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Souvenirs de guerres. ~Memories That Haunt Me~

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Jeu 5 Nov 2020 - 21:03
Chapitre 1 : Where's Charlie ? (20 avril 1968, région de Hué, Viêtnam)


 
Goooooood morning Vietnam !


Le soldat éteignait la radio alors que je rentrais dans la tente et se dressait au garde à vous, imité par les autres occupants de l'endroit, hurlant à leur intention "sergent sur le pont !".

- Arrêtez vos conneries bande d'idiots, le peloton bouge. Paquetage complet. Oh et caporal ? Prenez la radio, j'ai entendu dire qu'ils allaient passer de nouvelles musiques aujourd'hui.

Pas sûr qu'on allait capter là où on allait, mais je ne voulais pas rater l'occasion d'écouter les nouveaux morceaux. C'était à peu près la seule distraction qu'il y avait dans ce trou perdu, et contrairement aux autres solutions elle ne donnait pas de MST, alors je comptais bien ne pas m'en priver.
Je ressortais de la tente avant même de les avoir entendus "Sergent, oui sergent !". Ils étaient pas tous très malins, et il y en avait un ou deux qui étaient des farceurs invétérés, mais ils étaient mes idiots et je les aimait rien que pour ça. J'allais chercher mes propres affaires et rejoignais l'héliport où régnait une certaine agitation alors la journée débutait à peine. J'apercevais le capitaine en train de donner les dernières consignes aux lieutenants, avant de les laisser s'occuper de leurs hommes. L'officier nous faisait signe d'approcher, à moi et aux autres chefs de sections, pour nous expliquer brièvement où nous allions et pour quoi faire.
Les deux pelotons allaient être déployés par hélicoptères à proximité d'une colline suspectée d'abriter des caches d'armes et de fournitures médicales à l'ennemi. Notre job était de vérifier la véracité des renseignements et de détruire l'équipement si on le trouvait. Les Viet étaient censés préparer une attaque d'envergure, et avaient retirés des troupes de la zone en prévision de leur attaque. Il ne devait pas rester beaucoup de défenseurs, mais ils avaient une bonne position défensive.

Tout était clair, alors chacun regagnait ses hommes et embarquait avec eux. Le convoi d'une dizaine d'appareils décollait sans tarder, pendant que le clairon de la division sonnait l'attaque. La division était à l'origine composée de cavalerie, et avait échangée ses chevaux contre des hélicoptères depuis une dizaine d'années, mais avait conservée quelques traditions de l'ancien temps.
Le trajet ne durait pas très longtemps, mais me laissait le temps de profiter d'une belle matinée. On allait surement se faire tirer dessus, mais au moins il ne pleuvait pas. J'avais déjà vécu la mousson dans ce pays, et je ne tenais pas particulièrement à son retour…

La colline en question ne permettait pas d'y poser un appareil, mais elle était bordée de rizières au sud et c'est là que nous allions nous poser. La jungle couvrait encore quelques endroits, et formait une ceinture autour de la colline qu'il était facile de défendre. Mais avec un peu de chance il n'y aurait personne pour nous attendre là-bas.

La dépose de troupes était le moment le plus dangereux, car l'hélicoptère restait immobile pendant quelques secondes pour nous laisser le temps de descendre sans se briser une cheville. Et c'est à ce moment que Charlie avait choisi de nous montrer que nous l'avions trouvé.

La loi de Murphy avait encore frappé, et les positions défensives redoutées étaient bien mieux préparées que prévu. Un jour il va falloir m'expliquer comment les analystes du renseignement faisaient pour toujours se planter aussi lourdement. On leur filait des avions-espions, des satellites et jouets à plusieurs milliards et pourtant ils avaient le même taux de fiabilité qu'une diseuse de bonne aventure… Peut-être que c'était ça leur secret : une utilisation immodérée du pendule et de la divination dans du marc de café. Franchement ça expliquerait pas mal de trucs…
Le tir nourri de plusieurs mitrailleuses forçait tous ceux qui débarquaient à se jeter au sol et à ramper vers les fossés d'irrigation, et même nos appareils étaient forcés de quitter la zone sans pouvoir nous apporter le soutien aérien dont ils étaient capables. Des roquettes accueillaient chaudement ceux qui s'y essayaient, et dans la confusion plusieurs étaient abattus avant de retrouver une altitude de sécurité. Parmi ceux-ci se trouvait l'hélico où se trouvait le lieutenant qui commandait mon peloton, qui s'était écrasé au milieu de la rizière.

Je mettais mon escouade à couvert dans un fossé lorsque voix s'élevait à côté de moi.

- Chef ! Il est où le lieutenant ?

- A son poste ! disais-je en indiquant la carcasse de l'hélicoptère en flammes au milieu du champ. Le barrage d'obus et de balles était tel qu'il fallait hurler pour se faire comprendre des autres, même s'ils étaient à un mètre de distance.  


- Mais du coup qui s'est qui commande ?!

- J'en sais foutrement rien !


- Faut se barrer sergent ! On va tous y passer ici !

Je le regardais plus attentivement. C'était une des nouvelles recrues, arrivé il y a une semaine à peine. Quelques heures plus tôt, il était heureux de s'être rapidement remis de la malaria qu'il avait contracté en arrivant dans ce foutu pays car il allait pouvoir participer à l'opération du jour. Il était en train de regretter. Beaucoup. Et j'avoue que pour un baptême du feu, il avait pas choisi le plus simple. Il avait raison sur un point cependant : il fallait agir. Nous ne pouvions pas partir ni appeler du renfort, car les hélicoptères se feraient allumer comme les nôtres dès qu'ils apparaitraient. La situation était merdique, mais il était encore possible de s'en sortir. D'abord réorganiser les hommes et prendre contact avec le QG, puis attaquer la colline et capturer l'objectif.

J'envoyais la petite équipe assemblée autour de moi chercher les survivants du peloton éparpillés un peu partout pour les ramener dans la petite tranchée et leur expliquer mon plan. Pour ce que j'en savais, le lieutenant du deuxième peloton était quelque part sur le champ bataille et j'allais devoir prendre le commandement de ce coin du combat jusqu'à ce que quelqu'un le trouve.
Ne restait avec moi que le petit nouveau, les autres étant partis dès qu'ils avaient reçus leurs consignes.

- Et nous on fait quoi sergent ?

- Toi tu restes là et tu baisse la tête. Moi je vais chercher la radio.

- Mais c'est Miller qui l'avait, et il était dans l'hélico de commandement !

- Précisément, et c'est pour ça que c'est moi qui y vais et pas toi.

Je m'élançais hors du trou sans lui laisser le temps d'objecter plus longtemps et sprintais aussi vite que possible jusqu'à l'épave. Les balles sifflaient à mes oreilles mais par chance aucune ne me touchait. Je reconnaissais immédiatement le cadavre au sol portant les insignes de commandement, et décidais de lui faire les poches pour prendre les cartes de la région qu'il portait sur lui et avant de me diriger vers l'opérateur radio lorsque ce dernier se mettait à parler très faiblement. J'arrêtais de bouger et il me regardait les yeux pleins de larmes et le regard terrifié.

- Chef je sens plus mes jambes…. Il n'avait pas la force de crier, mais les bruits de la bataille avaient diminué en intensité et il n'avait pas besoin de parler très fort pour être entendu. Et puis j'avais également pris l'habitude de lire sur les lèvres des blessés.

- T'inquiètes, ça va aller. Elles sont encore là, tu vas t'en sortir. J'essayais de le rassurer du mieux possible au vu de la situation, mais une fois en sécurité une double dose de morphine devrait suffire à le tranquilliser. Visuellement ses jambes étaient encore accrochées à son buste, mais je n'osais pas trop le retourner pour vérifier leur état général…

Puisque Miller était encore en vie, je décidais de le ramener dans la tranchée et de lui retirer la radio là-bas. Je le tirais par le col et le hissais sur mon dos avant de repartir me mettre à couvert. J'attrapais le corps du lieutenant et le trainait avec moi. J'espérais que mes gars avaient pu trouver les autres pendant ce temps. La course du retour ne me prenait pas plus de temps qu'à l'aller, car la charge supplémentaire était légère pour moi, presque inexistante ; mais j'étais à peine hors de mon couvert que le barrage de balles recommençait de plus belle. Je sentais comme une piqure à l'avant-bras juste avant de sauter dans la tranchée, mais rien qui ne m'inquiétais vraiment. 

Je déposais Miller en tentant de faire attention à ne pas aggraver ses blessures. Trois groupes étaient déjà revenus, et je voyais bien que certains me questionnaient en silence sur ce que je venais de faire. Pas besoin de parole, le poids de leur regard était suffisant pour me faire comprendre leurs questions.

- Bon les gars quelqu'un a vu le capitaine Smith du second peloton ?

Non, personne ne l'avait vu depuis un moment. Il devait être quelque part dans le coin, mais pour le trouver il faudrait traverser le champ de long en large, et ce n'était pas près d'arriver. Il devait s'être trouvé un trou et n'en bougeait plus, et je le comprenais un peu. Les Viet avaient le chic pour déployer des snipers qui tiraient à vue sur n'importe qui semblait donner des ordres. C'était donc bien gentil tout ça, mais je me retrouvais donc en charge des opérations de ce côté-ci ; et même si je n'allais pas m'en plaindre, la situation restait très compliquée. J'ordonnais au nouveau de prendre la radio et de me suivre partout, comme ça je pouvais me déplacer et garder un œil sur lui. Je récupérais les cartes de l'officier, prenais le combiné et tentais ma chance à la radio.  


- Base phénix, ici le premier peloton, parlez.

- Premier peloton ici base phénix, je vous écoute. La réponse était immédiate et claire. Bien, au moins on n'était pas tout seuls.

- Phénix, ici le sergent Hróaldrsson. On est tombés dans une putain d'embuscade ! Le lieutenant Miller est KIA et le capitaine Smith est quelque part dans la jungle. On encaisse de lourdes pertes ! Je demande appui et renforts !

La réponse se faisait attendre, ce qui m'inquiétais. Tout aussi inquiétant était la quantité apparemment infinie de munitions que les communistes avaient à disposition.

- Hróaldrsson, la compagnie d'artillerie est à votre disposition. Deux autres pelotons sont en train de décoller, ils seront sur votre position dans dix minutes. Phénix terminé.

Je changeais de fréquence et basculais sur la liaison avec la brigade d'artillerie, qui attendais mon appel. Je connaissais bien ces types, j'avais commencé la guerre avec eux avant d'être affecté à un rôle plus "actif".

- Les gars j'ai besoin d'un tir de barrage sur une zone couvrant la colline 520 et les positions ennemies à environ 300m plus au sud.

- Coordonnées reçues. Il attendait quelques secondes, le temps que les pièces soient pointées dans la bonne direction. Tir de correction envoyé !

Le grondement des canons que j'entendais dans le combiné lui donnait raison. Les premiers obus arrivaient quelques instants plus tard, à peu près là où je les voulais. De toute façon c'était difficile de faire mieux. Je reprenais le combiné et confirmais la bonne visée des canons.

- Bullseye ! Un tir parfait les gars ! Nivelez-moi ce carré de la carte !

- Bien reçu ! Baissez la tête là-bas ! La compagnie fera feu à volonté pendant trois minutes.

Puis l'enfer se déchaînait sous la forme d'une pluie d'obus explosifs et incendiaires. Je sentais la terre trembler alors que j'étais pourtant éloigné de la zone de tir de plusieurs centaines de mètres. L'accalmie relative me permettais de donner les dernières consignes pour le traitement des blessés et de l'attaque à venir. Il fallait profiter de la pluie d'obus pour se préparer et attaquer avant qu'ils n'aient le temps de se remettre du choc.


- Baïonnette au canon ! hurlais-je en direction de ceux à côté de moi. Cette fois j'étais énervé, et ça allait se régler avec un bon vieux corps à corps. Fallait pas me faire chier. C'est en fixant la mienne que je remarquais que je pouvais voir à travers mon avant-bras : la piqure que j'avais ressenti plus tôt était en fait une balle qui était passée entre les deux os et avait eu en plus la politesse de ne pas trop abîmer les artères interosseuses. Je reportais mon attention sur la bataille pour ne plus penser à une blessure qui ne faisait pas encore très mal, et constatais que de nouvelles têtes s'étaient ajoutées à mon groupe de départ. Des survivants nous avaient rejoint pendant que j'étais occupé avec la radio et les cartes, ce qui me permettais de coordonner un peu plus de monde dans l'attaque.
Tout était soudainement très calme. Plus aucun bruit ou presque, et surtout plus personne pour nous tirer dessus. La jungle avait été pulvérisée par le barrage d'artillerie, et il avait autant d'impacts sur la colline que de boutons d'acné sur le visage d'un collégien, mais il ne fallait pas crier victoire pour autant. Nous devions encore traverser la rizière pour attendre la base de notre objectif, et il y avait encore des ennemis prêts à s'occuper de nous une fois à découvert.

Je laissais quelqu'un pour s'occuper des blessés dans la tranchée et ordonnais de charger les positions qui nous faisaient face en m'époumonant dans le sifflet que j'avais récupéré sur le corps de notre commandant. Tous ceux qui m'entendaient s'élançaient alors hors de leur couverture en beuglant, rapidement suivis par ceux qui ne savaient pas ce qui se passait. Bien entendu, ceux d'en face nous entendaient hurler et comprenaient immédiatement ce qui se passait. Ils ouvraient le feu en tirant un peu n'importe où, sûrs de finir par toucher quelqu'un. Une grenade de mortier éclatait non loin de moi et je sentais les éclats me rentrer dans la peau, mais je ne m'arrêtais pas pour autant. Se stopper là au milieu c'était signer son arrêt de mort, il n'y avait pas d'autre choix que de courir droit devant soi. 


Je passais par-dessus des morceaux de cadavres et continuais de mener l'assaut. Il fallait avancer, sans s'inquiéter de quoi que soit d'autre. Les renforts étaient en route mais nous devions encore prendre contrôle de la colline, et je comptais bien le faire par tous les moyens possibles. Ensuite seulement nous pourrions nous arrêter un moment et souffler un peu.

Le pire, c'est qu'avec toutes ces conneries on était en retard pour l'émission musicale.



Nils Hróaldrsson
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