Help | Cassie Hoffman

Soirée enfin nuit ordinaire, comme une nuit de travail en fait. Oui parce qu'à l'heure actuelle, je viens de terminer ma soirée. C'était étrange mais j'avais eu moins de clients qu'à l'ordinaire. Pour moi c'était tout bénéfique parce que je terminais plus tôt et je pouvais bénéficier de repos plus longtemps. Une fois le dernier client terminé, je m'étais rhabillée et avais été chercher mes affaires pour repartir. Seulement, une fois sortie de la chambre, j'ai descendu les escaliers pour arriver au rez-de-chaussé où j'allais passer pour sortir, la porte des employés quoi. Mais je dois avoir la poisse avec les clients car il y en a qui me retient. En le regardant bien, je n'ai aucun mal à le reconnaître. C'est le dernier client que j'ai eu, visiblement cela ne lui avait pas suffit alors qu'il m'avait affirmé le contraire plus tôt. J'arrive à me détacher de lui et cours du mieux que je peux avec mes affaires pour trouver une cachette, il laisserait tomber assez vite j'en étais certaine, il était quelque peu alcoolisé. Mais ne semblant pas abandonné alors que j'avais attendu plusieurs minutes déjà, je passe assez discrètement pour aller dans les loges. Il ne viendrait pas me chercher ici, aucun client n'avait le droit d'être ici. Je me précipite dans les loges, essoufflée, heureuse d'être enfin tranquille.

J’adore cette vie d’être humain ! On s’y amuse plutôt bien finalement et puis je me fonds plutôt bien dans la masse je trouve. Je parviens même à mettre ma condition de renarde à profiter dans mon travail et pour gagner une place parmi mes collègues. Comme quoi… Ma mère m’a réellement bien éduqué et la vie humaine n’est qu’un petit jeu amusant pour quelqu’un comme moi qui vit aussi longtemps ! Actuellement je suis dans les loges parce que je viens tout juste de sortir de scène. Mon spectacle plaît et moi je me plais à le faire alors je pense que c’est gagnant-gagnant pour le coup ! Je me regarde devant le miroir, je suis encore à moitié nue, mais ça ne me gêne absolument pas. En plus je suis seule ! Enfin ça… C’était avant que je ne détecte des bruits de pas, puis la porte qui se ferme et un souffle… Saccadé. Fronçant légèrement les sourcils je me retourne et fais face à une jeune femme. Penchant un peu la tête je la fixe, tandis que je suis toujours en simple string.

-Hm… Vous avez le droit d’être ici ?

On ne peut pas dire que j'avais beaucoup de chances avec les clients parce que ça commençait à arriver un peu trop souvent que les clients n'en aient jamais assez. Est-ce que ma nature de sirène veut ça ? Je veux dire, je les attire parce que je suis une sirène et ce serait pire si je me mettais à chanter mais... pourquoi maintenant ? En tout cas, je me retrouve à courir avec mes affaires un peu partout pour tenter de trouver une solution. C'était mon dernier client et c'est pas comme si je n'avais rien fait de la nuit, j'avais juste envie de rentrer dormir, prendre une bonne douche où je ne risquerais qu'on me surprenne alors que je me transforme en sirène. Je connaissais parfaitement les lieux mais j'avais vite atterrit dans la loge des strip-teaseuses. Alors que je refermais la porte, une une voix se met à me parler. J'avoue que je n'avais pas pensé au fait que quelqu'un pouvait être encore présent.

-Oui je travaille ici.

Je me retourne pour voir à qui j'ai à faire. C'est une jolie jeune femme, peu habillée mais je n'en ferais pas cas. Mais je ne la connais pas vraiment. Pourtant je connais à peu près tout le monde ici donc c'est étonnant.

En string et cache téton, je ne m’attendais pas à être dérangé dans ma loge et pourtant c’est ce qui arrive, mais heureusement je ne suis pas vraiment gênée. En même temps ce serait un comble de l’être devant une personne alors que je viens de l’être devant… Plus d’une cinquantaine de personnes, non ? Tout en la questionnant de façon calme je saisit un peignoir pour tout de même me couvrir un peu. Ça ne me gêne pas, mais peut-être qu’elle si ! Lorsqu’elle me dit qu’elle travaille ici, mon regard s’oriente alors vers elle et je souris en tendant ma main. C’est comme ça que les humains se présentent.

-Oh ! Je ne vous ai jamais vu ! Moi c’est Cassie, je suis ici depuis seulement quelques semaines… Et vous ?

Je suis du genre plutôt caché, en effet. Disons qu’une renarde s'est rusé, mais un renard n’a pas forcément besoin de passer par 4 chemins pour parvenir à ce qu’il veut et le faire. Cependant je remarque encore sa cage thoracique qui se lève rapidement.

-Ça va ? Vous avez l’air totalement essouffler !

Je dois dire que j'étais plutôt surprise de me trouver face à une femme quasi-nue. Je ne sais pas si je dois être gênée alors que nous avons la même anatomie, le même corps mais cela me fait bizarre parce que je n'ai pas l'habitude d'être face à une autre femme nue que moi. En général je refusais les plans à plusieurs, surtout quand il était question de rajouter des femmes. Je sais que je ne devrais pas me trouver ici mais c'était la seule cachette que j'avais pu trouver en peu de temps. Je ne pensais pas que ce client voudrait plus alors qu'il n'a pas payé pour et qu'en plus ma nuit de travail était terminée.

-Theodora, enchantée. J'étais là avant et je suis revenue il y a quelques semaines. C'est normal que nous ne nous soyons jamais vues étant donné que normalement les prostituées n'ont pas forcément le droit de venir ici.

Je prend sa main que je serre, c'était assez étrange. Je ne fais jamais ça avec les gens que je rencontre. Je lui explique gentiment mais c'est vrai que son visage ne m'était pas familier alors que je connaissais tout le monde ici. Evidemment, c'était logique. Elle était nouvelle ici, depuis quelques semaines.

-On peut se tutoyer ?

Je soupire et lui explique mon problème.

-Je peux rester ici un petit peu ? J'ai un client qui m'a poursuivit depuis les chambres et comme j'avais finis ma nuit de travail, j'essaie de lui échapper. Mais s'il te plait, ne dis rien à personne.

Maintenant entouré de mon peignoir je peux sentir dans sa voix, voir dans son regard et son attitude qu’elle se sent plus à l’aise qu’il y a quelques minutes lorsque j’étais complètement, ou quasiment, nue devant elle. Elle se présente et j’apprends plusieurs choses, qu’elle bossait ici et y rebosse, donc elle a arrêté fut un temps et surtout son métier. C’est une autre branche de ce club, une branche que je ne voulais pas pratiquer, hors de question de vendre mon corps ainsi a de simples mortels… Leur montrer et les frustrer ça oui, c’était plus amusant ! Alors intriguée, je reprends.

-Vous avez quitté le club longtemps ?

Avant que je n’ai eu le temps d’enchainer sur quoi que se soit elle me demande si on peut passer du « vous » au « tu » et je souris plus grandement encore avant de hocher la tête.

-Je suis pour ! Je trouve le vous un peu trop… Pompeux, je me croyerais dans les années 1800 encore…

Je roule légèrement des yeux avant de rire un peu. Je viens plus ou moins d’annoncer que j’ai quelques siècles déjà, mais vu qu’on m’a dit qu’ici c’était monnaie courante, le surnaturel, ça allait, normalement. Et puis je ne l’ai pas vraiment dit si jamais, je peux simplement dire « oh bah comme au cinéma ! » ou quelque chose du genre. Lorsque finalement elle me demande plus ou moins la permission ma tête se hoche doucement et je lui montre une chaise.

-Installes-toi et ne t’inquiètes pas je ne dirais rien… Je hais vraiment les Hommes et leurs façons de pensée que tout leur est permis et dû…

Je serre un peu les poings en disant cela, car je parle, oui oui,, des Hommes en général. Cependant quelque chose m’intrigue.

-Mais pourquoi tu ne veux rien dire ? Même pas aux patronnes ?

Je n'étais pas choquée par la nudité de la jeune femme en face de moi mais plutôt gênée par je ne couchais qu'avec des hommes et que je n'acceptais pas les plans à plusieurs donc forcément c'était un peu plus délicat pour moi mais passons. D'ailleurs, elle a bien dû le sentir puisqu'elle s'habilla avec son peignoir. C'est quand même bien mieux pour pouvoir tenir une conversation parce que sa nudité me rappelait trop ce que je faisais parce qu'en général on ne parlait pas quand c'était le cas. En soit je ne connaissais pas la jeune femme en face de moi parce que je ne descendais pratiquement jamais ici, sauf pour me préparer parfois car la lumière était meilleure ici et disposait de tout le maquillage dont on pouvait avoir besoin.

-Non pas longtemps, quelques semaines.

Je ne comptais pas m'étendre sur le sujet parce que je ne voulais pas mettre n'importe qui au courant de ma véritable nature, je suis trop méfiante. Une fois pas deux ! Je ne raconte pas ma vie à des personnes que je connais pas, ce serait stupide de ma part. Au pire, je peux toujours inventer une excuse pour mon absence de plusieurs semaines.

-Je n'étais pas née mais je trouve aussi. Nous ne sommes pas si vieilles pour se vouvoyer.

Au moins quelqu'un de mon avis et j'approuve complètement. Nous sommes jeunes toutes les deux donc l'âge du tutoiement. Le vous je le réserve aux personnes plus âgées que moi ou simplement à la patronne comme marque de respect. Je souris en m'installant sur une chaise. Je dois dire que ça me rassure qu'elle ne me jette pas à la porte. Je pose mon sac et mes affaires à mes côtés au sol en attendant. Et puis je ne suis pas en si mauvaise compagnie que ça. J'aime plutôt sa philosophie sur les hommes, ça change. Peut-être que nous allons bien nous entendre finalement ?

-J'aime beaucoup ton point de vue là-dessus.

Je parle bien entendu des hommes. Je ne sais pas si elle est humaine ou pas mais je sais qu'en tant que sirène, je suis encore plus sujette à ce problème que la majorité des autres personnes. Pas besoin de vanter l'aura et le physique avantageux de la sirène qui attire. On a une mauvaise réputation après tout.

-Parce que c'est un bon client et que... Enfin j'en parlerais à Eliaz certainement pour qu'il s'assure qu'il ne recommence pas ça trop souvent.

Je ne connaissais pas la femme face à moi, mais j’avais appris que les Hommes aimaient être habillés et voyant bien son petit malaise, j’avais fini par le faire. En tout cas une chose est sur… Ça ne me surprend pas qu’elle travaille ici parce qu’elle est vraiment belle, bien que j’apprends qu’elle a fait faux bond au club… Quelques semaines. En tant que renarde je me retrouve forcément intriguée, mais je le fais savoir en toute… Ingéniosité !

-Oh… Rien de grave j’espère ?

Lorsque je lance finalement une phrase qui n’a l’air de rien… Je découvre qu’elle n’est pas aussi âgée que moi. Donc soit c’est une femme humaine, soit elle est une créature qui ne vit pas très longtemps ! Je savais qu’au club les créatures surnaturelles étaient courantes et que dans les employés généralement on le savait, mais il y avait des exceptions… Comme tout dans la vie ! Un sourire apparaît simplement sur mes lèvres.

-Parfait alors !

Lorsqu’elle me raconte son problème, je me sens forcément concernée et je ne peux m’empêcher de lâcher ma façon de pensée qu’elle semble approuver, éveillant pleinement ma curiosité.

-Ah oui ?

Ma petite questionne, qui n’en était pas une au final, l’emmenais à vouloir m’en dire plus… Après tout… Je voulais savoir à qui j’avais à faire ! Je m’installe finalement sur une chaise et la regarde à nouveau lorsqu’elle me parle d’un homme et je souris.

-Eliaz ? Ton copain ?

C'était toujours délicat pour moi de voir une femme nue, c'est idiot et débile je le sais, surtout dans un endroit comme le club. Je n'étais pas non plus attirée par les femmes donc je n'avais pas forcément d'explication plausible mais ça me gênait, c'était la chose la plus sûre. Heureusement elle comprit assez vite et mit un peignoir. J'avais toujours l'habitude d'être seule et je n'assistais jamais à ce qui se passait en bas donc m'habituer à la nudité des autres était dur. Quand j'étais sirène, c'est différent aussi. Quoi qu'il en soit, il semblerait que j'ai piqué sa curiosité avec ce qui s'était passé au club il y avait quelques temps maintenant.

-Je n'ai pas vraiment envie de m'étendre sur le sujet.

Je ne le dis pas méchamment mais je n'ai pas envie de revivre la situation et la galère dans laquelle elle m'avait mise. Si elle travaillait ici, elle aurait dû être au courant de ce qui s'était passé mais elle ne l'était pas. Soit les patronnes avaient fait le silence dessus, soit elle était nouvelle. Maintenant que j'y pensais, les deux solutions étaient logiques et s'emboîtaient l'une à l'autre. D'une part je remerciais Lilith de n'avoir rien dit sur ce qui s'était passé et ça avait été la meilleure chose à faire. Je suis sûre que c'était par la peur d'une mauvaise réputation de l'établissement.

-Nous travaillons ensemble donc ce serait bête de se vouvoyer.

Je ne vouvoyais personne ici à part la patronne évidemment. Question de respect. Le fait que la jeune femme m'accorde l'asile le temps que ça se calme me rassurait. Toute fois je ne sais pas comment cela allait se terminer et si le client allait aller se plaindre. Ce serait vraiment le comble mais de nos jours ils se croient permis d'agir en toute impunité.

-Oui, c'est un peu comme cela que je le ressens surtout avec le travail que je fais. Malgré tout, je me dis qu'il y a des hommes différents.

Je n'étais pas anti-hommes à cent pour cent mais juste ceux qui abusaient de nous par le simple fait de payer. Puis je suis carrément surprise lorsqu'elle me demande si Eliaz est mon petit copain, oh que non. Non pas que ça me dérangerait parce qu'il est séduisant et bel homme mais je ne pense pas que ce soit possible.

-Mon... Quoi ? Non pas du tout ! Ce n'est pas mon copain, loin de là.

J’étais une renarde et partant de ce principe j’étais vraiment curieuse en plus d’être rusée. Seulement ma curiosité devrait attendre pour le moment puisque la jolie brune presque hypnotique ne semblait pas vouloir parler de tout ça. Je pourrais insister, mais ça ne servirait à rien ! Je ne pourrais que la braquer et mettre une mauvaise ambiance et ce n’est pas ainsi que j’obtiendrais des informations alors ma tête se hocha tout simplement alors qu’un « ok ! » presque joyeux s’échappais de ma bouche. Comme si ce n’était rien, rien de grave en tout cas. Un petit rire m’échappe finalement lorsqu’elle me dit que se serait idiot de se dire « vous » quand on travaille ensemble, même si ce n’est pas tout à fait le cas, ce n’est pas grave ! Ma tête se hoche donc de nouveau et je reprends.

-Parfait alors ! On est d’accord là-dessus !

Je n’avais pas grand-chose à ajouter de plus. D’autant plus que l'interaction sociale et humaine était pour moi encore un mystère, même si j’en avais vécu des années ! Lorsqu’elle confirme mon point de vue sur les hommes et qu’elle me dit qu’elle le ressent surtout à cause de son travail, ma tête se penche légèrement sur le côté.

-Pourquoi ne pas changer de branche alors ?

Finalement je semble faire une boulette lorsque je demande si ce fameux Eliaz, que je ne connais pas, est son copain. Elle a une réaction si vive que ça me fait rire.

-Il est si affreux que ça en réalité pour avoir une telle réaction ?!

Je ris encore un peu et reprends.

-Excuse-moi alors ! Qui c'est ?

Si la patronne et moi n'en avions parlé à personne, hormis aux principaux intéressés c'était pour une bonne raison. On ne voulait pas de scandales et encore moins que ce genre de choses arrivent à nouveau. Je ne voulais pas insister sur cet événement plutôt traumatisant pour moi puisque j'avais cru que j'allais finir dans un bocal comme une expérience. J'avais pris de nouvelles dispositions pour que cela n'arrive plus jamais. C'était du passé maintenant et je voulais me concentrer sur l'avenir qui serait peut-être un peu mieux, plus radieux. Oui c'était du passé et il ne servait à rien de se remémorer de mauvais souvenirs qui ne faisait que raviver la douleur et rappeler tout ce qui aurait pu se passé de tragique pour moi et les autres créatures surnaturelles. J'ai comme un soupir intérieur rassuré de voir que ma collègue abandonne ce sujet de conversation. Peu de personnes le savait et même les personnes proches ne le savaient pas non plus donc je n'allais pas le dire à une inconnue.

Je la regardais alors qu'elle me disait qu'elle était d'accord sur le "tu", au moins une chose de faite. Puis mon regard se pose à nouveau sur elle alors qu'elle me demande pourquoi je fais encore ce métier et que je n'en ai pas changé. Si seulement c'était aussi simple, à moins que ce ne soit moi qui rende les choses compliquées.

-Pour le moment je ne peux pas financièrement et je ne sais pas encore dans quoi m'engager si je ne fais plus ce métier.

J'avais fais de bonnes connaissances grâce à ce métier qui aurait pu en rebuter d'autres. Imaginer sa vie autrement, avec un autre travail plus gratifiant et mieux payé peut-être, j'avais un peu de mal. Ce n'était pas encore concret, qu'un simple rêve inatteignable pour l'instant. Il fallait aussi trouver dans quoi j'aimerais travailler, en omettant tout ce qui est en rapport avec l'eau.

-Non il n'est pas affreux loin de là, il est même pas mal physiquement. C'est plutôt ce qui se rapproche le plus d'un ami.

C'est vrai que ma réaction pouvait paraître à confusion mais elle m'avait tellement surprise avec cette question. J'avais l'impression qu'elle s'incrustait dans les petits détails pour me faire avouer certaines choses mais ses réactions étaient plutôt amusantes.

-Sinon il travaille ici, le ménage je crois.

Je ne suis pas sûre mais je le voyais peu quand je travaillais.