LILITH ° Welcome to the Humanoid City

Aujourd’hui, c’est mon premier jour en temps que DJ du club, et la patronne, enfin, l’une des patronnes m’a demandé de venir un peu en avance afin qu’elle puisse me faire visiter le club et m’attribué un logement, enfin je vais avoir un logement, personne ne le sait mais depuis que je suis arrivé en ville récemment, je dors régulièrement dans des parcs, entre deux boutiques dans le centre ville, même parfois caché dans un recoin d’une gare.
J’avais passé du temps a me trouver des vêtements en ville, usant les quelques billets qu’un concert privé dans un bar m’avait permis de récolté a l’origine pour manger mais bon, là c’est force majeur alors on verra plus tard pour manger.
J’arrive devant le bureau, habillé d’un jean assez serré noir avec mes vieilles bottines en faux cuir, avec une sorte de chemise près du corps laissant voir mon extrême maigreur, mes très long cheveux noir disciplinés et tombant dans mon dos. Je toque a la porte, un peu angoissé de la réaction que la patronne pourrait avoir en me voyant.

Aujourd'hui je suis de repos de l'hôpital. Pourquoi je précise ? Parce que je ne suis pas en réel repos. J'ai un nouvel employé qui commence aujourd'hui au club et cela empiète sur l'une de mes rares journées complètes de repos. Je vais tout faire pour que ce soit terminé rapidement. Je l'attends dans mon bureau, vêtu d'un tailleur chic comme à mon habitude et d'une paire de talon. Je suis arrivée un peu à l'avance pour pouvoir avancer un peu dans les choses que j'ai à faire demain comme ça je pourrais dormir un peu plus longtemps demain. Je lève la tête en entendant toquer à la porte et je me lève de mon bureau pour aller ouvrir. Nous n'allons pas rester ici, alors à quoi bon lui indiquer d'entrer.

- Bonjour, vous devez être Narayan?

Je le détaille du regard, pas très optimiste à propos de son physique très négligé et peu attirant au final. Heureusement qu'il n'est que DJ..

Je toque et j’attends, à deux doigts de me ronger les ongles, j’avoue que coté look, c’est pas forcément ca, mais j’ai fais avec les moyens du bord, j’allais pas venir en sweat a capuche déchirer de partout, en jean troué de partout, j’ai réussi a dompter mes cheveux pour pas qu’ils soient trop sauvages mais vu l’épaisseur que j’ai c’est assez dur. Et puis je suis maigre comme un fil, alors limite la chemise est trop grande et pourtant c’est la plus petite taille du magasin, ca ira mieux quand j’aurai un train de vie.
La porte s’ouvre sur une femme impeccablement habillée en tailleur chic, j’aborde un sourire que j’essaie le moins timide possible, luttant contre mes petits tics de nervosité. Je hoche la tête en souriant avant de tendre ma main, tatouée en squelette avec quelques autres symboles, avec divers bagues a mes doigts.

« En effet madame…Je suis Narayan, je suis enchanté de vous rencontrer »
Il n’y a pas a dire, mon accent a couper au couteau ne passe pas inaperçu.

Je ne suis pas tellement convaincue lorsque la porte s'ouvre sur le jeune homme. Pourtant, je vois qu'il y a du potentiel derrière ses vêtements trop grands et ses cheveux visiblement difficiles à coiffer. Bon il n'est que DJ, mais tous nos employés doivent être un minimum séduisant. Nous sommes le plus grand club de luxure à des kilomètres à la ronde après tout. Je m'assure toutefois qu'il soit bel et bien celui que je pense qu'il est et je lui adresse un sourire satisfait en l'entendant parler. Les accents, c'est toujours quelque chose d'excitant … Il regagne des points le petit.

- Moi de même. Si tu es prêt pour la visite des lieux, nous pouvons y aller maintenant. Ensuite, je te montrerais ton appartement.

Avec de la gentillesse, je pourrais plus aisément le remanié comme je le souhaites. On accepte plus facilement ses défauts lorsque c'est dit d'une façon un peu détournée. Je prends la clé de l'appartement puis mon autre porte-clé avec le passe partout du club puis je lui fais signe de me suivre hors de mon bureau que je referme alors derrière nous.

Pour discipliner mes cheveux, je vais devoir aller acheter du produit et trouver un lisseur ou quelque chose de ce genre là afin de ressembler a autre chose qu’à simba avec mes cheveux un peu explosé et très épais, typique d’inde. Je lui aborde un grand sourire et hoche la tête quand elle me demande si je suis prêt à visiter les lieux.

« Oui madame, je suis absolument prêt »
J’aborde un immense sourire et des yeux pétillants. Je suis passionné de musique, donc être DJ est absolument dans mes cordes, j’ai fais ca toute ma vie enfin presque. Je sors du bureau et je suis la jeune femme gentiment, très attentif a tous les lieux et surtout émerveillé par la beauté des lieux, je me sens tout de suite a ma place, pour la première fois de ma vie j’ai l’impression d’être là où j’ai toujours voulu être.

« Votre club est absolument impressionnant et splendide ! »

Son enthousiasme à un certain charme. Ça lui donne un petit côté naïf et du coup, ça me donne l’impression que je vais facilement avoir une bonne emprise sur lui. C’est tout ce qu’il me fallait pour me mettre de bonne humeur. Je lui souris alors à mon tour avant de me diriger vers la sortie de mon bureau avant de le quitter avec lui.

- Suis moi alors.

Nous sortons de l’espace réservé à nos bureaux pour nous diriger vers la salle principale du club. Cet endroit, c’est ma fierté, ce n’est pas qu’un boulot, qu’un simple club. C’est l’une des rares choses à laquelle je peux tenir dans cette vie. Peut-être que dans la prochaine, les choses seront différentes, mais pour le moment, le pouvoir que me donne ce club est plus qu’alléchant. Un sourire empli de satisfaction se peint sur mes lèvres alors que je repose mon regard sur lui.

- Merci, c’est important qu’il le soit. Et nos employés doivent être à la hauteur de celui-ci, j’espère que tu le seras.

Je détourne le regard à la fin de ma phrase pour finalement enchaîner sur le sérieux de cette visite.

- Donc, ici nous sommes dans la salle principale, tu auras un espace réservé pour toi près de la scène mais il n’a pas encore été aménagé, il le sera dès demain. Le bar se trouve par là, les loges de ce côté, tu pourras aller y déposer tes choses si tu en as besoin. Et les pièces à l’étage sont des chambres spéciales pour les clients.

Je ne vais pas non plus lui faire faire une visite détaillée si ce genre de chose ne l’intéresse pas plus que cela. Surtout que je n’ai pas que cela à faire … Mais en même temps, sa curiosité serait un réel signe d’intérêt.

- Est-ce que tu as envie de voir ou on peut passer à la suite? C’est ton choix.

Mais j’analyse ta réponse.

Je commence à suivre la patronne bien sagement, je ne suis pas vraiment le genre de personne a faire des vagues, je suis quelqu’un avec un certain caractère, mais pas un caractère de grande rébellion, je suis quelqu’un qui dit ce qu’il pense et qui se bats pour ce qui lui tient a cœur mais pas quelqu’un qui cherche la merde.
Je la suis écoutant bien ce qu’elle me dit, retenant chacun de ses mots. Puis elle me dit que les employés doivent être a la hauteur, avant de me dire d’espérer que je le sois. Je lui souris avec une certaine douceur.

« Je le serai madame, comptez sur moi ! »
Je la regarde droit dans les yeux en souriant avant qu’elle ne me présente la salle principale en m’expliquant que j’aurai un espace a moi, ce qui me fait plaisir. Je regarde autour de moi comme si j’analysais chaque parcelle de la salle avant de la regarder quand elle me demande si j’ai envie de moi.

« J’aimerai beaucoup voir madame, j’avoue être très curieux de voir chaque recoin de ce majestueux club. »

Il dégage une certaine confiance quand il me regarde dans les yeux pour me répondre que je peux compter sur lui et je hoche alors la tête sans rien laisser paraître sur mon visage. Il n'a peut-être pas le physique exact que je peux rechercher pour mes employés avec ses joues creusées, mais cette sorte de confiance et son look androgyne joue réellement en sa faveur. Je continue alors la visite et je lui parle des salles qui se trouvent à l'étage et je lui demande s'il a envie de les voir. J'attends sa réponse et ma tête se hoche alors qu'à l'intérieur de ma tête une certaine satisfaction se dessine de plus en plus.

- Parfait, alors voir alors, bien que tu ne pourras pas réellement y retourner. Ce n'est pas un endroit dans lequel tu auras à travailler.

Il doit bien s'en douter, peut-être est-ce pour ça qu'il veut aller les voir maintenant. Nous montons les escaliers pour arriver jusqu'à l'étage et je sors mes clés pour déverrouiller l'une des portes avant de l'ouvrir. J'ai choisi celle où il y a le plus d'accessoires et d'objets de sado-masochisme. Après tout, s'il veut travailler dans un club comme le nôtre, il faut qu'il voit ce par quoi les clients passent.

- Tu peux entrer et regarder de plus près si tu le souhaites.

Je laisse tout à ses propres décisions, mais je prends encore note de chacune d'entre elle.

Je demande, presque timidement a voir l’étage du haut, je sais que je ne vais jamais y aller mais c’est bon a savoir ce qui s’y trouve la en-haut. Mais je ne m’attendais pas a çà. Je monte, suivant a la trace ma patronne et je la laisse ouvrir la porte. La chambre en elle-même est magnifique, mais mon visage change de couleur en voyant tout le matériel de « torture » qui se trouve a l’intérieur. Je crois que j’ai du virer au rouge pivoine. Je n’ai jamais vu un tel attirail. Je suis encore novice en la matière mais chut. Je me racle la gorge, essayant d’oublier ce que peuvent se prendre les clients, et remercie presque le seigneur d’être que DJ.

« Wow ! Vos clients ne doivent pas s’ennuyer ici…J’adore tout ce qui est cuir, mais je laisse mon tour pour tous les gadgets ! »
Je ris doucement en me grattant la nuque, retrouvant un peu des couleurs normales. En même temps, vu ma condition, c’est pas demain la veille que je vais me laisser déshabiller et entrainer dans un lieu comme celui-ci. J’ai surement encore un peu trop d’innocence en moi.

« Non merci Madame, nous pouvons poursuivre la visite, si vous me l’accorder bien sur »

Je n'ai pas tellement envie de perdre d'avantage de temps à lui faire visiter les lieux, mais il faut tout e même s'assurer que ce soit fait de façon convenable une première fois et lui imposer ses limites en même temps. Nous montons à l'étage et je lui fais bien comprendre que ce n'est pas un lieu où je veux le voir remettre les pieds. Une fois dans l'une des chambre, il semble réellement impressionné par tout notre matériel et un sourire presque amusé, un brin moqueur, vient alors contre mes lèvres.

- En effet, l'ennui n'est pas un mot représentatif du club. L'amusement est primordial... Si jamais tu as envie de les tester en tant que client un jour, tu auras au moins une petite idée de ce qu'il y a. Continuons alors.

Je tourne ensuite les talons pour me retenir de lâcher un rire. Aucune chance je pense qu'il ne soit du genre à monter ici pour s'amuser avec qui que ce soit. Il semble beaucoup trop coincé pour ça. Je ne comprends même pas comment il peut venir travailler ici et être à l'aise, mais enfin ... Au moins, ça me fera un potentiel employé pervers en moins. Je lui montre une autre chambre plus soft avant de finalement redescendre dans la grande salle.

- Pour ce qui est du club, je pense que je t'ai montré ou indiqué l'essentiel. Sauf si tu veux voir autre chose ? Sinon, nous pouvons passer à l'appartement.

Je ne me considère pas comme quelqu’un de coincé. Mais j’ai quand même encore une certaine innocence par rapport au sexe, je n’ai jamais eu de relation sexuelle en dehors des viols de mon beau père et de ses amis, ainsi que du viol que j’ai subi a Erevan en Arménie. Plus le faite que je sois en transition transgenre, ca n’aide pas à se livrer a quelqu’un. Je n’ai pas honte de mon corps, mais j’ai honte de mes cicatrices, de mon passé. Je rougis quand elle me suppose que si j’ai envie de tester, j’ai une idée de ce qu’il y a. Je me mords un peu la lèvre avant d’aller voir rapidement une autre chambre plus soft avant qu’elle ne me demande si je veux voir autre chose. Je souris et je secoue la tête.

« Nous pouvons passer à l’appartement, j’ia hâte de voir ce qui va m’être attribuer »

Le jeune homme semble vraiment rempli d'innocence et je ne peux évidemment pas m'empêcher de me dire qu'il ne le restera sans doute pas très longtemps à travailler ici. Je sens bien qu'il n'est pas complètement humain et j'aurais dû lui demander quelle créature il est lors de son entretien, mais je sentais que ce n'est pas une race très dangereuse pour les clients. De toute façon, juste à le regarder je dirais qu'il ne ferait pas de mal à une mouche, mais je me note tout de même mentalement de lui poser la question plus tard.

- Direction les appartements alors.

Je prend la direction de la sortie puis une fois en dehors du club, vers l'immeuble juste à côté. Il est plutôt imposant, mais tous les appartements ne sont pas déjà pris et le fait qu'il soit aussi près nous donne un meilleur contrôle sur nos employés.

- Tu comprendras qu'au vu de la proximité des appartements, je ne tolère aucun retard.

Je lui lance un petit regard par-dessus mon épaule. En réalité, même s'il vivait dans la ville voisine je ne tolèrerais aucun retard. Je m'arrête finalement devant une porte et la déverrouille.

- Voici donc ton nouveau chez toi ... Tu es libre de le décorer comme tu le souhaites, mais il faut que ça redevienne comme ça avant ton départ si tu as à quitter, sauf si nous avons une entente.

Peu le respectaient, car ils partaient souvent dans des conditions un peu étranges et rapide la plupart du temps...

Pour l’instant, je ne peux pas lui montrer ce que j’ai dans le ventre, j’ai cette innocente vis-à-vis du sexe qui me retiens et puis nous sommes en entretien, donc je ne vais pas lui montrer toutes mes facettes et puis je suis dans une situation un peu instable alors j’ai besoin de ce boulot, de ce logement, et je me fais la promesse de faire mes preuves pour prouver qu’on peut être innocent au sexe mais un bon élément de divertissement. Et un travailleur hors pair.
Je la suis sagement jusqu’au fameux immeuble voisin et lors qu’elle est entrain d’ouvrir la porte, elle me dit qu’elle ne tolère aucun retard en vu de la proximité des appartements. Je ris doucement et je hoche la tête vivement.

« Je n’aime pas le retard et je suis quelqu’un de ponctuel, ne vous inquietez pas madame ! »
La porte s’ouvre, et autant dire que j’ouvre grand la bouche, l’appartement est super, je me vois déjà vivre dedans et je sais déjà comment je vais l’agencer, je regarde ma patronne et hoche la tête a tout ce qu’elle me dit, prenant bien note de l’important, qu’à mon départ il soit comme actuellement.

« Il le sera madame, comptez sur moi ! Encore merci de me laisser tenter ma chance auprès de vous, je ne vous décevrais pas ! »

Je tiens réellement à ce que les choses soient claires avec mes futurs employés et ce, dès notre première rencontre officielle en tant qu’employé. Je n’aime pas que l’on défie mon autorité, ni que l’on se faufile aux endroits où ils n’ont pas droit d’aller. Je ne tolère pas non plus les retards, comme je viens de lui dire. En même temps, il faut comprendre que le temps c’est de l’argent et qu’on ne peut pas se permettre d’en perdre ne serait-ce qu’un seul centime. Heureusement pour lui, il semble en saisir toute l’importance et je lui jette un simple regard plutôt satisfait.

- D’accord. J’ai hâte de le voir.

Je lui ouvre la porte de l’appartement et je le laisse entrer le premier à l’intérieur de la pièce pour pouvoir observer les lieux. Je peux presque voir des étoiles dans ses yeux alors qu’il regarde l’appartement, la bouche ouverte. Il a vraiment l’air idiot. Je ne comprends pas cette fascination des gens pour des lieux aussi pathétique. C’est joli oui, mais ça montre bien qu’ils n’ont pas vécu le même luxe que moi. Juste à comparer cet appartement avec le mien… Non ce n’est pas du tout comparable.

- J’y compte bien. Je te laisse t’installer alors et nous nous reverrons demain, au club. Sauf si tu as d’autres interrogations?

Je me dirige néanmoins à nouveau vers la sortie, de laquelle je n’étais éloignée que de quelques pas.

J’entre dans l’appartement, et je reste subjugué. Car depuis mes 15ans, je vis dans la rue, ou logé gratuitement. Alors c’est la première fois de ma courte vie, que j’ai vraiment un chez moi, qui me parait bien luxueux a coté du banc public ou du perron de magasin qui me servait de lit depuis mon arrivée ici. Alors oui, si peu est déjà luxueux pour moi. Une personne qui a grandit dans le luxe ne peux pas comprendre ce que c’est d’avoir un chez soi pour la première fois après une vie de rue où on a subi les agressions d’autrui, les agressions du temps et des saisons. L’incapacité de dire où on sera le lendemain, et surtout si on sera encore vivant. C’est bête, mais a mes yeux, ce logement et ce travail est une façon d’assurer posément ma survie à partir de maintenant.
Je me retourne quand ma patronne me dit qu’elle me laisse m’installer sauf si j’ai des question. Je souris et secoue la tête négativement, lui adressant un immense sourire.

« Non Madame, je n’ai pas de question, encore merci de me laisser une chance et je vous dis a demain, Madame ! »

Je ne peux pas m’empêcher de juger sa réaction. Pourtant, il a la même que bien des employés qui sont passés par le club… Pourtant, je ne me fais pas à cette réaction si humaine. Je ne conçois pas que l’on puisse s’attacher et être aussi ému simplement pour une pièce avec quelques meubles à l’intérieur.Je ne dis rien, je le salue simplement après qu’il m’ait confirmé ne plus avoir de question. Je lui souhaite rapidement une bonne soirée, une bonne installation et à demain avant de quitter la pièce. Maintenant, il ne me reste plus qu’à le mouler à ma main et il deviendra un employé parfait… Je ne me souhaite rien de mieux.