27 Septembre, une date anniversaire à ne pas manquer... (Eiril/Sølveig, et Hagen, et Gunnar, et Poulette, et Gros-Matou, et...)

Le voilier filait avec légèreté à la surface des vagues, quittant avec facilité le port d'Oslo où ses occupants s'étaient retrouvés quelques temps avant. La mer était belle, radieuse, tout comme la mine des deux petits, enchantés de se retrouver là pour une journée avec leur mère et son amie.

Sølveig avait laissé derrière eux les zones très fréquentés par les touristes et les habitués d'Oslo, préférant mener le voilier vers des fjors plus sauvages, donnant un réel gout d'aventure et de nature aux explorateurs du jour.
Jetant un coup d'oeil vers la jeune mère, qu'elle n'avait pas eu le temps de voir depuis un moment, l'Elfe Noire lui demanda de ses nouvelles, attentive au bien-être de son amie.

Assise avec ses garçons à côté de la bare de navigation, Eiril avait raconté une autre fresque rocambolesque de sa vie courante à son amie Solveig. Peut être parce qu'elle était d'une nature si changeante, peut être parce qu'elle avait des enfants en bas âge, mais elle menait sa toujours à toute allure. Et ses histoires qui semblaient parfois inventées et étaient pourtant vraies. Il faut dire qu'elle avait aucune gêne.

Malgré tout, elle avait arrêté son récit à de nombreuses reprises pour montrer à ses fils des choses dignes d'intérêt. "Regardez le goéland !" "Et le canard là !" "Vous avez vu cet avion ?" Cet arbre ? Cette étendue sauvage. Et comme des petits clowns bien entraînés, ils avaient sorti leur plus beau "waaah" à chaque reprise.

Le bateau, qui avait mis les voiles à la sortie du port, naviguait en suivant le cours du fjord. Il y avait déjà beaucoup moins de touristes et…
"Aie !"

Eiril s'était tordue en deux à cause de la douleur. C'était comme si on essayait de lui arranger le ventre de l'intérieur. Une seconde. Deux seconde. Trois. La douleur passa.
Les yeux de la demie nymphe s'était rempli d'eau.

-Ça va Maman ? demanda Gunnar qui reconnaissait déjà les signes de souffrance.

-Oui, mon chéri. Ne t'inquiète pas.

Puis la douleur revient. Une seconde. Deux. Trois. Quatre.
Plus rien.

-Je vais aller m'allonger quelques secondes à l'intérieur, dit Eiril en s'adressant à Solveig. J'ai dû manger quelque chose de pas frais.

Les symptômes n'avaient rien à voir…Eiril était familière de ces symptômes, de cette douleurs pour l'avoir vécue de très nombreuses fois déjà. Mais une fois encore son esprit refusa de se rendre à l'évidence.

-Tu peux envoyer les enfants à l'intérieur si tu as peur de les surveiller sur le pont.

Avant même d'attendre la réponse de son amie qui était aussi la baby-sitter de ses enfants, Eiril entra dans la cabine et s'allongea sur la couchette de la capitaine. Les draps sur sa peaux eurent un effet reconfortant, rendant l'endroit presque familier. Si on oubliait le roulis.

Puis la douleur revint. Eiril reprima un nouveau cri.
Elle ne se doutait pas qu'elle était encore loin de la fin de son voyage.