Confrontation entre Deux Sorcier (Aedan Cursse)

Il y a quelques jours c’était mon anniversaire et ma mère m’avait bien eu sur ce coup-ci ! Elle m’avait fait croire jusqu’au bout qu’elle m’avait oublié. J’y ai cru et bien sûr que cela m’a affecté, et touché lorsque j’ai vu que ce n’était pas le cas. Cependant je ne pouvais rien montrer. Quoi qu’il en soit, aujourd’hui c’est retour au travail. Normal, la routine… D’ailleurs en parlant de routine je remarque que sur la feuille de visite de Liorah un nom revient plus que régulièrement ces derniers temps et j’aime moyennement ça. Je connais ce nom, car j’ai déjà sauvé la vie de sa fille il y a plusieurs années et je n’ai rapidement pas croisé dans un bar. Je le repère d’ailleurs en train de loger les couloirs alors je pose rapidement ma tablette et me dépêche à le rattraper, lui barrant alors la route.

-Où allez-vous ?

Mon ton n'a rien de chaleureux. Il ne sait certainement pas d'ailleurs que je suis le frère de Liorah et donc le fils de Céleste.

Je m’interpose rapidement devant l’homme que je remarque tourner pas mal en rond autour de la chambre de ma sœur. Je le connais, j’ai sauvé la vie de sa fille une fois et après je l’ai croisé rapidement au bar qui semblait lui appartenir, mais ça à tourner court par manque de temps. Il me demande alors s’il y a un problème en parlant de ma sœur bien évidemment, mais également de ma mère. Je relève un sourcil.

-Un ami de ma mère ? Je n'ai jamais entendu parler de vous.

Comme je le disais, je le connaissais, mais pas de façon intime et puis je voulais le piquer, lui faire mal en faisant bien comprendre que ni ma mère, ni ma sœur ne m’avaient parlé de lui. Je voulais les protéger. Après tout qui me disait que ce n’était pas un sbire de Samaël ? Je croise les bras sur mon torse et le toise un peu de haut. Là aussi il va comprendre du coup par le « ma mère » que je suis de la famille de Liorah et Céleste, même si clairement mon nom est écrit sur mon badge !

Il bug légèrement le barman là. Je l’ai déjà croisé plusieurs fois, j’ai même sauvé sa fille, mais ça visiblement ça lui passe au-dessus. Il se reprend alors et je fronce les sourcils à ce qu’il dit, me rapprochant de lui d’un air menaçant.

« La sœur de Liorah ? Car j’ai une gueule de nana peut-être ? »

J’avouerais ne pas être de très bonne humeur d’être comparé à une femme. Je dois, de toute façon, marquer mon territoire. Montrer que je suis le mâle alpha de cette famille donc je me dois d’être intimidant, même si au fond je m’en tape qu’on me compare à une femme. Les gens font bien ce qu’ils veulent. Je relève finalement un sourcil lorsqu’il parle de ma mère et continue de vouloir être tranchant.

« Peut-être, car il n’y a rien d’intéressant à dire à votre sujet ? »

Au lieu d’accuser la communication de ma famille, qui est certes compliquée en effet, je préfère le piquer lui. Comme je le disais je suis en mode « mâle alpha ». Je ne le laisserais pas dénigré ma famille.

« Une malédiction ? Mais bien sûr, en plus d’être barman vous êtes médecin en fait ? »

Dis-je avec ironie.

Je fronce finalement les sourcils lorsqu’il me demande si j’ai faits des recherches sur lui. De quoi il me parle ? Je garde les bras croisés et il me confit alors qu’il a vraiment été médecin. Le mec a 40 vies ou comment ça se passe ? Je plisse légèrement le regard avant qu’il ne comprenne que ma phrase était de l’ironie. Il me parle alors d’une Syclista, je ne sais pas de laquelle il parle, mais il part dans des théories un peu tout seul.

-Oui c’était de l’ironie, car je n’ai pas que ça à foutre de chercher des choses sur vous…

J’ai sauvé sa fille une fois, mais depuis je n’ai pas l’impression qu’il en soit très reconnaissant donc ouai, je suis froid avec lui. Je finis par décroiser les bras pour mettre les choses aux clairs.

-Liorah n’est PAS votre patiente alors vous la laissez tranquille avec vos théories foireuses !

L’homme face à moi me regarde longuement lorsque je finis par déclamer que ces théories sont foireuses et qu’il doit laisser Liorah tranquille. Moi ? Je garde les sourcils froncés et l’air sévère pour lui montrer que je ne rigole pas. Sauf que là il me prend de court et me surprends soudainement en s’excusant au même instant qu’il m’attrape par les épaules. J’ai envie de me dégager, mais je n’en ai pas le temps, c’est comme si soudainement j’étais ailleurs. Comme si j’étais lui. Putain ! Je vois beaucoup de choses ma sœur, la petite que j’avais sauvée il y a des années, sa fille je crois, qui a bien grandi et qui drague ma sœur, ma mère… Et un truc bizarre. Je ne comprends pas tout, mais lorsqu’il rompe le lien et que je « reviens sur terre ». Je me recule soudainement de lui, encore un peu déboussoler par ce qu’il vient de m’arriver. Je rêve où il vient comme de me violer mentalement ?! J’ai absolument pas demander cette fusion ou quoi que se soit ! En plus il a raison, ça m’a foutu mal au crâne son bordel. Je me tiens alors un peu la tête et le regarde, encore plus énerver qu’au début.

-Je sais pas ce que vous êtes, mais si vous me touchez encore une fois, je vous coupe les mains.

Je le regarde longuement lorsqu’il m’explique que tout ça c’est ses souvenirs, qu’il me parle de démon et de mensonge. J’allais lui dire ma façon de penser, mais je commence à voir su sang sortir de son nez. Je fronce les sourcils, il le touche avant de me dire que ce n’est pas normal et là… Il s'évanouit. J’ai le réflexe de le rattraper avant qu’il ne touche le sol, parce que je suis peut-être, d’apparence, un connard, mais je suis un bon soignant. Je ne laisse pas à mal les patients. J’appelle alors a l’aide pour qu’on m’aide à le prendre en charge. Rapidement je le pose sur un brancard et le voilà partie en salle d’opération. J’aide le chirurgien, je l’assiste, mais c’est tout. Finalement je suis dans la chambre de son réveil en train de changer sa perfusion.

Je suis en train d’arranger les derniers détails de sa perfusion lorsque l’homme revient à lui. Il semble un peu dans les vapes et avec ce qu’il me dit je me demande s’il n’a pas carrément pété un plomb. Je relève alors un sourcil.

« Vous laissez mourir ? Mais bien sûr, vous me prenez pour qui ? »

Je n’étais pas du genre à laisser mourir les patients et puis il délirait là non ? Il parlait de revenir après sa mort, d’éviter de faire des papiers, tout ça… Bien évidemment je ne le connaissais pas, je ne connaissais pas sa vie. J’avais entendu parler de l’appel étrange envers sa fille qui ne semble pas plus inquiète que ça, mais quand même...

« Je crois que vous délirez… Ça doit être les effets de l’anesthésie, cela se dissipera bientôt. »

Le drôle de patient me tient tête, il me parle alors de son âge, proche des mille ans, il me parle de sa vie, de sa famille, de sa mère et d’un sortilège qui l’auraient soi-disant maudit. Je relève un sourcil, prêt à sortir de la chambre pour simplement demander son internement en psychiatrie… Mais il me demande alors de regarder dans son portefeuille si je ne le crois pas. Je regarde en direction du portefeuille puis lui… Avant de répondre tout simplement. Je ne suis pas facilement convaincable.

-Et qui me prouverait que ça ne serait pas un faux papier ? C’est tellement simple d’en faire de nos jours. Je pense que vous allez surtout devoir faire une petite visite en psychiatrie monsieur MacCrow....

J’ai tout juste le temps de dire ce que je pense à cet homme que la porte s’ouvre en fracas. Heureusement que je ne suis pas du genre à sursauter sinon je l’aurais fais. Je me tourne donc pour tomber nez à nez avec une jeune fille que je reconnaîs. Bien évidement je lui ai sauvé la vie lorsqu’elle était plus jeune… Je regarde, comme pris au piège, l’échange de conversation entre le père et sa fille, puisque de mes souvenirs c’est de cela dont il s’agit. Soudainement, elle se tourne vers moi, attrape mes mains, je fronce les sourcils, déstabilisé. Je ne comprends pas tout ce qu’elle dit hormis qu’elle est amoureuse de ma sœur et que quoi attends quoi… ? Grand-frère ? De quoi elle parle. Rapidement monsieur MacCrow vient l’empêcher de continuer de parler et je tire sur mes mains pour les récupérer avant de fixer mon patient, plutôt le foudroyant du regard.

-Comment ça ? C’est quoi le délire avec ma mère maintenant ?

C’est rapidement Dunkan qui me répond, mais la gamine change sa version des faits et je fronce les sourcils en me demandant qui ment et qui a raison. Au fond je pourrais croire la fille… Mais parfois les ados peuvent tout faire pour embêter leurs parents alors… Je regarde l’échange… Qui commence aussi rapidement à me taper sur le système… Ils finissent alors par me regarder tous les deux et j’ai cet air contrarié, sourcils froncer et air agacer.

-J’en ai rien à foutre de vos histoires de cul tant que ça concerne pas ma mère. Et si vous avez des attentions auprès de ma mère, vous n'avez pas intérêt à vous foirer ou à me mentir.

C’était un avertissement comme un autre. Il ne faudrait pas que ma mère soit au courant, parce que cela prouve que je tiens à elle… C’est le cas, c’est ma mère… Tout comme avec Liorah. Je ne veux pas montrer que je tiens à elle, mais le fait d’avoir été voir Dunkan le prouvait…