête.

« Non je l’ignorais, mais il va falloir que j’aille y faire un tour alors, ca me fera le plus grand bien ! Merci madame… »

Ombeline réfléchit, cherchant dans ses souvenirs.

- Hum, je ne me souviens plus très bien, c’était il y a longtemps. J’ai passé beaucoup de temps à Madras. Mais je crois que ça ne s’appelle plus comme ça maintenant.

Elle eut un petit sourire désolé.

- J’avoue qu’avec les siècles, j’ai du mal à retenir certains détails…

Puis elle l’informa d’une forêt dans le coin. Certes, ce n’était pas l’Inde, mais ça pouvait toujours lui faire du bien. Ce qu’il confirma.

- Oui, autant pour le moral que pour la santé. J’y vais régulièrement pour me ressourcer un peu. Peut-être qu’on s’y croisera.

Elle me parle d’une ville en Inde ou elle a vécu, alors je me mets a réfléchir intensément pour essayer de localiser la fameuse ville dont elle me parle. Je n’ai jamais voyagé en Inde, en dehors de mon village et de Jaipur. Je fini par me rappeler que Chennai est une ville qui a été rebaptisé, je suppose que c’est le fameux Madras dont elle me parle, j’aborde un immense sourire en hochant la tête.

« C’est Chennai maintenant le nom de la ville, j’y suis jamais allé mais je sais que c’est assez au sud de mon pays. »
Je ne peux que comprendre ses difficultés a tout retenir quand elle est là depuis des siècle. Je souris amusé avant qu’elle ne poursuit sur la forêt, me disant qu’elle y va régulièrement.

« Ce serai avec plaisir que je vous y croiserai là bas. »
Je lui souris avant d’étouffer un gros baillement dans ma main, je ne me suis pas encore couché depuis la fin de mon service au club, me disant que j’allais dormir après.

« Veuillez me pardonnez, mais je crois que je vais rentrer me coucher, la fatigue se fait vraiment très dure a combattre… »

Ombeline hocha la tête, se notant mentalement le nom de la ville. Elle espérait ne pas l’oublier dans un ou deux siècles… quand on était habituée à un nom, c’était dur de retenir le nouveau, surtout quand on ne l’utilise pas beaucoup.

Elle était plutôt contente de savoir qu’elle pourrait sans doute croiser une autre créature des forêts. C’était agréable de se dire qu’on n’était pas seule et qu’il y avait quelqu’un pour partager ce genre de chose. Et puis c’était un patient adorable, bien que la fée n’ait pas vraiment d’ennemi et n’évite personne.

Lorsqu’il bailla, elle sourit doucement et hocha la tête.

- Je comprends, normalement vous aurez les résultats dans une semaine à peu près, enfin, vous avez l’habitude. Reposez-vous bien.

Elle se dirigea vers la porte pour lui ouvrir. Au moins, elle savait qu’il n’allait pas s’évanouir dans la rue maintenant qu’il avait mangé.

- Passez une excellente journée ! Conclu-t-elle avec un immense sourire.