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Le crépuscule d'un loup voit se lever l'aube d'un humain [Leiv]

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Mar 14 Mai 2019 - 16:04



Vingt-et-une heure.

Le temps passait trop vite à mon goût, et ça ne me plaisait pas du tout. Car qui disait pleine lune, disait transformation en une identité que je haïssais. Celle d’un loup, d’un monstre, d’une… atrocité sans nom. Lily, ma thérapeute, qui faisait partie de la même espèce que moi, aurait pu me joindre. Cependant, je refusais toujours ses propositions, trop honteux à l’idée qu’une autre personne me voit me changer.

Alors que je m’engouffrais de plus en plus dans les bois, je tentais de nier les tremblements qu’émettaient mon corps. Mon cœur battait à tout rompre et je commençais à avoir chaud – et pourtant, ils avaient annoncé neuf degrés cette nuit. Vingt-et-une heure trente. Je n’arrêtais pas d’apercevoir la lune de là où j’étais, ça me rendait anxieux. Une fois un repère trouvé, j’y déposais mon sac et me mis à me déshabiller. Les secondes suivantes furent difficiles, car la transformation avait commencé.

La douleur me fit cambrer dans un cri tandis que la fourrure prenait le dessus. Les craquements d’os faisaient un bruit pas possible, mais je m’en moquais car j’avais mal en cet instant. Vingt-et-une heure quarante, j’étais enfin transformé, libéré de cette souffrance ridicule. La pleine lune, dans mon cas, se déroulait toujours de la même manière. Courir, errer, dormir, m’ennuyer.

L’aube arriva bien vite. C’est avec soulagement que je repris ma forme humaine, puis vint m’habiller. Fort heureusement, je retrouvais toujours mon coin. Je reposais donc mon sac sur mon épaule, heureux de partir de là… mais alors que je me dirigeais hors de la forêt, mon pied buta contre quelque chose et je manquais de peu d’injurier. Ce n’était pas quelque chose, mais quelqu’un, que je crus mort pendant un court instant.

Je secouais le garçon par l’épaule. Qu’est-ce qu’il fichait là, lui ? Surtout lorsque le soleil venait à peine de se lever. Si je paraissais impassible, c’était parce que cette pleine lune m’avait vidé de mon énergie. Mais j’étais tout de même surpris de voir un humain (un humanoïde, pardon) allongé là.

– Hé, commençais-je.

Cette fois, je l’agitais un peu plus fort.

– Petit, c’est dangereux de rester là.



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Mar 14 Mai 2019 - 18:08
Je ne le faisais plus très souvent, depuis que j'étais à Oslo. Enfin, je ne l'ai jamais vraiment fait de manière excessive non plus, mais... ça me fait du bien. J'avais bossé une bonne partie de la nuit sur un programme où la sécurité devait être sans faille, le genre de truc qui prend bien la tête comme il faut. Une concentration intense sur plusieurs heures. Pas de musique, pas de distraction, même pas de surveillance simple à côté pour ça. Juste ma tasse de café qui se remplit indéfiniment. Même Darkweb ne peut pas venir dormir sur mon bras quand je suis lancé dans ce genre de truc. Du coup, j'ai commencé à sentir la fatigue monter au moment où l'aube est arrivée, et puis... j'ai eu cette envie soudaine.

Alors me voilà. Au milieu de nulle part, juste les oiseaux, le vent dans les feuilles, et moi, allongé sur le sol, les bras en croix. J'inspire profondément, peut-être une ou deux fois, pas plus et... raide, endormi. Je n'ai jamais vraiment de problème de sommeil, je m'endors facilement quand je me couche, et j'arrive à me maintenir éveillé de jour comme de nuit quand il y en a besoin. Alors peu importe si le soleil se levait et éclairait déjà la forêt, pour moi, c'était l'heure de dormir, et je pouvais rester comme ça des heures.

Ou... pas. Je me réveille en sursaut, un type au-dessus de moi. Je crois qu'il me secouait l'épaule. WTF ? Qu'est-ce qu'il fout là, lui ? C'est un oiseau tombé du nid ou quoi ? Pis de quoi il se mêle, je reste où je veux, non, c'est moi que ça regarde ! Je secoue un peu la tête et cligne plusieurs fois des yeux, le temps que mon cerveau sorte du mode veille.

- Euh... ce serait plus dangereux au milieu de la route ou sur les rails, plutôt, non ?

Bon, c'est vrai, la forêt c'est plutôt plein de machins comme des loups-garou et des vampires à la recherche de loup-garou pour devenir immortels et de dragons qui cherchent des montres et probablement de nymphes assoiffées de... d'eau ? J'imagine que ça peut être dangereux, une nymphe assoiffée, quand on est un alevin ou un têtard. Mais en journée, on risque pas de rencontrer grand chose, normalement. Enfin, si, un humain perdu, apparemment. Quoi que... peut-être pas si humain que ça, mais moi même n'était pas si surnaturel que ça, mon radar à surnat est moins aiguisé que celui des autres comme mon petit loup ou le lézard ailé.

Je me redresse en m'étirant, mais j'ai pas assez dormi, et je commence à tousser. Bordel...

- Vous êtes perdu ? On est plutôt loin du chemin, là.

C'est pour ça que j'étais venu là précisément, d'ailleurs.
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Jeu 16 Mai 2019 - 13:17



Il se réveilla en sursaut, et je manquais de faire pareil. Au moins, il n’était pas mort. Je l’avais appelé « petit », mais il n’avait pas l’air d’être un adolescent. Il devait avoir la vingtaine, sûrement. Sa remarque, pertinente, me fit réfléchir un instant. Par dangereux, je pensais plutôt à des créatures surnaturelles, et un humain – enfin, ce qu’il avait l’air d’être – ne pensait forcément pas à ça.

– Euh… oui, effectivement, fis-je, un peu gêné. Les forêts norvégiennes sont quand même réputées sauvages, ajoutais-je.

Pour ma part, je n’avais rencontré qu’un seul troll dans les parages, et ce en six ans de vie de loup. Lorsqu’il s’était mis à tousser, je vins donner une tape sur son dos, en pensant que ça pouvait aider. Maintenant qu’il était redressé, je le trouvais bien pâle. Il avait vraiment dormi ici, cette nuit ? Je n’avais pas senti d’humains durant mon errance. Il me demanda si j’étais perdu.

– Non, pas vraiment. Je rentre d’une randonnée, du coup j’ai cru que vous étiez mort.

Ça y est, je me sentais gêné. Ce n’était pas mon genre d’engager des conversations et encore moins de les tenir. Il devait probablement se demander pourquoi je restais là, mais il était inquiétant ce petit à être tout pâle.

– Vous faites souvent ce genre de choses ? Je veux dire, dormir dans la forêt.

J’ajoutais, les sourcils froncés :

– Vous vous sentez bien ?

Si je posais autant de questions, c’était probablement parce que j’avais été flic par le passé. Ce métier restait ancré en nous, les habitudes ne partaient pas facilement. De plus, il m’avait l’air… familier ? Son visage me disait quelque chose. J’avais envie de lui demander si on s’était déjà croisé, mais là j’aurais vraiment l’air d’un type étrange.

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Jeu 16 Mai 2019 - 15:07
C'est vrai que ça peut surprendre, de tomber sur un type comme moi étalé au milieu de nulle part, comme ça, sans rien autour. Mais que voulez-vous, j'ai jamais vraiment été quelqu'un de vraiment normal. Je suis trop surnaturel pour les humains, trop humain pour les surnaturels... c'est à se demander si j'ai vraiment une place dans ce monde. Enfin, oui, j'en ai une, et je dois dire que je l'aime beaucoup, la place que je me suis trouvée. Mais je comprends la réaction du bonhomme. Et je souris à sa réponse.

- Je suis certain qu'un troll m'aurait réveillé plus facilement que vous et à des kilomètres, vous inquiétez pas !

Si c'est un humain qui n'a jamais croisé de créatures surnaturelles, il pensera que je plaisante. La Norvège et son folklore, en plein milieu de la forêt, quoi de plus naturel ! Si, humain ou non, il en a connaissance, ça le fera peut-être moins rire, surtout s'il pense que je suis un humain qui plaisante à propos de sa propre culture.

Je tique un peu à sa réponse, quand je lui demande s'il est perdu. Il rentre de randonnée ? Quelle heure est-il, maintenant ? Je ne sais pas trop combien de temps j'ai dormi, mais je suis parti du QG vers six heure trente, et il ne doit pas vraiment être plus de neuf heure... si ? Mais je préfère réagir sur la fin de sa phrase en continuant sur ma lancée humoristique.

- Et bien, pas aujourd'hui, apparemment ! Enfin, la journée n'est pas terminée...

Je devais avoir l'air sacrément con, pour le coup. Ou suicidaire. Ou juste un peu con. Ce qui expliquait certainement son air embarrassé. Je continue de rire un peu, comme pour me moquer de moi-même, avant de froncer les sourcils en même temps que lui. Pas par rapport à ce qu'il disait, mais sa tête me disait quelque chose.

- De temps en temps... Dites-moi... vous viendriez pas de Trondheim, par hasard ?

Son accent, contrairement au mien, me disait que non. Mais je suis plutôt du genre physionomiste (c'est même mieux vu mon boulot dans la surveillance et le renseignement...), et il me manquait plus qu'un ou deux détails pour arriver à me le remettre, et...

Et bordel. J'aurais dû me taire. Le détail qui manquait, c'était l'uniforme.
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Ven 17 Mai 2019 - 15:30



Est-ce qu’il venait vraiment de faire une blague sur les trolls ? Tandis qu’il me souriait, j’hésitais à faire de même. Peut-être qu’il plaisantait, et qu’il ne faisait pas allusion aux vrais trolls des environs. Pour éviter qu’il me prenne pour un fou, je jouais l’humain qui n’avait pas compris son sous-entendu (et ce, s’il y en avait un) :

– C’est que vous avez un sommeil drôlement lourd, taquinais-je aussi.

Il me demanda si j’étais perdu. Bien évidemment, la seule réponse qui me vint à l’esprit était que je venais d’une randonnée. Je pouvais pas lui dire « je viens ici à chaque pleine lune pour me transformer en loup sauvage ». Lorsque je lui fis part que je le pensais mort, sa réponse me surprit. Ce gosse avait un humour des plus particuliers…

– Tant mieux, n’est-ce pas ?


Pourquoi… est-ce que je venais de dire ça ? C’est pour ça que Lily me disait que j’étais incapable d’avoir des amis, tiens. L’ambiance devint un peu trop gênante à mon goût, puis je me mis à réfléchir. Il me disait quelque chose… cette pâleur, ces cernes, ce physique… puis, il me posa LA question qui me fit réagir.

– Tu es le fils d’Einar ! m’exclamais-je, en lâchant le vouvoiement. Le petit Leiv qui vivait à côté d’Anniken Solberg.

Oui, je m’étais rappelé tous ces noms. Ce n’était pas rien, comme affaire, il fallait le dire. Un père alcoolique, une vieille dame qui m’offrait parfois des tartes, et un enfant qui devait subir mes allées et retours. Je n’étais probablement pas un bon souvenir, pour lui. Maintenant que je m’étais souvenu de Leiv, les images de son père vacillant me revinrent. Si au début je l’emmenais tout le temps au commissariat, j’avais commencé à avoir de la peine pour lui. Je le ramenais chez lui, plutôt que de le coffrer. La bonne vieille époque à Trondheim…

– Comment va ton père ? demandais-je, un peu gêné.


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Sam 18 Mai 2019 - 10:09
C'était un peu... surréaliste. Moi, le geek qui sort peu mais qui a besoin d'un peu d'air de la forêt, s'éloignant volontairement des sentiers battus, face à celui qui s'était annoncé comme randonneur, aux premières heures de la matinée. Le tout au milieu de nulle part, à parler de troll et de la chance de pas être mort. Avant de réaliser qu'on se connaissait.

Enfin, se connaître, c'est vite dit. Ça fait combien, maintenant ? Dix ans ? Douze ans ? Dès que je lui parle de Trondheim, il me reconnaît, et j'en suis presque... déçu ? C'est vrai que me rappeler de mon enfance, c'est jamais trop une partie de plaisir en fin de compte. J'aime mon père, même si personne ne se rend compte de tout ce qu'il a fait pour moi. Et je parle pas de la prison, non. C'est un raté, mais il n'a pas été un mauvais père. Pas vraiment, en tout cas. Il a foiré beaucoup de choses, mais jamais je ne me suis senti abandonné ou pas aimé par lui. Enfin, presque jamais... c'est pas vraiment que je me sentais délaissé, mais... disons qu'il a tout abandonné dans la vie, sauf moi. C'est d'ailleurs certainement pour ça que l'autre seule chose qu'il n'a pas abandonné, c'est la vie elle-même.

Du coup, tomber sur Monsieur Halstead comme ça par hasard en pleine forêt était déjà pas mal inouï, mais en plus, fallait que je me prenne une baffe de souvenirs en pleine gueule. Le genre de réveil qui te donne juste envie de te recoucher, en somme. Mais je décide de préférer en rire pour l'instant.

- Le seul et unique !

D'ailleurs, ma toux qui recommence en est une preuve supplémentaire, s'il en fallait une. Même si c'est quelque chose qui peut paraître facile à imiter... en fait, non. Ma toux est assez particulière, surtout quand je me mets à cracher. Enfin, là, ce n'est pas le cas. Le traitement de Nothing n'est pas aussi efficace que ce que j'aurais espéré, mais je crache beaucoup moins, c'est un fait.

Mon sourire s'efface légèrement, ou plutôt se convertit en une expression un peu plus amère, et je hausse les épaules dans une moue un peu résignée, quand il me demande des nouvelles du paternel.

- Il fait ce qu'il peut... c'est-à-dire pas grand chose. Son barman n'est pas près de faire faillite en tout cas.

J'allais lui demander ce qu'il en était de sa femme, mais je remarquais qu'il n'avait plus d'alliance. Je fronçais un peu les sourcils, réfléchissant, non pas à ça, mais à l'autre chose... à ce qu'il fait là... à son excuse donnée... au fait que je n'avais jamais remarqué avant qu'il puisse être... pas tout à fait humain. Se pourrait-il que...? Non, quand-même pas...? Il n'y a pourtant pas trente-six solutions. Quelque chose a changé, et mon "surnat' radar" n'étant que celui d'un "human-ish" que je suis, je ne peux que faire des suppositions. Et la logique me dit que s'il était devenu vampire, je l'aurais remarqué par d'autres indices. Bordel ! Mais oui ! Quel con ! Bien sûr ! Cette nuit, c'était...

Je m'humidifie un peu les lèvres et sourit à nouveau.

- Et vous ? La nature autour de Trondheim vous manque, pour que vous vous baladiez comme ça de si bon matin ?
Leiv Myklebust
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Dim 19 Mai 2019 - 20:23



« Le seul et unique », ça pour l’être… avec un humour comme le sien et un intellect plutôt poussé, il était un jeune homme bien particulier. C’était Einar qui vantait les capacités mentales de son fils, à vrai dire. Je n’avais jamais osé parler à Leiv, à part pour dire « prends soin de ton père, petit ». En tout cas, il avait l’air toujours autant faible. A chaque fois que je le voyais à Trondheim, c’était pâle et toussotant. Il avait une sorte de maladie ?

– J’ai de l’eau, si tu veux, commençais-je tout en sortant la bouteille de mon sac.

Je la dépose près de lui, la question que je venais de lui poser à propos de son père ne le réjouissait pas. J’aurais dû éviter de rentrer dans le tas… j’apprends, avec déception, qu’Einar n’avait pas abandonné l’habitude de trop boire. Je pouvais pas le blâmer à présent, j’étais aussi devenu un amoureux des liqueurs.

– Oh… désolé d’avoir posé cette question, j’étais curieux.

Ce fut à son tour de m’interroger. Soit j’étais parano, soit il essayait de jouer les inquisiteurs. Je mis quelques secondes pour répondre, je ne voulais pas non plus lui dire « bah en fait, ma femme m’a quitté et un loup m’a mordu y a quelques années ».

– C’est un peu… compliqué. Je suis plus flic et j’ai décidé de déménager ici, mais vu qu’Oslo est bien trop bruyant pour moi, j’aime me balader ici. Pour me libérer l’esprit.

Je ne savais pas si je mentais bien ou mal, mais mes mots étaient sortis tout seul. Après tout, c’était une semi-vérité. La capitale était réellement trop bruyante, mes nouvelles oreilles avaient du mal à supporter autant de sonorités. Je n’étais effectivement plus policier, mais je ne me promenais pas dans les bois par pur plaisir. En fait, je n’aimais pas la nature.

– Qu’est-ce que tu es devenu ? demandais-je pour changer de sujet. Enfin, tu n’es pas obligé de répondre si c’est trop indiscret.


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Lun 20 Mai 2019 - 16:31
C'est toujours un peu gênant pour moi, de fréquenter des gens trop longtemps. Quand ils me voient pour la première fois, je suis juste un gars qui tousse, qui doit sortir d'un mauvais rhume. Mais quand on me voit trop souvent, ou vraiment enrhumé, là... on me voit comme une petite chose fragile. Ce que je ne suis pas, putain ! Pourquoi personne ne me prend au sérieux quand je tente de leur expliquer à quel point je suis dangereux ? Bon, en fait, en vrai, ça va, les gens comprennent, quand je leur fais des menaces en mode sarcastique, sans en avoir l'air. Quand je veux faire peur, j'y arrive, mais aux premiers abords... je suis juste un gamin malade.

Je le remercie pour l'eau, et je décide même d'en boire un petit peu en le remerciant. Sans doute parce que j'estime que je peux avoir confiance en lui. Enfin je crois. Enfin si je me plante et que c'était un putain de traquenard, bordel que j'aurai été putain de con. Pour le coup, ce serait mérité.

- Oh, faut pas être désolé. C'est mon père, vous le connaissez... il a des hauts et des bas.

Enfin, des bas et des très bas, plus exactement. Mais c'est vrai qu'il y a toujours des périodes où il boit moins. Pas au point de passer une journée entière sobre, mais au point que ça ne se voit pas qu'il ait bu. Quand il a un boulot qui lui plait à peu près, par exemple. Quand il n'a pas d'autre choix que de s'en trouver un, aussi. Quand j'étais hospitalisé. Ce genre de choses...

Alors comme ça, il n'est plus flic ? Après tout, si mes déductions se rapprochent plus ou moins de la réalité... ou pour n'importe quelle autre raison, en fait.

- Je comprends ! C'est pour ça aussi que je suis venu m'étaler par ici...

J'avais faillit lui dire quelque chose comme "pareil pour moi !" mais j'ai finalement opté pour une autre formulation. Je voulais pas qu'il s'imagine ce que je suis en train de s'imaginer à son propos. D'ailleurs... je me demandais s'il pouvait ressentir ce que je pouvais ressentir, à propos du surnaturel, maintenant qu'il en faisait potentiellement partie. Pas que je le sente à chaque fois, mais... comprendre un petit quelque chose sans l'expliquer totalement. Peut-être que je me plantais, mais en tout cas... y'avait un truc. Est-ce qu'un sort qu'on aurait lancé sur lui pouvait faire cet effet là ?

Heureusement (ou pas, d'ailleurs, ça me frustre de ne pas savoir!), il change de sujet. J'affiche alors mon plus grand sourire (avec le plus grand charme légué par ma mère, donc), parce que si y'a un truc que j'aime dans la vie, c'est bien mon job. Même si je ne peux pas vraiment dire ce que je fais réellement.

- Je suis dans l'informatique !

Au moins, c'est même pas mentir.

- Et vous ?
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Mar 21 Mai 2019 - 12:22



Je le regardais boire de l’eau avec un air quelque peu inquiet, puis l’écoutais. Des hauts et des bas… je n’avais vu que les bas, en même temps on ne faisait pas vraiment connaissance. J’étais juste là pour le ramener chez lui sain et sauf, ce qui incluait de parfois utiliser la force avec lui. C’était un petit gars bien particulier, ce Leiv. Je ne le connaissais pas tant que ça, voire presque pas du tout, mais je sentais qu’il n’était pas comme les autres. En tout cas, quand il était un gamin.

– C’est vrai. Enfin, je n’ai connu que ses pires moments.

Ce n’était pas la chose à dire au fils d’Einar, mais c’était la vérité – de plus, c’était bien mon genre d’être trop franc. Malheureusement pour moi, on changea de sujet sur ma personne. Si je pensais que Leiv avait l’air maladif, je ne devais pas être en reste. Mes cernes devaient être tirés un maximum et je sentais l’approche d’un rhume, chose typique, pour ma part, après une pleine lune.

– Tu habites en plein Oslo ? demandais-je, ne me demandant pas si c’était une question indiscrète.

Peut-être qu’on était même voisins et qu’on ne le savait pas… après tout, je vivais la nuit et je dormais le jour. Mais si c’était le cas, ce serait une trop grosse coïncidence. Le monde n’était pas si petit que ça ! A mon tour de l’interroger, à présent. Je n’aimais pas qu’on parle de moi et je voulais en savoir plus ce qu’était devenu le fils d’Einar.

Dans l’informatique ? Pourquoi ça ne m’étonnait pas ?

– Et ça va, tu aimes bien ?

Une autre question me traversait l’esprit : pourquoi est-ce que j’essayais d’être… ami avec lui ? Non, pas ami. Plutôt je ressentais une sorte d’affection envers ce petit gars, je me sentais désolé d’avoir coffré son père plusieurs fois. Je voulais être sûr qu’il me haïsse pas. En tout cas, son sourire – qui était charmant, fallait le dire – me rassura un peu.

– Je suis devenu barman, répondis-je, un peu gêné. Je sais, c’est très différent du métier de policier.

Soudain, pour une raison mystérieuse, j’eus envie de le renifler. Ce que je fis, en espérant ne pas me faire avoir et me faire prendre pour un timbré. Son odeur était… spéciale. Je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus. Le problème, c’était que je n’étais pas un pro des races surnaturelles. A vrai dire, dans ma tête car je refusais obstinément d’en savoir plus, seuls les loups-garous existaient.

– Ton père habite toujours à Trondheim ? Après avoir déménagé à Oslo, je l’ai complètement perdu de vue, ce serait bien que je lui rende une visite une fois. S’il se rappelle de moi, bien entendu. Ça fait quoi… onze ans, qu’on ne s’est plus vus ?

A présent, je m’étais assis à côté de lui. Et s’il voulait que je dégage et que je lui fous la paix ? Il avait clairement dit qu’il était là pour être loin des bruits et je venais de le déranger… il n’avait pas l’air trop préoccupé par ma présence, à moins que ce ne soit moi qui ait du mal à lire les émotions des gens.


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Mer 22 Mai 2019 - 10:41
Mon père avait-il des bons moments ? Ouais... mais le truc c'est que je suis probablement la seule personne au monde qui puisse en témoigner. Peut-être les voisins, de temps en temps... avant qu'il ne descende au bistro. Et encore... Il n'a pas de mauvais fond. Il est juste... malade. Probablement dépressif avant d'être alcoolique, alors le résultat n'est pas top. Il a pas été le super papa gâteau dont certains enfants peuvent rêver, mais c'était pas non plus le père absent ou inexistant. Évidemment, c'est pas tellement le genre de discours que je tenais quand j'étais ado. Mais j'avais pas encore atteint la puberté, au temps où Monsieur Halstead ramenait le paternel à quatre pattes. Je lui souris un peu, mais ne réponds rien, quand il me dit n'avoir connu que ses pires moments. C'était un peu son boulot, après tout, non ? Voir le pire côté des gens. C'est un peu le mien aussi, en quelques sortes... Heureusement, on change de sujet.

- Ouais, en plein centre. J'ai mon boulot pas loin, alors question verdure... ça se pose là. Et vous ? Vous étiez originaire d'Oslo de toute façon, non ? Vous êtes revenu depuis longtemps ?

Pas que j'ai absolument besoin de la nature, mais... en fait si. C'est juste pas vraiment une passion, juste un genre de quelque chose au fond de moi. C'est pas mon élément, mais y'a un truc. Je sais juste pas expliquer quoi, même si j'en connais l'origine certaine. Par contre, je ne suis pas franchement bavard, d'habitude. Poser les questions non plus, c'est pas une habitude... même si je m'en pose plein, je trouve les réponses tout seul. C'est mon job. Et putain, ouais, je le kiffe.

- J'adore ! Je suis dans une boîte qui fait des trucs assez diversifiés, alors je m'ennuie jamais !

Et c'est le moins qu'on puisse dire. J'ai quelques personnes qui font ce que je leur dis, même si j'ai du mal à déléguer certains trucs, et pour ce qui est des agents de terrain... ils me font chier la plupart du temps, mais je leur rends bien. On rigole plutôt pas mal, au final.

- Barman ? Oh, ça doit pas vous changer tant que ça au final... mon père vous manquait trop ?

Je ris un peu. À un moment, il faut savoir plaisanter même sur les pires trucs, parce que sinon, on se morfond dans la misère. Enfin, je dis ça, c'était pas encore bien méchant, comme pointe d'humour. Et puis mon père... bah c'est mon père. Il est pas méchant. Et même bourré, on finit souvent par le trouver attachant quand-même... c'est juste un paumé qui a perdu toute fierté à part son fiston. C'est un coup à en avoir honte, hein ? Aujourd'hui, je m'en fiche un peu... personne ne peut mesurer l'étendue de tout ce qu'il a fait pour moi malgré tout...

- Ouep, toujours à Trondheim ! J'ai fini par lui acheter un petit appart, comme ça au moins il n'a plus de problème de loyer... Vous bossez où ? Je lui ai proposé de venir passer quelques jours chez moi, on pourra passer vous voir.

Ouais, enfin, je lui ai proposé de venir quelques jours à condition de rester sobre. Même si je sais que ça n'arrivera jamais, j'aimerais autant éviter de le ramener dans un bar, en fait. Quoi que... s'il peut être avec un barman qui le connait pendant que moi je suis au boulot... je suis en train d'inventer un nouveau concept : le poivrot-sitting.
Leiv Myklebust
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Ven 24 Mai 2019 - 12:07



Mon appartement devait être proche du sien, s’il vivait au centre. Leiv me demandait ensuite si j’étais originaire d’Oslo, puis si j’étais revenu depuis longtemps.

– Tu es plutôt tranquille, tant mieux, dis-je avec un sourire. De mon côté, je suis revenu depuis… ça doit bien faire six ou sept ans, je pense. J’ai vécu à Oslo avant Trondheim, effectivement. Mais il faut le dire, Trondheim me manque un peu. C’était une chouette ville.

Enfin, avant que l’autre connasse me pousse à déménager. Je refusais de voir son visage dans les environs. Je me demandais d’ailleurs si elle vivait encore-là bas, avec son petit copain. Leur vie n’avait pas dû être tranquille en tout cas, elle avait quand même brisé une famille. Pour changer de sujet, et m’aérer l’esprit, je demandais à Leiv s’il se plaisait à son travail. Satisfait de la réponse, je lui fis un autre sourire.

– Content d’apprendre que ça te plaise, c’est rare de voir ça.

Je lui fis part de mon métier, moins passionnant de ce que croyaient les gens. Être barman, c’était surtout nettoyer les verres, puis les remplir et rester debout comme un piquet à attendre les prochaines commandes. Je devais parfois écouter les lamentations des gens saouls, parfois, et ça, ça m’ennuyait plus que tout.

Face à sa plaisanterie, je me mis à rire doucement aussi.

– Un peu. Il n’y avait pas de réelle criminalité à Trondheim, alors ton père me permettait de sortir de la routine. Disons qu’il avait un bon sens de l’humour.

Einar n’était pas une attraction ou quoi que ce soit, mais c’était différent de s’occuper de lui. Il était pas mal étrange comme homme, quand il était bourré, je l’entendais marmonner des trucs. Il disait qu’il avait foiré sa fonction de gardien ou je ne sais quoi, qu’il avait laissé Cava… Calv… je sais plus qui dans la merde. Un charabia, en somme.

J’étais heureux d’apprendre que Leiv prenait soin de son père. C’est pour ça que ce dernier tenait tant à lui.

– Il doit être fier d’avoir un fils comme toi, dis-je avec sincérité. Et je bosse au Paradise Night Club, je sais pas si tu connais cet endroit. C’est assez particulier comme boîte de nuit.

Il me proposa ensuite de passer me voir avec Einar, ce que j’acceptais bien entendu avec joie :

– Ça me ferait plaisir, comme ça on pourrait reprendre contact.

J’ajoutais, taquin :

– Peut-être que j’irai boire un verre avec lui. A condition que je ne doive plus le porter comme avant, il est lourd ton père.



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Dim 26 Mai 2019 - 11:02
J'aurais beau dire ce que je veux, à propos des mauvais souvenirs et du reste, je continuerais d'être attaché à Trondheim. Après tout, c'est là que je suis né, d'après mes papiers. En réalité aussi, je ne dois pas avoir vu le jour bien loin. C'est une chouette ville, c'est vrai... c'est juste... douloureux, sans doute. Je ne réponds rien de spécial lorsqu'il me confirme qu'il était déjà originaire de la capitale, et on en vient à nos boulots respectifs. Je ne peux jamais vraiment dire ce que je fais, mais je n'ai en général pas réellement à mentir non plus. Et puis dès que je commence à parler de codage, je perds mon interlocuteur la plupart du temps, alors le sujet s'estompe et je n'ai pas à raconter trop de connerie. Je passerais sans aucun problème au détecteur de mensonge ! Enfin, de toute façon, c'est pas comme si ce truc était fiable...

Du boulot, que le sien n'a pas trop l'air de passionner (je ne le questionne d'ailleurs pas à ce sujet, j'imagine que pour passer de flic à barman il a du arriver quelque chose dont il n'aura pas forcément envie de parler), on passe à... mon père. Son sens de l'humour ? Hum, oui, peut-être. Je ne sais pas trop comment il est avec les autres, au final. C'était la plupart du temps juste lui et moi. En revanche, sa fierté... ouais, ça je suis au courant. Je ris un peu, sans doute d'un air mélancolique.

- Ouais... J'suis le seul truc qu'il ait réussit ces vingt-trois dernières années. Il me la ressort tous les ans. L'année prochaine, je serais le seul truc qu'il a pas foiré ces vingt-quatre dernières années.

C'est vrai que je sais pas ce qu'il foutait ces derniers millénaires, mais depuis qu'il est humain, il ne sait plus faire grand chose. Enfin, disons plutôt qu'il ne s'en donne pas vraiment la peine non plus... parce que quand j'étais petit et qu'il n'y avait plus le choix, il arrivait à faire des trucs biens ! Mais il laissait tomber rapidement et se remettait à boire. L'humanité dans toute sa splendeur.

- Le PNC ? Oh, oui, je connais. J'y suis jamais allé, mais... ouais, c'est connu, de réputation.

Tu m'étonnes, un bar à putes pareil, ça reste pas inconnu du grand public très longtemps. Même si techniquement, officiellement, il ne s'agit que d'un club avec des danseurs et danseuses, pour le plaisir des yeux, et uniquement des yeux, de la clientèle. Parce que le reste c'est pas franchement légal... mais le club marche bien, apparemment.

Je ris un peu quand on en revient à mon père, malheureusement, je suis pas bien sûr de pouvoir lui garantir quoi que ce soit à ce sujet.

- Ouais, je comprends ! Je suppose qu'il vaut mieux lui proposer de la bière et de faire en sorte qu'il mette le plus longtemps possible à la boire, dans ce cas...! Je crois que je vais l'envoyer en désintox...

Ça fait un long moment que je me dis ça. Quand il est sorti de prison, il était sobre, il avait été obligé de suivre un programme, et puis de toute façon, y'a pas l'alcool dans ce genre d'endroit. Même si je suppose que ça se contourne, j'avais été presque heureux qu'il ait fait un tour par là. Seulement, ça n'a pas vraiment duré longtemps, après. Je dirais moins de vingt-quatre heures... Mais j'arrive pas à m'y résigner. J'aurais l'impression de le renvoyer en prison, et... et ça je peux pas. Il aurait jamais dû y aller en premier lieu.

- Je sais qu'il faudrait, mais... j'y arrive pas.

Et puis je suppose que même si ça se fait... je me dis que là aussi, en moins de vingt-quatre heures après être sorti, il sera de nouveau dans un bar. Il a besoin d'aide, et pour ça il a que moi. Sauf que pour le coup, j'aurais bien besoin d'aide moi aussi, pour franchir le pas, et faire en sorte que ça marche sur le long terme, surtout.
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Dim 26 Mai 2019 - 20:07



Ouais, c’était bien Einar ça, il était fier de sa progéniture et aimait s’en vanter. En même temps, il avait une bonne raison. Son fils avait l’air intelligent, le genre de petit prodige – je le savais parce qu’il m’en parlait souvent dans la voiture de police. Je fis un sourire.

– Ne t’inquiète pas, il me le ressortait aussi à chaque virée en voiture.

Malheureusement pour moi, on changeait de sujet et ça tombait sur ma personne. J’avais un peu l’impression d’être à une thérapie de groupe, où chaque personne prenait la parole. Ce n’était pas désagréable, juste étrange. Ça faisait longtemps que je n’avais pas rencontré quelqu’un de Trondheim. Je lui expliquais que je venais du PNC et je fus surpris de voir qu’il connaissait l’endroit.

– Oh, eh bien je te déconseille d’y aller. Pas que c’est un endroit pourri ou quoi que ce soit, mais y a des gens plutôt, euh… bizarres.

Au lieu de développer ce que je venais de dire, parce que c’était bien trop compliqué d’expliquer précisément, je préférais écouter ce qu’avait à dire Leiv. Maintenant qu’il me disait ça, j’avais envie d’éviter de lui proposer à boire. Ce n’était pas une bonne idée pour un alcoolique au bout du gouffre. Un verre n’allait tuer personne, mais sait-on jamais que ça devienne une dizaine… Leiv hésitait : l’envoyer en centre de désintoxication ou pas. C’était dur, il fallait l’admettre.

– Je comprends, c’est une décision dure à prendre.

J’eus soudainement une idée, mais je mis quelques instants avant de la poser, me demandant si c’était vraiment mon rôle. Je pris mon courage à deux mains.

– Est-ce que tu veux que… je lui en parle ? Je sais que ce n’est pas à moi de faire ça, mais s’il entend son propre fils lui demander d’aller en désintox, ça risque de le blesser. Enfin, ça se trouve ce sera pire avec moi donc…

J’arrêtais de balbutier, puis il y eut un court silence. Et si Leiv le prenait mal ? Bah c’est vrai, j’étais un inconnu à ses yeux.


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Mar 28 Mai 2019 - 14:26
C'était sympa, la manière dont il abordait les sujets brûlants sans les nommer. Une "virée en voiture", on dirait presque une bande de potes qui part fêter la fin d'une année scolaire. Mais non, il s'agissait de mon père qui se faisait emmener au commissariat pour désaouler, et à certaines périodes, ça pouvait arriver une fois par semaine. C'était touchant de sa part, d'éviter d'évoquer ça clairement. Je me contentais alors de répondre simplement par un sourire reconnaissant.

J'éclatais de rire par contre, lorsqu'il me déconseilla vivement de me rendre sur son lieu de travail. Sérieusement, un barman qui dissuade un potentiel client de s'y rendre ?! Bon, en fait, je suis pas vraiment un client potentiel, mais quand-même... ça m'a fait rire.

- Bizarre comme des gens comme vous et moi qui se trimbalent en pleine forêt à des heures à la con ? C'est dommage, à une autre époque de l'année, on serait juste passés pour des amateurs de champignons.

C'était sans doute pas très cool de ma part, alors que lui usait de délicatesse dans ses mots, de remettre ça sur le tapis. Je le faisais avec presque autant d'habileté qu'il avait placé sa "virée en voiture", mais je ne cherchais pas du tout à être menaçant comme il peut m'arriver de l'être avec certaines personnes. Non, là, je m'incluais dans le lot, alors peut-être que ça pourrait le pousser à quelque chose. Après tout, il avait bien supporté les "confidences" de mon père pendant quelques années, alors c'était la moindre des choses de lui faire comprendre qu'il pouvait avoir confiance en moi.

Finalement, c'est moi qui lui en faisait. Après tout, il n'y a pas grand monde, ni à Oslo ni ailleurs, avec qui je peux parler de mon père. Y'a bien le dragon qui l'a rencontré, mais bon. C'est pas pareil. Y'a tellement de paramètres... en tout cas, encore une fois, je ne peux qu'être plus que reconnaissant.

- Merci, c'est... c'est vraiment cool. Je pense que ce serait bien de faire germer cette idée dans sa tête.

Je crois que le problème, c'est qu'il penserait qu'il ne le mérite pas. Que c'est juste un loser, alors qu'il garde sa place de loser... Pourtant, il pourrait faire tellement de choses, s'il ne buvait pas... c'est un type vraiment empathique et altruiste, sauf qu'à cause de l'alcool, personne ne le voit.

- C'est quelqu'un de bien, vous savez... il sait juste pas prendre les bonnes décisions quand il s'agit de lui-même.

C'est le moins qu'on puisse dire. C'est à croire qu'il fait exprès de prendre les pires, comme pour se l'infliger lui-même, comme si la punition d'être balancé sur terre comme un vulgaire caillou pour se finir comme un humain ne lui avait pas suffit.

D'un coup, je me redresse en fronçant les sourcils. J'avais comme qui dirait soudain l'impression que ce n'était pas le seul adepte de l'auto-flagellation.

- Et vous, monsieur Halstead ? Pourquoi garder un emploi dans un lieu qui ne vous plaît pas ?

Je regrettai presque aussitôt mes mots et soupirai légèrement.

- Désolé, ça me regarde pas.
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Mer 29 Mai 2019 - 11:07



J’avais la nette impression qu’il persistait. Soit il était au courant de ma condition de lycan, ce qui m’étonnait franchement, soit il était réellement étonné de ma présence en ces lieux. La deuxième option me paraissait plus logique, comment pouvait-il savoir ce que j’étais ? Je lui offrais un sourire, pour cacher mon air dubitatif et répondis, tout naturellement :

– Le monde est vraiment petit, n’est-ce pas ?

Bah oui, pour rencontrer le fils d’un type qui appartenait à mon passé, en pleine forêt à six heures du matin, il fallait y aller. Comme si c’était le destin qui tentait de nous réunir. Nous étions passés de simples bavardages à confessions intimes. Ce n’était pas mon genre de parler si librement avec quelqu’un, mais Leiv était quelqu’un d’étonnement charmant, ça me donnait envie d’avoir des conversations avec lui. On déviait ensuite sur son père, puis je lui proposais, avec hésitation, de lui proposer d’aller dans un centre de désintoxication.

Je fus agréablement surpris de voir que Leiv acceptait l’idée aussi facilement. Pendant un instant, je pensais qu’il allait mal le prendre, mais pas du tout.

– Ça me fait plaisir, tu sais. J’espère vraiment que je saurais le convaincre.

Lorsque le fils d’Einar prit la parole, j’étais… touché. Presque envieux, en fait. Si j’avais eu autant d’affection envers mon père, peut-être que les choses se seraient passées autrement. Selon moi, leur relation était unique. D’habitude, les gens en veulent à leur proche dans ce genre de situation et Leiv… eh bien, ce n’était pas son cas. Enfin, c’est l’impression qu’il me donnait. Après tout je le connaissais à peine.

– Einar a de la chance d’avoir un fils comme toi, je suis content que tu fasses tout pour lui. Il a besoin d’avoir du soutien malgré ses problèmes.

Si ma thérapeute me voyait… le Rhys grognon à toute heure de la journée compatissait avec quelqu’un d’autre. Elle serait contente.  Le changement de sujet ne me plut pas, mais je répondis tout de même à ses questions.

– Je… euh… j’ai eu des problèmes. Ne t’excuse pas, tu as aussi le droit de me poser des questions.

Comment expliquer ce qui m’était arrivé sans passer pour le déprimé que j’étais ? « J’ai tabassé mon collègue parce que ma femme me trompait avec ». Ça allait clairement plomber l’ambiance.

– C’est compliqué à expliquer, mais j’ai été viré, finis-je par dire. Et je ne suis plus marié comme tu peux le voir, j’ajoutais tout en lui montrait mon doigt où l’alliance n’était plus là. Je me suis dit que venir à Oslo me changerait les idées.

Il y eut un silence, puis je regardais autour de moi. Le soleil commençait à bien se lever.

– Tu comptes rester ici ? Je ne te dérange pas, au moins ? Tu dois sûrement travailler dans la journée, et moi je viens empiéter ton temps libre.

C’était à mon tour de me mélanger dans les excuses, j’avais peur d’imposer ma présence ; peut-être qu’il était juste poli et qu’en fait, il voulait que je parte pour le laisser dans la nature. Mais d’un côté je me sentais un peu mal de le laisser là tout seul lorsqu’il y avait des trolls dans les parages. Bien que la première – et dernière fois – que j’en avais rencontré un, il m’avait fui. Ils n’étaient probablement pas hostiles.

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Mer 29 Mai 2019 - 21:22
Je ne lui en voulais pas d'esquiver mes remarques. À vrai dire, je m'en voulais presque à moi-même d'insister. Après tout, s'il y avait une raison du genre de celle que je soupçonnais, pourquoi se confierait-il au premier type bizarre croisé dans la forêt ? Mais c'était tout moi, ça. Vouloir tout savoir... c'est un truc auquel on s'habitue vite, en plus. Pire, c'est vachement addictif, en fait. Mais je vais essayer de pas le faire, pour une fois. C'est ça, quand on s'attache aux gens. Enfin, je m'attache pas vraiment, d'habitude. C'était juste différent quand j'étais gamin, j'imagine. Je haïssais les gens qui nous regardaient avec pitié, ou mon père avec mépris, mais j'ai gardé quelques sentiments plus positifs pour ceux qui nous venaient en aide ou nous jugeaient pas. Quelques rares voisins, ou simplement lui, que je retrouvais par pur hasard des années après.

C'était un peu pénible, d'évoquer mon père, mais aussi, ça faisait du bien de pouvoir parler avec quelqu'un qui l'avait connu, même si, comme il l'avait dit lui-même, seulement les mauvais côtés. Et puis le paternel et moi, c'est assez spécial en soi aussi, la relation qu'on a. Surtout depuis qu'il a fait "ça", pour moi. Et je ne peux vraiment en parler à personne. Seule J est au courant. Peut-être d'autres boss de la Section aussi, j'en sais rien. Ceux qui m'ont recruté, ceux qui m'ont surveillé avant de décider de me prendre. Le type dont j'ai pris la place, en somme. Mais il est dans une plus grande agence, maintenant. Et puis les confidences au boulot, c'est vraiment pas mon truc. Moi, je sais des trucs sur les autres. Pas l'inverse.

Je ne sais pas pourquoi je continuais de sourire, lorsqu'il m'annonçait avoir été viré. Enfin, c'était pas non plus un sourire heureux ou mesquin, c'était une sorte de compassion polie. Un genre de "je comprends, t'inquiète, j'en demanderais pas plus". Souvent, je ne pose pas de question parce que je sais trouver les réponses moi-même. Les gens ne sont pas fiables, de toute façon. Mais là, ça ne me viendrait même pas à l'idée d'aller chercher. Le respect de l'intimité, ou de ma part, la plus profonde marque d'égard pour quelqu'un. Peut-être que je le ferais quand-même un jour, j'en sais rien. Mais sans creuser trop. Juste parce que je pourrais pas me retenir. On se refait pas...

- Je comprends. Changer de ville, c'est vrai que ça aide pas mal. Peut-être que c'est ce qui faudrait à mon père, mais honnêtement... je pourrais pas le gérer sur place H24.

Je soupire en me laissant retomber en arrière. Je peux pas l'abandonner, mais je peux pas non plus le laisser m'envahir. Et puis je me connais, je résisterais jamais à intervenir. Y'a qu'à voir ce que j'ai fait faire au dragon durant la mission à Trondheim.

- Oh, non, vous me dérangez pas, la forêt est à tout le monde ! Pour mes horaires, à part certains... protocoles qui nécessitent une organisation particulière, je bosse un peu quand je veux. À vrai dire j'ai bossé cette nuit, j'étais juste venu me reposer un peu avant de rentrer dormir.

Dit comme ça, c'était vraiment... bizarre. Mais j'ai jamais été considéré comme "normal" par qui que ce soit, alors je m'en fiche pas mal. Et au niveau du boulot, j'ai pas à me soucier de quoi que ce soit, hormis l'incompétence de certains de mes subalternes. Mais ils ont l'habitude de se prendre un savon à chaque fois que je reprends mon service, que ce soit à quatre heure du matin ou à dix heure du soir.

Je relève un peu la tête pour lui sourire, cette fois d'un air un peu provocateur.

- Vous devriez essayer de vous étalez comme ça aussi, vous verrez, c'est reposant.

Je suis pas franchement un modèle d'écologie malgré mes origines. Bon, je fais mon tri, je prends tellement jamais ma voiture que je l'ai donnée à mon père, je limite le plastique, tout ça, mais rien de vraiment extraordinaire. Je suis pas proche de la nature non plus. J'en ai juste... besoin. Comme tout le monde, sauf que je le ressens un peu plus sévèrement de temps en temps.
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Jeu 30 Mai 2019 - 19:41



Pourquoi est-ce que c’était si facile que ça de parler avec le fils d’Einar ? En réalité, je n’avais pas l’impression de parler avec un inconnu. On ne parlait pas non plus comme deux grands potes, mais tout de même. Je me surprenais moi-même, clairement. M’entendre converser avec quelqu’un que je connaissais presque pas était un exploit. Lorsque Leiv se montra compatissant, je lui rendis son sourire. J’avais bien fait de changer de ville, c’était sûr et certain.

– C’est vrai qu’il faudrait éviter de le gérer tout le temps, il pourrait devenir trop dépendant. Enfin, c’est ma vision des choses.

J’avais ajouté cette phrase frénétiquement, ne voulant pas non plus imposer mes avis. Il vint se rallonger et le voir comme ça me donnait envie de faire une sieste. Il faisait bon et les rayons du soleil venaient nous effleurer. Et je devais encore digérer ce que j’avais chassé en tant que loup. Je fis part de mes inquiétudes, je voulais pas déranger Leiv, car il avait bien dit être là pour s’éloigner du bruit. Cependant, il me rassura. J’en venais presque à envier ses horaires de travail, voilà pourquoi il était là si tôt.

– La chance, ça doit être sympa de travailler à ses heures.

Oui, parce que dormir le jour et travailler la nuit n’était plus très plaisant après quelques années. Je fus ensuite surpris par la proposition du fils d’Einar. M’étaler ? Vu comment j’étais crevé, je pouvais dormir partout… mais à côté de l’enfant du père que je coffrais avant, c’était bizarre. Bon, allez, juste dix minutes.

– Pourquoi pas, mais je risque de m’endormir, répondis-je tout en m’allongeant.

Je pris soin d’enlever mon sac avant de le déposer à côté de moi. C’était sympa, mine de rien. A part quelques petits oiseaux autour de nous, il n’y avait pas un seul bruit. L’herbe en-dessous de moi, aussi incroyable que ça puisse paraître, me berçait.

– Je comprends pourquoi tu aimes bien venir te relaxer ici. Je t’avoue que je m’endors un peu.

On restait comme ça pendant… eh bien, je n’avais pas compté puisque j’avais, effectivement, sombré dans un sommeil profond. Après quelques longues semaines sans vraiment bien dormir, ça faisait du bien de m’assoupir en pleine nature, loin des voisins bruyants.

J’en venais presque à oublier que je m’étais transformé en quelque chose que je haïssais…

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